— LILAC

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la cadence de ses pas est maladroite. un brin d’excitation et d’inquiétude anime son âme qui depuis bien longtemps vagabonde de cœur en cœur ; de rêve en rêve.
découvrir
et se découvrir.
celle qui se laisse guider par les constellations avait décidé devenir l’étoile d’un autre. tendre la main, donner le cœur à une personne qu’elle connaissait si peu, on aurait pu lui reprocher. mais il est difficile de reprocher quelque chose à amu parce que amu aime et personne ne pourra le lui empêcher. ses mains frôlent plusieurs la dentelle de sa robe en mouvement. c’était peut-être la seule sensation familière qu’elle tirait de cette situation. parce que ce parc, elle le connaît par cœur mais le sentiment est différent. elle ne reconnaissait plus – presque plus. ce refuge qui était devenu le seul qui était élevé dans les airs et qui la faisait sentir à l’aise. mais voilà que ses yeux se mettent à pétiller lorsque les fleurs de glycines entrent dans son champ de vision.
des tombées d’étoiles ;
par milliers.
comme dans ses souvenirs, comme dans son cœur.
la gamine avait perdu la notion du temps. elle ne savait plus si elle était en avance ou en retard mais tout ce qu’elle savait c’était que son cœur palpitait un peu plus à chaque fois qu’elle faisait un pas supplémentaire. la couleur lila la mène au presqu’inconnu ; au secrètement connu. ses joues font écho à son cœur se mirent à rougir alors qu’un sourire s’étire sur ses lèvres. — les étoiles ont un goût de lila ce soir. qu’elle dit d’un naturel de ses paroles qui n’avaient pas vraiment de sens. elles respiraient juste le côté rêveur de la belle. parce que chaque chose ont un goût, une couleur et un sens. — comment est-ce que tu les trouves ? le sourcil arqué de la plus grande curiosité ; amu idéalisait déjà joji. elle se demandait bien quelle belle parole pourrait sortir de ces belles lèvres. à se demander quelle sorte de symphonie allait se jouer lorsqu’ils s’engageront officiellement dans la balade. tout est pensé, tout est réfléchi.

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rencontre insolite entre asteria et hermès, âmes diamétralement opposées pourtant toutes deux emportées par la nuit. pas un recoin de kanto dont joji ne connaisse l'existence, mais les jardins suspendus ne sont jamais lieux de destination, il n'est pas de ces personnes fleur bleues aimant flâner, chacun de ses mouvements calculés, une destinée où chaque chose est contrôlée. l'imprévu ne lui fait peur, facilité d'adaptation à chaque situation, mais le sorcier n'en est pas familier.

montre à gousset qui ne le quitte jamais, joji est maitre de la ponctualité, le délai qui pour lui est rime de déplaisir, connu de ces démons impitoyables dans son clan qui chasse les retardataires, accumulant les intérêts conséquents à leurs dettes interminables. néanmoins il n'est rien de tout cela en cette soirée estivale, la silhouette frêle de la jeune femme aperçue de loin, elle est à l'heure amu, à l'heure pour cette entrevue fortuite. il la rejoint sous les wistérias, et plus il s'approche, plus le rose sur ses joues se prononce à sa vison fieffée. c'était toujours de loin qu'il l'apercevait, aucune tentative de rapprochement jusqu'à maintenant, mais un esprit comploteur qui agit par lui-même, car bien que son ingénuité lui donne l'image d'une personne frivole, somei amu est bien qu'elle ne l'apparaisse, un nom doté d'un grand pouvoir qu'elle-même ignore probablement. ainsi une réaction à son apparition qui le satisfait, et la première fois qu'il la voit de près, cette sorcière pittoresque aux paroles quasi ineptes. mais ça le fait rire intérieurement joji et son visage toujours glacial, lui-même de ces personnes jugées excentriques, mais là où tout n'est lié l'innocence pour elle, c'est la nocivité qui le poursuit pour lui.

comment il les trouve? quelque peu déconcerté par la question, il s'attarde quelques secondes sur son visage poupée irisé de la couleur lilas dominant l'espace, avant de suivre son regard se perdant en l'air, vers les fleurs de glycines, objets de son intérêt. — elles sont jolies, tentant d'animer l'infime sensibilité morte en lui depuis de longues années, — mais tu brilles bien plus qu'elles amu, forçant un sourire doux sur ses lèvres, trop usé des expressions venimeuses qu'il montre à autrui. la flatterie n'est aucunement son fort, il l'admet, mais joji sait utiliser les mots proprement, et encore plus anticiper ce que son interlocuteur veut entendre, présentement interlocutrice, se doutant déjà de sa réaction. à sa vue se dessine nombreux couples et duo se baladant poétiquement, et il est palpable l'empressement de la sorcière à ses côtés de les rejoindre, alors il lui présente son bras avec courtoisie, élégance qui lui est propre malgré ce qu'il est et représente. — où désires-tu aller? la laissant guider, lui donner l'impression qu'elle est celle menant la danse ce soir, une invitation polysémique à la ballade romantique ou à une aventure d'un tout autre genre.

