i feel it all over (luis)

Il peut rester assis un instant, sans vraiment se soucier de bien des choses, le silence comme deuxième ami, la classe vide est apaisante. Il ne dirait pas forcément non, à la présence d'un collègue, mais il n'y tient pas pour autant, en regardant chaque mur de l'édifice qui est devenue sa deuxième maison. Cloué maintenant sur l'île, l'Amérique lui manque à son tour, mais elle se dit que rien n'est d'un hasard et que s'il devait rester ici il avait forcément une raison. Puis il y a aussi le violon qui appelle à l'appartement, alors il se lève enfin, passant ses doigts près des bougies qui s'éteignent. Bruit de fond dans les couloirs près, l'habitude prend le dessus, Jinx qui marmonne entre ses lèvres sur le ton qui reste crocheté de lui. Pas maintenant Mee. Mais ce n'est pas une forme vaporeuse qui prend place, mais plutôt matérielle, flashback, assez puissant pour qu'il recule contre sa chaise, à trébucher sur le coup. Ça renvoie directement au coeur, ça rappelle des instants doux avant l'hécatombe, un amour juvénile et solaire qui n'avait pas su sans sortir dans les tâches d'ombre. Non, il est bien là, après les années écoulés. Et voir son visage ça rappelle les caresses au matin et cette façon qu'il avait de toujours l'encourager. Les années de colocation, l'amitié avant l'amour. Parce que je me souviens même encore de tes manies. Ma tête divague ou ? Et si c'est le cas il préfère flotter un instant, souriant au mirage, paisible, persuadé que ce n'est rien de plus. Il en aurait presque les larmes aux yeux.

---

L'affront ultime était de venir se perdre dans les couloirs d'un établissement qui ne l'avait pas accueilli depuis des années, un endroit dans lequel il n'était pas sûr d'être le bienvenu mais qui avait pourtant semblé accepter sa présence dans ces lieux lorsqu'il s'était présenté à la grille. S'il gardait de bons souvenirs de ces années passées ici, il y avait aussi tous les mauvais souvenirs. Le sourire venant effleurer ses lèvres, le corps maintenant empli d'encre venant se pavaner sur sa peau, il savait très bien qu'il avait changé en quatre années mais qu'il serait tout de même reconnu par celui qu'il venait voir. Il aurait peut-être dû le prévenir avant de venir, mais il n'était pas certain d'avoir encore son numéro (ou du moins, le bon). Alors il avançait dans les couloirs jusqu'à rejoindre la salle de classe où il était censé trouver son ancien colocataire, ancien tout. Ne cherchant pas particulièrement à être silencieux, il n'était pas étonné lorsque Jinx sembla l'avoir déjà remarqué alors qu'il s'arrêtait à la porte. " — Si j'apparais dans ta tête lorsque tu divagues, je pense qu'il est temps de consulter chéri." Petit rire doux alors qu'il finit par entrer, venant s'asseoir sur une table face à lui alors qu'il laissait ses jambes se balancer. " — Tu es toujours aussi beau, ça n'a pas changé."

---

Il aime son audace, autant ça l'insupporte, parce que ça pique quelque part autant dans la réalité que dans les rêveries. Il n'a jamais emprisonné personne, comprenant que chaque âme pouvait partir du jour au lendemain, mais il avait compris avec le temps qu'il ne pouvait pas éviter les blessures pour autant. Et peut-être qu'il avait toutes les raisons du monde. Accident qui fracasse, à partir de là, tout avait déboulé. Puis, regarde-nous, on a tellement grandi. Un peu moins juvénile, les responsabilités d'adulte qui commencent à coller à la peau. Sa voix suffit à chasser l'idée qu'il rêvait. Les prunelles qui se mouillaient, il chassa une larme, n'ayant jamais cherché à cacher ses émotions. Le rire écorche encore plus, le compliment est le coup fatal. Et pourquoi j'arrive jamais à être en colère contre toi ? Rire léger, nerveux, il se laisse retomber dans sa chaise. On parlera pas de ta beauté Luis...tu ne changes pas aussi. Les mains qui se frottent ensemble, les prunelles dans les siennes. Tu reviens comme ça ? C'est ridicule comme Jinx est doux et la rancune a du mal à s'intensifier. Il a toutes les raisons du monde et elles ne sont pas suffisantes. Si bien que d'un geste simple, il fait voler une fleur jusqu'à lui, la déposant sur la table, juste devant lui. Lys qu'il aime acheter pour décorer sa classe. C'est faux, tu as changé. Essayant de faire disparaitre son sourire et les souvenirs qui le font naitre.

