summertime sadness ( sora )

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Et si tu savais Sora,
A quel point il est terrifié de t'affronter.

Il y a un trou dans sa poitrine, il n'y a plus rien, et pourtant ça fait toujours mal. Il y a un trou, coeur de cristal envolé, car Sora est voleuse, inconsciemment. Et il voulait qu'elle ne lui rende jamais, qu'il continue d'exister en elle, dans ses craintes et dans ses doutes, dans ses joies et ses rires. Il veut en être prisonnier à jamais ; car c'est bien tout ce qu'il mérite après avoir tout brisé, tout gâché, il a toujours tout envoyé valsé, il aimait ça, peut-être. Mais pas aujourd'hui, pas pour elle.
Non, Kida aurait préféré que rien n'arrive.
Kida, c'est le connard qui n'a fait que souiller les peaux, les unes après les autres. Kida, il aimait charmer ces courbes, ces lèvres sans jamais offrir son coeur en retour. Sacré, destiné qu'à celle qui détruirait toutes ces barrières, toutes ces frontières construites par lui même. Celle qui serait plus différentes que les autres, plus douce, peut-être. Et Sora, il n'a jamais cessé de l'aimer, tellement que c'est douloureux.
Aucun bras n'est plus jamais venu l'accueillir après ce jour. Plus aucun mot n'est venu le charmer, car il n'en voulait plus. Tout ce qu'il désirait, il l'avait déjà perdu, car décision égoïste, il n'aurait jamais dû l'écouter.
Il aurait dû l'épauler, l'écouter. Il n'est que le reflet d'un paternel en haine. Il est le reflet de ses propres cauchemars, quand c'est son propre reflet dont il a peur. Propre phobie.

Kida, il s'aimait.
Kida, il se déteste aujourd'hui.
Il se voudrait mort.
Plutôt que de lui infliger ça.

J'en sais rien. Peut-être.
Je compte pas les revoir pour le moment.

Parce qu'il n'a envoyé que ces quelques messages inutiles, il n'a jamais osé regarder les réponses. Il n'a jamais su les affronter. Car malgré tout, il est lâche. Il est minable.
C'est une honte.
Depuis le premier jour,
Jusqu'au dernier jour.
Il rampe dans un enfer ; prison dessiner pour lui.
Il rampe, il saigne, les genoux bousillés de courir après un rêve qu'il n'arrive plus à attraper, Sora, tends moi ta main, je t'en supplie.

Ô Kida, il aimerait fondre, maintenant, sur le champ. Il aimerait céder, la prendre dans ses bras, la serrer si fort, mais le corps ne bouge pas. Tu as tout cassé. Qu'il se répète en boucle, qu'il s'inflige à lui même. Quand il a passé ces nuits entières à ne rêver de qu'elle, à se réveiller en hurlant, cherchant sa présence ; en vain.
Et maintenant, j'ai peur de fermer les yeux.
D'un avenir où la solitude me ronge.

Reste. Qu'il murmure, mais il sait qu'il parle dans le vide, il sait qu'elle ne l'écoutera pas. Elle est libre, Sora.
Il est enchaîné, Kida.
Et elle ment. Dans ces mots.
Elle ment, quand elle prétend que tout va bien. Elle ment, quand elle laisse les mots glisser sur ses lèvres, quand son regard veut dire bien d'autres choses.
Elle ment.
Et il ne parlera pas de lui, il n'en a que faire. Parce qu'elle s'en fiche peut-être, de savoir s'il va bien, quand il n'y a plus que des ruines qui crèvent dans son être. Quand il n'a plus aucune chaleur, plus rien de joyeux, plus rien de beau. Tu as tout emporté avec toi.
Et je ne regrette pas de t'avoir laissé tout prendre.
Je ne regrette pas de t'aimer.
Je regrette de t'avoir quitté.