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ses sentiments éclatent en elle ; les fragments d’étoiles qui résultent d’une collision. il y avait cette sonorité bien familière qui rythmait son corps. ( boum boum boum ) la répétition de ces battements que l’angélique ressentait jusqu’au fond du cœur. et dès ce moment-là, elle le savait. amu savait qu’il n’eut fallu que de quelques secondes pour qu’elle se retrouve charmée.
mais tu brilles bien plus qu'elles amu
brusque,
trop brusque.
simple flatterie qui ont beaucoup trop d’effet sur la personne. et même si narcisse vient parfois pointer le bout de son nez, amu ne saurait se comparer à la beauté innée de la nature.  

intérieurement – cela crie au oreilles des divinités. ô que les dieux l’ont bénie. ô qu’elle est femme heureuse. les étoiles l’avaient guidée vers cette nouvelle destinée où l’amour règnera sur terre et dans les cieux. ne serait-ce pas la marche nuptiale céleste qui résonne dans l’air ?

alors que façade montre une gamine timide qui rougit bêtement au compliment qu’il venait de l’adresser. l’art du contrôle maîtrisé ou comment ne pas déballer tous ses sentiments et faire sa demande au bout de quelques secondes. cette routine qui avait pris une certaine récurrence dans la vie d’amu. lorsqu’elle voit son bras si délicatement présenté, elle ne pouvait pas sauter sur l’occasion pour en prendre possession. un rictus est lâché avant d’enrouler son bras autour du sien. un geste de galanterie qui pesait encore plus lourd dans le cœur de la poupée. — alors si on continue tout droit on arrive sur un magnifique lac ! il y a souvent des barques ensorcelées qui nous mènent directement au cœur de l’eau. rien de plus beau pour admirer la vue ! elle pétille d’envie et d’amour amu. c’était ça ou rien ; pensait-elle. la beauté et la joie avant tout. l’amour, avant tout. sans vraiment demander, elle démarre la danse en faisant le premier pas. — du coup je t’ai emmené ici parce que c’est mon lieu préféré. les champs de fleurs sont si beaux, le parfum floral se repend de partout, en bref, j’ai l’impression d’être loin de tout. c’est peut-être différent de ce que tu peux apprécier, mais voilà ce que j’aime. et toi sinon, tu préfères aller où ? sa tête se tourne de son côté pour essayer d’en savoir plus ; d’en voir plus. parce qu’au final, elle n’en savait pas plus de lui.

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spectateur d'un enchantement inespéré, le carmin rentre dans une doucereuse effervescence face au comportement de l'héritière à sa simple flatterie. bien que familier de la naïveté d'autrui puisque bonisseur bien connu de son milieu, une telle qu'il n'avait jamais rencontré auparavant, des tentatives de tempérer le rictus carnassier qui menace ses lèvres, mais le feu sur ses joues est une potion excitative à son regard. joji n'avait qu'à peine essayer et pourtant, un palpitant qui semble déjà se toquer de son odieuse personne. si cela n'avait été qu'idée brève avant de faire sa connaissance, le désir désormais que plus pressant de raconter davantage de blandices si cela veut dire avoir mainmise sur la jeune sorcière.

chaleur rencontrant froideur, le bras d'amu qui s'enroule avec enthousiasme autour du sien. à tout inconnu environnant la vision d'un couple propice, mais sous un autre angle, la dentelle de sa robe contraste avec la noirceur de l'imposant manteau du yakuza, l'union désharmonieuse évidente de deux êtres antagoniques. amu mène aveuglement la danse, déambulant côte à côte sous les wistérias, joji l'écoute silencieusement parler, se délectant de son engouement irrépressible. si longtemps, ou possiblement jamais? s'est-il laissé entourer par une personne comme elle, chose nouvelle et étonnement assez plaisante. ses lèvres ne semblent vouloir s'arrêter, dégoisant ces paroles capiteuses qui font doucement ricaner le sorcier.

