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Yokoi Himari
Yokoi Himari
❀ deja-vu (himari & neomä) BWuIvRImelody — she/herIRL : saito asuka (斎藤飛鳥)Avatar, Crédits : 2281Messages : 22RPs : 14 911Gallions :
certains éléments de l'histoire et de la narration peuvent aborder les sujets suivants :
coma, deuil, panic/anxiety attack
Disclaimer :
Multicomptes : 07.07.98 (23)Naissance & Âge : elle/she/herPronom(s) du personnage : goldenrodCouleur de dialogue :
assistante au secrétariat de mahoutokoro
professeur de piano à temps partiel chez wada ongakuya
Occupation :
aucune.Particularité(s) :
❀ deja-vu (himari & neomä) MAIc9Or

☼ CANCER ☾ SAGITTAIRE ↑ SAGITTAIRE
INFJ-A | 9W1: THE DREAMER | BLOOD TYPE A


sawako・ambrose・clémence
akira
noé・felix・anla・evie

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Plume à Papote :
— STAFF ❝ Baby Shark Doo Doo Doo
❀ deja-vu (himari & neomä) BWuIvRI
IRL : melody — she/her
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certains éléments de l'histoire et de la narration peuvent aborder les sujets suivants :
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Naissance & Âge : 07.07.98 (23)
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Couleur de dialogue : goldenrod
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february 28th, 2021
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Elle aurait dû parier que c'était une mauvaise idée, Himari. D'accepter un peu aveuglément une invitation de Primo à une soirée dont il avait vaguement entendu parler, juste parce que après un gala de Saint Valentin pas forcément très agréable à encaisser, elle a juste envie de se sentir un peu comme un être humain et aller vers les autres. La fleur au fusil, grand résumé de sa vie, sans poser de questions autre qu'un "pourquoi pas !" quand son pote lui ouvre les accès vip du genre de fête auxquelles ça fait bien longtemps qu'elle n'est ni invitée, ni ne se rend. Elle se sent bête, Himari, après avoir suivi Primo et les autres à travers un portoloin comme une passagère docile, maintenant qu'elle se retrouve plantée devant une villa qu'elle ne connaît que trop bien. Elle a senti le regard un peu concerné de son pote dans son dos quand elle s'est rendue compte de la bêtise qu'elle venait de commettre sans préparation, dans sa jolie robe, alors qu'elle est à deux doigts de faire un bond de quatre ans dans le passé. Himari hoche la tête quand on lui demande si ça va, affichant tout de même un sourire un tantinet factice pour préserver les apparences. Elle sera pas celle qui casse l'ambiance, elle sera pas celle qui gâche la soirée de tous ceux qui n'ont aucune idée et n'ont rien à voir avec son traumatisme personnel.

Himari suit le mouvement vers la villa des Karani, mais elle n'a pas besoin d'indications. Elle se revoit encore à débarquer avec Yori, Chuu et la bande après les cours en plein été, pour attaquer un paquet de garigarikun sur la terrasse. Elle suit, pour finalement entrer et se mêler à la foule d'étudiants en liesse de cette soirée dans un cadre idyllique. Un pied dans le salon, la musique bat son plein, et son coeur bat plus vite. Himari prend une grande respiration, silencieuse, affichant un sourire de facade à quiconque croise son regard. Le temps s'effrite et les périodes se mélangent presque, alors qu'un bond dans sa poitrine la fait sursauter quand elle a l'impression de voir Yori accoudé à une console dans le salon. On la salue rapidement, un flot d'inconnus ou de visages vaguement familiers, peut-être d'anciens camarades qui ne lui ont jamais prêté grande attention, peut-être des étudiants trop souvent au secrétariat pour des bricoles. Himari perd Primo et ses potes de vue, dans la foule. La musique qui résonne par magie à travers la propriété trahissent l'identité de l'organisateur. C'est Neo, il n'y a aucun doute. Neo qui ignore ses messages depuis plusieurs années, Neo qu'elle n'a jamais recroisé depuis, qui prend bien soin de tous les éviter et de les effacer de sa mémoire. Comme c'était Neo il y a quatre ans, pour l'anniversaire de Yori. Un nouveau sursaut de son coeur la fait se retourner alors qu'elle a l'impression de devenir folle et de voir des fantômes passer. Si Neo ne veut pas la voir, est-ce que Chuu serait là ? Himari cherche frénétiquement des yeux son ami dans la foule, quelqu'un qui saurait exactement ce qu'elle traverse en ce moment, la respiration rapide, le teint livide et les mains moites, mais aucun signe. Le piano est toujours là, fermé, face à cette grande baie vitrée ouverte sur la fameuse piscine, pas poussiérieux, mais solitaire, squatté par quelques fêtards assis sur le tabouret. Personne n'est là. Personne.

Personne, sauf évidemment la seule personne qu'elle n'a pas envie de devoir gérer ici, maintenant, devant tout le monde, pas comme ça. Himari aperçoit la mine blasée de Sawano à travers la foule. « Oh no, » elle souffle, décochant une grimace en guise de réaction, qui curieusement la calme un peu - Sawano dans les parages, c'est signe qu'elle est bien dans le présent, pas dans le passé. Lui ne l'a pas vue, alors elle profite de la situation pour s'enfuir, se glissant à travers les invités, essayant de s'enfoncer un maximum dans la foule la plus dense histoire de ne pas rester à découvert. Himari se faufile, profitant de son petit gabarit pour semer le maître chanteur, parce qu'elle sait très bien comment ça se passe si elle est repérée. Himari enchaîne les droite-gauche en évitant un verre par-ci, le bras d'un danseur par là. Une fuite à laquelle elle excelle, après des années de mensonge et de faufilages à travers le campus, après une vie de fuite éternelle face à la confrontation... et puis c'est finalement un pied qui vient entraver sa course. Sa cheville se tord, sur sa bottine, et Himari perd l'équilibre... pour apercevoir un mur céruléen avancer à toute vitesse et tomber en une micro-seconde dans la piscine, sous les exclamations amusées des invités qui se mettent à rire.

Son esprit s'arrête un instant, alors que l'eau frappe son visage et enveloppent son corps, sa robe l'attirant vers le fond. Face à ce déjà-vu qui la hante depuis si longtemps et dans lequel elle vient de plonger tête la première, ces quelques secondes sous l'eau lui semblent être les fractions de secondes les plus interminables de sa vie. Himari, elle est faible, elle l'a toujours su. Il lui vient aussi l'envie d'abandonner, d'arrêter la mascarade et de disparaître. Plus avoir peur qu'on la juge ou qu'on l'attrape la main dans le sac avec son mensonge, ne plus entendre les remarques de son bourreau, ne plus se heurter au mur silencieux de ses amis d'enfance qui ne veulent plus parler. Retrouver Yori ? Elle aussi, elle pourrait rester là, sous l'eau. Tout semble si paisible, vu d'ici, alors que la musique est étouffée par les profondeurs et que tout prend une couleur azur...

...avant qu'une main ne saississe son poignet, la tirant de l'eau. Lui faisant réaliser qu'elle a tout à fait pied, dans cette piscine. Himari sort de l'eau dans un appel d'air, les yeux clos, crachotant la frange plaquée sur le front, sous le silence et les rires des inconnus autour, simplement témoins d'une chute cocasse. Himari passe une de ses mains fines à travers ses cheveux pour repousser sa frange en arrière, son maquillage traçant des sillons bruns sur ses joues, et réouvre les yeux, pour croiser le regard livide de Neo, lui aussi dans l'eau. La tenant par le poignet de son bras libre. Neo n'a pas changé, et elle sait au premier coup d'oeil qu'il est très perturbé par la situation. « Neo-san? » couine Himari en toussotant entre deux crachats d'eau, toujours avec ce suffixe honorifique dont elle n'a jamais réussi à s'affranchir malgré l'utilisation d'un diminutif de son prénom. Elle n'a pas besoin qu'il commence à parler pour savoir exactement ce qu'il se passe dans sa tête à lui - sans doute la même chose que dans sa tête à elle. Un cauchemar qui se répète telle la pire des boucles temporelles pour eux qui n'ont pas pu faire leur deuil de tout ça.

