Polaroide love __

Nerveux quand au premier jour, il n’aurait surement pas du proposer cette sortie au restaurant mais cela lui a échappé tout seul, comme l’envie de s’échapper un peu de cet appartement et de trouver un terrain d’entente entre l’apaisement et la folie. Les mots de Mads résonnent en lui sans qu’il ne s’en rende vraiment compte, est-il capable de trouver un compris pour une relation saine avec celle qui le pousse à bout chaque jour ? C’est son dernier soir en tout cas de cette cohabitation obligée et pendant quelques jours il eu le plaisir de vivre un semblant de vie conjugale. Tout c’est enchainé trop vite, il n’eu pas le temps de réaliser qu’elle était déjà la avec lui et que la vie avait repris son goût d’avant. Il aura essayé de faire des efforts et de se montrer plus serviable mais surement pas suffisamment pour qu’elle ne décide de rester pour de bon. De toute manière cela aura été une mauvaise idée mais peut être que se dire adieu de manière plus paisible pourra les aider à tourner la page mais le livre ne semble pas vouloir se fermer. Le trajet jusqu’au restaurant est silencieux, ce n’est pas son genre de l’amener dans ce genre d’endroit, nappe blanche, cristal teinté saveur champagne tout semble être raffiné, peut être même un peu trop pour lui. Gamin farouche dont l’argent  n’a jamais été source d’inquiétude il semble pourtant bien étranger à ce monde de paraitre lui qui n’a jamais aimé faire semblant. « Curieux l’ambiance, j’ai pourtant tapé sur google les meilleurs restant pour pécho une fille et c’était dans le top 3, pas que j’en ai besoin pourtant » Excès de confiance pour des paroles peu élégante comme toujours « Je rigole, je me disais que ça pourrait te plaire il parait que tout le monde aime ce genre de restaurant ça change des pizzas et des burgers » Même si dans le fond c’est ce qu’il préfère le plus. « C’était cool de t’avoir à l’appartement ces derniers jours.. vraiment cool » Et savoir que ça ce termine fait ressortir une douleur qu’il aimerait faire taire, car le problème avec elle, c’est qu’elle finit toujours par partir. .

C'est loin du quotidien et presque hallucinant que ça en devient irréel. Et il est triste de penser qu'il avait suffi d'un bras abîmé pour les rapprocher, ces deux adolescents qui ne savent plus s’aimer correctement. Mais dans la tempête, ils avaient trouvé une bulle, peut-être remplis de déni étendu sur quelques jours, mais si réconfortant à la fois. Le canapé s'était vite évanoui pour qu'ils échangent les mêmes draps, à soupirer contre leurs nuques et les caresses qui bercent. Jusqu'à un date comme quand ils avaient seize ans et il avait tenté de faire les choses autrement. L'aimer autrement qu'une amie, amoureux depuis si longtemps sans vraiment l'avouer. Il y a certaines choses qui sont des évidences. Elle se sent aimée pour une fois. Elle aimerait se pincer, cherchant à savoir si elle l'a tellement espéré que tout a fini par se produire sous ses yeux dans un voile d'illusions. Qu'il la traite de nouveau comme une princesse, même si les déclarations ne sont pas présentes. Puissant flashback à s'asseoir l'un devant l'autre. Elle aimerait dire qu'ils n'ont pas changé. Alors pour les quelques heures qui restent, elle fera semblant que rien n'a changé. Les yeux qui roulent, un sourire en coin qu'il arrive à aller chercher dans les soupires trop présent. «Hum...je sais pas si t'es si doué pour pécho.» Il est absurde de les voir ainsi alors qu'ils n'ont jamais vraiment le luxe. Soo cherchant tous ce qui a de plus délabré pour oublier ce monde auquel, elle ne colle pas et lui qui n'a jamais compris ce besoin immense d’accumuler les gallions. «Pas nous en tout cas.» S'ils veulent être honnêtes, mais autant faire semblant jusqu'au bout. Et les mots viennent caresser le coeur, donne un espoir éteint, à lui donner quelques étoiles dans les prunelles, celles qui sont mortes depuis quelques années, à ne pas savoir le regarder dans les yeux, de peur que se soit faux. «Pour le sexe ?» Qu'elle souffle sans gêne pour l'énerver autant qu'il le fait, passant ses doigts dans ses cheveux, puis sur la nappe, papillons au creux du ventre. «J'ai apprécié que tu me le proposes et je crois que Koko a aimé aussi.» Et qu'il s'échappe pour cette sortie avant qu'il ne se résonne.

