GOLDEN WEEK; ❝ all aboard the train

Les examens sont enfin terminés et Snorri est soulagé. Heureux, il discute avec ses amis, de tout, sauf des réponses des dernières évaluations, attendant avec impatience l’heure du grand départ. Le jeune homme adore découvrir le monde, et même s’il aime profondément le Japon, il a hâte de savoir où il partirait cette année. La lettre dans ses mains, il sort brièvement la baguette en érable de son étui, brillante, rutilante sous les éclats de lumière. Le directeur prend la parole, leur accorde le droit d’ouvrir la lettre. Il énonce les destinations : Islande, États-Unis, Afrique du Sud et… « La Grèce ! » hurle Snorri, levant le bras en l’air, brandissant sa lettre. Il se joint au tonnerre d’applaudissements, mais il n’a qu’une pensée en tête.

Il irait manger un grec en Grèce. ~ ♡

Le palpitant qui gronde sous la carne, comme un petit tonnerre ; t’as le cœur en feu et les traits nargués par de fugitifs sourires. Difficile de te reconnaître vraiment, derrière cette moue sereine qu’on ne te connaît pas. Les cernes ne parviennent pas à trancher tout à fait la tranquille douceur de tes yeux, lavés de soleil et de nuits plus si froides. Cette part d’enfant en toi qui se rappelle au réel par bribes, fugitivement, lorsque tu mimes un quotidien étudiant sans heurt, ordinaire, sans penser au terrier que tu regagneras bientôt et aux condamnations sur ta chair. Aux menaces invisibles et pourtant vivaces, étreignant tes gestes dans des angoisses faussement ensevelies. Tes fragilités se plaisent à faire semblant, juste un instant, juste un peu ; faire semblant que tout ira bien. C’est cette drôle de candeur des cœurs blessés qui a convaincu Absolem de te laisser participer à la Golden Week organisée par Mahoutokoro, malgré tous les risques, et cette impression sourde que les voyages vous tueront, lui comme toi. Après ce tour d’Europe étrange et funeste pour fuir les yeux de KUZCO, voyage qui n’en était pas un, fuite, à cœur perdu, dans des méandres de frontières. Comme un dernier sursaut de vie avant le terrier et une existence de proie, faite d’usures et de cachettes. Sortir était soudainement devenu une urgence. Un appel de ton corps, un spasme dans ton ventre, la nécessité de vivre une dernière fois, quand les lenteurs langoureuses de la mort resserraient peu à peu ses doigts froids autour de ta gorge. Ils te retrouveront. C’est dans ce vertige enfantin et funeste à la fois que tu as gagné la gare de portoloins de Minami Iwo Jima, la peur enfoncée quelque part sous la chair, et le sourire pourtant tranquille. Partir. Quitter le terrier, l’Imaginarium, l’île, le Japon. Les cages plus où moins grandes que d’autres ont érigées autour de toi. Faire semblant.

les paroles du directeur apportent soulagement à son myocarde contracté, laissant son être se baigner et se reposer dans la chaleur printanière, son corps ressentant toujours les effets secondaires de la drogue magique, sa consommation de hidortia plus intense que jamais pendant les examens du dernier semestre. tant de stress répandu dans son carmin, les courriers répétitifs de son grand-père qu'il n'avait plus envie d'ouvrir, car il le sait déjà, comme depuis toujours aucun droit à l'échec, l’excellence exigée de sa part, et son anxiété ne devenant que plus grande les années passant, la moindre erreur peut être fatale à sa future carrière. son esprit tant épuisé, sanji si soulagé d'avoir validé haut la main sa cinquième année. fou de travail qu'il est, l'idée de repos lui est plus qu'édénique, ayant même oublié ce que c'est, les sensations devenues étrangères à son existence. excité à la mention de voyage, quitter l'île comme il le fait déjà dés que l'occasion se présente, s'enfuir de ses responsabilités même si c'est pour peu de temps. se tenant parmi les élèves, entouré majoritairement des kaisai, bien qu'il ait déjà voyagé dans la plupart des destinations, sanji tient la lettre impatiemment entre ses doigts, un brin d'excitation brillant dans son regard éteint par la fatigue. le bruit du papier se déchirant intervient à ses oreilles, alors le sorcier n'attend plus et fait de même.

les lèvres pincées, tu attends impatiemment. daisy a réussi à te convaincre, depuis l'angleterre, de participer à la golden week. tu ne le fais pas vraiment, habituellement. tu n'aimes pas spécialement ça, tu ne te sens pas à l'aise, pas à ta place. tu as l'impression que n'importe qui pourra deviner qui tu es, ce que tu es. tu te grattes la joue du bout des doigts, distraitement. tu glisses une main dans tes cheveux et un petit soupir t'échappe tandis que tu attends fébrilement de connaître ta destination. tu as bien vérifié toutes les dates avant de t'inscrire pour le voyage. tu glisses une main dans tes cheveux, joue un peu avec quelques mèches. lettre blanche entre tes doigts, et une unique destination se glissant sur le papier ; l'islande. et quand tu y penses, c'est parfait. tu auras une bonne excuse pour rester habillé et dissimuler ta cicatrice, celle couvrant trop largement ton thorax. peut-être que ça ne va pas être si mal que ça, une semaine de vacances.

l'air des vacances flotte déjà au dessus des élèves, laissant s'envoler le stresse, la pression, les questionnements et toutes ces ondes négatives provoquées par la fin d'une année scolaire. les examens se sont bien passés pour la sorcière, elle n'est pas déçue de ses résultats, même plutôt satisfaite vu les efforts qu'elle a fourni. et les jours de repos ont une saveur de récompense méritée. son attention se déporte de la conversation dont elle faisait partie pour écouter attentivement le directeur de l'école s'exprimer. les pays proposés attisaient tous sa curiosité ; la mythologie en grèce, les animaux en afrique du sud, la nourriture l'école de sorcier aux états-unis et l'islande pour ses volcans ; différents sujets que la mizu avait envie d'explorer en même temps que le pays. l'enveloppe apparaissant par magie dans ses mains décidera de sa destination pour la golden week.

examens terminés, feuilles et papiers oubliés. cours mémorisés, temps de profiter. siwoo écoute avec attention la voix du directeur, presque hypnotisé par celle-ci. les mots de son père résonnent toutefois à l'arrière de son crane. nécessité pour lui de participer à la golden week, d'ajouter ça à la longue liste de choses accomplies. les obligations le poursuivent depuis qu'il a l'âge de penser. il ne s'en surprend plus, se laisse seulement faire. officiellement, évidemment. aucune rébellion face à la figure paternelle, seulement sa tête qui acquiesce à chaque parole alors que son esprit la contredit. siwoo finit par revenir au présent, ses oreilles se concentrant sur les sifflements des autres élèves. enthousiasme du groupe qu'il partage sans un mot. des enveloppes finissent devant ses orbes noires. applaudissements et puis enfin la révélation sur la destination. il ne savait réellement pas à quoi s'attendre. peut-être qu'une surprise plaisante serait au rendez-vous, ou juste de nouveaux horizons.