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february 28th, 2021
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Elles reviennent toujours tôt ou tard ronger la chair contaminée — les sales manies. elles rodent sous la carne fraîche en apparence quoique putréfiée sous les beaux sourires ; elles se faufilent dans les moindres fissures et attendent que les crevassent s'approfondissent, pour percer la barrière et émerger au grand jour. pourtant neo veut se convaincre qu'elles sont loin derrière lui. bière en main, il se leurre aisément. à travers le ronronnement des discussions qui se superposent et se mêlent, l'ambiance est sous contrôle. elle a la vibe de ses bons jours plutôt que l'empreinte de ces down durant lesquels il invite chacun dans sa chute libre : comme deux facettes de l'entité qu'il est, les deux se distinguent aisément, reconnaissables pour quiconque le connaît un tant soit peu ou a eu l'occasion d'assister à ses soirées.

toujours, l'ambiance s'y décompose en trois dimensions : couleur, mot-thème, atmosphère.

des attitudes aux tenues, rien n'a pour but de faire sens. les mots d'ordre étaient libération et unicité et les invitations en téléphone arabe y ont volontairement contribué : rien n'est assorti, les styles s'entrechoquent et se rencontrent à mi-chemin, à l'image de leurs porteurs plutôt qu'à de quelconques conventions. le tout se fond dans la semi-pénombre rouge qui baigne la pièce d'accents décomplexés. dans les verres pétillent des boissons surprises aux effets tantôt tempérés, tantôt étourdissants ; mais ni tumultueux ni chaotiques. la musique bat son plein au cœur de la demeure, s'y répercute sourdement comme si dotée de vie : à rebondir contre un mur puis résonner au creux d'une cage thoracique, et ainsi de suite, va-et-vient continu. elle vient de nulle part et de partout à la fois, du lieu comme des gens, ensorcellement les englobant tous dans un curieux tout.

la villa au bord de l'eau n'a plus accueilli de fêtes pendant plus de 4 ans, avant que le désordre ne reprenne ses droits après le passage de la brume. envie de vivre à nouveau après avoir frôlé la catastrophe, envie de croquer l'existence sans plus se soucier de ce qui pourrait tourner au désastre. à quoi bon survivre plus longtemps en apnée, après tout ? les drames surviennent qu'il tentent de s'en cacher ou choisisse de challenger l'existence.

il y avait l'ombre de yori à la première soirée que neo ait organisée après toutes ces années d'abstinence. l'ombre de yori présente rôdant sur ses talons et dans les coins des pièces qu'il hantait discrètement de son vivant ; sur les lèvres des invités également, sous forme de rumeurs qui s'ânonnaient à voix basse parmi les groupes et se taisait lorsque neomä approchait pour s'assurer que chacun ait bien ce qu'il lui fallait. t'as entendu parler du jeune qui est mort ici ? il les entendant dans son dos ((ou imaginait ?)) il s'est noyé juste là — attraction-répulsion, curiosité morbide.

l'ombre de yori est encore un peu là, surgit sans crier gare lorsque les initiés trouvent un newbie auquel narrer la sombre histoire, sans jamais oublier de s'assurer que l'hôte de la soirée se trouve hors de portée d'oreilles. neo les remarque aisément, parce qu'ils le cherchent toujours des yeux au moment d'ajouter : la police magique l'a interrogé, tu sais. ça a failli mal se finir pour lui mais il s'en est tiré. ils le cherchent toujours du regard et lorsqu'il lève son verre dans leur direction, sourcil arqué en détachement feint, ils lèvent le leur en retour, comme de vieux amis. une fois qu'ils ont trinqué à distance, leur allégeance est acquise : ils avalent une gorgée et ravale leurs mots acides et troquent le souvenir de ce pauvre garçon mort noyé contre le divertissement que leur offre neomä. ils choisissent leur camp, et ils prétendent ne pas le voir, même si une part d'eux persistera toujours à ressasser cette histoire en sourdine ((il suffit d'éviter de trop regarder la piscine)).

il ne connait pas réellement le quart d'entre eux, karani, mais ça ne l'a jamais empêché de s'immiscer dans les échanges, de claquer quelques épaules, de demander alors, cette vieille peau qui te menait la vie dure en cours, elle t'a pas trop saqué sur ta dernière note ? et les gens, toujours un peu surpris qu'il garde des réminiscences d'échanges hasardeux alcoolisés, se plaisent à l'updater sur leur vie banale et à se sentir ses potes. il en entretient des tas, de pseudo-amitiés comme celles-là. des gens dont il connait vaguement le nom mais conserve précieusement quelques parcelles d'existence. des gens qu'ils salue en soirée et dehors et auxquels il tape la discussion sur un coup de tête, des gens qui cheer pour lui sur les tribunes du terrain de quidditch. des silhouettes innombrables qui somme toute comblent le gouffre qui gronde en lui depuis qu'il s'est amputé de toute sa bande d'amis d'enfance comme un arrache un pansement.

et puis soudain, dans cette marée humaine confortable qui évoque ses démons sans jamais l'obliger à les affronter ((car bien satisfaite de se laisser divertir)), dans cette marée mouvante et facile qui rend inconsistants les tracas quotidien— il y a un visage qui émerge. des traits de poupée, ce quelque chose d'éternellement innocent et mi-attachant mi-agaçant. ce quelque chose qui avant l'intriguait et qui aujourd'hui lui retourne l'estomac. elle sort de nulle part, himari. et lorsqu'il l'aperçoit après avoir entamé sa troisième bouteille, neo a la sensation d'avoir rêvé. c'est sans doute une autre allure du fantôme de yori ; du fantôme des souvenirs dont son esprit le torture : parfois c'est toute la bande dont il croit reconnaître le rire, et quand il se retourne, il n'y a personne. juste l'espace vidé d'un cadre photo qui immortalisait autrefois des amitiés d'enfance.

il cligne des yeux et elle a disparu.
quelqu'un lui tape l'épaule, neo se retourne et il oublie. ou pense oublier. voudrait oublier. himari est logée quelque part au milieu de sa trachée. comme une gorgée qu'il ne peut ni dégueuler ni faire descendre ; comme les messages qu'elle persiste à lui envoyer et qu'il ne peut se résoudre ni à supprimer ni à gratifier d'un retour.

l'espace d'un instant elle n'est plus là et il se dit qu'elle ne l'a jamais été, et ça l'arrange neo, mais il se surprend plus souvent que rarement à scruter la foule. d'abord il veut juste s'éloigner le plus possible, se sent traquer. alors il part dans le sens opposé. la demeure est assez grande, elle est immense ((mais ils ont ri ou parlé ou se sont engueulés dans chaque pièce, ont laissé leur trace invisible dans chaque pièce)). puis au bout de la 4e bouteille la colère se pointe, comme une vieille compagne trop longtemps étouffée. et il fait demi-tour, neoma. pour traquer à son tour et laisser se délier sa langue, et sommer ses fantômes d'aller hanter d'autres villa que la sienne : il a assez donné en termes de regrets, de self-hatred, il s'est assez consumé de remords. c'est assez. il va lui dire, à himari, de s'en aller et d'emporter avec elle tous les souvenirs qu'elle traine dans son sillage, et de ne jamais, jamais recroiser sa route. il y a trop de yori dans ses yeux heureux-tristes et dans ses phalanges immobiles qui ne font plus s'élever la moindre note de musique.

démarche électrique, décidée, neo traverse les yeux, fend la foule, il cherche. des exclamations l'attirent où il ne voudrait pas, il quitte le salon pour l'extérieur et se dit : ça ne se peut pas, elle irait pas là, là près de la piscine dont les reflets bleutés peuvent s'accaparer l'oxygène et laisser un corps flotter sans vie. alors ça lui coupe le souffle comme un coup de poing dans le ventre, de tourner les yeux vers l'eau et d'y voir flotter quelque chose de sombre et d'immobile, forme faite de membres et de tissus. il s'immobilise sous le choc ; puis l'adrénaline pulse dans ses veines et sans réfléchir, il saute.

une part de lui s'attend à ce que le poignet qu'il saisit soit glacé. mais il n'est qu'un peu froid et il frissonne de vie. neo le tire vers lui pour redresser l'audacieux — l'audacieuse. c'est himari. la colère éclot tout à fait, elle explose, le laisse rouge et en fusion comme ces surpenova vives et éclatantes d'être mortes en implosant.
Neo-san? elle crachote de l'eau et il la tire encore à lui, presque nez-à-nez, ou torse-à-nez — elle est toujours aussi petite. what the hell are you doing ? il demande d'une voix blanche. un peu trop fort, alors autour d'eux les discussions s'atténuent tandis que les autres tendent l'oreille, rapaces. neo ne les perçoit pas sur le coup : les siennes bourdonnent et le sang bat fort à ses tempes. mais quand elles reprennent de plus belle et se ponctuent d'éclats de rires moqueurs c'est vers leurs hauteurs que le quidditch player se tourne brusquement. you think it's funny ??, il gronde, éclate, et tout son corps crie que le prochain rire risque de rire sous son poing. c'est moins drôle d'un coup. ça ne l'est pas du tout. you drunk bro, quelqu'un lui lance, un peu compatissant, et tend une main pour les tirer du cauchemar où ils pataugent encore himari et lui, mais neo est trop énervé pour faire la paix. il repousse la main d'un mouvement brusque et s'extirpe lui-même de là avec ses frusques trempées et lourdes d'eau et au bout de son bras himari qu'il n'a pas lâchée. il l'en sort à son tour et ils traversent la foule en sens inverse. elle se referme derrière eux, et les murmures reprennent, les rumeurs et commentaires enflent, déductions, suppositions. mais surtout, l'alcool et la musique reprennent leurs droits. c'est juste un énième fight de soirée.