Sourire mutin sur les lèvres quand la répartie de l’ancienne aimée amuse le garçon autant qu’elle l’exaspère. Il n’arrive pas à savoir si elle est heureuse ou non, avant il lisait en elle comme dans un livre ouvert mais tout semble beaucoup plus compliqué maintenant que les chapitres de cette histoire ne s’écrivent plus ensemble. Elle provoque, elle cherche pour l’énerver ou également pour prouver sa répartie. « Ah, après tout si tu ne sais pas toi c’est pas grave d’autres le savent » Ce n’est ni vrai ni faux quand se perdre dans les draps d’une autre lui semble encore un peu tôt. Il aimerait être ce garçon qui se perd dans les corps, qui se consume sous les baisers mais il est force de reconnaitre qu’il n’a jamais vraiment été un séducteur trop occupé à aimer à sa manière, aimer mal mais aimer fort. Il ment pour sauver la face, pour inspirer une forme de jalousie ou peut être pour faire croire qu’il a tourner la page, mais le livre reste toujours coincé sur sa table de chevet. « Ouais c’était cool j’avais pas besoin d’aller chercher très loin »  remarque qui pourrait être blessante quand lui-même s’avoue être blessé de croire qu’il n’y a que l’aspect physique qu’elle retient. Quelques jours loin de la lourdeur du présent mais la réalité reprend toujours le contrôle. «  Franchement si on était potes je t’aurai grave proposé d’être ma sexfriend le genre de truc sans prise de tête et cool ça aurait pu marcher » Mais ils ne sont pas amis et il doute pouvoir l’être un jour quand l’entièreté de son âme pleure son absence, si elle provoque il fait de même car il n’aime pas perdre Dae et n’a jamais trouvé adversaire plus redoutable qu’elle. « M’enfin on a réussi à s’entendre pour Koko et c’est cool j’espère qu’on va continuer à pouvoir passer des moments comme ça ensemble » Mais c’est l’électricité qui les unis et qui les consumes en même temps. Le verre se lève en sa direction pour trinquer, le regard se fait plus sérieux « Tu as envie de trinquer à quoi ? A la fin de notre colocation ? Le début de notre nouvelle amitié ? Peut être au fait que tu aimeras jamais un autre mec que moi ? J’hésite entre les 3 » Parce qu’il n’est pas prêt à ce que ça arrive Dae et qu’il en est conscient, son corps peut être ailleurs mais son cœur reste prisonnier

Et puis s'ils fermaient les yeux, ils pourraient entendre encore leurs rires cristallins résonner dans l'air, entre les maisons hors de prix, caché quelque part dans un jardin pour s'aimer en secret, car elle n'était pas assez bien. Le jeu activé, il n,y a que bonheur dans son coeur qui aimerait se déchirer, car elle ne souhaite pas la fin. Elle ne souhaite pas disparaitre de nouveau à ses yeux. L'humour merdique c'est ce qu'elle aime de lui, ça lui rappelle les problèmes que ça l'attirait, sa propre colère quand elle arrivait encore à sentir la moindre émotion. «Ça fonctionne bien elixir ?» Qu'elle demande sans vraiment vouloir savoir, mais curieuse, territorial plus qu'elle ne le voudrait sur l'homme qu'elle connait par coeur. L'homme qu'elle admire dans sa chemise immaculée. Un peu froissée, car il a sans doute eu du mal. Les cheveux un peu ébouriffés, car il est dingue, indomptable. Et cette chaine qui pend dans le cou, cadeau d'une autre époque. Il ne leur reste que les remarques, l'humour pour cacher la douleur, la guerre entre les deux, à défaut d'être profond. Et pour certaines, elle se retient de répondre, les lèvres contre le vin pour chasser la peine. «C'est vrai qu'entre