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Marie-Clémence Everlange
Marie-Clémence Everlange
Brûlons la robe ♢ (os ouvert) Elsa-frozen2Bruleciel — elle/she/herIRL : Freya Allan (Bruleciel)Avatar, Crédits : 604Messages : 1RPs : 10 692Gallions :
Brûlons la robe ♢ (os ouvert) Night-driving
Future hackeuse en technomagie
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Disclaimer :
/Multicomptes : 07.01.2003, 19 yo.Naissance & Âge : Elle/She/HerPronom(s) du personnage : #129e15Couleur de dialogue :
Étudiante en deuxième année de technomagie et ingénierie.

Hackeuse, joueuse de jeux vidéo et autres activités technomagiques.Occupation :
/Particularité(s) :
Love - No one
Crush - Lilijana
Friends - Himari, Felix, Uranie, Minato, Divna, Nino
Model - Coco
Clearly not a friend - Akira
Relations :

Machines learn, I decide.Plume à Papote :
— ÉLÈVE(softly) break the internet
Brûlons la robe ♢ (os ouvert) Elsa-frozen2
IRL : Bruleciel — elle/she/her
Avatar, Crédits : Freya Allan (Bruleciel)
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Naissance & Âge : 07.01.2003, 19 yo.
Pronom(s) du personnage : Elle/She/Her
Couleur de dialogue : #129e15
Occupation :
Étudiante en deuxième année de technomagie et ingénierie.

Hackeuse, joueuse de jeux vidéo et autres activités technomagiques.
Particularité(s) : /

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Love - No one
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Machines learn, I decide.
TW :  Mariage arrangé, endométriose, enfermement, violence, violence sexuelle, sexisme, anxiété
Le 1 Novembre 2021

L’obscurité est omniprésente. Ses yeux sont pourtant ouverts mais il n’y a rien de vraiment décelable aux alentours. C’est assez inhabituel pour le noter (surtout depuis qu’elle laisse l’ordinateur en veille dans un coin, avec sa petite lumière blanchâtre). Marie-Clémence se redresse sur le lit. Peut-être que la batterie était trop faible. Fichtre.

Tout en douceur, ses pieds quittent la protection des draps pour gagner le sol. Oh ! Drôle de surprise que la fraîcheur de ce dernier. On dirait de la pierre. Frisson le long de ses jambes. Elle se lève, décontenancée, et tâtonne contre ce plancher qui n’en est plus un. « Penny ? »  L’appel résonne un peu. Ce n’est peut-être qu’une modification prévue du bâtiment. Ou une surprise de sa colocataire. Même si, honnêtement, la sensation glacée des dalles irrégulières est plus désagréable qu’autre chose.

Elle s’avance, encore, d’un pas lent vers la porte et… Du vide ? Il n’y a plus de porte ? Elle expire soudain, encore davantage stupéfaite. Cette fois-ci, ce sont ses doigts qui cherchent ce qui devrait être là. L’encadrement de la porte. Le mur. L’armoire. Rien. Elle tente encore deux mouvements vers l’avant. Shrpf. Ses orteils rencontrent un tapis extrêmement doux et épais. Bizarre. La jeune sorcière réitère et se heurte à une table en bois (qui n’existe normalement pas, mais est-elle encore dans sa chambre ?). Ses mains fragiles glissent sur les nervures de celle-ci jusqu’à tomber sur ce qu’elle devine être un porte-bougie. La situation devient de plus en plus … Inexplicable ? Peut-être qu’un Lumos suffirait… Mince. Et sa baguette ? Elle ne la trouve pas.

