Au grè du vent ;;

Les amitiés ne sont pas une barrière et elles portent leurs lots de définition avec l'âme qui les partagent. Il avait suffi de quelques arbres, deux têtes trop rêveuses et un amour pur quelque qu'il soit pour faire naitre une espérance dans leurs deux myocardes essoufflés. Il avait au moins la certitude qu'il lui aurait offert le plus beau cadeau, si aucun homme ne pouvait le faire. Elle méritait tout à ses yeux, Sachiko, fleur du printemps qui n'a jamais laissé sa place. Une tasse et une théière, une absurdité pour certains, la plus belle promesse pour eux. Les baisers sur les joues humides, les doigts qui repoussent délicatement les larmes, il a ce sourire si chaleureux, le rire qui chasse les traces de la tristesse décousue en joie. Bien sûr que c'est de joie, je n'ai pas de raison d'être malheureux. Aucune, même s'il y pense, si fort, à fermer les yeux trop voir, à voir des couleurs. L'ambiance transformée en fête, il rougit encore plus fort sous le flot, en replaçant ses cheveux nerveusement. Sachi voyons, je suis un homme de tout ce qui a le plus ordinaire et simple aussi. Je ne suis certainement pas le plus sexy. Et si personne t'invite, moi je t'inviterai, car tu es définitivement la meilleure cavalière qui soit. Les compliments sont brouillons dans sa tête, détestant qu'on le dépose sur un piédestal. Coup de baguette et le violon s'agite plus fort, rythme plus rapide, il dépose une de ses mains sur sa hanche puis dans la sienne, l'entrainant dans une danse un peu folle qui fait bouger les fleurs au sol, la terre. Accroche-toi petit coeur. Un énième rire et il se lance à la faire virevolter, à la faire rire, à la faire sentir unique du mieux qu'il peut. Une fête dans son coeur comme elle le désire pour toutes celles qu'elle a ratées.

Il aime lui rappeler qu’il n’est pas si spécial, homme aux multiples facettes d’une simplicité parfois déconcertante. Il est de ceux qui ne demandent au final pas grand-chose, devenir quelqu’un ne l’intéresse pas plus qu’un grand destin et c’est peut être une des choses qui fait qu’elle se sent si proche de lui, ils ne sont peut-être pas grand-chose dans le monde mais ensemble ils sont uniques et c’est peut être le plus important. « J’aimerai qu’un jour tu puisses te voir comme je te vois » Il en serait peut être surpris des profondeurs des sentiments qu’elle ressent à son égard. Jolie étoile brillante dans le ciel que jamais ne s’éteigne la lueur de son corps. Passer du rire aux larmes ils en sont capables, s’amuser, voler, simplement vivre sans se poser de questions. Ils se retrouvent à danser sur un air de musique qu’elle ne connait même pas, ce n’est pas une fabuleuse danseuse mais elle fait de son mieux pour ne pas lui écraser les pieds plus d’une fois. « Je pense passer le concours de danse avec les stars tu crois que j’ai mes chances ? » Surement plus que de devenir auror. Mais la fatigue se fait sentir et le rythme ralentie pour laisser place à une danse beaucoup plus calme. Elle enroule ses bras autour de son cou posant sa tête contre son épaule. « Merci encore pour faire de mes rêves une réalité c’était vraiment une soirée parfaite » La vie reprendra bientôt son court et peut être que tout sera différent demain mais pour l’heure elle n’en reste pas moins une jeune mariée heureuse. « Tu crois que ça ira ? Je te parle de la vie en général » Parfois elle en a besoin Sachi qu’on lui dise que la vie sera belle, comme une danse sous les étoiles.

S'il se voyait à travers ces yeux, il verrait son essence, toute la beauté qu'il est, le potentiel gâché dans des idées humbles et bien trop simples. Et s'il se voyait il se laisserait la chance d'avoir des bonheurs dont il mérite, homme trop patient qui laisse le temps défiler sans rien faire. Et je te dirais la même chose Sachi. Tu te vois jamais aussi spéciale, comme je te vois. L'index qui se pose sur le nez de la blonde pour la faire rire. Elle ne s'est jamais vue aussi belle, de l'intérieur comme de l'extérieur comme il la voit à chaque instant. Elle est un joyau qui n'a pas besoin du soleil pour briller. Même dans l'encre, les nuits sans lune, elle attire comme une luciole. Totalement. L'imaginer sur scène pour un concours en rigolant, jusqu'à venir la rejoindre pour une danse plus lente, les coeurs qui s'ouvrent de nouveau quand la respiration est difficile. Ils sont fous, heureux et jeunes et surtout sans tracas. Il la serre dans ses bras, posant ses mains au bas de son dos,la tête qui rejoint son épaule aussi, berceuse sous les étoiles. Cesse de me remercier tu n'as pas besoin. Il est naturel de tout lui donner quand elle mérite l'univers. Les questions philosophiques qui reviennent. La vérité est toujours un peu enjolivée. Les démons ne sont là que pour effrayer les enfants après minuit. Il y aura des hauts et des bas, mais un avenir grandiose et surtout heureux attend toujours ceux qui le méritent. Sa tête se détache et il capte son regard, plaçant une mèche de cheveux derrière son oreille, le pouce qui effleure sa joue. Tu sèmes le bien partout où tu vas. Ta chance viendra, je te le promets.