pour lui, pour elle et lui, c'est beaucoup plus. tout son monde bascule sur son axe, après qu'il ait mis toute son âme à tenter de lui redonner sens. les pas furieux du denki le portent jusqu'à une salle-de-bain à l'étage, dont il force l'entrée de son empreinte magique. get out of here, il crache au couple occupé à make out à l'intérieur, avant de claquer la porte derrière himari et lui-même. enfin il la lâche. incapable de la regarder pour l'instant, neo s'appuie contre le lavabo, les paupières douloureusement closes pour tenter de contenir tout ce qui refait surface en lui. son coeur bat la chamade, stress aux relents de réelle angoisse, et ses mains tremblent. are you out of your mind ? il demande finalement. avant de se retourner vers elle, lèvres pincées, commissures étirées en demi-lune inversée. you did it on purpose didn't you ? i know you did. il est prêt à s'obstiner si elle s'entête. certain, si certain d'avoir vu clair dans son jeux.
Yokoi Himari
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february 28th, 2021
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Une certaine ironie trône dans les quelques minutes, secondes qui séparent Himari de son arrivée jusqu'au moment fatidique ou son visage heurte le mur d'eau de la piscine. Dans une espèce de tourbillon où la limite entre passé et présent est aussi floue que lorsqu'elle ouvre les yeux dans l'eau. C'est peut-être le karma qui a juste décidé de leur exploser à la tête, les punissant de n'avoir jamais pu digérer leurs émotions et les évènements du passé, sacrifiant leurs amitiés sur l'autel d'une sempiternelle fuite de la confrontation. Pendant un instant, c'est leurs relations qui passent à travers la tête de Himari, comme une version accélérée de tout ce qu'ils ont vécu jusqu'à cette soirée il y a quatre ans. Yori qui entre dans la salle de classe. Leurs rires d'enfants tous les deux alignés contre le reste d'une promotion qui ne leur prête guère attention. Le sourire de Chuu lorsque Yori présente Himari pour la première fois à ses nouveaux amis. Rire des idioties des garçons avec Naeun, assises sur le bord de la piscine en mangeant des glaces. Jouer du piano devant la vue vers l'horizon pour accompagner une sieste estivale. Refaire le monde sous les étoiles avec Neo. L'anniversaire. Les cadeaux, les sourires. Se sentir minuscule dans une foule qui ne lui a jamais trop convenu, pour eux. Ces derniers mots prononcés par Yori dont elle est incapable de se souvenir, dans un coin du jardin, loin de la fête. Puis les hurlements. Quelqu'un qui jette un sort pour alerter les Aurors et les Médicomages. Neo dans la piscine. Chuu qui intercepte Himari avant qu'elle ne s'approche trop. Le vide dans sa poitrine lorsqu'elle a réalisé ce qu'il se passait, retenue par Chuu qui lui aussi a le regard le plus vide qu'elle n'ait jamais vu pour un Daichi. L'anesthésie d'un choc et le trou noir des quelques mois qui ont suivi.

Himari inspire une bouffée d'air alors que la main de Neo l'extirpe de l'eau, entre le choc de la température tiède du bassin, de la chute et son coeur qui a envie de fuir de sa poitrine. Elle met du temps à retrouver ses esprits, tirée de ce tourbillon de souvenirs revenus la hanter d'un seul coup, sous les regards et les rires des invités rassemblés autour de la piscine, tous prêts à raconter cette histoire à quiconque aurait manqué la fête. Comment cette fille de Daichi dont personne ne se rappelle jamais du prénom s'est lamentablement cassé la figure dans la piscine pour se faire engueuler par le maître des lieux devant tout le monde. Pendant une seconde, Himari, elle sait pas quoi dire, poussant ses cheveux mouillés en arrière, levant le nez pour croiser le regard incendiaire et glacial à la fois d'un Neo tellement hors de lui qu'il n'en n'est plus lui-même. What the hell are you doing ? Himari lui jette un regard éberlué sans trop savoir quoi répondre à ça. « Eh? » elle lâche d'une petite voix. Comment ça qu'est-ce qu'elle fait ? Comme si elle donnait l'air de s'amuser, toute habillée dans l'eau devant tout le monde. Neo est l'un des premiers à savoir que se donner en spectacle ne fait pas partie des passe-temps préférés de Himari. Neo éclate une nouvelle fois, et Himari ne sait même plus si il s'adresse aux autres, à leurs commentaires goguenards de gens qui n'ont aucune idée de ce qui se passe dans leurs têtes, ou s'il s'adresse à elle directement. « What? No- » elle commence, avant qu'il ne la tire brusquement par le bras pour la sortir de l'eau. Himari suit Neo, alors que tout autour d'elle devient sourd - peut-être parce qu'elle a les tympans noyés, ou juste parce qu'elle accuse le choc d'un traumatisme trop longtemps enfoui. Elle s'extirpe de la piscine, sa longue robe large lui donnant plus l'air d'une pauvre méduse échouée sur la plage qu'une jolie naïade, ses bottines flottant derrière elle dans la piscine. « Wait, I- » elle essaie d'interrompre Neo dans sa course, mais il n'écoute pas. Il n'écoute personne - il n'entend personne, elle sait. Elle non plus, elle n'entend rien d'autre que la rage de son ami d'enfance, qu'elle revoit à peine depuis des années dans les pires circonstances possibles.

Neo vire un couple d'étudiants d'une salle de bains, et Himari leur jette un regard un peu désolé en passant, mais elle n'a même pas le temps de s'excuser pour eux que le battant de la porte claque pour couper court au bruit de fond ambiant de la fête. Le silence. Son poignet se libère, qu'elle vient machinalement masser alors que Neo s'écarte sans même la regarder. Elle aussi, elle a le teint livide, le coeur qui bat et la respiration courte de la crise de panique imminente, ils ont juste deux manières bien distinctes de le montrer. Himari, c'est jamais celle qui parle en premier, ils savent tous, et Neo laisse alors aller toute la colère embouteillée depuis trop longtemps. Simplement, Himari, elle ne s'attendait pas à entendre ces mots-là. Ou plutôt, c'est une surprise sans en être une, alors que chacun s'est longtemps cherché des excuses pour rejeter une quelconque faute sur autre chose qu'eux-mêmes. Son regard croise celui de Neo, qu'elle reconnaît à peine, et ses mots font l'effet d'un coup de poing dans son estomac. Elle laisse une seconde de silence pour accuser le choc. « W-why would you say that... » balbutie alors Himari d'une petite voix tremblante. Elle n'a jamais eu peur de Neo, Himari, même s'il est l'un des membres de leur cercle qui l'a le plus intimidée, mais la cruauté de cette accusation la terrifie plus que n'importe quoi d'autre. Que répondre à quelqu'un qui n'est clairement pas dans son état normal, que dire à un Neo irrationnel, dans de telles circonstances, Himari, elle sait pas. Ceux qui auraient su, c'était Naeun, ou Yori, mais pas Himari. Elle a rien comme défense, juste la culpabilité de s'être encore trouvée au mauvais endroit, au mauvais moment. De n'avoir pas assez fait attention en voulant éviter Sawano, et d'être tombée dans la piscine juste par égoïsme. « I mean... look at me... » elle arrive à expirer alors que sa voix chevrote de plus en plus entre le froid et la panique, pinçant les pans de sa jupe trempée, qui vient lamentablement retomber contre ses jambes dans un triste bruit mouillé. C'est Himari. Celle dont on ne se rappelle jamais une fois qu'on en a fini de l'embêter pour se sentir puissant, cette fille qui passe inaperçue et est terrifiée à l'idée de faire une quelconque vague, trempée jusqu'au os, le teint pâle et ses bras frêles tremblotant sans aucune prestance. Elle se sent vriller, Himari, passé l'onde de choc de ces flash-backs douloureux, de la chute, de la confrontation initiale avec Neo, de la foule, et c'est finalement maintenant qu'elle fond en larmes sans pouvoir se retenir. « I'm sorry, » elle finit par glisser la voix brisée entre deux sanglots. Désolée pour quoi, au juste, elle n'en n'est pas vraiment sûre elle-même. Désolée d'être tombée dans cette piscine. Désolée de ne pas avoir fait demi-tour en arrivant. Désolée de ne pas avoir insisté pour garder le contact. Désolée d'avoir été la dernière personne à parler à Yori. Désolée d'être là, tout simplement.

