you feel like home,,

home was us
& @mars vermeer

loin de la grotte où pullule la moitié des habitants de kanto lorsque le soleil se pointe, et ce même malgré la fraîcheur de l'hiver qui se termine, seiya gravit les petits rochers au large des baies qui suivent le village aya - séparés de l'amas touristique ou seulement des familles japonaises qui profitent d'un instant de pause, il a traîné mars avec lui sur le sable noir des plages. la chaleur du soleil sur sa peau contraste avec la brise de l'air marin qui souffle sur leurs visages. les doigts rougies par le froid, il y a quelques petits picotements qui s'en dégagent alors que son bras finit autour des épaules de la kaze avant de lui retirer quelques mèches de cheveux qui envahissent ses yeux. "i used to come here with shilo and anla when there were too many people on the other side. how is it?" les mots du passé sont simples à prononcer, c'est devenu facile d'accepter la légèreté à ses côtés, d'éteindre la peur qui ronge et qui a souvent fait défaut à leur relation.

ça semble presque irréel qu'ils en soient arrivés là sans qu'un d'eux ne finisse par tuer l'autre et juste cette pensée le fait doucement sourire, à croire qu'ils avaient à raison, qu'il suffisait d'un peu de patience pour les maux guérissent et que les plaies se referment - et si elles ne le sont pas totalement, elles ne s'infectent plus, respirent à nouveau, prêtes à s'ouvrir seulement si on en prend plus soin.

illusion.

l'autorisation silencieuse de s'accorder le pardon et le bonheur d'aimer à nouveau, seiya profite profite de l'étreinte pour se mettre derrière mars et l'entourer de ses bras, calant son menton contre sa tête. "do you think it's okay to stop everything here forever?" un léger rire craque le sérieux de cette demande, réellement prêt à tout stopper pour que seul ce moment existe à tout jamais. il y a ce confort insoupçonné dans la présence de mars qui le raccroche à la réalité - s'il n'a jamais eu l'impression d'appartenir à un endroit, à quoi que ce soit, c'est peut-être parce qu'il a entendu toute sa vie cet instant pour se sentir vraiment chez lui.

home was us
& @Kijima Seiya

L’air frais glissaient sur son visage comme l’étreinte d’un fantôme ; l’hiver commençait à peine à se retirer et Mars avait l’impression que la saison avait duré des siècles, s'emparant et dérobant chaque seconde possible pour s'accrocher à la réalité un peu plus longtemps. Le froid mordait délicatement ses chevilles, offertes aux éléments par son jean retroussé, et le bras de Seiya drapé autour de ses épaules ne suffisait pas à lui procurer une sensation de chaleur. Ce n’était pas grave. Le froid l’empêchait de plonger dans une torpeur indolente, paresseuse, et la forçait à véritablement ressentir la pression du temps qui s’écoulait tout autour d’elle.

Car quelque chose n’allait pas, mais elle ne parvenait pas à comprendre quoi. Tout était masqué par l’air marin et l’odeur du sel, le sable noir qui collait à sa peau et les battements du coeur de Seiya contre son épaule.  

« Quiet and peaceful » reconnut Mars. « Exactly my type. » Il n’y avait pas de moquerie dans ses mots en dépit de leur ironie ; elle tentait d’imaginer un jeune Seiya courant sur la plage, jouant avec ses cousins tout en tentant de ne pas arrêter le temps sans faire exprès. Et ce fut aisé pour elle de se le représenter – ses propres souvenirs d’enfance sur les plages de Scheveningen avec ses cousins jouant le rôle de miroir.

Mars se força à fermer les yeux et à cesser de contempler la façon inéluctable qu’avaient les vagues de se briser contre les rochers dans un fracas d’écume, moussant et mourant en même temps sans jamais se demander si cela était une bonne idée.

« Do you think it's okay to stop everything here forever? » La question la fit frissonner. Ou peut-être était-ce la fraîcheur de la brise marine ; elle ne savait pas. Sûrement la deuxième option. « We would get bored out of our minds if we did that » souffla-t-elle en réponse, ajustant ses lunettes de soleil sur son nez. « Has no one told you that you can’t always do whatever you want? » ajouta-t-elle dans une imitation passable des intonations de Seiya – cette phrase avait été jetée des années plus tôt lors d’une dispute ou d’une conversation, elle ne s’en rappelait plus (après tout, il s’agissait de la même chose à l’époque). Seuls les mots étaient restés alors que le contexte avait été avalé par le temps et les nouveaux moments qu’ils avaient forgés ensemble.

