nobody's fault,,

l'ombre que lui renvoie la lune pour seule compagnie, nicco arpente koïde. le môme se sent à l'aise, là, parmi toute cette eau. dans son élément. c'est rien, mais ça apaise le palpitant du gamin qui se perd en ce moment. le préfet ne distingue plus rien, se complait dans une existence régie par le flou. le plaisir en étendard, il déconne, niccolò. il a besoin de quelqu'un qui n'encourage pas ses conneries comme le font ses frères, de quelqu'un qui l'aime assez pour le recadrer avec une violence familière qui lui est nécessaire.

simple.
il a besoin d'un père.

une cigarette à peine finie quitte ses lèvres et est abandonnée dans le canal du quartier quand la maison du parrain adoré se fait visible. l'héritier descend de sa seiza retrofuture, sonne et attend quelques minutes devant le portail de jasper. il pense à la petite amaia qu'il considère comme une nièce, puis il songe à ce qu'il va bien pouvoir raconter à son oncle de coeur. il ne sait même pas. ses tribulations sont coupées net par l'interphone qui lui répond enfin. « it's nicco. » lance t-il nonchalant, habitué à ce que son prénom se fasse sésame partout où il va. seulement, ce soir, il n'est pas n'importe où.
il est à la maison.

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La maison, d’ordinaire toujours si animée, avait retrouvé un certain calme – durement acquis par le paternel – après qu’Amaia s’était installée dans un coin pour feuilleter le nouveau livre en sa possession. Le regard de Jasper n’était jamais loin. Sa fille avait grandi, commençait doucement à se responsabiliser mais c’était le genre d’habitude qui continuait de l’habiter et qu’il se refusait à chasser parce qu’elle devenait grande. Il ne voulait rien rater, Jasper. Régulièrement loin de la maison, les moments passés avec sa fille se faisaient moins fréquents, et les derniers mois, années, la distance crée entre lui et son ex jusqu’à la rupture avait rendu certaines discussions plus que délicates. Les questions sont ignorées ou répondues avec distance, pas assez sage et la tête encore loin d’être froide pour se permettre d’être honnête avec elle. Comment, même, lui répondre quand la prunelle de ses yeux lui demande pourquoi sa mère n’était pas celle qui avait été choisi ici, des mots et on-dit de l’extérieur qui étaient arrivés jusqu’à ses oreilles. Il n’avait même pas la réponse à cette question. Un soupir s’échappe alors qu’il détourne le regard et jette un informulé, histoire de ranger la pièce principale. Il songe un instant à réorganiser le jardin à l’extérieur avec l’arrivée des beaux jours mais l’interphone interrompt sa planification, il jette un œil curieux vers la porte d’entrée avant d’y répondre et d’être surpris par la voix de son filleul. La surprise s’efface aussitôt pour faire place à un sourire quand il sort pour lui ouvrir. « niccolò ! » C’est de la béatitude qui règne sur ses traits alors qu’il l’accueille chez lui, l’emprisonne dans une brève étreinte, se permettant la familiarité loin des murs de l’académie avant de lui tapoter fermement ses épaules avec ce même grand sourire et de l’entrainer par les épaules jusqu’à chez lui. « what a pleasure to see you! come in, come in. » en l’y invitant. Il fait claquer la porte d’entrée derrière eux, lui montre le chemin où aller même si le fils Ranieri connaissait parfaitement le chemin. « would you like me to make you a tea, a coffee? .. amaia ! come say hello to your uncle. » lancé par la même occasion à sa fille, faisant résonner de plus petits pas dans la pièce.

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quelques secondes passent, longues, puis la silhouette du parrain fend la nuit noire. la forme lui est familière, les traits du mexicain gravés sur sa rétine depuis qu'il est tout gamin. même, à l'époque, il pensait qu'il était le frère de son cher père tant ils se ressemblaient, tant ils étaient toujours ensemble. à la réflexion, les deux hommes se ressemblent toujours. ils sont juste... éloignés. niccolò, il se demande si son môme aura les mêmes certitudes envers lui et marlon. possible. oui. non. les deux cousins semblent se complaire dans la destructions de leurs paires, le français avec malicia, lui avec mazra. après tout, c'est lui qui avait commencé, songe le terrible.

« zio ! » la distance qui le sépare de jasper est vite réduite par le filleul en manque d'amour, et l'étreinte que lui offre l'homme est presque trop courte pour l'exhubérant italien. néanmoins, le bras de l'aîné se glisse naturellement autour de ses épaules et nicco, il se laisse faire, bienheureux. à peine le seuil est-il passé que le rire du préfet éclate contre les murs de la maisonnée. « tea ? come on grandpa. don't you have anything stronger ? » lâche t-il en envoyant un clin d'oeil à la figure paternelle. oh, il attend la remontrance avec un large sourire, niccolo. il sait que jasper ne lui en voudra pas de cet affront, au contraire. le directeur était l'une des rares personnes qu'il respectait le plus au monde avec ses propres parents. et puis alors que des petits pas se font entendre, la bouille d'amaia surgit de derrière un large fauteuil. le visage du waterbender s'éclaire d'une joie sincère, et il se penche pour l'attraper et la hisser dans ses bras. « here comes my princess ! » la salue t-il en lui faisant un câlin. plus elle grandissait, plus ses yeux devenaient ceux de silene. « she's starting to look like her mom. » déclare le bel, provocateur. tough love. car si jasper devenait au fil des années une solide figure paternelle pour l'enfant prodige, niccolo grandissait et semblait animé du charisme cruel du géniteur.
les deux hommes devenaient son père.

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