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february 28th, 2021
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Ssa boîte crânienne vibre des heurts de sa culpabilité, celle qui le talonne comme une ombre et qu'il avait fait taire, celle qui n'attendait qu'une occasion de pointer le bout de son nez ; et la voilà qui surgit, monstre avide, et qui nourrit sa parano et qui lui souffle que tout était calculé. pourquoi himari aurait-elle continué de le hanter toutes ces années, pourquoi serait-elle venue à l'une de ses fêtes, pourquoi aurait-elle rejoué le scénario de leur fin — si ce n'est pour lui faire payer ? il est si sûr. il est si sûr qu'il crie sur elle et sur les autres pour ne pas crier dans le vide. et lorsqu'ils se retrouvent en tête à tête ((il s'était si bien assuré, tout ce temps, que ça n'arrive jamais)), c'est ce qu'il lui crache : ses certitudes. la vérité qu'il est certain d'avoir déniché derrière sa gentillesse qui ne peut être que feinte — car pourquoi serait-elle gentille avec lui, après tout ça ? « parce que c'est himari », lui souffle quelque chose de loin, de gris, de triste, depuis une parcelle de cœur morte ((celle qui contient les souvenirs d'avant, ceux qu'il a reniés)). il refuse. qu'elle soit douce avec lui lorsqu'il est incapable de l'être envers lui-même.

elle est blême comme ce soir-là et ça le rend fou. tout est trop similaire et éreintant. qu'elle savoure donc sa victoire et clame sa rancœur une fois pour toutes, et qu'ils en finissent. mais la réplique — w-why would you say that...? — le laisse interloqué. why would i…? est-ce qu'elle pense encore qu'il n'a pas vu clair dans son jeu ? i mean... look at me... ses lèvres s'entrouvrent sur une réplique ((are you kidding me ?)), se referment. se rouvrent, se taisent sur une syllabe amortie. et puis — i'm sorry, et puis — elle éclate en sanglots. why are you crying, that's legit what you came for didn't you ? il s'obstine pourtant, perplexe et encore pâle des changements de températures et des montagnes russes émotionnelles ayant ponctué la soirée. that's- that's crazy, qu'il souffle pour lui-même en se détournant d'elle pour se passer deux paumes impuissantes sur le visage, comme dans l'espoir vain de gommer toute cette histoire. et d'énumérer : all those texts over the years— you kept acting like nothing happened, like we were still friends when we obviously can't want to see each other anymore. then suddenly you come here uninvited and you fall in my pool just like h— les mots s'étranglent dans sa gorge, refus brutal d'évoquer yori. refus total. il y a un instant de flottement lourd avant qu'il ne reprenne : and now you're trying to tell me that there was no hidden agenda ? ((un rire sourd et mordant)) come on ! refus de la croire, aussi. les yeux de neo demeurent rivés sur le mur pour ne pas flancher, ne pas faiblir. s'il la regarde il se rappellera que « c'est himari » et se sentira perdu à nouveau, frustré de ne rien comprendre à ce qu'elle veut, à ce qu'elle cherche. mais s'il lui en veut terriblement d'avoir voulu le blesser, le fait est qu'il n'a jamais souhaité lui rendre la pareille. l'instant ne semble pas se prêter à l'amer : you won. now can you please leave ? qui lui chatouille les lèvres. elle n'a pas l'air de quelqu'un qui célèbre quoi que ce soit et voilà : il vacille.

if i'm wrong then explain me, qu'il ajoute d'une voix basse, et rauque, et vide, et fatiguée. just why ? pourquoi tout ça ? elle ne peut pas prétendre qu'elle ne sait pas, qu'elle ne voit pas. elle ne peut pas lui faire croire qu'il imagine tous ces parallèles, toutes ces similitudes ; elle ne peut pas le convaincre que les réminiscences ont cessé de s'accrocher à ses basques. i don't get it, komari. le surnom lui échappe sans qu'il n'y songe vraiment ; c'est un automatisme qui revient de loin et qui s'impose, et neomä se mord la langue, regrette déjà, brûlé. il lui semblait si évident que la fuite serait leur choix à tous. son père a été clair il y a 5 ans, ferme dans son ordre d'éviter toute la bande comme la peste pour que le drame meure de lui-même ; et neo n'avait même pas besoin de cette indication en vérité, trop terrifié par la peur de voir la rancœur et l'accusation dans leurs iris.

tout son être réclame autant d'espace entre eux que le globe peut le permettre.

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Yokoi Himari
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february 28th, 2021
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Elle comprend rien, Himari. Elle passe par tous les états possibles en un dixième de seconde. L'appréhension et l'anxiété heurtée de plein fouet par le choc de sa chute, alors que tout s'enchaîne trop vite pour son esprit anesthésié, et voilà que le bruit sourd qui prime dans sa tête fait place à la panique, face à Neo dans cette pièce, loin du brouhaha ambiant d'une soirée pourtant d'apparences anodine. Elle sait pas quoi répondre à un Neo livide d'une rage qu'elle ne comprend pas, et quand la brume se dissipe, dans une prise de conscience brutale de la situation, c'est finalement un trou béant qui perce sa poitrine, pour laisser place aux larmes. Que Himari ne peut ni contrôler ni vraiment comprendre, comme un réflexe physique d'un trop-plein d'émotions et d'informations contradictoires qui s'entrechoquent dans sa tête. Elle sait pas quoi faire face à Neo, alors qu'il l'accuse d'avoir mis en scène tout ça. Elle, la pauvre fille qui n'a pas pu jeter le moindre sortilège de niveau première année ni joué la moindre note de musique depuis des années, pion invisible notoire de leur communauté, tout juste bonne à mentir et subir les caprices de plus fort qu'elle par peur de briser le fragile status quo et de se blesser avec les débris. Himari se cache le visage de ses mains, essayant de respirer pour reprendre ses esprits, malgré la voix agressive d'un Neo qui n'est pas vraiment lui-même - ou est-il ? Une terrifiante infime partie d'elle agite un drapeau d'alerte, que peut-être, à la manière de son incapacité personnelle, Neo aurait aussi pu changer, depuis. Non, impossible. Il continue, à lui jeter à la figure des accusations sans queue ni tête. Venir ici exprès pour le provoquer ? A-t-il vraiment tant oublié qui elle est en quatre années, au point de prononcer de telles hypothèses ? « I didn't even- » commence Himari d'une petite voix, les mains sur ses joues et le regard de panique désemparée - mais sa défense, elle n'a aucun poids et trop de poids à la fois. Aucun poids face à la panique que lui inspire Neo, trop lourde à porter et à exprimer pour son esprit confus. Neo a l'air de perdre pied aussi, alors qu'il le dit lui-même - that's crazy. Himari suit son ami du regard, le coeur menaçant de rompre sa poitrine, de longs sillons sombres de mascara sur ses deux joues. Elle en a même quasiment oublié qu'ils sont trempés jusqu'aux os, et qu'elle n'a pas beaucoup plus de prestance qu'un chiot abandonné sous la pluie.
Un silence ponctue presque l'altercation, et Neo refuse toujours de la regarder, pour finalement se rapprocher du fond du problème. Un coup percute sa poitrine quand il mentionne ses messages, trouvés sans réponse pendant quatre ans, accusant le coup d'une phrase beaucoup trop longue. Avortée par une censure ajoutée in-extremis d'un nom qu'ils ne prononcent plus, mais y pensent tous si fort que le monde entier semble l'entendre. Arrachant un sanglot étouffé à Himari, les larmes montant de nouveau aux coins de ses yeux, une main sur le visage. Ne pas vouloir se voir ? Tomber volontairement dans la piscine ? Qui êtes-vous, et qu'avez-vous fait de Karani Neomä... ?
Himari, elle a jamais su se défendre. La répartie n'a jamais fait partie de son vocabulaire, et ils le savent tous. Elle laisse Neo vider son coeur sans un mot de plus, sans savoir quoi faire, paralysée par sa propre panique et la peur de le laisser dans cet état, incapable de se défiler. Il réclame des explications, qu'elle n'a tout simplement pas, pas comme ça, pas pour les raisons qu'il lui jette à la figure depuis quelques minutes, avant d'asséner un ultime coup - Komari. Quatre ans qu'elle n'a pas entendu ce surnom de sa part, désormais utile à seulement Naeun alors que le reste du groupe a tout simplement implosé, leurs familiarités avec. « W... » What hidden agenda? est la question qu'elle s'apprêtait à poser quelques secondes plus tôt, avant que son surnom prononcé de la sorte ne la rappelle à l'ordre. Elle rassemble ses pensées avec toute la hâte qu'elle peut trouver, ouvrant et refermant plusieurs fois la bouche en silence comme si elle manquait d'air. Mettant le doigt sur cette paranoïa d'une quelconque vengeance stupide qu'elle aurait pu mettre à exécution ce soir-là. Vengeance pour quoi ? Ne pas avoir répondu à ses messages futiles ? Ou peut-être... « I... I sent those messages because you're my friend, » elle expire finalement d'une voix tremblante. Y-a-t-il une quelconque autre raison à tout ça ? Pas vraiment. « You are all my friends and I... I just... » Ses mots se perdent dans les aigüs et sous les larmes avant de reprendre le fil. « I just wanted you guys to know that I care about everyone...? » C'est bancal, c'est vaguement résumé, mais c'est le mieux qu'elle a trouvé comme formulation, Himari, tellement c'est évident pour elle. Une évidence tellement énorme qu'elle n'avait jamais vraiment pensé à comment poser des mots dessus. Neo lui fait toujours dos, tous deux brisés par le poids de la panique et des regrets, et Himari, elle sait pas quoi faire pour dissiper cette paranoïa qui lui brouille la vue et le transforme en quelqu'un qu'elle ne reconnaît pas. Pour lui faire reprendre ses esprits et comprendre que cette chute n'avait rien d'un plan de vengeance mangé beaucoup trop froid. Tous deux hantés par leurs fantômes de culpabilité, elle prend finalement son courage pour gravir une nouvelle montagne. « It wasn't your fault... » elle souffle avant que sa voix ne se brise sur un nouvel écueil d'émotion, dissimulant ses traits derrière ses mains, seul et unique rempart face au passé qui les heurte de plein fouet. C'était un accident, et la seule coupable dans cette histoire, c'est sans doute Himari, rongée par les regrets de n'avoir sans doute pas assez écouté pour empêcher le premier domino de chuter. « It wasn't your fault, okay? » elle répète une fois, plus agressive, sans doute contre elle-même plus que quiconque. Himari se laisse tomber sur place, accroupie dans sa robe trempée, se passant les mains de son front à ses cheveux humides, comme frappée d'épuisement pour tenir debout. « And I'm sorry. For falling in the pool... » elle ajoute d'un souffle faible, toujours de sa position, recroquevillée sur place, derrière un Neo lui tournant toujours le dos, incapable de la regarder dans les yeux. Fatiguée, épuisée, confuse, brisée par le contrecoup d'avoir enfin pu prononcer des mots avec un minimum de sens pour la première fois en plusieurs années, faute d'avoir été capable de faire grand chose d'autre de sa vie.