tu préfères aller où ? elle se tourne vers lui laissant leurs prunelles s'accrocher, et alors cheminant vers les barques lieu de ses pensées, joji se perd dans ses yeux sciemment, joueur-terreur il s'y attarde sans lui répondre, laissant les secondes s'écouler cruellement, l'envie de faire revenir ces rougeurs sur son visage poupée et lui faire détourner le regard en premier. — allons au lac, je sais que tu en as envie, lui souriant tendrement, se surprenant même de sa propre tendresse envers elle, car ce n'est qu'un acte pas vrai? la parfaite allégorie du loup déguisé en agneau, avec lui tout n'est toujours que piège après tout. lui aussi aime discuter comme amu le fait, mais là où la sorcière raconte de belles paroles, joji lui n'est que beau parleur, traitant chaque relation comme un business, presque incapable de raconter quelque chose sans arrière pensée. — et c'est vrai que c'est beau ici, la regardant en prononçant cela, n'arrivant plus à s'arrêter dans ses flatteries insidieuses. le lac commence à se faire mélodie à ses oreilles, à présent tout proches du bord où nombreuses barques ensorcelées attendent des sorciers.

libérant le bras de l'héritière et se séparant d'elle le temps d'un instant, joji enjambe avec agilité l'un des petits bateaux et se retourne vers amu, — tu viens? lui présentant sa main gantée, une énième invitation à le rejoindre, plus concrète cette fois-ci, son expression plus sombre car des promesses fallacieuses dans cette main, joji pirate moderne convoitant les trésors d'une princesse imposteur.

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rien ne pouvait sonner plus mélodieux que le ricanement qui s’échappait de ses précieuses lèvres. pas même le tambourinement de son cœur cognant contre sa poitrine, pas même chant envoutant des sirènes ; et si. et s’il était la sienne. les yeux de la poupée se perdent dans la beauté de son être, chacun de ses faits et gestes ont le don d’empourprer ses joues. et bêtement la jeune somei avancera aveuglément vers les filets de l’homme des mers. parce que sombre abysse pourrait rimer avec bonheur. cœur bleu s’entachera rapidement de rouge passion - elle en était sûre - .
le silence suivant ses propos la déchire. ses pupilles posées sur son doux visage, elle ressent une certaine gêne. comme si elle était mise à nu. ses cils papillonnent plusieurs fois avant qu’elle ne dévie son regard perçant. timidité sans fin devant le charme indécent. quand la destination est choisie, elle se contente de hocher la tête pour acquiescer ses mots alors que son bras s’agrippe plus ( un peu plus ) au sien. et c'est vrai que c'est beau ici. pas aussi beau que toi. oh tu savais joji. mais tu dois déjà le savoir. c’est qu’elle se contient la gamine. les mots frappent contre la barrière de ses lèvres et ne demandent qu’à se faire entendre. entre deux rires gênés il n’y a que — n’est-ce pas ? qui parvient à s’échapper. lorsque le regard de joji se porte sur le paysage, amu ferme ses yeux le temps de quelques secondes. cinq secondes ; juste assez pour se maudire. ( n’est-ce pas ? mais c’est quoi cette réponse ?? ) et sans le savoir, ses pieds se retrouvaient au bord de l’eau. le parfum marin du lac venait chatouiller ses narines. amu ne peut s’empêcher de cacher sa déception lorsque les bras se délient. mais c’est sans savoir qu’elle allait gagner quelque chose d’encore plus précieux. — toujours.  et elle le pensait sincèrement. le sourire était accroché à ses lèvres lorsque sa main vient attraper la sienne. et s’il fallait sauter ensemble dans l’eau, elle le fera. c’est qu’amu se laisse porter par chacun de ses battements de cœur. ses doigts se resserrent contre les siens pour gagner en appuie pendant que ses pieds quittent la terre. la barque s’enclenche automatiquement et s’avance vers le centre de l’étendue d’eau. assise sur le bois, elle a son regard qui se perd dans la scintillance des étoiles laissant le silence s’installer. et inconsciemment, elle n’avait pas encore lâcher la main qu’il lui avait tendu plus tôt ; parce que ce serait regrettable de se perdre. alors la poupée gardait sa main dans la sienne tendrement, subtilement. — alors tu vois joji. ici c’est là où je viens quand j’ai besoin de me perdre dans la beauté de la nature. j’ai l’impression que les étoiles vont m’écouter si je leur conte une histoire.  nombreuses sont les fois où elle est venue penser aux souvenirs effacés pour y retrouver peine et mélancolie. — et toi tu n’as pas cette impression-là ? qu’elle demande en inclinant doucement sa tête d’un côté comme si elle était dans l’attente de ses confidences. et c’est là qu’elle se dit qu’elle aurait voulu immortaliser à jamais ce moment.