deux draps on s'engueule jamais.» lâche-t-elle avec amertume sur le coup avant de pousser un sourire qui se veut un peu plus grand à la suite ses mots. «Je l'espère aussi, elle est plus heureuse ainsi.» Et moi aussi... Le verre qui se lève dans les yeux, si sur le coup elle a envie de rire, le reste lui tord le coeur. Mais elle choisit le rire silencieux et les yeux qui montent au ciel, espérant finir sur une bonne touche. Puis, elle a toujours été si douée pour dissimuler les peines. «On va trinquer plutôt au fait que tu as réussi à repasser ta chemise.» Sans doute avec un peu de magie, mais au moins il n'avait pas oublié. Et le menu se referme brusquement contre les doigts effilés, s'inclinant devant lui. «On bouge d'ici ?» Murmure comme avant quand ils essayaient de s'enfuir des repas familiaux. Petits papiers qu'ils glissaient sous leurs cuisses qu'on déplie dans le plus grand des secrets. «Tu dis jamais non à un burger plein de ketchup.» Complicité bien à eux, étincelle dans les yeux de Soo qui s'éveille pour une fois.

Parfois il se demande comment aurait été sa vie si il n’avait pas fait le choix d’être celui qu’il est. Si il n’avait pas rencontré cette gamine aux yeux pétillants à l’esprit farceur et au sourire triste. Unis dans une forme de solitude, ensemble c’était mieux, tout seul il n’y arrive pas. Il pourrait continuer à lui mentir, et se mentir à lui-même mais il a beau avoir des défauts le mensonge n’en fait pas parti. Alors quand elle lui demande d’un air faussement détachée il hausse les épaules sans grande émotion comme à son habitude « Super, les filles sont belles mais elles sont pas intéressantes. J’aime pas trop les sorcières de toute façon et j’ai pas spécialement le temps de penser à ça. Je suis occupé à être un père débordé et a faire top 1 dans fortnite. Puis quand j’ai un peu le temps je me dis juste qu’elles ne sont pas toi » Une vérité bien trop criante qui fait mal au cœur, dans chaque sourire, chaque nouveau visage il ne voit que l’ombre de souvenirs. Déguisé, affublé d’une chemise quand il ne porte que des sweat et des tee-shirt c’est la mascarade qui semble se dessiner pour eux, mais le naturel revient mais le naturel revient toujours et l’esprit d’aventure encore plus alors quand elle propose de partir c’est une nouvelle aventure qui se dessine, eux contre le monde, contre cette société qui étouffe. « Ok.. alors tu as intérêt à courir vite princesse car je n’irai surement pas payer ta caution au commissariat j’ai dépensé trop de galions pour débloquer des vies dans candy crush » Regard qui se pose sur le serveur et mouvement brusque quand il se lève attrapant sa veste pour filer aussi vite qu’une étoile dans le ciel, il attrape sa main valide et tous les deux sortent en courant de cet endroit qui rappelle ô combien la vie peut être ennuyante quand elle est dictée par les faux semblants. Après quelques minutes de courses poursuite exaltante il finit par s’arrêter dans une petite ruelle déserte profitant de l’instant pour la coller contre le mur protégeant son corps du sien. « On devrait rester la quelques instants peut être qu’ils nous cherchent encore c’est plus sûr comme ça » simple excuse pour profiter de cette proximité électrisante quand sa main s’amuse à frôler sa hanche. « hamburger, pizza ? Ou tout autre chose qu’est-ce qui te ferait plaisir Soo.. de quoi as-tu envie ? Je te laisse décider pour ce soir après tout c’est notre dernier soir » et autant qu’il soit mémorable.