Le bonheur est souvent la ou on l’attend le moins, et bien qu’elle soit consciente que tout est éphémère il ne l’empêche pas de douter souvent Sachi de sa légitimité à être autant aimé. Petite fille intrépide et bien différente des autres le cœur trop souvent volé par des personnes non méritantes au final ce sont les vilaines pensées qui se sont infiltrés dans son esprit bien trop naïf. Sachiko si tu ne fais pas mieux tu restera dans cette condition toute ta vie à ne rien réussir du tout. C’est lorsque son cœur se rempli trop de joie que les doutes surviennent subitement, elle doit surement s’empêcher d’être heureuse Sachi, comble de l’ironie pour celle qui distribue le bonheur à qui veut. Une nouvelle fois comme un pansement posé directement sur le cœur il est la pour apaiser ses doutes et ses craintes, dans la douceur d’un regard les craintes s’envolent peu à peu tout ira bien si il reste près d’elle, oui tout ira bien. « C’est surtout la tempête que je sème à chaque fois mais je fais de mon mieux pour réparer mes bêtises »  C’est surement ce qui la rend unique faire le pire pour donner le meilleur. Si il y’a bien une chose qui caractérise Sachiko c’est son naturel déconcertant, ne maitrisant pas forcément les codes sociaux de base c’est bien trop souvent qu’elle laisse son cœur mener la danse. On dira que c’est l’ambiance, le sentiment d’avoir besoin de se raccrocher à quelque chose de réel, ce n’était en rien la meilleure des idées mais pourtant c’est dans une infinie douceur que ses lèvres viennent se poser sur celle de Jinx balayant au passage les conséquences que ce geste pourrait entrainer. Pourtant Sachiko n’est pas comme ça, assez pudique beaucoup trop naïve elle ne se laisse jamais aller à ce genre de fantaisie ce n’est qu’un baiser mais surement avant tout un signe que la chenille devient papillon. Finalement le mouvement de recul est là, les joues s’empourprent quand elle réalise son geste. « Padon ? pardon je sais pas excuse-moi » Sera-t-il toujours son ami ? Elle recule vraiment loin évitant de faire face à la réalité de ses bêtises encore une fois. « Je vais faire du feu , oui je vais faire un peu de feu pour .. faire du feu » La baguette s’agite mais comme à son habitude sous la torpeur des sentiments les flammes incontrôlables s’embrassent et viennent caresser le sol humide, l’arche en bois symbole de l’amour quelques minutes avant se trouve dévorer par les flammes. Symbole malheureux ? Mauvais présage la main devant la bouche elle ne fait qu’observer le désastre de ses actions encore une fois.

La vie n’est pas un conte de fée
Ils ne vécurent pas heureux jusqu’à la fin des temps
No happy ending

C'est peut-être cette bulle intertemporel. C'est peut-être les mots doux. C'est peut-être l'union en elle-même qui éveille les plus belles passions. C'est peut-être les promesses faites. Les possibilités sont multiples, mais l'étonnement reste là, sur le bout des lèvres avec les rougeurs qui s'éveillent à donner des chaleurs. Le coeur aimerait s'emballer, mais le contact est trop court. Mais la sincérité est restée, tout comme la douceur. Les pieds restent figés dans le sol. Elle a cette chance de ne pas se poser de questions pour chacun de ses gestes et s'il a un tempérament similaire, les questionnements s'emmêlent. Bourdonnement totalement perceptible, il hoche la tête aux excuses qu'il pose. Et comme à son habitude, il la respecte du mieux qu'il le peut. Car un vrai gentleman, ne force pas une femme à parler de ce qu'elle ne veut pas et elle évite certainement. Et comme rien n'est grave dans le monde de Jinx. Attends, je vais t'aider. mais trop tard, l'arche s'enflamme, les rêves se brisent en même temps. Mais rien n'est grave qu'il répète au fond de lui. Le déni, maitre de sa tête qui reprend sa place. Alors un nuage de pluie magique vient éteindre, la catastrophe, le tourment qu'elle vient de semer dans leurs deux corps. C'est rien Sachi, t'en fais pas. dit-il passant son bras autour de son épaule pour la détourner de l'arche. Aucune gaffe, aucune douleur, il fallait la protéger du mieux qu'il pouvait. Et il la ramène tout doucement avec lui vers le chalet, maintenant que la nuit a pris toute la forêt et sans doute leurs coeurs au passage. Et derrière, subsiste une légère flamme dans les fleurs blanches qui survit malgré la pluie. Coïncidence absurde qui n'est que le reflet de la réalité. Les jeux enfantins qui deviennent trop adultes. Mais rien n'est grave, non rien.

