Queendom | ft. Cyan

Il n'y a rien dans l'air qui soit différent, ni même dans le regard des clients où les sourires des prostitué·e·s. Pourtant ça l'est un peu, quand la maîtresse des lieux abandonne le navire, laissant à son·a second·e la liberté de prendre la barre et guider la grand voile. Et peu importe si le·a second·e à subitement la frousse, s'iel est terrifié·e à l'idée de vautrer les amarres dans des abysses rocailleuses qui viendront arracher la coque et détruire le bâtiment. La capitaine à formé son·a second·e, elle a confiance. Iel l'a déjà fait, tenir la barre, sans pour autant couler la bête. Alors pourquoi, derrière ce comptoir, je me retrouve à trembler, de mes chevilles jusqu'à mes épaules ? Car c'est moi, sa seconde.

Bien droite derrière le comptoir, voilà des jours que je suis ravie de retrouver mes missions de gestion et de management ; quitter les chambres et leurs draps sales, en m'autorisant de penser à celui qui me hante un peu sans craindre une sorte de trahison si facile. Morte de peur, les genoux qui manquent de claquer, je souris en regardant les filles et les garçons passer, avec pas même une once de jalousie.
Mais tout, pourtant, est allé trop vite. Sayuri m'a laissé les clefs sans prendre la peine de couper de contact, et je me retrouve submergée, envahie. Besoin d'aide.
Hey, ça te dit de te faire un peu de sous ? J'ai repris la charge du Veela's, et on est submergé. J'ai besoin d'aide dans des tâches d'organisation et de gestion. De planning... ce genre de choses. Tu peux passer à partir de 14h. Je t'attendrais.

Le message était parti dans la matinée, après avoir fouillé le nom de Cyan dans le téléphone. Plusieurs semaines sans nouvelles, alors pourtant qu'iel a la valeur d'une perle rare. Exactement le genre de personne dont je souhaite m'entourer pour redonner un peu de sa prestance à la maison des Vélanes après que la Golden Week soit passée.
J'attends donc, pleine d'espoir, en regardant la porte d'entrée à chaque instant que sonne le carillon, dans l'attente d'y déceler les traits de lae français·e. Sourire aux lèvres qui irradie au moment où ce sont ses yeux, que je reconnais.

Il y avait peu de choses, de ce passé, que Cyan aimait conter si ce n'était les paysages enchantés et les mélodies jolies qui venaient tourner en boucle dans sa tête. Pourtant, il y avait tant de choses qu'elle pourrait dire, tant d'événements que la jeune femme aurait à décrire pour parler de tout ce qu'il avait dû faire pour subvenir à ses propres besoins. Mais le daichi s'était toujours senti bien aux côtés de Nanashi et c'était certainement pour cela que Cyan n'avait pas tardé à répondre présent.e lorsqu'elle lui proposa de venir la rejoindre au Veela's afin de lui apporter son aide. Si la jeune femme avait surtout les animaux comme domaine de prédilection, elle se débrouillait dans de nombreux domaines et pouvait bien aider celle qu'elle considérait presque comme un modèle. Arrivant finalement sur le lieu de travail dans lequel elle se devait de se rendre, elle souriait déjà avec honnêteté en voyant le visage de Nanashi. " — Hey ! J'espère que je ne t'ai pas trop fais attendre ?" Visage illuminé par la joie de retrouver son aînée, Cyan se rapprochait pour venir s'appuyer sur le comptoir et ancrer son regard dans le sien. " — Alors ? Tu as besoin d'aide, apparemment ? Et tu n'as pas trouvé mieux que moi pour s'occuper de tes affaires ?" Amusement délicat dans ses traits tandis qu'elle croise les bras sur le meuble.