La déclaration est si vite, si rapide, si vive, qu'elle en perd la notion du temps se demandant si tout cela est vraiment est réel. Et même si elle voudrait arrêter le manège, il est trop tard, car il enchaine aussi vite que tout le reste. Tirant sa main après un clin d'oeil, après une connerie parmi tant d'autres. Les ennuies, c'est tout ce qu'ils ont toujours désiré, rien de moins. La colère des parents, s'échanger des regards quand les engueulades commencent, se parler d'une fenêtre à l'autre comme les moldus le feraient, pour la faire sentir normale, pour lui rappeler qu'elle vaut la peine. Elle a le coeur qui veut exploser, qui cogne si fort, à se remémorer ses mots. Elles ne sont pas elle. Les mots s'impriment dans le myocarde, repassent en boucle, car elle ignore quand ils reviendront. Elle reste celle qui a trompé, celle qui est aussi perdue et qui ne sait plus l'aimer correctement. Le dos collé contre la brique, elle soupire amusée, le souffle court après la course, les joues rouges et le sourire bien plus grand. Et c'est quand la dernière fois que tu avais souris pour vrai Soo ? «C'est vrai, c'est plus sécuritaire. Koko fera quoi sans ses parents ?» Les doigts électriques contre la hanche, frissons qui assaillent, les envies sont grandes quand il les réclame. Main contre la nuque, elle l'attire, à leurs lèvres qui aiment s'unir à croire qu'elles ont été créé ainsi. À lui faire vivre la passion, l'érotisme aux endroits dissimulés, se rappeler combien ils sont jeunes et encore si amoureux. Les boutons de la chemise qu'elle aimerait faire éclater, mais il reste en place à l'exception d'un qui se défile. «Burger.» Mots susurrés à son oreille, se détachant de lui aussi vite après un baiser sous celle-ci. «J'ai vu un fastfood au bout de la ruelle.» Ne lui lançant même pas un regard par-dessus l'épaule, sachant qu'il suit déjà la trace. Et que cette soirée reste dans leurs mémoires. Qu'elle crie comment elle est grandiose et phénoménale. Comme si le temps avait arrêté et les problèmes n'étaient que poussières. Et si on s'aimait ?

Le cœur bat trop vite, les pensées se multiplient à la vitesse de l’éclair, pauvre gamin coincé entre ses envies et la raison, car quand sa tête lui dit de la laisser son cœur refuse à se laisser dictée une conduite. C’est les lèvres qui s’unissent tout naturellement, dans un baiser qui fait ressortir comme toujours l’évidence cachée derrière la douleur, il l’aime, il l’aime depuis toujours, il l’aimera pour toujours qu’importe ce qu’il pourra essayer de faire pour lutter elle s’est inscrite dans son âme comme la plus belle des évidences. Il aimerait que ce baiser ne s’arrête jamais que rien ne puisse les séparer mais c’est toujours elle qui prend la distance et lui qui n’a pas d’autre choix que de la suivre.  Tout ce mélange, corps en ébullition, tête coincée dans un univers alternatif c’est sans doute sans réfléchir qu’il attrape de nouveau son bras pour l’arrêter, la forçant ainsi à se retourner, face à lui, et son regard perdu, ses yeux brillants de petit garçon qui n’a qu’une peur, qu’elle parte pour de bon. «  J’en ai rien à foutre du burger et du fast food » la vérité elle est là, il n’y a rien qui lui importe, rien n’a d’importance, il y’a juste la peur et le besoin de s’exprimer, le besoin de parler pour la première fois de puis bien longtemps. «Tu comprends pas que j’en ai rien à foutre de tout depuis que tu es plus la ? Et tu vas repartir et ça me fait pêter un câble ?? j’ai pas envie de manger ton burger à la con, j’ai pas envie de faire comme si c’était cool, j’ai pas envie de devenir ton pote j’ai pas.. je.. » Colère qui se noie dans le désespoir quand les bras retombe le long du corps et que l’insolence se transforme en fragilité déconcertante. L’assurance semble bien loin quand la voix se fait plus tremblante. Il ne se montre jamais comme ça Dae, bien trop sûr de lui pour assumer, mais surement trop malheureux pour se cacher. « Ne pars pas s’il te plait,  restes encore quelques jours, quelques mois.. reste » quelques instants, toute une vie. « Ne me laisse pas Soo je suis malheureux » Quand c’est l’honnête inespérée qui s’échappe des lippes, quand c’est elle qui depuis toujours à le contrôle de la situation, de leur situation «  Je t’aime et ça me bouffe parce que je tourne pas la page, je sais qu’il le faut je sais que c’est mieux pour nous deux, mais je t’aime » Dit-il dans un murmure avant de s’approcher de nouveau collant son front au sien, livrant sur un plateau d’argent les mots interdits «  Je t’ai toujours aimé, et je t’aimerai toujours quoiqu’il se passe » Et même si tu dois partir, même si je dois en mourir, alors je t’aimerai comme je te l’ai promis, pour toujours nous deux comme des gamins amoureux.  