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toujours, une réponse étonnante, une énième de la part de la sorcière, huit lettres que l'on prononce guère en la présence d'une personne telle que lui. il le sait, qu'il n'y a de double interprétation ici, son apparente naïveté est un signe qu'amu n'a d'arrières pensées, du moins nuisibles comme les siennes. mais on ne joue jamais à l'éternité, au sans fin, avec joji, car c'est comme choisir de se condamner volontairement. il aurait presque envie de lui demander, es-tu sûre de toi, mais pour quelle raison ruinerait-il cet instant à l'apparence romantique quand elle ignore complètement que son essence n'est en faite que piège, alors le yakuza ne présente que son silence et un sourire tendre (satisfait) quand l'héritière pose sa main délicatement dans la sienne. cette impression, probablement influencée par ses propres intentions, qu'elle lui offre déjà bien plus que sa main. il referme ses doigts autour des siens, l'aidant à quitter la terre pour le rejoindre sur l'eau, et ils s'assoient l'un en face de l'autre, la barque ensorcelée entamant son chemin. alors que son regard se perd en l'air vers le ciel, celui de joji s'attardant sur leurs deux mains toujours attachées, inaccoutumé de tels contacts mais sentant à sa façon de la tenir qu'amu n'a pas pour souhait que celles-ci se délient. ça le fait rire discrètement joji qui se permet de resserrer plus fermement son emprise dans l'idée de la malmener, ou peut-être car dans le fond il apprécie inconsciemment sa chaleur. le sorcier l'écoute encore, raconter ces fadaises, si sensible et imaginative aux choses l'entourant, si romanesque dans sa façon de penser et s'exprimer, si différente de lui. s'il a cette impression? joji retient ce rire empli de malice menaçant ses lèvres, s'il devait lui présenter la vérité, il lui dirait à quel point c'est n'est pas le cas, que ce n'est en effet qu'une impression, une croyance sans fondement, qu'il ne pourrait jamais avoir une telle sensation car il ne perçoit rien comme elle, que dans son monde la beauté des choses importent peu, que l'immatériel n'a aucun intérêt si celui-ci ne lui permet de gagner quelque chose en retour, et que tout simplement son cœur ne marche pas comme le sien. mais c'est une conversation qu'il n'a pour dessin d'entretenir avec elle, ou du moins pas pour le moment, cela briserait des choses en elle sans aucun doute, à commencer par cette vision totalement erronée qu'elle porte à son sujet.

sa tête inclinée d'un côté, il devine à sa posture et son regard qu'elle attend une confidence de sa part, mais le sorcier n'est pas de ceux se confiant, son passé, son présent et son futur sont des secrets cadenassés dont il ne donne les clés à personne, car premièrement il n'en a réellement le droit et secondement pour le meilleur, car ceux qui finissent par savoir ne rencontrent rarement de belle fin. alors c'est à l'artifice que joji décide de se prêter, pour ne rompre cette illusion et le bon déroulement de cette comédie romantique au présage dramatique. — je n'ai jamais essayé de parler aux étoiles, mais tu as sûrement raison parce qu'il est un expert en tromperie, sachant parfaitementcomment atteindre le palpitant de chaque individu rencontré, devinant avec aisance ce que son interlocuteur désire entendre. — et si je leur contais une histoire, tu penses qu'elle m'écouterait ? égarant son regard sur son visage, observant ses traits harmonieux, préparant sa réplique baratineuse, — sois mon étoile ce soir, amu la seconde fois qu'il prononce son prénom joji, et étrangement il se plait grandement à le faire, possiblement car les réactions de la sorcière ne le déçoivent jamais en retour. une fois encore, il ne lâche amu du regard, ses prunelles dans les siennes avec comme une envie de l'envouter à jamais. — il y a cette histoire à mon égard, ces rumeurs, à cause de ça beaucoup d'élèves m'évitent feignant une expression attristée, c'est pour ça d'ailleurs que j'étais surpris que tu sois d'accord pour me rencontrer. il joue avec le feu joji et de façon complètement délibérée, mais à deviner lequel des deux pourraient finir par se brûler en premier il est évident qu'il serait le dernier. — t'en as déjà entendu parler? que certains disent que je viens d'une famille de yakuza, tu y crois toi? car ça lui démange tant joji, de lui demander depuis le début, connaitre ce qu'elle pense de lui, ignorant si c'est par simple curiosité ou cruauté, encore plus en plein milieu d'un lac, là où personne ne peut venir l'aider, souricière géante et genre de chose qui stimule l'être corrosif qu'il est. mais paradoxalement joji ne semble d'humeur à la violence mais au pari, grand gambler qu'il est, il se demande s'il peut la gagner, réussir à la faire totalement tomber pour lui afin de la dérober de ses richesses, et il y a aucune hésitation sur le fait qu'il désire passer bon temps avec la sorcière.