---

Malgré lui, il ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir lorsque son regard capta les larmes présentes dans le regard du kasai. Il n'avait jamais aimé faire pleurer les gens, si ce n'était ceux qui ne pouvaient pas mériter l'amour et la gentillesse d'une personne comme lui. Mais Jinx méritait mieux que lui et Luis le savait mieux que quiconque. Pourtant, il avait été l'amant et l'aimé, avait été celui qui avait partagé sa vie pendant des années alors même qu'il se perdait dans une spirale infernale. " — Je n'ai pas particulièrement envie de changer... encore moins à tes yeux." Doux sourire venant se perdre sur les lèvres alors qu'il accueille sa question sans se plaindre. " — Je suppose que l'on peut dire cela comme ça... tu m'as manqué." Et le regard se fait fuyant avant de voir une fleur s'approcher de lui. L'accueillant entre ses doigts, il la caressait avec toute la délicatesse du monde alors même que son regard cherchait le sien. " — Vraiment ? Que penses-tu de moi, Jiji ? Que penses-tu de ce que je suis ?" Et il descend de son perchoir, s'approche jusqu'à rejoindre le bureau où il dépose le lys avant d'y poser ses mains. " — M'en veux-tu ?"

---

Les paroles parfaites qui vont vriller un peu trop vite, il tente de calmer son coeur défaillant, il y a des sentiments qui ne s'envolent pas en un instant. Et puis, il sait, Luis, combien Jinx peut se révéler romantique. Le manque qui se pose, il souffle entre ses lèvres, difficilement, plus qu'il ne l'espérait. Moi aussi... Parce que du jour au lendemain l'idylle a été fracassée, il y a des tas des si qui restent en suspens. Le surnom roule sur la langue, en pince même un frisson contre la nuque. Plusieurs questions, réponses multiples qui ne sont pas révélées encore avant qu'il ne s'approche du bureau, contact beaucoup plus étroit. Il peut observer ses traits, ceux qu'ils observaient de près entre les baisers, les changements des années et les ravages des démons qui s'interposent. En contemplation, il voit aussi Mee finalement apparaître juste à côté des traits de l'amour perdu. Elle a cette grimace qui veut tout dire. Te fais pas avoir Jinx. Qu'importe ce que je pense Luis, j'espère seulement que tu vas bien.  Il se retourne, pour éviter de replonger dans son regard, regardant les livres dans les étagères, frôlant le bois de la pulpe de ses doigts, le coeur qui cogne jusqu'aux tempes. Je t'en veux, oui...en quelque sorte, mais... La gorge se serre un peu, il le regarde par-dessus son épaule, le rictus en coin inchangé, le naturel toujours plus fort qui s'accroche contre les contradictions. Ça serait mentir de te dire que je ne suis pas content de te revoir...mon ange. Il n'y a rien de plus véritable.