Les meilleurs rêves qu'elle peut s'accorder, les plus belles espérances, elle les a sous ses yeux, au creux de ses tympans quand ses mots résonnent. Mirage qui semble perceptible, il prend réellement sa main et scande des mots qu'elle attend depuis des mois. L'oxygène se dissipe quelque part, au coeur qui se creuse et qui s'émancipe. C'est la peur qui se mélange au soulagement. Cette envie de lui sauter dans les bras et ne rien comprendre à la fois. Et j'ai toujours espéré que tu m'aimes ainsi, encore une fois, sur chaque minute écoulée Les fronts qui s'imbriquent, les respirations qui se mélangent, ça semble une évidence, ça semble logique alors pourquoi ils n'arrivent pas à se recoller. Toutes les brides se mélangent, les parcelles de souvenirs édulcorés. Toutes les folies qu'ils ont partagées, à se demander si elle est encore la même et s'il n'est pas amoureux d'un simple mirage. Une Soo inexistante. Mais les déclarations elle les attend, depuis si longtemps. Les jours ne se comptent plus, encore moins les heures. Qu'il le répète encore, qu'il le scande des milliers de fois qu'il en a à foutre. Qu'il le répète comme elles sont ennuyantes ces femmes dont il consume la chair. Qu'elles n'ont pas l'odeur de l'amour d'enfance, celle vers qui elle courrait, même quand elle ne savait pas comment sourire et qu'elle lui demandait de quitter ce monde au plus vite. Et elle aimerait promettre, mais elle a aussi peur d'elle-même, ne sachant pas si elle y arrivera un jour, à retrouver une place qui ne lui a jamais été destinée alors qu'il appartient à ce monde, lui, par chance, si doué, enfant prodige. Et elle n'en est rien, même si on la traite ainsi. Les mensonges, le déni de parents qui la voient comme un trésor. Ça la dégoûte. Les doigts qui s'accrochent au collet de sa chemise, l'inspiration, les prunelles clouées aux siennes«Pourquoi moi Dae quand tu pourrais avoir mieux ?» Une mère bancale qui a peur de sa propre fille, peur du talent qu'elle pourrait elle aussi donner. Elle retient les larmes qui grugent la trachée, les lames de rasoir réelles. «J'ai rien à offrir, juste des peurs, même pas un peu de magie.» Les phalanges ne se décrochent pas, comme la distance qui en reste de même. Ils sont des aimants, une évidence dans tout ce monde. «Même tes parents me détestent.» Une honte dans le quartier. Elle se bat contre sa propre peine et sa tête, tirée de tous les côtés, dix mille ne se tracent pas correctement. «Ne me lâche pas.» Les jambes faibles, à se laisser retomber contre lui, la tête contre sa poitrine, la main qui cherche la sienne, pour clouer leurs doigts ensemble, comme à l'habitude depuis l'âge de cinq ans.