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les étoiles n’avaient jamais été si proches d’elle. elles n’avaient jamais scintiller autant à sa faveur. et si elles avaient choisi de lui accorder une de ses plus belles prières ? aimer à en être hypnotisée par celui qui agitait subtilement sa boussole pour la faire tomber plus profondément dans les méandres de l’amour. ceux qui lui font tourner la tête et qui la mènent sur ce nuage lévitant hors de tout. emmène moi où tu voudras poupée (sienne) qui n’était plus que rythmée par ses battements du cœur. ses doigts liés à la vie ( ou à la mort ) s’y accrochaient inconsciemment comme si ce n’était que rêve et qu’en un battement de cils, elle allait se réveiller de ce doucereux rêve. alors l’ingénue lui conte ses plus belles rêveries ; ses confidences à la belle étoile. celles dont la jeune innocente ne pourrait se passer car il n’y avait pas plus beau pour elle que de s’ouvrir aux astres. et ces doux secrets, elle voulait les partager avec lui. lui montrer à quel point la vie pouvait être belle à ses côtés.
vœu exaucé.
ô que les anges ont chanté. la voix calme de ce bandit lui arrache le coeur. sois mon étoile ce soir amu. ses lèvres se serrent tout comme l’entièreté de sa carcasse qui se tend devant la beauté de ses mots. le sang lui monte à la tête ; aux joues bien trop rapidement. amu ne peut s’empêcher de cacher un sourire timide alors que dans son esprit, les mêmes mots font écho encore - et encore. pour la vie. que la poupée aurait aimé lui crier. mais elle se retient tant bien que mal. ses doigts jouent répétitivement avec les siens pensant que c’était ses propres doigts qu’elle triturait. les mots ne sortent pas de sa bouche mais chacune de ses expressions et chacun de ses gestes répondaient à sa place. les onyx qui percent dans son âme reflètent sa propre image et la somei en est gênée mais pour rien au monde, elle ne lâcherait son regard. encore plus lorsqu’elle le voit s’exprimer de plus en plus. et si sa chaleur lui avait été transmise ? le regard attendri par chacun de ses mots, elle l’écoute tendant son oreille à l’ange déchu. amu réfute d’un mouvement de la tête ses propos. il lui arrache de la compassion, elle voit cette solitude lui coller à peau. — quelles rumeurs ? je ne vois pas de quoi tu parles. dit quelque peu sous le teint de la légèreté naïve. elle feint un tendre sourire alors que ses yeux s’emplissaient d’une émotion bleutée. rumeurs disent tant de choses, cœur dit autre chose. alors pourquoi écouter les rumeurs lorsque le cœur parle pour elle ? — tu sais. j’ai été adoptée par ma famille alors que j’ai été abandonné par ma mère. je ne sais pas qui j’étais avant qu’on vienne me chercher. je ne sais pas le nom de mes parents ni comment était la chaleur de ma mère biologique. et parfois elle se pose la question amu en se demandant comme elle était. elle demande aux astres pourquoi l’avoir laissée aux portes de l’inconnu. et surtout pourquoi ne pas l’avoir aimée. — et pourtant j’aime qui je suis aujourd’hui. j’aime ma famille, j’aime sora, j’aime swann, j’aime tant de monde et j’aime ta compagnie. ne réfléchissant plus, ses mots martèlent ses pensées tel chacun de ses battements de cœur qui s’emballait de plus en plus. — alors je ne veux pas croire n’importe quelle rumeur, je veux te croire toi. c’est si réel qu’elle finit par se perdre dans ses mots, son assurance se finit par un regard esquivant ses prunelles qui devaient se dire à qu’elle folle il s’était confronté. — mais .. euh voilà le fond de ma pensée. si elle le pouvait, elle aurait aimé refaire la scène et agir autrement. cacher ses défauts et montrer une image autre d’elle-même.