---

Vil démon qui s’impose, impose sa propre présence dans un endroit qui ne devrait même pas pouvoir l’accueillir. Il sait qu’il a fait du mal à celui qu’il avait aimé, à celui qui avait encore une place particulière dans sa vie malgré toutes ses années sans s’être vus ne serait-ce qu’une seule fois. Jinx restait unique malgré lui, restait cher à son cœur et dans sa tête. “ — J’aurai dû revenir plus tôt… je sais.” Mais il n’était pas prêt avant, était loin de l’être quand il avait réalisé que Jinx lui manquait bien trop pour que ce soit supportable. S’approchant de lui, les mains posées sur le bureau qui séparaient leurs corps, il enchaînait les questions avant de se mordre la lèvre inférieure à sa réponse. ” — Tu ne veux pas savoir ce que j’ai fait pendant tout ce temps ? Ni si j’ai pensé à toi ?” Paroles démoniaques qu’il accentue d’un léger sourire avant d’écouter sa réponse. Il s’en doutait qu’il lui en voulait mais le reste vint le rassurer. Léger rougissement sur ses joues alors qu’il fait le tour pour venir le rejoindre, l’une de ses mains effleurant doucement sa joue. " — Je suis désolé, Jiji…. mais je suis content de te revoir. Tu m’as tant manqué." Et il se penche pour venir poser ses lèvres sur son front.

---

Crazy about you La réalité de la situation, à ressentir une vague de chaleur et chercher la proximité entre les deux, repoussée, pour quelque temps, car la volonté est absente. Beaucoup plus tôt. souffle-t'il presque à lui-même ayant cette impression d'imposer ses volontés. Les questions qui s'enchainent, ses sourcils se froncent, réfléchissant difficilement, les ongles qui s'enfoncent dans le bois, à faire mal même un peu. C'est le sourire qui est de trop, qui fait craquer davantage, si fort. Mais les barrières sont repoussées, égoïstement quand il s'avance, la caresse puis le baiser, ça court sur l'échine, les lèvres s'entrouvrent pour relâcher un soupir, de bonheur ou d'agonie, il vogue entre deux eaux. Sa main s'accroche à sa chemise, pour le regarder près de lui, délicatement, même quand la folie bouscule sur les neurones, juste pour sentir ses lèvres n peu plus longuement. Leur douceur et l'éclipse dans le temps, renvoyant des images lumineuses. Ne sois pas désolé... Il cherche sa rancune, il essaie de relever la tête, puis les doigts se compressent encore plus contre le tissu frêle, patin entre ses doigts. Tu vas repartir, je le sens. Des phalanges libres, elles viennent caresser sa nuque. J'espère surtout que tu te souviens de nos moments ensemble, la coloc, les derniers moi aussi... Quand ils s'offraient à l'un et à l'autre. Puis j'avais pas le droit de te forcer à rester. Les lèvres bousculent, le baiser contre la tempe, qui se presse longuement, le temps qui s'arrête.

---

Si l'enfant du tonnerre savait se montrer sympathique, il n'en était pas moins quelqu'un sachant manipuler les gens de façon à obtenir ce qu'il désire d'eux. Il n'est cependant pas quelqu'un d'horrible, encore moins quelqu'un voulant manipuler les personnes qu'il aimait vraiment. Et Jinx était une personne qu'il aimait vraiment, malgré tout le temps passé sans le voir et sans lui parler. Son corps proche du sien, il n'hésitait pas à se montrer tactile avec lui avant de sourire doucement. " — Pourquoi est-ce que je ne devrais pas être désolé ? Je t'ai fais souffrir, non... ?" Et le corps se rapproche un peu plus du sien, se laisse faire alors que ses mains viennent se poser sur la chaise autour de son corps. " — Je ne veux pas repartir." Il ne veut plus s'en aller, ne désire pas partir de nouveau. " — Évidemment que je me souviens de tout cela... tu était toute ma vie, à l'époque." Il l'est toujours, dans le fond. Mais Luis se retient de le dire, profitant de son baiser avant de venir capturer son menton pour l'inciter à le regarder. " — Et je n'avais pas le droit de t'abandonner..." Ses lèvres venaient effleurer le bout de son nez avant qu'il se recule. " — Comment tu vas depuis tout ce temps ?"