Et les pas briseront encore un peu la distance, parce qu'il ne fera que la suivre jusqu'à la porte, jusqu'à vouloir la retenir, il ne peut pas la voir partir, pas maintenant. Tu es lâche, Kida. Hante son esprit. Il a tant à lui dire. A lui raconter.
Rien de beau, non.
Seulement qu'elle lui a manqué, qu'il n'a pensé qu'à elle. Qu'il n'a jamais aimé quelqu'un d'autre, et ça n'arrivera probablement jamais. Qu'il n'a jamais épousé d'autres bras ; mais Sora est plus rapide, quand les mots sont des poignards qui s'enfoncent dans sa poitrine. Sora est sans pitié, elle a raison.
Il est silencieux, pourtant sa main vient attraper délicatement son poignet, son autre main se glisse sur son épaule alors qu'il vient plonger son regard dans le sien, les larmes menacent. Il ne peut pas la laisser croire ça. Je peux pas.
Et quand l'espoir se perd, c'est elle qu'il vient serrer si fort contre lui.
Comme une bouffée d'air quand l'eau l'a déjà tué. Sora est son antidote, Sora est son tout.
Il n'y avait personne. Personne d'autre que l'alcool. Il n'y avait pas d'autres meufs, parce que c'est toi que j'aime, c'est à toi que je pensais et j'en voulais pas, de ces nanas. C'est toi que je voulais, et j'aurais jamais dû partir.
Jamais, tu le sais.
Ses mains sont tremblantes alors que les sanglots ne sont plus contrôlés, plus cachés. Il n'a pas honte, de montrer ces faiblesses face à elle, elle qui l'a regardé dans tant d'autres situations. Elle, à qui il s'est ouvert complètement.
Je pourrais rien jeter. Je peux pas.
Je suis rentré pour toi. Je sais que c'est égoïste. Je sais Sora.
Je pouvais plus le supporter.
Je suis pas rentré pour ma famille, pour mes amis. J'en ai rien à foutre. J'te voulais toi. J'en fiche des autres, tu comprends ?

Et comment te croire Kida ?
Quand tu n'es qu'un monstre de plus, dans sa vie que tu as bousillé.

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Il faut s’enfuir, vite. Avant que les yeux ne soient tremper et que le coeur ne se mette à trembler. Il faut trouver une sortie, au plus vite. On parle toujours de ceux qui partent, dont le coeur est trop lourd pour pouvoir rester, mais on ne parle jamais de ceux qui restent. Qui vivent avec, qui avance au quotidien avec ce poids si lourd sur leurs épaules. On parle de ceux qui se libèrent et se redécouvre ailleurs, mais jamais de ceux qui sont obligés de faire racine dans les vestiges du passer. Sora est resté, droit comme un pique alors qu’il partait pour ne jamais revenir.

Elle l’a attendue.
Manque de patience, puis compris.
Il ne l’aime pas vraiment, ce n’était que réelle.
Il est le grand Kida Sawada, bourreaux des coeurs, et chevalier de ses dames, dont un claquement de doigts peut ramener le monde entier. Elle n’est rien, ni personne, juste une gamine qui s’est fait prendre dans ses filets.

Pourtant, elle a envie d’y croire à cette romance. Il l'a regardé avec des yeux qu’elle ne pourrait d’écrire. Personne ne l’avait jamais regardé comme ça. Elle ne s’est jamais sentie aussi belle que dans ses bras. Reste elle s’arrête un instant, ses doigts ne cherche plus à défaire ses lacets et elle envisage une seconde de saisir le scénario qu’elle n’ose jamais jouer. « Non. » Répond-elle alors, « Je ne peut pas. » est la réelle raison. Parce que c’est trop, trop d’émotion, trop lourd, trop trop trop. Elle se lève en hâte et il l’empêche de partir. « Kida.. » lache moi.

Ses mots ne sortent pas, les siens, si. Ils font barrage à l’envie de s’enfuir. Il n’est pas parti parce qu’il en avait envie, mais parce qu’elle lui a demandé. Mais pourquoi tu n'es pas revenue ? Pourquoi tu m’as écouté ? Pourquoi tu m’as laissé toute seule, avec notre enfant dans le gosiers. Le notre, ton sang, mon sang, le notre. « Kida, ne me touche pas s’il te plaît. » Son toucher provoque en elle un millier de frissons. Chaque partie de son corps ce rappel avec exactitude les précédents. Ses doigts sur sa nuque, sur ses hanches, ses lèvres partout sur son corps, dans le creux de son oreille, à la naissance de ses reins. Des mains divine qu’elle cherche partout chez les autres, et qu’elle ne trouve jamais ailleurs. Car il fait vibrer en elle, ce que les autres n’ont jamais pu faire. Alors elle refuse qu’il la touche, elle refuse.

Et elle ne l’avait jamais vu pleurer, jamais. C’est étrange et doux à la fois, elle se demande si ce n’est pas la première fois qu’elle voit un garçon pleurer. Ses larmes coulent sur ses joues comme des cristaux, et même dans la lumière tamisée du salon, elle a l’impression qu’il est splendide. Pourtant son coeur ne rompt pas, elle n’arrive pas à faire un pas vers lui. « Je ne peux pas. » Comment expliquer ?