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february 28th, 2021
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Il est essoufflé comme au terme d'un marathon ; comme après des tours et des tours de terrain, sans balai, sur une terre meuble où la pluie l'enliserait. essoufflé comme d'avoir vécu en apnée pendant plus de quatre ans, talonné par la peur d'être rattrapé par son passé.

et le voilà— le passé. le voilà qui lui agrippe la cheville et qui le fait trébucher sur un cadavre détrempé dont les grands yeux tristes le moquent. neo voudrait juste— se barrer les oreilles des paumes et fermer les yeux, prétendre que tout cela n'existe pas, mais il ne peut pas. ça a toujours été plus fort que lui : même dans la fuite la réalité a sa place. elle marche à ses côtés et assène des piqûres de rappel et il lui semble payer un centième de sa dette en se détruisant avec acharnement. i... i sent those messages because you're my friend, répond pourtant sa vis-à-vis, comme si tout ça… n'existait pas. comme si un drame n'avait creusé entre eux un gouffre insurmontable. what ? il exhale dans un souffle-agonie, parce que cette réponse était la dernière qu'il s'attendait à entendre.

et pourtant elle est si elle, si intrinsèquement, si indéniablement himari, qu'il n'a pas la force de prétendre croire qu'elle ment. seulement celle de dévoiler à quel point elle le décontenance. i just wanted you guys to know that I care about everyone...? aussi simplement que ça, elle invalide toutes ses spéculations et tous les remparts de sa paranoïa et elle le laisse vidé. vide de comprendre qu'elle n'a réellement pas voulu le fuir tout ce temps, qu'elle a continué de s'accrocher, continué d'espérer. continué de croire en eux, là où lui les a bannis sans regard en arrière dans l'espoir de se libérer de leur traumatisme commun. et himari d'ajouter : it wasn't your fault... dans le fracas de son blasphème, neo s'aperçoit que sa peur d'être haï et blâmé en avait une autre, jumelle, qu'il n'avait pas perçue tout ce temps : celle d'être dédouané. what…

ils ont toujours été si différents. neo avait coutume de répondre que c'était ce qui lui plaisait, lorsqu'elle suggérait timidement qu'ils l'étaient peut-être trop. et quand elle se faisait discrète il la prenait à part pour lui soutirer quelques rires, faces tournées vers les étoiles. aujourd'hui, après tant d'années à vouloir la convaincre du contraire, c'est pourtant lui qui murmure : we're too different… et il le pense. le tourbillon de ses réflexions s'éternise en silence, et quand il se retourne, c'est pour la trouver au sol, effondrée dans sa robe détrempée entre une explication étouffée et une excuse. il ne sait quoi faire de ses membres trop longs. ni comment les bouger, ni comment la toucher, ni comment la regarder de là-haut sans sembler la prendre de haut. autrefois il n'aurait eu aucun mal à l'engloutir d'un bras autour des épaules, cette poupée miniature que le monde semble pouvoir gober trop aisément ; il lui aurait ébouriffé les cheveux dans l'espoir qu'elle se rebelle rien qu'un peu, l'aurait taquinée pour la faire rougir et sourire et oublier ce que la vie pouvait avoir de noir et de terrifiant. aujourd'hui c'est lui et lui seul qui la met dans cet état, pourtant. et il n'est pas certain de pouvoir l'effleurer sans se brûler. alors il se laisse glisser contre le carrelage froid, neo, sa tenue mouillée et glacée s'accrochant à ses membres comme la main décharnée, chimérique, de yori, qu'il n'est jamais parvenu à lâcher depuis qu'il a échoué à le sauver. all this time… i thought… les syllabes peinent à se suivre, les phrases à trouver sens. that you were trying… to make me feel bad… i didn't even imagine that… it could be genuine… that you weren't faking. il lui semblait si évident qu'ils confronteraient tous cette histoire, à leur façon certes— mais qu'ils la confronteraient. mais elle ; il aurait dû s'attendre à ce qu'elle s'y refuse.

sa mâchoire se crispe sur la suite, et la douleur sur ses traits n'est pas feinte. il n'y a plus d'agressivité dans sa voix, mais ses mots n'en sont pas moins directs, abrupts. how long… himari ? how long will you stay in denial… ses phalanges se crispent sur son jean à s'en faire mal. it's not that i don't care anymore, sa voix casse, il inspire-renifle bruyamment pour ravaler l'émotion qui l'enraye. but i can't look at any of you without being remembered of… him. elle s'est construit un barrage derrière lequel se cacher, mais la rivière reste en crue et n'attend que l'occasion de la noyer. et soudain il s'aperçoit que s'il ne l'oblige pas à s'en échapper, elle y périra seule, là où ils l'ont tous laissée. yori… ((prononcer son nom le consume presque. l'arracher aux tréfonds de son être le laisse proche de la nausée)) is… dead. respirer est soudain la chose la plus difficile qu'il lui ait été donné de faire. i've been… on trial for this. huis-clos soldé par un acquittement qui ne l'a jamais déchargé de son fardeau. look at me… ses paumes tremblantes sont ouvertes vers le ciel, l'air de dire : regarde, ce qu'il reste de moi. i'm not your childhood friend anymore. i'm scarred… and so are you. we can't undo what happened. yori… is dead. and if i'm not responsible for this then who is ? c'est la sentence qu'ils n'ont jamais formulée à voix haute, celle qu'ils ont fuie de toutes leurs forces.

we're all guilty, aren't we ?