Il ne s’en souviendrait sans doute pas, songea-t-elle en réajustant sa position contre lui pour qu’elle soit plus confortable, pour qu’elle se sente moins encerclée.

home was us
& @mars vermeer

les lèvres se déposent sur une parcelle de peau accessible alors que son souffle s'éparpille dans l'air salé en apaisement qu'il ne cherchait plus vraiment. les mots de mars l'amusent, il ne pourrait que reconnaître sa facilité à tenir le silence pour faire taire les angoisses qui ont tellement toujours été à ses côtés qu'elles ont fini par prendre leur place dans le paysage - même quand l'illusion semble parfaite, elles sont là, prêtes à se réveiller et tout détruire sur leur passage mais seiya a toujours eu cette fâcheuse tendance à tout foutre sous le tapis et alimenter le mutisme pour que rien ne retombe sur les autres.

la pensée éteint son sourire une fraction de secondes avant de la chasser aussi vite, l'emprise sur mars se resserrant très légèrement, et quand elle répond à sa question censée être dénuée de conséquences, il tente de se voiler d'insouciance "actually no, my mothers have always told me that i could do whatever i want and whatever makes me happy, only life has told me that nothing is as simple as that sometimes." les vestiges de souvenirs s'étiolent en fragments devant ses yeux car, si un jour il a cru être capable de tout accomplir, le don qu'ils possèdent lui a toujours semblé bien plus puissant que ce qu'ils sont réellement - comme s'il n'avait jamais été digne de ce que ses doigts sont aptes de produire, n'étant bon qu'à créer le chaos et le désordre quand il se plie à ses caprices, seiya n'a que le goût amer des risques et des dégâts qu'il peut engendrer.

le ton devient peut-être un peu trop sérieux quand sa seule volonté était de partager ses souvenirs d'enfance et quelques confessions au creux de la mer qui a bordé ses peurs. il n'avait encore jamais amené qui que ce soit sur ce sable qui l'a vu grandir. "what's wrong?" qu'il souffle alors en murmure à la naissance de son cou, là où sa bouche se frotte en caresse pour se délecter de la douceur de sa peau. "you seem tense." parce qu'après tout ce temps, il arrivé à déceler les subtilités dans son attitude et, d'un geste sans rancœur, il la délie de son étreinte, attrapant ses cheveux pour les faire glisser entre ses doigts avant de les cachés dans les poches de son jeans, laissant à mars tout l'espace dont elle a besoin, tout en restant le torse contre son dos.

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& @Kijima Seiya

« What’s wrong? You seem tense. » Nothing. Everything. Les deux réponses étaient teintées par la même vérité, sonnaient tout aussi justes alors que Mars tentait de trouver la plus adaptée. Il n’y en avait qu’une qui ne blesserait pas Seiya. « Nothing. I'm just a bit cold. » Ce n’était pas celle-là.

Un cauchemar l’avait tirée de son sommeil, ce jour-là. Ils étaient nombreux et insidieux, se lovant dans les fibres de son coeur si profondément et si intimement qu’elle ne parvenait jamais à les déloger. Elle avait beau tenter d’enchaîner ses démons et de les dissimuler loin de son regard, dans l’angle mort de sa vision, ils ne restaient jamais silencieux assez longtemps pour qu’elle puisse les oublier ((les laisser se faire dévorer par les secondes qui passaient)).

« Tell me more » demanda-t-elle, libérée de son étreinte. « About your family. » Elle avait tout à fait conscience que Seiya était une créature secrète, dont les confessions étaient rares et lestées de sentiments toujours trop puissants pour qu’elle ne puisse les porter. Cela ne l’empêchait pas de vouloir essayer, pourtant ; d’espérer que les confessions remplaceraient un jour les cauchemars et les visions qui s’imprimaient sur ses rétines, tard le soir, sans qu’elle ne puisse véritablement démêler lesquels étaient des prédictions et lesquels n’étaient que le reflet de ses peurs. Il n’y avait pas véritablement de différence, après tout. Le cauchemar de cette nuit là revenait assez souvent pour qu’elle veuille croire qu’il s’agissait de ses peurs, et non pas d’un futur inéluctable.

— Ce n’était pas le moment d’y penser.
Mars se força à appuyer un peu plus son dos contre Seiya, à rechercher cette présence réconfortante qu’il avait sur elle depuis de si nombreux mois. Parfois, ce n’était qu’une question d’habitude – le corps finissait toujours par se rappeler comment il était supposé réagir. Le temps pulsait entre ses doigts sans qu’elle ne l’étrangle, sans qu’elle ne le force à rater un battement. Seiya le remarquerait aussitôt, si elle le faisait.

Elle ne voulait pas l’inquiéter. Il n’y avait pas de raison de l’inquiéter. Tout allait bien. Tout irait bien.