Il aurait sans doute dû contrôler ses pensées et ses paroles, ne pas lui avouer dans la lueur d’une ruelle mal éclairée les sentiments inconstants qui l’habitent toujours. Dae n’a jamais été de ceux qui admettent les sentiments de manière traditionnelle. Anti conformiste depuis toujours il trouve le romantisme dans les paroles les plus absurdes et dans les moments les moins adéquates. Il parle quand il le veut, quand il en ressent le besoin, et ce soir la peur de la perdre une nouvelle fois aura été plus forte que la raison. Elle a le droit de douter Soo, elle doute toujours, tout le temps car elle n’a jamais appris à se respecter. Enfance difficile Dae porte le poids de ses incertitudes avec un léger goût d’échec, puisqu’il n’a jamais réussi à lui faire comprendre à quel point ça toujours été elle en dépit de mots qu’il n’a pas souvent dit. « Je veux pas mieux, j’en ai rien à foutre du mieux ça toujours été toi de toute manière Soo je me suis jamais posé la question c’est comme ça c’est toi et c’est tout » Comment expliquer l’évidence quand rien n’est rationnelle dans tout ça. « J’ai aucune raison à te donner de pourquoi c’est toi, c’est comme si tu me demandais pourquoi le jour se lève chaque matin, pourquoi on meurt tous un jour c’est comme ça c’est la vie » Et c’est peut être la plus belle évidence dans le fond, qu’elle est seulement toute sa vie. « Tu m’as offert ma fille, tu m’as offert tellement de choses, je t’ai offert quoi moi ? Pourquoi tu te remets toujours en cause quand je suis pas forcément mieux ? Tu me connais j’en ai rien à foutre de la magie tu me dis même qu’on se casse vivre avec les moldus je te dis oui Soo et c’est réel » Car la magie pour lui est un poison qui ne fait que l’éloigner de ses valeurs. «  Tu as toujours été beaucoup plus magique que n’importe quel sorcier ou sorcière que je connaisse, la magie c’est pas forcément avec une baguette, c’est aussi avec le cœur finit-il par avouer, des mots qui ne lui ressemblent pas vraiment et qui pourtant son sincères quand il la serre dans ses bras pour la soutenir, car il ne la laissera pas tomber, pas une fois de plus. Il s’en veut de ne pas pouvoir apaiser ses craintes, il s’en veut de ne pas cicatriser ses blessures  il s’en veut de ne pas être suffisamment fort pour la rendre heureuse tout simplement. « Jamais, mais c’est toi qui lâche Soo alors que tu pourrais t’accrocher, je suis peut être pas très solides mais pourtant j’ai l’impression d’être le seul a m’accrocher » Dit-il tristement, le seul à vouloir y croire quand même un peu quand elle s’abandonne et se laisse aller. Mais si il doit être fort Dae alors il le sera suffisamment pour deux.

M'attendras-tu même si je reviens seulement dans quelques années ? Pourquoi le sentiment de vide qui revient encore, même quand les déclarations qu'elle attendait vibrent comme jamais contre ses tympans. Il lui offre toutes ses espérances, même un avenir loin de ce qui lui ferait mal. Mais même dans l'univers moldus elle ne saurait pas trouver sa place. Les fleurs qu'elle aime assembler au bout de ses doigts n'apportent pas la touche de bonheur espérée. Elle aimerait être comme cette maternelle qui a conquis le monde. Ce paternel qui donne son coeur avec acharnement à une carrière qui en vaut la peine. Quand elle l'héritière qui déjà avait failli sur le plus grand aspect ne trouvait rien de mieux qu'à collectionner les poissons qui ne faisaient que des bulles dans les aquariums. «Ça toujours été toi aussi.» Et ça le sera toujours Même si elle est loin ou avec un autre, croyant fermement que personne ne pourrait encore faire autant vibrer sa chair, mais croyant aussi qu'il méritera toujours plus qu'une femme qui le repousse sans cesse sans avoir une seule réponse en main. Mais