« Je ne peux pas, comprendre. Je ne peux pas concevoir que t’es vraiment partie, je ne peux pas. » son dos se colle presque à la porte de sortie, et elle devrait juste l’ouvrir et s’en aller, mais c’était trop tard. Le tourbillon que Kida a créé en elle tournoie avec violence dans son être, le chamboule entièrement. « Si tu m’aimais vraiment alors tu ne m'aurais pas laissé toute seule. Tu m’aurais rassuré, consoler et on aurait affronté ça à deux. Si tu m’aimais, on aurait affronté ça à deux. » toi et moi, ce nous qui m’était si précieux. parce que c’était notre erreur, à tous les deux. « Je t’ai attendue là. Ici ! » ses doigts pointent le canapé, puis la cuisine, puis la chambre, et elle fait un pas vers lui pour le faire reculer jusqu’au milieu de la pièce. « Des heures, des jours, des semaines, jusqu’à ce que je comprenne que tu ne reviendras pas. Tu me l’as pas dit, j’ai dû le deviner toute seule, comme une grande fille, et affronté toute seule d’avoir avorté de NOTRE enfant. » elle marque une pause, tremblante, sa voix n’avait jamais été si haute, ses mots n’ont jamais été aussi violente, et elle lève la main sur sa bouche, comme pétrifier par ce qu’elle venait elle-même de dire.

« Je n'avais que toi. Et je pensais… Tu m’avais dit que c’était plus pour de faux, qu’on avait arrêté, je jouais la comédie. Je jouais plus moi.. J’étais.. » Sincère, mais la colère redescend goutte à goutte, quand la tristesse l’envahit. Pourquoi était-il si meurtrie si ce n’était qu’un jeu ?

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Et s'il était resté ?
S'il n'avait pas tourné les talons ?

Que se serait-il passé ?

Et c'est que l'avenir aurait été différent, peut-être bien mieux, il le sait, car son futur, il ne le voyait qu'à ses côtés. Nul part ailleurs. Aucune autre femme, aucun autre corps. Seulement Sora et ses chimères. Seulement Sora et sa voix douce, son rire qui décorait la pièce à chaque instant, ses vêtements ici et là qu'il s'amusait à détailler, à ramasser pour mieux ranger. Son parfum, il était différent de tous les autres. Il aurait pu le reconnaître dans ses nuits les plus sombres. Il n'aurait jamais pu se tromper.
Sora était Sora.
Son tout, et plus que n'importe qui d'autre ;
Elle était son refuge, his home.

And you can see my heart, beating
Now you can see it through my chest

Il aurait préféré qu'on l'achève,
Que les vagues emportent son corps. Il aurait préféré la retrouver ailleurs, avec un autre. C'est tout ce qu'elle mérite, ces joies éternelles, et ce sourire immortel sur son visage. C'est tout ce qu'elle mérite, Sora. Le bonheur.
Un amour sans tâche, un amour sans lâche.
Sans Kida.
Il ne sait pas renoncer, il ne peut pas tirer un trait.
Non.
Et il préfère crever que de vivre avec une autre.
Il n'aimera jamais assez, il n'aimera jamais comme il l'aime, elle. Il n'y aurait jamais personne d'autre, qu'il se répète en boucle. Coincé, dans ce passé qu'il refuse d'accepter. Il est parti.
Il est l'erreur.
Il est parti quand dans leur noyau, quand dans leur monde, une chaleur naissante se mettait à grandir, leur sang, leur tout, consécration de leur amour !

Tu es comme ton père.

Qu'il se pense, en boucle.

Tu n'es pas mieux.

Et pourtant il voudrait, se débarrasser de tout ça.
De l'illusion d'un pète qui ne cesse de lui suivre, quand il l'a en horreur, quand il n'a jamais jamais été là pour lui. Kida est comme lui. Irrécupérable.
Sora, ô c'est qu'elle a raison de le rejeter, de le regarder de cet air minable. Elle a raison, de laisser les mots poisons s'enfoncer dans sa chair, comme des ongles qui viendraient lui arracher la peau. Elle a raison, et elle pourrait lui crever les yeux, il ne ferait que la remercier, lui demandant encore pardon. Il accepterait, tous les châtiments divins, car c'est tout ce qu'il mérite, après tout.

Kida, ne me touche pas s’il te plaît.