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ingénuité ou fausseté, il se demande joji, si c'est encore sa tangible candeur qu'elle lui présente, ou si c'est cette fois-ci un mensonge sortant de ses lèvres laudatives. et cette pensée prescience qui lui dit  que la jeune sorcière feint, car de toute évidence c'est une rumeur que toute personne foulant les sols de cette école sait parfaitement. un dénouement rocambolesque puisqu'elle choisit aujourd'hui de les ignorer sciemment, et ce n'est que pour une seule raison, lui. n'a-t-elle aucune peur, n'a-il vraiment eu besoin de quelques paroles et regards fallacieux d'une seule nuit pour que les palpitations de son cœur s'affolent pour sa funeste personne? il souhaiterait presque, poser la main sur son palpitant, pour confirmer, savoir si c'est vrai, car ça serait la première fois. et il aime ça aussi joji, qu'elle puisse mentir pour lui faire plaisir, sans hésitation, c'est comme si elle était déjà prête à tout pour le faire sourire. cette amusante compassion dans son regard alors qu'il est l'une des dernières personnes sur cette terre en méritant.

mais confession fortuite qui le prend par surprise et lui coupe le souffle pendant quelques secondes. car c'est une révélation austère, mélancolique, bien loin de la façade lumineuse semblant imbrisable montrée. amu est paradoxalement comme lui, ou était. une âme indésirée, c'est si insensé, l'impression qu'on est en train de conter l'histoire de son existence, il aurait presque envie de rire comme un aliéné. joji ne croit pas à ce concept de destinée, mais il aimerait savoir tout de même qui est derrière la sienne. car ces choses qu'elle raconte, le sorcier a toujours détesté y penser, tant de nuits d'épouvantes dans le passé. si similaires pourtant joji ne parvient à partager ce qu'elle ressent, car c'est éteint à cet endroit chez lui. s'il était normal, se serait-il mis à pleurer devant elle en cet instant?  

amu continue de dévoiler les secrets de son cœur, mais plus elle le fait, puis il comprend à quel point ils sont différents; est-ce donc à cause de cela qu'il n'arrive à compatir avec elle. amu, elle, connait l'amour, le véritable, quelque chose qu'on a jamais éprouvé à l'égard de sa personne, et qu'il n'éprouvera sûrement jamais véritablement pour quiconque; sans doute serait-il inapte à discerner s'il en ressentait un jour, si même en est-il capable. il le distingue dans ses yeux, ses convictions, sa peur de l'abandon à elle a été quelque peu soignée alors que la sienne n'est que refoulée (et ne s'effacera jamais); c'est leur dissemblance à eux, ce sentiment vif commun de tous mais qui n'est concédé aux baisho. il se retient de faire davantage pression sur sa main, de lui faire mal, car il est agacé joji, d'être envieux ainsi, de convoiter ce qu'elle a inexplicablement. ils sont partis du même point de départ alors pourquoi leurs vies sont-elles à présent si opposées, et surtout pourquoi réfléchit-t-il présentement à ce genre de chose. le yakuza a depuis longtemps accepté que sa vie lui convient, fortuné, au moindre désir comblé, se plaisant dans la nocivité de son clan, pourtant, les mots d'amu parviennent à le faire vaciller, et il n'aime pas ça joji, il n'aime pas cela du tout même, car il a déjà pris conscience que toute chose qu'il pourra répondre à ce cher aveu revient comme à utiliser ses propres faiblesses contre elle.

— j'aime ta compagnie aussi, 'j'aime avoir appris que tu sois en réalité si similaire à moi mais je déteste que tu sois maintenant si différente de moi.' il se demande joji, s'il y parvient à toujours à parfaitement jouer la comédie, peut-être que ses émotions noires le trahissent et déforment son visage en ce moment, mais il devine à la prochaine réplique de la sorcière que non. — je veux te croire toi, les démons reviennent, ce rire mauvais menace ses lèvres de nouveau; ce n'est plus uniquement de l'innocence mais de la pure inconscience. cette assurance de meilleure heure s'en va déjà, il a remarqué depuis la première seconde, qu'elle est si facilement valsée par ses émotions et que ce n'est que lorsqu'armée de ses sentiments qu'elle parvient à se confronter hardiment à son regard. si attendrissante, si belle dans son innocence que ça lui donne envie de l'abîmer, la faire légèrement goûter à la réalité qu'elle s'évertue inconsciemment (ou sciemment) à échapper; qu'adviendrait d'elle, curiosité malsaine.