Pauvre gamine, à trop jouer avec le feu on finit par s’y brûler le cœur et les lèvres, perdue dans une infinité de questions sans réponse son trouble se manifeste par un enchainement de catastrophe incessante. Et si elle regrette déjà de s’être mise elle-même dans ce genre de situation alors que les flammes viennent dévorer les rêves de l’enfant. C’est un drôle de parallèle de sa vie en général, le positif ne restant jamais plus de quelques heures mais rien n’est grave non ? Comme à son habitude Jinx vient à son secours réparant les bêtises  qu’elle peut provoquer, un nuage magique pour faire taire les flammes laissant pourtant les cœurs eux aussi embrassés par une flamme destructrice. Le silence comme compagnon alors qu’ensembles ils s’éloignent de ce lieu magique qu’elle aura presque réussir à détruire. C’est un sentiment bien mélancolique qui est de réaliser que le bonheur n’est qu’éphémère et que la réalité rattrape bien trop souvent les rêves. Il lui faudrait apprendre à réfléchir pour ne plus laisser les émotions guider sa vie mais c’est son naturel déconcertant qui fait d’elle une personne unique. Ils finissent par rentrer au chalet ou elle y retrouve la chaleur réconfortante du feu de bois crépitant dans la cheminée, tout semble rentrer à la normale laissant derrière elle les souvenirs mitigés d’une parenthèse enchantée. « Bon et bien merci pour cette soirée c’était vraiment.. super sympa c’est à refaire » Pauvre idiote qui ne maitrise pas ses mots encore une fois «  Enfin à refaire je parle de .. pas de .. bref enfin bref » Un long soupire trahissant sa pensée de n’être pas capable encore une fois de s’exprimer correctement. «  C’est surement l’heure d’aller se coucher tu dois être très fatigué tu veux que je te prépare du thé avant de dormir ? Après tout il est déjà … » Un rapide coup d’œil à sa montre lui indique qu’il n’est en rien l’heure de dormir mais qu’importe elle n’attend pas sa réponse pour foncer dans la cuisine cherchant par tous les moyens possible à fuir cette situation des plus chaotique.

Se mentir a soi-même, à ceux qu'on aime, devient logique quand les calcules ne se sont plus. Une formule mathématique qui reste indéchiffrable. Soustraction, division et peut-être même les multiplications, il s'efforce de ne pas penser. Parce qu'il est ainsi à même poser un sourire sur ses lèvres pour la rassurer elle-même comme il ne peut pas lui faire lui-même. C'est sa plus grande blague envers lui-même. Apporter du soutien aux autres, avant le sien. Car elle tangue beaucoup trop. Un brouillard vient de se déposer sur les rêves éveillés. Malchance, il n'a pas la carte non plus et même une lampe de poche pour se retrouver. Mais il continue de la ramener vers la demeure, la gardant dans ses bras pour la cacher de la brise à peine perceptible ce soir. Les petites passions sont si belles. À lire, à vivre. À rendre dingue sans cesse, mais on peut aussi s'y perdre, en une poignée de minutes, voir quelques secondes. C'est brusque, vif. Il n'arrive pas à rire quand elle s'emmêle dans ses mots, mais il continue de sourire, se sentant comme une peinture figée. Oui à refaire. J'ai compris, t'en fais pas. Qu'il continue de répéter sans cesse incapable de se contrôler et avant  même qu'il ne dise quoi que se soit, elle se défile avant même de lui rappeler où les aiguilles pointent sur l'horloge. En réalité, il est fatigué, un peu épuisé contre sa tête qui part dans tous les sens, ne sachant plus ce qu'il a le droit de faire exactement. Il n'aime pas gâcher les instants. Il a peur que les cauchemars viennent la guetter cette nuit. Alors il la rejoint dans la cuisine. C'est vrai que de se faire chasser par des ours, ça épuise. Les bons mots pour détendre l'atmosphère faisant voler quelques carrés de sucre vers elle. Et il n'ose plus la toucher de peur que la flamme s'éveille encore plus, si forte malgré tous les intempéries. Merci pour le thé Sachi...je vais pas te déranger plus longtemps ok ? Bonne nuit...et je sais pas si tu as remarqué les carrés de sucre sont en forme d'étoiles. Dors bien petit coeur. Remarque inutile, lui aussi il s'emmêle dans ses pensées pour détendre l'électricité dans l'atmosphère se dirigeant vers les chambres à l'étage, la tasse encore vide, sans le liquide fumant.