hidden hills,, (adora)

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] la première effluve qu'il cueillit fut celle du rôti de veaudelune doré ; celui qui avait miroité quelques heures au creux d'une chambre brûlante jusqu'à être parfaitement cuit, peau croustillante fin prête à être dégustée. la seconde était celle d'adora - les restes de son parfum ((notes doucereuses de rose et de quelque chose de plus acide)) s'échappaient encore de son manteau, dissimulé au travers d'un long placard, à l'entrée. une simple rêverie tournée vers son aînée suffit à laisser éclore un sourire le long de ses joues. “je suis là.” annonça-t-il. les nuances de sa voix se répétèrent en échos le long des parois du manoir. ce n'était pas celui de ses grands-parents, celui-ci était plus grand encore ; lui rappelait le gigantesque de son ancien penthouse qu'il avait fui à la première occasion.

valise flottante aux trousses, eiji déambula un moment à travers les nombreux couloirs de la demeure jusqu'à enfin trouver sa mère, dans la cuisine. sa chevelure brune cachait sa nuque, et ses mains étaient déjà affairées à découper la viande. “okaasan', je suis arrivé.” à la vue de sa mine surprise - effarée!! - lorsqu'elle se retourna, il comprit qu'elle ne l'avait pas entendue la première fois. pour autant, ce sont les mêmes bras chaleureux ((mais si froids)) qui l'étreignirent brièvement. l'enfant cala son menton sur son épaule pour lui rendre son étreinte, timidement. et le vide revint de nouveau, aussitôt la chaleur arrachée. “ji ! tu m'as fait peur. et tu es en retard !” avec précaution, il évita son coup d'arme blanche, et ses mains se posèrent sur les siennes pour s'emparer des ustensiles coupants. “laisse-moi faire ça.” fierté maternelle abandonnée, ses propres gestes devinrent chirurgicaux ((automatisme)) pour découper les dernières articulations, attitude aussi appliquée que s'il s'agissait d'un patient souffrant d'un mal qu'il fallait retirer. “les portoloins étaient bloqués, et mon transfert a été décalé de 2 heures.” elle secoua sa main, l'air de dire tracasse. “ta sœur est déjà dans le salon avec kazuko.” les souvenirs de leur nourrice étaient bercés de tendresse et de bonheur. il lança une œillade à sa mère, curiosité pétillante au milieu des obsidiennes. “oh, mange-t-elle avec nous ? et otoosan' ? où est-il ?” - “non elle doit partir vers 20h, elle a d'autres obligations.” silence compréhensif et déception cachée à son regard, il acquiesça. “et ton père est aussi en retard ! c'est un talent qu'il t'a cédé à ta naissance, baka.” l'ajout d'une pique contre-attaque à celle de sa génitrice lui brûla la langue, mais l'apparition d'adora dans l'encadrement de la porte apaisa sa colère. tornade de bonheur, ses yeux étincelaient de leur flamme habituelle. oh, elle était probablement la seule nomura dont l'absence prolongée était un vrai fardeau, et son étreinte soudaine - sans contrefaçon - se para de quelques baisers déposés sur son visage. il plissa les yeux sous la pression, cute giggles en guise de réponse aux marques d'affection. “wow, je partirai plus longtemps la prochaine fois si j'ai le droit à un accueil aussi flamboyant.” elle fit mine de l'ignorer, après un nianiania discret.

il lui avait fallu assurer à sa mère que des vacances aux côtés de katsumi avant de les rejoindre étaient nécessaires, détendraient les derniers nerfs tendus par les examens de ce premier semestre haut en couleurs. la vérité était trop dérangeante pour être évoquée, il préférait encore en dissimuler les racines naissantes de peur de provoquer quelque chose dont il n'avait pas besoin ((pas maintenant ; pas alors que tout était si parfait à ses côtés)). “allez, mettons la table avant que votre père n'arrive.” la voix de yeri était sèche, ne prêtait pas la place à une quelconque négation - elle s'extirpa aussitôt de la pièce en direction de la salle à manger. la relique en noyer noir d'eiji s'anima dans les airs, incantation aphone d'un wingardium leviosa et quelques assiettes s'envolèrent. le fils du feu observa adora s'emparer de quelques dragées surprises dans un bocal, et il haussa un sourcil face à son immobilité. “quoi ?” l'amusement dansait au milieu de ses lèvres collées ((scellées par un secret)), et elle s'approcha pour lui murmurer : “rien. tu sens comme elle.” les mots étaient inquisiteurs, un affront auquel eiji ne pouvait refuser la même fougue malicieuse. il la dépassa, sourire étalé jusqu'à l'orée de ses pommettes. “shut up.” sa voix ne possédait aucun panache, se heurta à la touche de courage apportée par sa soeur pour affronter cette réunion de famille sans sens.

du courage ; ils en auront tous deux besoin.