joji resserre de nouveau leurs doigts liés mais contrarié car ce n'est pas suffisant pour qu'elle cesse de détourner le regard, toujours troublée par sa confidence. alors il lève son autre bras et se permet de toucher tendrement le haut de sa tête, l'obligeant à croiser leurs prunelles à nouveau, il ne laissera aucun répit pour son palpitant ce soir. caressant ses cheveux soigneusement, il se met à emmêler ses doigts gantés dans ses cheveux soyeux avant d'attraper une de ses mèches brunes, et de l'enrouler autour de son index, suivant son instinct dévoyé. il finit par relâcher celle-ci, sa main à la hauteur de sa joue, il la pose délicatement et rapproche leurs visages, — merci de me faire confiance amu un sourire qui se montre tendre et ne révèle la malveillance. le désir nouveau de ne plus seulement la faire tomber pour lui mais également avec lui, et s'il amusait à prendre le contrôle du destin et emmêler davantage leurs fils rouges? le cœur de l'héritière est une escroquerie sans instinct de danger. la dérobant de ce moment romantique en s'éloignant déjà d'elle, joji veut voir la déception sur ses traits fins avant d'à nouveau la faire chavirer. leur barque s'est déjà arrêtée près des terres depuis quelques minutes mais il est évident qu'elle n'a pas encore remarqué, emprisonnée dans la bulle qu'il a crée. — serais-tu d'accord pour qu'on se revoit une autre fois? amu semble faire ressortir le meilleur et le pire chez lui, et le sorcier n'est pas prêt à mettre un terme à ces nouvelles sensations qu'elle seule à le pouvoir de lui faire ressentir.

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croire en ses mots, croire en lui ou croire en cette façade qu'il laisse se dessiner devant les yeux de la poupée. mais aveuglée par ce sentiment onirique, amu croit à tout. alors elle se dévoile et fait ressurgir l'essence de son âme. celle qui n'était pas aussi belle que ce qu'elle veut qui soit reflété. l'origine possible de cette obsession de la beauté de l'être. elle qui balaie négativité comme si de rien n'était, laisse parler ses émotions plus que sa raison. amu était devenue ce bout de femme qui se laissait porter par ces flots imaginaires ; ces voies du coeur comme dirait-elle. alors en lui offrant ces paroles d'intimité, elle espère avoir pu effleuré un bout de sa coquille. cette carcasse qu'elle voyait comme abîmée de tout et qu'elle était persuadée de pouvoir rafistoler un jour. sauf qu'entre la réalité et les rêves, il y avait ce jeu d'ombres et de lumières. elle qui illumine de son être qui se soigne auprès des astres et lui qui frôle les abymes chaque jour, chaque soir. mais l'un ne devrait pas exister sans l'autre. logique positive qui épouse si bien l'état d'esprit de la jeune somei.

confessions aux illuminées qui voit un semblant de réponse miroir à la sienne. mais c'était assez pour amu. parce qu'un simple ( j'aime ta compagnie aussi, ) voulait tant dire à ses yeux, qu'un bout de futur brillerait dans son esprit voire plus. le commencement d'une autre chose floue mais qu'elle voit venir avec le palpitant accompagnant chacun de ses faits et gestes. et si ; plane dans l'esprit de la rêveuse. mais elle se les garde secrets de peur de le perdre alors qu'elle n'était pas encore persuadée d'avoir fait battre son coeur en harmonie avec le sien. le chef d'orchestre se contentait pour l'instant de les faire jouer une symphonie différente mais amu elle prie pour que cela ne dure pas plus longtemps que ça. les jours seront meilleurs et la cadence sera autre ; oui. preuve est que plus les secondes passent et plus l'emprise et la chaleur des doigts qui se sont liés ne fait que de grimper. et si ça pouvait quelque peu la rassurer ou lui redonner confiance en elle, la poupée a ce regard fuyard. ce n'était pas la timidité qui battait dans ses prunelles mais une peur de jugement. et si l'image qu'il avait d'elle était différente et qu'au fond, elle n'était que déception. amu avait le coeur bien trop fragile pour confronter le regard de joji et si ce regard était le dernier.