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Yokoi Himari
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february 28th, 2021
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Jamais elle n'aurait effleuré la pensée de devoir se justifier pour avoir tenté de préserver le lien qui les unissait tous, pas il y a quatre ans, pas il y a trois, même pas hier, Himari. Parce qu'elle n'est pas très difficile à cerner ou à sonder, au final - parce que si elle abhorre attirer l'attention ou provoquer des conflits, c'était d'une évidence presque obscène qu'elle n'hésiterait pas une seule seconde à sortir de sa bulle pour essayer de sauver ces lien fortement fragilisé, à deux doigts de rompre pour de bon. Le dialogue même s'effrite, dans cette pièce exigüe, alors que Himari manque à répondre aux déclarations de Neomä, et que Neomä ne trouve non plus rien à redire aux explications de Himari, canal de communication défaillant depuis toujours, mais brisé depuis peu. Parce que c'est juste ça, ce besoin de se raccrocher aux branches et vivre dans la désillusion d'un espoir infime que rien n'a changé et rien ne changera - jusqu'au moment où elle met le doigt sur le coeur de leur accrochage.
La culpabilité. Ils l'ont tous ressentie, elle le sait, il le sait, ils le savent tous. À des échelles différentes, sur des plans différents. Himari a un éclair de lucidité, alors qu'elle se rend compte que Neomä ne l'accuse d'avoir orchestré ces retrouvailles douloureuses que parce qu'il est persuadé de devoir payer un prix - le prix de l'accident, de ce coma qui s'éternise. Probablement parce qu'elle l'a ressentie aussi, cette culpabilité. Celle de ne pas avoir vu, de ne pas avoir écouté, de ne pas se rappeler. Qu'elle paye en somatisation, arrachée malgré elle aux seules qualités qu'elle semblait posséder.

Ce n'est pas de ta faute. Ses mots semblent suspendus dans un silence religieux pendant une demi seconde lorsque Himari fend l'air pour briser un tabou trop longtemps ancré sous leurs peaux, presque terrifiée par ses propres paroles et à ce qu'elles pourraient provoquer malgré elle. Il ne comprend pas, Neo, il ne saisit pas, mais elle ne lui en veut pas, parce qu'elle aurait probablement réagi de la même manière si les rôles avaient été inversés. Elle reste plantée sur place, recroquevillée dans ses vêtements trempés, les mains sur le crâne et le nez enfoui dans ses bras, quand la réponse de Neo lui fait relever la tête, comme électrifiée. Trop différents. Ça lui fait comme un coup au coeur, alors qu'elle a trop peur de lire entre les lignes et y sonder le glas de leur amitié, alors elle dit rien, les yeux écarquillés, rivés sur son ami, la tête entre les mains. Essayant de réprimer le nouveau tremblement qui brûle ses lèvres pour ne pas se remettre à sangloter comme une enfant, alors que passé le choc de la chute et de la confrontation, c'est sans doute ce qui fait le plus mal. Alors que cette différence, ils l'avaient longtemps contournée, faisant fi de leurs caractères radicalement opposés, dans une dynamique qui l'avait beaucoup aidée à sortir de sa rêverie solitaire. À se dire que Himari, elle aussi, elle peut avoir des amis, qu'elle a sa place aussi. Sans rien dire à cette déclaration trop brusque, elle se confond quand même dans des excuses bancales d'avoir été à l'origine involontaire de la situation, se heurtant toujours au mur silencieux que reconstruit Neo au fur et à mesure. Mais il brise le silence à son tour. Dans une interprétation qui laisse Himari perplexe, sonnée, tellement elle ne comprend pas. Pourquoi aurait-elle voulu faire une chose pareille ? Ce sont eux, les fautifs, dans cette histoire. Eux, ensemble, du même côté de la barrière - se penser légitime de vouloir lui faire payer une quelconque faute semble tellement absurde et effronté. « It was... painful. To try to reach out without knowing what any of you would say or think... but... » glisse Himari en guise d'explications. Que c'était pas simple pour elle non plus, ces messages sans réponse, menaçant son petit équilibre auquel ils la savent tous très attachée. « I thought maybe... maybe if we could all stick together... then maybe it would have been easier... » Sans forcément parler, parce qu'ils tous aussi pudiques les uns les autres, dans leur cercle, incapables de faire front quand tout s'écroule. Elle a pas vraiment de réponse au comment les choses auraient pu être s'ils n'avaient pas ignoré ses messages, Himari, elle a juste tenté, parce que sur le coup, c'était ce qui lui semblait le plus logique, ce qui la rassurait aussi. De se dire qu'au moins, elle aurait essayé, qu'elle retenait à elle seule à bout de bras les deux moitiés d'une relation qui menaçait de s'effondrer.

Elle n'a pas le temps d'apaiser les battements de son coeur que l'agressivité de Neomä la bouscule presque à distance, tous les deux à un bout de la pièce, séparés de quelques mètres qui lui semblent comme un gouffre infranchissable. Le déni. Quelle jolie illusion confortable que de refuser la réalité. Elle est brusquée, Himari, perturbée dans son petit fonctionnement habituel lorsque Neo met le doigt sur son problème à elle à son tour - sa tendance récurrente à vivre dans sa petite bulle idéalisée d'optimisme et d'espoir mal placés. Ses parents, Yori, son problème avec la magie, ils ont tous un facteur commun. Elle ferme les yeux pour laisser échapper un soupir, incapable de répondre à cette question, épuisée, combattant une nouvelle fois l'envie de pleurer lorsque Neo secoue encore une nouvelle fois son monde avec sa déclaration. Incapable de les regarder en face sans le voir lui, son corps inanimé dans la piscine. Elle fronce les sourcils, les yeux fermés, les lèvres tremblotantes et pincées à la fois, avant d'éclater quand il prononce le mot. « -he's not! » crie presque Himari, dans un couinement un peu plus virulent que ses habitudes, elle qui d'ordinaire fait tout pour ne pas se faire remarquer, jamais un mot plus s'en persuader elle-même, la respiration courte. Le procès, elle refuse toujours de le prendre comme une quelconque preuve de responsabilité là-dedans, parce que pour Himari, c'est de la faute du monde entier, sauf de Neo. La sienne avant celle de ses amis, toujours, prête à prendre le blâme si c'est pour les aider à avancer. Elle ne sait que répondre, avant d'enfouir une nouvelle fois son visage dans ses bras, recroquevillée dans son coin. « If I had just... listened... » elle laisse échapper. Elle aurait dû écouter, elle aurait dû voir. C'était elle, sa meilleure amie, celle qui le suivait depuis des années comme son ombre, qui prétendait même avoir des sentiments à son égard. Quels sentiments ? « I was his best friend... » Si elle avait le moindre réel sentiment, elle aurait sans doute pu éviter tout ça, Himari, elle aurait su, elle aurait compris que quelque chose clochait, elle aurait pu influencer la timeline et empêcher l'accident.

Elle laisse s'installer un silence avant de renifler à son tour, lasse, essuyant une nouvelle fois les sillons sur ses joues du revers de la main, pour se reprendre un minimum. Remplacer les émotions, les souvenirs et les traumatismes remontés à la surface par la Himari habituelle, celle qui fait avec ce qu'elle a et trouve le positif où elle en voit, celle qui ne se plaint pas, celle qui envoie des messages idiots pendant quatre ans à des amis qui ne la considèrent sans doute plus comme telle. « Do you think... » elle commence, avant d'hésiter. En quatre ans, c'est une question qu'elle n'a jamais posée, c'est une éventualité qu'elle a toujours espérée mais jamais vraiment effleurée du doigt. Elle a été incapable de ne mettre qu'un pied à l'hôpital pour lui rendre visite, parce que dans sa bulle, dans son petit scénario, c'est encore trop concret. « ...do you think he will ever wake up? » elle termine, la voix tremblante. Elle a presque peur de ce qu'elle va entendre, face au pessimisme et au désespoir auxquels elle se confronte face à Neo, parce que Himari, elle est pas sûre de savoir si elle peut accepter les réponses qu'on peut lui donner. Elle sait plus quoi penser. Dans quel monde Yori finirait-il par se réveiller, après ces années ? Qu'est-ce qu'ils auraient tous à lui offrir, fatigués, plus âgés, leurs amitiés probablement effritées à jamais, avec leurs histoires et leurs traumatismes ? Dans un angle plus égoïste, qu'est-ce qu'il lui arriverait aussi à elle, alors qu'elle a encore tant de mal à s'imaginer capable de magie ou de musique à nouveau... ?

C'est si confortable, finalement, de vivre dans le déni.

