courir dans la nuit,,

les constellations s'animent dans le ciel noir, et la rue autour de nao demeure incroyablement vidée de toute vie - comme mise sur pause pendant que les démons dansent, là-haut. il déteste attendre, l'enfant impatient, shoot quelques cailloux en direction des canalisations alentour pour combler l'inaction, alors que sa carcasse reste toujours dissimulée aux yeux des lampadaires ensorcelés. il sort son téléphone de sa poche à l'instant où seiya arrive à sa hauteur, et il sursaute en un presque cri de stupeur. merlin you scared me! ses émotions s'évaporent quasiment aussitôt, tant l'excitation prend l'ascendant sur le reste. i was wondering why you didn't call someone who drives to pick you up - because i don't need a driver. hausse les épaules, un peu effronté. nao s'était contenté d'appeler sa situation une urgence, sans nuancer la chose, et ça ne correspondait pas vraiment à un mensonge, en vérité. ils possédaient peu de temps. why am i here? - you're really naive and i adore that about you. that's why you're here. sans avertissement, il entoure son bras des siens pour le traîner là où il veut. ils entament une marche discrète, et leurs ombres s'étalent contre le sol. y'avait un anniversaire aujourd'hui, un gosse de riche, du coup le park a été privatisé pour la journée. de son index, il indique le toit du bâtiment ; derrière les vitres, on y devine une nouvelle pointe difforme. et!! ils ont monté le hell's monster pour l'occaz - il est là pour la nuit. sa voix suinte l'impatience et l'obstination, et son corps sautille littéralement sur place. du coup j'avais besoin d'un complice pour m'accompagner dans cette escapade nocturne. you're in?

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“because i don't need a driver.” c’est en effet ce qu’il a cru comprendre face aux étincelles qui brûlent dans ses yeux et, tout à coup, il se demande si venir était une bonne idée sans pour autant contester, seul son regard désabusé de ce celui qui s’est fait prendre au piège le regarde en retour. les yeux s’enroulent au ciel dans un soupire contrôlé alors que nao semble prendre un malin plaisir à le rendre fou. en fait, c’est plutôt drôle la façon dont tout semble léger et naturel quand le tatoueur s’accroche à lui pour le bousculer jusqu’à un peu plus loin, là où il tombe dans son récit pour expliquer la raison de sa venue. “t’es complètement taré nana. and i adore that about you.” qu’il répond dans une grimace en s’approchant de son visage avant de s’écarter un peu. “okay what’s the plan? tu penses qu’il y a des sortilèges de protection sur la barrière?” et dans les interrogations, il se détache du corps de nao pour attraper les barreaux qui les séparent de l’entrée en jaugeant s’ils peuvent la grimper ou s’il est préférable de passer d’un autre côté - il ne lui faut pas plus de temps pour adhérer à l’idée, maintenant qu’il est là, autant s’amuser.

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i know that, you're cute. pour toute réponse, naoyu lui sert un sourire enjoué, les commissures qui se perdent quelque part au milieu des joues. c'est qu'il aime en jouer, l'enfant insolent - adore surprendre, se languit de provoquer quelques frissons inattendus, un brin d'imprévu dans un quotidien déjà tout tracé. furtivement, quelques néons dansent sur les traits de seiya, à la façon de lucioles multicolores, inépuisables et lumineuses. nao distingue des mèches rebelles qui s'échappent du dessous de sa casquette, et il retient l'envie de retirer sa capuche pour les remettre en place. seiya s'écarte, et la fenêtre se referme. tu penses qu’il y a des sortilèges de protection sur la barrière ? - usually, no. je grimpe vers hm, il zieute la surface découpée en barreaux, à la recherche de la poubelle qui lui offre un tremplin habituel, ici et j'ai jamais été repoussé, donc je dirai que la voie est libre. et comme pour lui prouver, un premier pas sur le plastique plat et il s'élève en l'air en un élan à moitié maîtrisé. i'll go first, sois prêt à courir, au cas où. les gestes sont imprécis mais il se hisse contre les barres d'acier, les bras qui crient sous l'effort soudain - le sans magie n'en a que faire. et c'est lorsque ses doigts dépassent la limite invoquée par la barrière, et que le calme demeure, qu'il souffle définitivement de soulagement, conscient que plus rien ne pouvait les retenir à l'extérieur, désormais. à cheval sur la ligne de fer, il jette un regard à seiya, d'en haut, alors que ses mèches se parent peu à peu d'un rouge acidulé, preuve incongrue de toute l'excitation qui guide ses gestes. it's all good, come on sweetie!

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s’il n’a pas l’habitude de fréquenter des personnes comme naoyu, seiya y revient à chaque fois - c’en est presque familier, au final, parce que le sourire de nana se tisse dans une douceur-malice rassurante et qu’il ne le retrouve chez personne d’autre. la lueur quasi enfantine qui l'anime le fait sourire alors qu'il s'élance désormais sur le rideau de fer sans demander son reste, visiblement habitué de la manœuvre. sans attendre, le pied de seiya prend également appui sur la poubelle pour arriver presque à hauteur du compagnon nocturne et, d'un geste de la main, il pousse la cuisse de naoyu pour l'intimer de descendre de l'autre côté pour le laisser passer. "let's go!" se hissant à son tour sur la barrière pour le rejoindre, la capuche se déborde et retombe derrière son crâne à la descente. la casquette comme seul accessoire, il ne prend pas la peine de tout réajuster, regardant en l'air, de là où il vient, le temps de se frotter les mains. l'odeur de l'adrénaline grandit et éclate dans sa poitrine, laissant des effluves d'illégalité se propager lorsqu'il se retourne et attrape les épaules de nao de tout son bras. "on va par où? t'as l'air de connaître." le sourire en commissure de lèvres, le regard de défi s'immisce dans la bonne humeur, le traînant dans la direction semblant s'élever sur le bâtiment du water park.