Il a toujours redouté ces mots. Il a toujours redouté, ce jour où elle viendrait à déposer un regard différent sur lui. Il se sent flancher, encore. Il se sent sombrer, tomber, dans les abîmes, dans les entrailles d'un monde, son propre monde, vestiges de ce qu'ils étaient, vestiges de ce qu'il n'a fait que détruire. Homme faible, ô le voilà enfin, le Kida fragile. Le kida qu'on a pris soin de cacher (casser), encore et encore, pour le couvrir d'un déguisement putride. Le voilà, cette véritable âme qui se cachait depuis si longtemps.
Kida, il vient de naître sous ses yeux.
Vulnérable, honteux.

Comme un monstre que l'on découvre.
Comme un animal blessé.

Tu m'as demandé... de partir.
Les mots restent en suspens.
Perché dans l'air. Non.
Ce n'est pas de sa faute.
Il n'aurait jamais dû l'écouter, il le sait. Il n'aurait jamais dû partir. Sora, ce n'est pas ce qu'elle voulait dire, pas vrai ? Et il a l'impression de le réaliser à cet instant, de comprendre qu'il a tout foutu en l'air. Trop débile pour comprendre. Trop con pour faire demi-tour.
Sora, elle ne le voulait pas vraiment, pas vrai ?
Sa réalité explose, son royaume implose de nouveau.

Je t'assure, je t'aimais réellement.
Sans qu'elle ne lui laisse le temps de répondre, sans qu'elle ne lui laisse le temps de parler, il n'en a pas le droit. Non, il doit subir sa colère, toute la violence qu'il a créé en elle, jour après jour. Il doit subir, cette souffrance égoïste qu'il lui a imposé. Lui, oh il n'est pas en colère Kida.
Non. Il ne peut pas l'être. Il se déteste, mais plus rien de brûle.
On a versé l'eau de la mer sur son volcan, et c'était probablement ses propres larmes, comme aujourd'hui. Unique reine à pouvoir les voir.
Et les yeux suivent ses doigts, il l'imagine encore.
Seule.
Tremblante dans le froid.
Seule.
Attendant qu'il ne revienne.
Songeant à la pourriture qu'il est.
Il l'imagine.
Pleurer toutes les larmes de son corps. Et il se brise, une nouvelle fois, ne contrôlant plus les sanglots qui s'échappent, ruisselles sur ses joues comme une tempête, comme le chaos, comme le déluge !
Distance qu'elle vient cette fois brisée d'elle même, et soumission totale, Kida ne fait que reculer, obéir à ses pensées, à ses mots, à ce qu'elle décide. Il recule, se prend les pieds dans ses valises, jusqu'à faire basculer le corps, se retrouvant au sol, et la tête se lève encore vers elle.

Est-ce satisfaisant ?
Est-ce soulageant ?
De me voir si faible ?

Aucun mot ne pourra jamais réparer ses actes inexistants. Aucun geste ne pourra soigner ; panser ces plaies qu'il a laissé dans son coeur, contre sa peau, dans son être. Sora, elle était la seule qu'il ne voulait pas brisée.
Et il l'a fait.
Les regrets bouffent ses veines.
Je jouais plus. Je t'aimais.
Je t'aime !
Toujours, à jamais.
Je suis maudit.
Je pensais que j'étais pas assez, que j'aurais jamais pu être assez pour toi, pour vous. J'ai cru que je te faisais trop mal. J'ai cru que c'était ce que tu voulais...
Le regard s'abaisse, il ne mérite plus de la regarder, pas dans les yeux. Les poings se contractes, la paume de ses mains qui ne cesse de blanchir au contact de ses oncles, à en blesser la chair fine, la beauté d'une apparence si importante autrefois, maintenant il rêve de la détruire.
De se détruire.
De mourir.
J'sais... Que je pourrais rien dire pour me faire pardonner.
Mais je t'assure que mes sentiments sont réels. Je t'assure que c'est la vérité.
La main se porte à son coeur, le tissu qu'il vient froisser entre ses phalanges, les larmes qu'il laisse couler dessus, ne font que mouiller dans sa honte, ce gamin coincé dans un corps d'adulte. Minable.
Desastreux.
Je voulais vraiment de cette famille.
Je suis... Putain de Désolé.
Je ferais tout.
Je ferais n'importe quoi pour toi.
Pour que tu puisses me pardonner un jour.
Seulement si tu me l'autorise.
Seulement si tu acceptes de me voir ramper à tes pieds, comme un cadavre, comme un moins que rien.
Je t'en supplie.
C'est toi, mon tout.