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february 28th, 2021
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Dead.

le mot le hante, sentence impitoyable.
il s'est acharné, neo, à tenter de changer le passé à coup de retours dans le temps ; mais le time turner ne lui a offert que des secondes trop éphémères pour retrouver le fil de la tragédie et le rembobiner, et comme pour nano, il n'a eu qu'une simili-solution aux allures d'agonie : de tout à fait mort, yori est passé au statut de semi-macchabée. cloué sur un lit d'hôpital depuis 5 ans, plongé dans un coma sans fond.

peuvent-ils encore l'atteindre ? parfois neo rêve de pénétrer ses songes, de plonger un bras dans l'eau glacée et d'y repêcher non plus son corps, mais l'âme qu'il y a laissée. parfois il se demande si, enfin, sa nature hensoku pourrait jouer en sa faveur. il s'est tant maudit de n'être comme seiya, apte à réécrire l'histoire de lui-même sans avoir à se reposer sur les rouages d'un artefact. il s'est tant maudit de n'être que dreamcatcher, qu'architecte de rêves — seulement voilà : à présent que son son pourrait lui être utile, la peur le paralyse. que dirait yori s'il revenait le chercher après tout ce temps ? sans doute qu'il le haïrait. sans doute qu'il le calmerait coupable, sans doute qu'il lui cracherait que le revoir était le dernier de ses souhaits. alors neomä titube au seuil des étapes de son apprentissage qui pourrait lui offrir l'accès à l'inconscient du noyé.

mort — c'est ainsi qu'il le voit encore, après tous ces efforts qui lui ont semblé vains. agripper encore et encore son poignet pour le découvrir toujours trop froid ; arriver toujours trop tard. à quel point a-t-il été en-dessous de tout, pour n'avoir aucune idée de moment où yori a eu besoin de lui ?

mort — c'est le fléau qu'il lui semble n'avoir que repoussé de quelques années. à jouer avec le temps, avec la vie, avec les Lois du monde, seulement pour que celles-ci lui rappellent qu'il n'est qu'un amas de poussière ; impuissant face à la destinée des hommes. et pourtant himari réplique : he's not ! elle le clame dans un cri pétri de certitude, auquel succèdent les affres de la culpabilité. ...do you think he will ever wake up? i don't think so, qu'il assène sans hésitation aucune. ça claque dans l'air, sentence cruelle qu'il s'est longtemps contenté de seulement penser, sans jamais avoir à la formuler à voix haute. ça fait plus mal lorsque formulé. comme des bris de verre informes fichés à même le cœur ; il se sent saigner à chaque pulsation, et voilà que la douleur le fait blêmir, tanguer. i- i mean, il commence, sans trop savoir où le mène ce début de phrase. i have no idea. pourquoi se torturer à vouloir y croire ? c'est l'amère conclusion à laquelle il est parvenu lorsque, revenu dans le présent pour entendre le verdict final, il s'est accroché à l'espoir d'un réveil sans le moindre succès. les premières heures se sont écoulées — celles que les médecins disaient cruciales. puis leur ont succédé les jours, les mois, les années, et neo, il avait décroché depuis longtemps déjà. avait cessé de errer aux abords de la chambre, à rôder dans les parages tout en s'efforçant d'éviter l'attention des proches de yori qui, désormais, le haïssaient ; gansey en particulier.

c'était quelque chose, de voir un vieux frère ainsi allongé, exsangue, à survivre en totale dépendance des machines auxquelles il était branché, de corps et de magie. c'était quelque chose de perdre du même coup l'ami d'enfance et sa parenté — ceux qui avaient été comme une famille pour neo ; neo et son père absent, neo et sa mère aliénée engloutie par les flots, neo et son aîné disparu. c'était quelque chose de voir le tout lui filer entre les doigts et de fermer les mains sur du rien, cerné de néant jusqu'à en vomir. i haven't been able to visit him since years, confesse-t-il. devine presque qu'elle non plus, sans doute aucun, n'a su passer le pas de la chambre d'hôpital où les machines respirent pour lui. et soudain, à travers la porte qu'ils ont eu le malheur d'ouvrir, les peurs irrationnelles s'engouffrent. do you think he knows ? that we never came. it can't hurt him, can it ? un pli soucieux lui barre le front, et sa mâchoire se crispe brutalement sur un refus. no- forget it. i bet he can't tell.

il ne ressent sans doute rien. n'entend rien. ne perçoit rien. et ne se réveillera jamais.

you really think that sticking together could have made things better ? il murmure ; peine à confronter la graine de doute que la daichi a plantée dans ses pensées. a-t-il eu tort d'opter pour la distance ?


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Yokoi Himari
Yokoi Himari
❀ deja-vu (himari & neomä) BWuIvRImelody — she/herIRL : saito asuka (斎藤飛鳥)Avatar, Crédits : 2281Messages : 22RPs : 14 911Gallions :
certains éléments de l'histoire et de la narration peuvent aborder les sujets suivants :
coma, deuil, panic/anxiety attack
Disclaimer :
Multicomptes : 07.07.98 (23)Naissance & Âge : elle/she/herPronom(s) du personnage : goldenrodCouleur de dialogue :
assistante au secrétariat de mahoutokoro
professeur de piano à temps partiel chez wada ongakuya
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february 28th, 2021
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Elle a presque peur de poser les questions auxquelles elle n’a aucune réponse, Himari. Alors que Neomä vient bousculer sa douce illusion avec des mots crus qui brûlent son coeur à l’acide, refusant d’accepter une fin funeste. Recroquevillée dans son coin sur place à renifler comme une enfant, minuscule dans ses vêtements trempés. Mais quelque chose lui intime que c’est peut-être le moment de crever l’abcès, alors qu’elle arrive enfin à capter un quelconque contact avec Neomä, pour la première fois depuis des années. Pour poser toutes les questions qu’ils auraient dû se poser tous ensemble il y a bien longtemps, et peu importe si personne n’a les réponses. Je ne pense pas. Cette première réponse heurte sa poitrine comme un premier coup, trop honnête, trop réelle, avant que Himari ne capte le regard de Neomä comme un animal sauvage terrifié, et qu’il n’adoucisse ses propos. Leurs caractères foncièrement différents s’entrechoquent et des morceaux de faïence volent, entre les désillusions optimistes de Himari et le défaitisme d’un Neomä résigné, blessé depuis trop longtemps.

Pendant trop longtemps, Himari avait refusé d’accepter l’évidence, trop accrochée à la présence de celui qui avait été son premier véritable ami, une présence qui avait trop compté pendant des années à grandir bien trop seule. Là, maintenant, elle effleure une première fois l’idée d’enfin abandonner. De lâcher prise. D’accepter. Ça semble si facile et si terrifiant à la fois.

Neomä avoue ses fautes, et Himari peut difficilement faire mieux. « I… tried. At first...  » elle répond d’un souffle. L’hôpital, Yori les poumons accrochés à ces machines médicomagiques qui semblaient d’être d’abord qu’une béquille temporaire, avant de prendre beaucoup trop de place. Himari avait essayé, au début. Debout face au lit, ou assise dans un fauteuil en silence. Alors que Yori semblait simplement endormi en paix, comme s’il allait se réveiller et lui sourire à n’importe quel moment. Mais ça n’était jamais arrivé. « But then I never knew what to say and it became… too much. » Son optimisme s’était mué peu à peu en un poids bien trop lourd à porter, à force de faire face au corps inanimé de Yori jour après jour sans aucun signe d’amélioration. Et son silence avait fait place à autre chose, hantée par des pensées funestes que Himari avait pris soin d’enfouir le plus loin possible. C’est de ma faute. J’aurais pu l’aider. Je n’ai rien vu. Mon égoïsme l’a assassiné. « I… tried to go when nobody was there but… I ran into his family once and… I don’t think they knew who I was but it just became. Real. » Voir les visages fermés des parents Odair au détour d’un couloir alors qu’elle prenait toujours soin de ne pas croiser leur chemin, ça avait été la goutte d’eau. « I couldn’t do it anymore... » Et j’ai fui. J’ai préféré oublier. M’enfermer dans une bulle, vivant comme si tout cela n’avait jamais existé, figée dans son microcosme idéalisé avec ses amis encore vivants, bloqués à jamais vingt-quatre heures avant cette soirée. Est-ce qu’il les entend ? Est-ce qu’il sait ? « I... » commence Himari, sa voix venant se perdre en réalisant qu’elle n’en a aucune fichtre idée. Neomä se corrige rapidement, ne lui laissant pas le temps de répondre. Mais est-ce bien mieux comme ça ? « But I can... » souffle Himari dans une tentative de mettre des mots sur ce qui la travaille depuis trop de temps. « We can tell. » Eux, ils vivent. Ils respirent chaque jour avec l’image de leur ami, la vie branchée à des machines, la culpabilité de n’avoir rien fait, rien vu, de peut-être avoir même causé tout ça. Avec le poids du regard des autres et de la justice. Le poids de la solitude. Mais ça la frappe un instant, Himari, de s’entendre dire quelque chose comme ça. « Sorry I- I don’t know what that means. It’s such a selfish thing to say. »

Ce ne sont pas eux, les victimes. Arrête de tout ramener à toi, Himari.