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équilibre précaire au milieu d'une pesanteur fragile, le bitume brillant des reflets de la lune réceptionne ses premiers pas de l'autre côté de la barrière dans un choc bruillant. par simple précaution, ses pupilles scrutent les alentours ombragés ; l'endroit est aussi vide que le ciel s'exempte de la présence du moindre nuage ce soir, et la constatation le tire de son apnée momentanée (les a-t-on entendus ?). bientôt, l'encapuchonné le rejoint au sol, le visage enfin à découvert. et lorsque son bras s'enroule autour de ses épaules, il y trouve volontiers refuge, offre une réaction faussement outrée aux mots de son acolyte en écarquillant ses sourcils. are you accusing me??? well, i don't. i just came here one or two times. ricanement enjoué ; sa tête part en arrière, se love tout contre son épaule. or ten. or twen- but whatever. the real problem is that you never had fun in the waterpark? what a waste. i didn't know that you were this boring, sei. et pour répondre à son défi, il s'extirpe de son étreinte et s'empare avec malice de sa casquette au vol, ébouriffant le reste de l'agencement de ses mèches, avant de se mettre à courir en direction du toboggan montré plus tôt. aussitôt, les pas de seiya résonnent derrière lui et le font sourire à pleines dents, plissant ses yeux et creusant ses joues jusqu'à ne pas pouvoir l'étirer davantage - le souffle s'accélère vite quand il gravit les marches nécessaires pour prendre de l'altitude, mais nao ne cède pas à son endurance amoindrie, ne s'arrête qu'une fois le bassin d'eau visible à plusieurs mètres au-dessous. de là-haut, tout le circuit devient stupidement évident ; le tube transparent s'étire infiniement à la façon d'une chute d'eau artificielle, semée de virages alambiqués et de trous d'air vertigineux. quelques reflets scintillants dansent en harmonie sur les vagues, et leur observation appliquée permet à naoyu d'apaiser le rythme de sa respiration, encore trop saccadé pour parler lorsque seiya apparaît enfin. corps courbé et malgré la fatigue, il se décide à lui lancer un sourire provocateur, derrière ses mèches charbonneuses. go first if you're not a wimp.

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les commissures de lèvres ne peuvent redescendre sous l’amusement que nao lui fait ressentir en sautant sur l’occasion de se justifier alors seiya a les lèvres pincées pour se taire soudainement - il déclare forfait (pas tout à fait). “i was actually waiting for you this all time nana.” ça lui rappelle surtout que l’enfant kijima n’a jamais eu l’occasion de partager ce moment avec qui que ce soit, ses mères incapables de l’accompagner, installées dans un monde où rien ne ressemble à celui-là et s’il a su partager nombreuses frasques aux côtés d’akira et de toute leur bande de bras cassés, il n’a jamais eu l’occasion de se balader dans le water park une seule fois.

bien sûr, nao ne perd aucune seconde alors ses yeux lèchent rapidement l’entièreté du ciel étoilé sous la provocation du takano et, dans un soupire, il se met à courir à sa suite, montant les marches du toboggan deux par deux en s'essoufflant dans cette course interminable. le sport régulier qu’il fait par semaine lui permet de suivre le rythme mais n’empêche pas le sprint de puiser dans ses poumons aspirés par le manque d’oxygène soudain. et lorsqu’il aperçoit la silhouette près de l’eau, seiya ralentit le pas et prend le temps de souffler avant de cracher, les mains sur le bord de ses genoux : “i hate you takano.” mais son sourire contraste avec ses mots. les mains désormais sur les hanches, il se penche en arrière pour ouvrir sa cage thoracique, la langue haletante comme un chien essoufflé.

il n’a pratiquement pas le temps de découvrir le monde de leur nouvelle hauteur ou de sentir le vent s'engouffrer dans ses cheveux qu’un défi se lance déjà et seiya a le rire qui s’étouffe dans sa respiration. la vision des traits de nana derrière ses mèches aussi espiègles que son regard se mélange aux rayons de lune qui passent à travers les hautes vitres du bâtiment, il s’arrête un instant dans le temps où ce serait simple de mettre pause et c’est étrange, cette envie de rester là à le regarder et que la fin de soirée se fonde dans ses yeux. seulement, seiya reprend rapidement ses esprits et les sourcils se haussent avant que son sourire ne réapparaisse dans la pénombre. “you’re a child i swear to merlin.” mais dans la protestation, il retire sa veste puis ses chaussures, l’air désabusé ne le quittant pas un seul instant. "you should come with me or you are the wimp." un sourcil se soulève quand il se place à côté de l'entrée de toboggan, laissant la place à nana de s'asseoir avant lui s'il décide de répondre à l'appel pour se placer directement derrière lui.

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