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Tourment partagé, oui et non.
Car c’est plus simple de s’excuser après être partie. De dire qu’ici c’était insupportable, que là bas semblait être plus fleurit. Elle connaît cette sensation d’échapper belle, de ne plus avoir envie de se retourner. Son père le fait si souvent, Neji l’avait adopté aussi, cette attitude volage, ce comportement de vagabond. Ne jamais rester trop longtemps, et ne jamais prévenir d’un départ, car c’est plus facile de voler des moments, que de les embraser totalement.

Elle aurait aimé partir aussi, Sora, ça aurait été mille fois plus simple. Ici tout avait un gout de terre, de pluie, de larme, ailleurs tout aurait gouter autrement. Pourtant elle s’est promis de ne plus jouer à ce jeu-là, plus jamais. Elle restera enracinée, affronter ces problèmes et les détruisant à grand coup d’épée. Car elle n’a plus peur de leur faire face à ces démons qui l’empêchaient de dormir. Pourtant, la tristesse l’envahit quand elle se rend compte qu’il ne sera pas à ses côtés pour les affrontés, elle sera obligée de les vaincre seule. ça prendra plus de temps et plus d’énergie, mais il ne sera pas là.

Il est parti.
Ce matin-là.

« C’est moi qui t’ai demandé de quitter le pays? » Ses mots sont amer, tranchants, violent. Les larmes avaient laissé place à une colère inaltérable. Qu’il ne cessait de faire grandir à chacune de ses prises de parole. « Kida.. » Tais toi, je t’en supplie tais toi.

« Tu mens ! » Le désespoir avait pris la gorge de l’enfant, souffle court quand elle le voit tomber. Sa main s’avance pour le redresser, mais elle n’en fait rien, elle retrace son corps pour maintenir cette distance. Ce n’était pas encore assez à son gout, elle aimerai ne pas le voir, ne pas sentir la chaleur de son corps, ne pas voir les larmes sur son visage, elle aimerait s’enfuir dans la pièce voisine pour ne pas avoir à affronter sa présence. Ne le dis pas, même pas si tu le penses, même si c’est vrai, ou même si c’est faux, ne le dit pas. s'il te plait. » parce que c’est trop douloureux, ça brûle, ça pique. parce que si tu m’aimais vraiment, alors tu ne m’aurais jamais laissé, ici.

Ces mots sont soudain, il est doux, tendre. Il est là. Tu es là.
Kida qui lui redonne espoir, Kida qui la regarde comme jamais on ne la regarder avant. Kida qui dévore son cœur, ses épaules, ses joues, ses lèvres. Kida qui se love contre elle, un oreille pour deux, et un drap qui recouvre à peine, mais pas grave parce qu’on se tient chaud. Ces mots sont si tendres, qu’elle n’arrive plus à rester debout. Ses jambes la lâchent et elle se retrouve à genoux, devant lui, sans pour autant effacer l’espace entre eux. Si tu le voulais, alors pourquoi tu ne l’as pas dit ? Je le voulais aussi, enfin, je crois, peux être, dans un mal entendu. L’idée même d’avoir notre sang, notre chaire et notre amour dans un seul être m’avait fait rêver. « Il n’y a plus de famille, maintenant. » murmure t-elle comme un secret.

« Je ne peux pas te pardonner. » ses yeux évitent les siens, car ils sont trop proches, car un seul geste de sa part pourrait la faire sombrer à nouveau. « Du moins pour l’instant. » ce serai mensonge de dire qu’elle ne l’aime plus, bien que la colère envahit son coeur, il craquelait d’impatience de le retrouver. Ses bras, sa tendresse, ces baisser, ces murmures pendant les films, son rire sur des vidéos qui passe sur son feed. Eux. Leur amour. « Si tu crois en moi, en nous, en ce qu’on a été alors attend moi. Comme moi je t’ai attendue. » cette fois-ci ses yeux se lèvent vers lui et elle attend une réponse, si il est patient alors le coeur apprendra à pardonner.

Mais pour ça, il faut du temps.

« ça ne pourra plus jamais être comme avant. » elle regarde autour d’elle. « Tu devrais déménager, ça te ferait du bien. » pour un nouveau départ ? pour un nouveau, eux, peuvent être, ailleurs qu’ici. ça sent la tristesse et les souvenirs douloureux.