---

Aux tords qu'ils pourraient se rabattre, ils choisissent la douceur presque inespérée, se confiant chacun de leurs erreurs, la violence pas au rendez-vous, même si les coeurs saignent et se percutent dans la cage thoracique, difficilement dans tous les sens, ne sachant pas exactement comment danser maintenant. La souffrance vient avec l'amour et les relations humaines. Homme trop sage. Prisionner contre cette chaise, il aimerait l'être de ses bras, le voyant déjà passer la porte. Mais tu repartiras, ça sert à rien de se mentir, mon ange. Et s'il était toute sa vie, il n'était définitivement pas assez pour qu'il reste, juste assez pour être dans la lumière. Il avait quelque chose qu'il manquait. Menton entre ses doigts, les poumons en brûlent, mordillant sa lèvre inférieure et fermant les prunelles quand il s'approche, un air de déjà vu lorsqu'il recule, c'est la fuite qui recommence. Les secondes s’écoulent, les opales qui s'ouvrent enfin, il recherche son souffle.Je suis assistant du professeur d'histoire de la magie t'y crois ? Puis le bonheur c'est relatif. Un léger rire, s'enfonçant encore plus dans sa chaise pour éviter de s'approcher de lui. Toi...t'es venue faire quoi ? Me bousculer encore ? Comme tu savais si bien le faire avant.

---

Lorsqu'il était arrivé ici, il ne s'était pas attendu à ce que tout se passe ainsi. Il était même persuadé que ce n'était pas une bonne idée, au début, parce qu'il savait que cela pourrait dégénérer à n'importe quel moment. Pourtant, il se trouvait devant lui, contre son corps, contre sa peau. " — Et si on arrêtait de souffrir... juste avoir des relations avec de l'amour mais sans souffrance." Petit rire doux alors qu'il nie le fait de vouloir partir de nouveau, l'encerclant de ses bras pour le garder non loin de lui. " — Si je repars... ce sera seulement pour rentrer chez moi et dormir avant de revenir... je ne partirais plus." Le corps s'approchant encore plus, les lèvres non loin des siennes, il se retient de l'embrasser en se redressant à la dernière seconde, préférant l'interroger sur ce qu'il fait. " — C'est ce que j'ai cru comprendre quand j'ai appris où te trouver. Ça te vas bien, je trouve, pas toi ?" Petit compliment sincère alors qu'il finit par se poser sur le bureau, juste à ses côtés de façon à pouvoir l'attirer à lui. " — Moi ? Je suis juste venu te voir... j'avais besoin de passer du temps avec toi maintenant." Sourire en coin alors qu'il se pencher pour venir taquiner son front de ses lèvres. " — Je ne pensais pas que je te manquerais autant... mais je savais que tu me manquais bien trop..."

---

Idylle étouffante parce qu'elle est éphémère. C'est joué la comédie pour oublier les fissures et les colères. C'est une brèche dans le temps, le sablier a cessé de couler et ils sont quelques années en arrière, lorsqu'il le retrouvait après ses matchs de quiddité, les baisers qui ne s'arrêtent plus. Ils étaient réellement adolscent dans leurs coeurs, piqués à vif et si naif. Si c'était aussi simple, tu serais resté. Et plus aucun tracas. Peut-être qu'il se refuse de lui en vouloir, mais les mots sont lourds de sens. Laisse-moi y croire quelques minutes. Et même quelques heures. Jinx sent le rouge se poser sur ses joues, aux compliments, le sourire doux et le regard même pétillant. Pour le moment j'aime, qui sait ce que l'avenir me réserve. Et les déclarations qui ne cessent pas, son corps qui se rapproche encore et encore, les lèvres qui dévient bien trop souvent, il se relève finalement de cette chaise maudite, frôlant ses lèvres des siennes, elles en tremblent, elles cherchent le baiser interdit. L'amie vaporeuse s'agite, elle conteste fort Mee et se met à lui répéter de ne pas faire ça. Ses traits grimacent, combat éternel contre sa tête, pas simplement avec une ancêtre qui en fait à sa tête. Il laisse retomber son front contre le sien, la main contre la sienne, le visage aussi tordu. Tu vas me manquer encore plus fort, j'en avais besoin aussi, j'avais presque oublié... Faux, je ne peux oublier, j'avais juste oublié combien c'était bon quand je suis unique à tes yeux.

---