ce soir, loin de leur quotidien, en parallèle, dans leur monde, à nouveau dans la ruelle qui semble devenir le jardin d'enfance, les couloirs de Mahou dans lesquels elle s'infiltrait pour le voir, elle restera contre lui et ne fuira pas, car c'est beau et plus rien n'existe pour une fois. La salive qui roule dans la gorge comme un feu brûlant, les larmes qui commencent à couler sur la dernière évidence. «Je t'aime.» Qu'elle souffle, si sincèrement que ça fait vivre leurs coeurs et peut-être que ça les brise tant c'est fort. À se jeter dans ses bras, contre ses lèvres, désespérément, les jambes qui veulent s'accrocher à a sa taille aussi, quand les bras passent près de son cou, s'accroche à son haut, de peur qu'il s'efface, qu'elle s'efface elle aussi, qu'elle parte trop vite. Force-moi à rester. «Je veux rentrer, dans notre appartement et resté coller contre toi toute la nuit. Je veux juste ça Dae, me lâche pas, s'il te plait.» Profiter de leur bonheur qui est toujours un peu éphémère, mais si vivant quand il est là. Les lèvres qui couvrent le visage de baisers, sans jamais s'arrêter jusqu'à enfouir le visage contre son cou, murmurant encore un je t'aime presque silencieux.

Des mots qu’elle pose comme un pansement sur son cœur, et si ça toujours été lui pourquoi n’est-ce pas suffisant ? Le destin se moque bien trop souvent des deux adolescents et si c’est eux pourquoi ce n’est pas plus simple ? Car la vie n’a pas décidé d’accorder le répit qu’ils méritent tous les deux. Il sourit Dae de manière simple et sincère il sourit car il se sent soulagé. Parfois il a l’impression qu’elle ne l’aime pas, qu’il n’a jamais été celui qu’il lui fait. L’amour ne fait pas tout malheureusement sinon les choses seraient bien trop simples c’est avec ce sentiment d’éphémère qu’il cherche à se rassurer car l’inconstance des sentiments lui fait peur, la vie sans elle lui semble inconcevable. Je t’aime des mots glissés contre ses lèvres qui viennent infiltré le cœur et réchauffer l’âme de toute sa plus belle chaleur. Et si elle l’aime arrêtera-t-elle de fuir ? Gamin cherchant constamment l’amour des autres de sa manière si particulière. Petit garçon bien solitaire, adolescent perturbé Soo aura été la seule bouée d’ancrage dans son quotidien torturé. Habitué à ne jamais rien perdre à toujours gagner et si cette fois c’était la dernière bataille avec la grande chute ? Car dans ses mots dans son baiser ce sentiment d’abandon qu’il déteste tant, elle finira par de nouveau partir car visiblement sa place n’est pas la et ça le brise à chaque fois qu’il y pense. « Ok rentrons à la maison » Le besoin de se retrouver à deux est bien plus fort que de celui de vivre l’aventure ce soir. Il la dépose de nouveau sur le sol avant de se pencher en avant « Monte sur mon dos ils font ça dans les conneries de série que tu regardes bon tu es pas bourrée mais on va faire comme si » Quand elle croit qu’il ne s’intéresse pas à ce qu’elle fait elle ne réalise pas qu’il note chaque petit détail dans sa tête Dae. Les bras autour du coup et les jambes autour de sa taille il commence à avancer dans les ruelles alors qu’il aurait très bien pu transplaner pour aller plus vite mais il n’en a pas envie, les choses les plus simples du quotidiens sont surement les meilleures. « Tu m’as dit je t’aime mais je me demande.. sur une échelle de 1 à 100 combien ? Non je n’ai pas envie d’entendre la réponse au final j’ai peur de ce que tu pourrais dire.. Des mots sous formes de plaisanterie qui cache pourtant le besoin d’être rassuré « Tu veux pas supprimer ton compte insta ? Je demande ça comme ça.. pour que son cœur s’apaise de la jalousie qui l’envahit à chaque fois qu’une photo apparait devant ses yeux et qu’il n’est pas le seul à pouvoir en profiter.