le monde aime à noircir ce qui rayonne (ara)

nom & prénom il est idylle, trésor céleste, (Ara) splendide ; sauf que désormais les couleurs sont fades, parce que l’oiseau a perdu de sa superbe, s’est brûlé les ailes — et Ara avec. Le nom lui rappelle un temps lointain, une île laissée sans se retourner. (Yūgure) inscrit dans ses veines malgré l’absence, réminiscence douloureuse de tous les crépuscules d’autrefois.
âge (trente-cinq ans), même si Ara a tout de l’enfant, même s’il aurait tout donné pour effacer les neuf dernières années, retourner la clepsydre, remettre le compteur à vingt-six.
naissance (3 juillet 1984), dans le tintamarre de (Tokyo), sous une pluie fine estivale, pied-de-nez et langue tirée au soleil égyptien.
origine(s), nationalité(s) il est tiraillé entre l’(Égypte) et le (Japon), avide d’immensités encore inconnues, la tête vers le ciel pour mieux tutoyer les étoiles.
occupation(s) il est (animal de foire), clou du spectacle, quand, immergé, les traits monstrueux se dessinent, tantôt à moitié, tantôt en entier. Il effraie pour impressionner, pour arracher des cris de stupeur et d’horreur, pour récupérer quelques billets.
situation financière à la dérive, il se laisse emporter volontiers, enfant (n'ayant pas la valeur de l’argent), cajolé par les anges.
statut civil il a toujours eu besoin d’(aimer avant de se donner), Ara, de s’accrocher avant de s’élancer ; déjà (neuf ans) qu'il a lâché le trapèze pour attraper sa main, entremêler ses doigts aux siens. L’ange et l’oiseau, il était une fois (Gabriel et Ara).

famille perdue, fissurée, leur famille a des airs de tableau déchiré, rafistolé par les années et le deuil forcé à s’installer. Neuf ans que le silence a remplacé les sourires, qu’on hésite à faire une tombe, qu’on rechigne à admettre l’indicible.
(Mamoru), le père, un temps musicien, fils unique d’une famille japonaise enjouée, à la dérive désormais, lentement rattrapée par sa propre taille.
(Onè), la mère, archiviste à la bibliothèque du Caire, main de fer dans un gant de velours, les bras qui s’agitent pour mieux mimer l’étendue des déserts égyptiens, un sourire personnifié devant deux enfants troquant leurs yeux pour refaire les constellations.
(Sennar), le frère, l’antipode, l’ombre de son aîné, de son contraire, discret, effacé, mais chamboulé depuis neuf années, main tendue pour rattraper l’oiseau envolé, incapable de se résoudre à voir ses ailes brisées.

particularité (ekisha) le corps secoué par la vie des autres depuis l’enfance, les deux yeux fermés pour laisser s’ouvrir le troisième. Ara voit ce que les autres ne peuvent, se perd volontiers dans les ombres des planètes en oubliant le temps, ramené de force de ses propres rêves par les visions quand ses doigts se perdent sur les peaux étrangères. Ara voit ce que lui ne pourra bientôt plus, quand le corps dira finalement adieu à sa vue et qu’il ne pourra se raccrocher qu’à ce troisième oeil, qui pourtant depuis neuf ans fait la révolution.
(ayakashi) l’oiseau s’est mué en monstre il y a neuf ans, forcé à fuir pour ne pas le détruire, Sennar, s’éloigner pour mieux le protéger. Mais peut-être que c’était trop tard, parce que les cauchemars lui ont laissé un goût âpre dans la bouche et des images fugaces de son corps laissé sur les berges. Alors Ara est parti sans se retourner, a dit adieu au Japon, le cœur lourd et les larmes aux yeux, rongé par la culpabilité, par la douleur, par son absence ; il fut longtemps bouteille vide en errance, finalement soigné par un ange sur les côtes françaises.

mode de vie un tatouage au creux des côtes qu’il ne peut plus regarder, sur lequel ses doigts ont arrêté de glisser, qu’il effacerait s’il pouvait, parce que désormais (la rose du petit prince) est fanée, abîmée, noyée par l'oiseau-dragon. Mais il ne peut se résoudre à arrêter d’admirer (les planètes) qui dansent sur son corps, constellation de chair, quête secrète pour trouver toutes les planètes, conquérir sa peau, gloire au premier à y placer un drapeau.

aesthetic your world starts crashing down / if i love you was a promess would you break it? / les mots ç'amuse / sit and watch my heart burn / goner / catch my breath / comme un arc-en-ciel dans un trou noir / yeux disent / oups je l'ai touché dans le coeur / larme à gauche / on ne meurt pas d'amour / bouquet de pleurs / je veux tes yeux / tu me plaies / j’espère que tu ne m’en veux pas Amor / (v)ivre de tes lèvres / j’ai peur d’être vaincu par chaos / accord perdu, à corps perdus / sans toi, je prends l’eau / aime-moi dans la neige, aime-moi sous le soleil, aime-moi la peau beige, dans les fleurs de vermeille / et la nuit je pleure des larmes qui coulent, le long de mes joues / aime moi jusqu’à ce que les roses fanent, que nos âmes sombrent dans les limbes profondes / tu seras le mien tu verras, je serai ta secte / la nuit tombe et moi, des nues / il est grand temps de rallumer les étoiles / tu n’avais eu longtemps pour distraction que la douceur des couchers de soleil / on pleure parfois les illusions avec autant de tristesse que les morts / si tu t’en vas la porte s’ouvre le jour, si tu t’en vas la porte s’ouvre sur moi-même / des écumes de fleurs ont bercé mes dérades et d’ineffables vents m’ont ailé par instants