Le silence est lourd, simplement interrompu par les reniflements de la jeune fille dans sa robe détrempée. Silence que Neomä brise une nouvelle fois avec une question qui semble à la fois lueur d’espoir et infinie tristesse d’arriver trop tard. Est-ce que les choses auraient été plus simples, probablement pas. Incapable de faire une quelconque promesse, Himari, même si sa loyauté est infinie. Elle a pu briser le cercle vicieux des qu’en-dira-t-on et du regard des autres grâce à une famille moldue et déconnectée, fuyant l’ambiance pesante de Iwojima après l’accident pour terminer son été à Matsue. Neomä, hôte de la soirée, membre de cette société, n’a pas eu cette chance. « You should not have gone through all of this on your own. Nobody should... » elle répond simplement, un peu plus affirmée que tout le reste de leur conversation. Si il y a quelque chose dont elle est sûre, c’est bien ça. Que ni lui, ni elle, ni personne dans leur cercle n’aurait dû traverser leur deuil, leur traumatisme, seuls, isolés, sans personne pour vraiment comprendre ce qu’ils traversaient. « But I guess… I was... am not the right person for this... » ajoute Himari en essorant un pan de sa jupe, brisant le contact visuel en secouant la tête. Pas quand elle voit comme il la regarde maintenant, paniqué, blessé, enragé. Pas quand elle n’a même pas encore traversé toutes les étapes du deuil elle-même, qu’elle en soit consciente ou non. Peut-être qu’elle n’était pas la mieux placée pour se porter volontaire pour du soutien émotionnel. Elle aurait essayé. « I’m sorry, Neo, » ajoute Himari en relevant la tête, les lèvres pincées dans une expression sincèrement désolée, inquiète, navrée, désemparée. « I should have known better. I’m sorry if my messages were hurting you, for not saying the right things, I... » Désolée d’avoir jeté de l’huile sur le feu, d’avoir été insensible, de n’avoir pensé qu’à moi et ma solitude quand d’autres avaient probablement juste besoin d’espace. « I just thought we all could have used a little support. » Comme toujours.

Le retour à la réalité la frappe un instant quand son coeur semble s’alléger, et un frisson lui traverse le corps, resserrant ses bras autour de sa poitrine dans ses vêtements humides, sa frange retombant à plat sur son front. « I’m cold... » souffle Himari en regardant autour d’elle. Elle n’a même pas prévu de quoi se changer, sa veste restée dans l’entrée de la maison. Se rendant compte de la stupidité de la situation. Est-ce qu’il sait ? Qu’elle s’est retrouvée handicapée, privée de ses facultés devenues si simples au quotidien, ne faisant que creuser le fossé entre elle et sa propre communauté ? Pourquoi tu ne sors simplement pas ta baguette, Komari ? Himari secoue la tête en anticipant la remarque avec un léger sourire triste. « I don’t do… that. Magic. Not ever since. » Peut-être qu’il a entendu parler de ça, Neomä, alors que les ragots vont vite et qu’on a rapidement fait de mentionner la petite sorcière du secrétariat qui ne transplane et n’utilise aucun sortilège. Ça. Ni la musique et le piano, même, mais ça, c’est encore trop douloureux à dire, même après tout ce temps.
Himari se relève, essorant une nouvelle fois un dernier pan de jupe qui commence à sécher, passant du stade “imbibé d’eau” à “simplement humide et froid”. « I’m… going to walk home... » Ou trouver quelqu’un de confiance qui voudra bien transplaner pour elle. Ou trouver un Portoloin vers le campus. Peu importe. Elle a appris. Himari se recoiffe rapidement, essayant de donner une quelconque consistance à ses cheveux trempés du bout des doigts, avant de poser une main sur la poignée de la porte, ne sachant pas vraiment quoi dire à Neomä en guise d’adieux. Au revoir ? À bientôt ? Prends soin de toi ? Tout sonne faux, creux, insensible, violent.

« I’m really sorry. »


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february 28th, 2021
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Commencer à y penser et à se questionner… revient à laisser des flots impétueux submerger la digue derrière laquelle il s'est réfugié des années durant. I… tried to go when nobody was there but… I ran into his family once and… neomä grimace, imaginant la catastrophe sans même qu'elle n'ait à la décrire. et pourtant : i don’t think they knew who I was but it just became. real. l'idée que la détresse les ait tant bouleversés qu'ils ne reconnaissent même pas la meilleure amie de leur fils fait enfler au creux de sa gorge un nœud de culpabilité qu'il peine à déglutir. il acquiesce à l'aveu de fuite qui suit, incapable de porter le moindre blâme.

lui n'a même pas tenté.

persuadé qu'ils l'auraient dépecé s'il avait ne serait-ce qu'approché la chambre d'hôpital, pour sa part. mais prétendre que là était la raison de sa désertion serait mentir. à défaut d'avoir le cran de le formuler à voix haute, au moins peut-il se l'avouer dans les confins de son esprit : il était terrifié. we can tell, conclut himari, le laissant proche de la nausée. sorry I- I don’t know what that means. It’s such a selfish thing to say. c'est difficile. de trouver le juste milieu — de soigner leurs maux lorsqu'ils se sentent bourreaux. ont-ils seulement le droit de pleurer leur innocence perdue ? ou doivent-ils n'y voir qu'une punition méritée, l'encaisser sans une plainte ? c'est pour le blâme et l'autoflagellation qu'a opté neo, derrière ses sourires goguenards et son pseudo-oubli ; et sous la carapace, la blessure refuse de guérir. ne cesse de s'infecter et de croître, toujours plus laide à mesure que s'égrainent les années. i should have known better. i’m sorry if my messages were hurting you, for not saying the right things, i... i just thought we all could have used a little support. et la nausée s'intensifie, l'horreur, la culpabilité encore— de n'avoir pensé qu'à lui. de s'être cloîtré sur lui-même, tel un démonzémerveille : tantôt coupé du monde au creux de son cocon, tantôt tous crocs dehors, à souhaiter lui arracher ces souvenirs qu'elle ne cessait de lui rappeler. malade, à présent, d'avoir été si profondément lâche et égoïste, et d'avoir pensé chacun pour soi au point de lire manipulation et mauvaises intentions dans les lignes d'une main tendue. i- il commence, mais toute tentative de réponse avorte au creux de sa gorge et il achève pathétiquement : hm. okay. il n'a jamais été doué pour les discussions profondes, neo. n'a jamais été homme à trouver les bons mots : plus aptes à se rattraper par des gestes et des attentions qu'à formuler des excuses correctement. il ne sait pas comment lui dire que ce n'est pas à elle de demander pardon pour avoir voulu l'aider, mais plutôt à lui de s'en vouloir de l'avoir abandonnée. et de n'en avoir même pas eu conscience. i’m cold... ça a le mérite de lui faire retrouver le fil de ses pensées et c'est confus qu'il demande, justement : yeah- why haven't you used a spell to warm up ? perplexe qu'elle soit restée ainsi, trempée, tout ce temps. il s'est séché quelque part entre deux échanges, sans même y songer. par automatisme. i don’t do… that. magic. not ever since. neomä cligne des yeux. et encore. et encore. … what ? finit-il par demander, atterré. peinant même à prendre conscience de la portée de cet aveu, dont il ne sait que faire. why- what, il répète, moins fort cette fois, comme pour lui-même, alors qu'elle annonce s'apprêter à marcher trempée dans la pénombre, puis s'excuse une dernière fois. il ne réagit pas tout de suite, encore sonné, tandis qu'elle s'efface, et le temps de latence est si long qu'elle a déjà traversé la villa, déjà franchi la porte d'entrée lorsqu'il la rattrape finalement.

il a la mâchoire contractée et un refus ferme dans le regard, à l'instant où il lui saisit le poignet si soudainement qu'il lui fait faire volte-face et presque se heurter à lui. don't be stupid, qu'il marmonne, drapant l'un de ses blousons de quidditch sur les épaules de la daichi avant de l'entrainer à grands pas vers le garage, dont la porte s'ouvre à leur approche. ce n'est qu'une fois là qu'il la lâche finalement. get in here, indique-t-il, moins abruptement cette fois, en lui désignant sa voiture d'un mouvement du menton. i'll take you home.


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