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Ô Kida, il sent son corps s'enfoncer dans le sol ;
Il sent ses jambes trembler, céder sous la pression de tout un monde ! Atlas à porter sur lui, le poids de ses erreurs comme divine punition, à ne jamais avoir le droit à cette rédemption tant désirée ;
Un moins que rien ;
A ne mériter que la poussière des damnés.

Dans l'fond de sa gorge ; y'a des cendres.
Les siennes, celles de Sora, d'un amour qu'il aurait aimé porter jusqu'aux portes des dieux, jusqu'aux pieds des nymphes, jusqu'à chanter sur ces toits, d'une bouteille à la main, à taille point je t'aime ;
Quand il n'y a eu que toi pour me percer à jour.
Mais tout s'est brisé ; comme un verre qui rencontre le sol, brutalement. Comme quand on pousse ces corps dans le vide, à les regarder sombrer dans l'immensité d'un trou ; coeur explosé. Kida, il était là, à se laisser tomber, minable et répugnant. D'un dégoût qui le hante, parfois le jour ;
A rencontrer son reflet dans ces miroirs évités.
Parfois la nuit, quand dans ses rêves il n'est que son propre démon ! Propre diable ; que les dieux viennent le sauver !

Kida, il a prié, jour et nuit.
Sans que jamais ses demandes soient entendues, sans jamais qu'on lui laisse l'espoir de se pardonner, dans cet univers où il ne voit plus les étoiles briller ;
Il n'y a que sa lueur, que Sora pour continuer à l'éblouir. Car elle sera toujours plus que lui. Toujours plus grande ; plus forte. Elle est restée debout, quand lui n'était que déchet à l'étranger. Quand lui, on l'a imaginé dans d'autres bras.
Sans jamais que les vérités soient ainsi.
Parce que je voulais personne d'autre que toi ;
Jusqu'à en crever.
Je t'ai juré fidélité.

Jusqu'à la mort.

Il est petit ; là.
Il est inutile.
Il est ridicule, face à elle. Sur ce sol qu'il ne peut pas quitter, qu'il ne veut pas abandonner, car sa grandeur ne suffira à rien. Sora est bien plus que lui, et ses mots sont d'une violence qu'il n'aurait jamais aimé rencontré. Ses mots font mal, quand ils s'enfoncent dans sa peau comme des poignards empoisonnés. Docile, à se laisser faire ; quand la tête se taille, acceptant ce destin trop tragique.
T'as toujours toi foiré, Kida.
Ca devait arriver.
Qu'il se répète en boucle.
Mais pas elle.
Quand unique femme qu'il voulait protéger, jusqu'à en crever ! Jusqu'à même se brûler les doigts de ses ambitions trop folles.
Et Sora, elle aussi elle s'écroule, à pouvoir l'atteindre, juste en tendant une main, ses doigts, sans pourtant le faire. Il n'y parvient pas. Elle a dressé des remparts entre eux ; elle a laissé des frontières se construire pour se protéger de lui, et seulement de lui. Loup divinement solitaire, à la gueule ouverte, le sang qui s'en échappe. A la gueule ouverte, et le poisson qui coule le long de sa langue, comme un vil serpent. J'attendrai. Quand ses yeux sont posés sur elle, quand se sont ses larmes qui dévalent ses joues ; à ne faire d'elles que des rivières salées, là où se noient ses peines. Mais il attendra, Kida. Toujours.
Jusqu'à la fin de tout. J'm'en fiche. Je te veux juste.
Un peu de toi. Un peu de moi. Un peu de nous ; quand tu es la seule à panser mes maux, panser mes blessures. Comprendre ce noeud éternel au fond de son coeur, jusqu'à le dénoué.
Unique reine.
Négligée.

Appartement trop commun ; pourtant leur chaleur y est toujours reine. Son odeur est toujours là. Incapable de tirer un trait ; faire le deuil de ce qu'ils étaient. Non, Kida ne veut pas.
Ici... C'est bien ici. Pour le moment. Je ne veux pas quitter cet endroit que tu as tant aimé, et moi aussi. Je veux juste y vivre.
Avec des fantômes ; et parfois avec les rêves de tes caresses contre mon bras.
Avant de m'endormir ; d'un baiser déposé contre tes lèvres.
C'est tout ce que je voudrais.

Si un jour tu me reviens.

Quitter cet endroit c'est t'oublier.
Et même dans la mort, je refuse de le faire.

Y'a des avalanches dans son coeur ;
Des débrits.
Et son portrait ; sur des toiles nuancées.
A ne jamais venir les brûler.

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