et si c'était le dernier,
alors elle l'acceptera.
surtout quand il lui dote de ce moment de tendresse qui fit bondir son coeur. lorsque sa main se pose sur le sommet de sa tête, la gamine frémit et se fait encore plus petite. ses yeux se lève immédiatement - mince - quand ça cogne si fort dans sa poitrine qu'elle se demande s'il pouvait entendre chacun de ses battements de coeur. et dans la surprise, son souffle se coupe. impossible de réagir comme elle voudrait, impossible de réagir. papillons qui s'affolent dans son estomac, non. c'était bien plus intense et ce sentiment elle le connaissait si bien. celui qui lui donne envie de crier son amour pour celui qui s'était approprié sa chevelure par ses quelques caresses. celui qui effleure son épiderme et la laisse imaginer bien plus en rapprochant son visage du sien. les mots sonnent comme une mélodie porter par le vent, et la rêveuse fait le faux pas de fermer ses yeux. dans sa tête, tout lui paraissait si naturel qu'elle voyait plus, bien plus. mais les secondes sont bien trop longues et c'est le timbre de sa voix qui la réveille de son rêve qui avait tourné. ses paupières se décollent et elle replace ses cheveux comme si de rien n'était pour ne pas frôler l'embarras alors qu'elle aurait voulu que la barque l'emmène seule de l'autre côté de la rive. amu savait que dans sa tête ça pouvait partir parfois trop loin, mais elle aurait espérer qu'elle avait miser juste cette fois là.  — autant de fois que le voudras. son sourire efface ce malaise à la surface de son être et l'enterre un peu plus profondément. et comme la déception était encore présente dans le coeur d'amu, elle finit par lâcher sa main. elle ne pourra pas tout contrôler, et ça elle le sait. mais elle regrette peut-être de s'être emportée aussi vite. à la différence de leur arrivée, c'est seule qu'elle quitte la barque. — tu as passé une bonne soirée joji ? dos à lui, elle n'osait plus montrer le bout de son visage. la honte d'avoir pensé qu'il allait lui voler un baiser était toujours là.

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à quelques centimètres seulement son visage poupée, paupières fermées et lèvres engagées demandant à se marier aux siennes, les secondes s'écoulent sans rien ne se passe. joji se délecte de vision exquise de la sorcière se noyant dans ses désirs sourds, vendant aveuglement son cœur à lui, prête à l'accepter dans sa vie indubitablement sans rien connaitre de sa vile personne. la tentation de faire de ses rêves réalité et de poser un doux baiser poison pour malmener que plus ses sentiments ébranlés. mais le sorcier n'est de ceux offrant quelconque paradis, quiconque s'approchant de lui n'en goûtera que l'illusion, et à son réveil prendra conscience qu'il sera trop tard pour retourner en arrière car déjà sombrant dans un enfer vivant dont il est lui-même lucifer.  

finissant finalement par réaliser que son souhait ne sera exhaussé ce soir, amu ouvre les yeux, et il rencontre ses prunelles désemparées. c'est sa gêne qu'elle lui offre instinctivement, observant chacun de ses mouvements qui hurlent son envie pressante de fuir et s'ensevelir, sans se douter que c'est ce qu'il voulait. alors qu'elle lui donne réponse à sa question piège, il remarque que son ton n'est plus autant enjoué que de meilleure heure, et si son embarras est grisant, sa déception est capiteuse, joji s'enivrant de chacune de ses réactions espérées. la sorcière prend l'initiative de séparer leurs doigts, froideur reprenant sa place mère, et de quitter la barque sans même lui adresser un dernier regard, un comportement qui le fait sourire sordidement à l'intérieur, sa vexation est si séduisante.

s'adressant à lui en lui présentant son dos probablement encore trop gênée, le yakuza la rejoint sur la terre ferme, et ne faisant jamais affaire sans planter son regard dans autrui, mains dans le dos, il la contourne comme un félin autour de sa proie et lui répond d'une voix suave, — merveilleuse grâce à toi se découvrant talents de suborneur en cette nuit imprévisible, et reconnaissant qu'elle est l'auteur de ce changement de comportement. amu aurait-elle en définitive réussi à animer quelque chose depuis toujours éteint en lui? peut-être, néanmoins il n'a de temps à accorder à de telles pensées en sentant le tatouage du clan à l'intérieur de son bras faire appel à lui; le moment est venu pour la scène finale de cette pièce déloyale.

arrivant devant elle, la dominant de sa taille imposante et la lovant dans son sombre, — je suis désolé je dois filer on m'attend quelque part rires mesquins dans sa tête, s'imaginera-t-elle que ce sont des mensonges pour la quitter? le sorcier l'espère, cela ne rendra le ravissement de son palpitant puis de ses biens que plus facile. s'agenouillant et attrapant de nouveau ses doigts fins, tel un homme d'une autre époque joji dépose un baiser délicat sur le dos de sa main, prenant soin de faire frôler ses lèvres pendant quelques secondes sur sa chaire brûlante, désireux de laisser place à l'imagination d'amu quand il lui accordera plus. plantant ses prunelles vaines dans les siennes, il se relève, relâche la main de l'héritière et lui présente ses dernières paroles, — au plaisir de notre prochaine rencontre amu prononçant le sortilège de transplanage joji disparait, laissant son sourire satisfait flotter dans l'air des jardins suspendus.

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