Dépitée, elle s'assoit un instant sur le bord du lit. Une inquiétude commence à monter, progressivement, au creux de ses veines. Ce n’est pas normal. Elle tente une nouvelle fois d’attirer l’attention de son amie, poussant plus fort sur sa frêle voix. « Penny ? There is someone here ? »

Soudain, il y a comme une vibration dans l’air. Marie-Clémence sursaute une première fois. Puis une seconde lorsque le bougeoire s’allume. « Ah ! Enfin ! »  D’abord soulagée, son visage se crispe lorsque le reste de la pièce (immense!!) s’illumine. C’est une chambre, elle n’en doute pas une seconde, mais certainement pas la sienne. Le style est ancien, plein de draperies et miroirs ornementés, avec une immense porte de chêne close, une fenêtre au volet fermé et- « ! »  Son souffle se coupe net.

Elle n’arrive pas à respirer. Devant elle, dans un coin de cette chambrée royale, il y a une robe. La robe. Immaculée, agrémentée de perles et autres dentelles, avec une traîne qui en dit long sur son prix. Elle n’arrive plus à respirer. Une coiffe semblable à une couronne repose à côté. Les doigts tremblent contre l’étain qui éclaire ce spectre insoutenable. Et les poumons brûlent du manque d’oxygène.

Ce n’est pas possible. Les secousses gagnent ses épaules.

Une voix perce la quiétude sordide de cette découverte, de l’autre côté de la porte. « Marie-Clémence, et ass bal Zäit! Den Aurélien ass scho prett, maacht Iech séier! »  Le coup que lui provoque la présence maternelle injecte de l’air dans sa gorge. Ils l’ont retrouvé ? « Mamm ?! »  Comment ? Déjà ? Mais iels avaient- « Oh, wann ech glift! Halt op ze kräischen, et ass Zäit ze bestueden! Kraaft mech net him ze froen dech selwer ze kommen, dat wier eis beleidegt! Vraiment, ce serait déshonorant ! » Venir la chercher. Elle glisse contre le sol gelé. Aurélien va venir la chercher. Il va l’épouser. Il va la posséder comme on dispose d’un bibelot. Il va attendre d’elle ce qu’elle ne peut pas donner. Les larmes montent à ses yeux pâles. « Mamm ! Ech kann net ! Tu le sais ! Tu le sais que je ne peux pas !! »  Parce que c’est ce qu’ils attendent d’elle, n’est-ce pas ?

La détresse lui comprime la poitrine et fait danser les picotements au bout de ses doigts. La lumière de la bougie vacille un peu, tout comme l’esprit de la jeune sorcière. « Schued! Mamm ! Je t’en prie ! »  Pourtant elle sait qu’il n’y a pas d’espoir. Si iels sont revenu.e.s sur leur parole… « Ma pauvre fille. Ech hunn dech net esou gebilt. Dir gitt mir kee Choix. »  Elle a envie de vomir. « Mamm ! Non ! NON !! »

La présence maternelle s’éloigne. Elle n’est rien qu’un objet. Elle ne s'appartient même pas.

Marie-Clémence sanglote, pigée, avec pour seul témoin cette bougie dont la lueur n’a rien de réconfortante. Sur la table, une bûche de Noël dénote outrageusement dans son malheur. C’est ça, elle ne vaut rien et certainement pas davantage que cette bûche.

« Pitié... »


♢ le sujet est ouvert, n'hésitez pas à vous crash dedans (et à sauver MC, foutre le feu au donjon, tuer mamandragon, balancer Aurélien dans le magma- well, ou encourager MC à le faire, ce serait cathartique)

♢ MC faisant beaucoup de rêves différents, c'est tombé sur celui-ci mais on pourrait avoir d'autres trucs dans le chapeau (priez pour pas tomber sur celui de l'endométriose, il est archi gore) par la suite !

♢ Comme les camarades qui ont aussi posté leur OS, je ferai une conclusion à la clôture de l'event. Ça démarre mal mais je promets que ça va finir bien, si possible grâce à vous !

Des bisous magiques  :coeur:

Ambrose Sargent, Yokoi Himari et Sawano Akira ont feelsé sur ce message

Yokoi Himari
Yokoi Himari
Brûlons la robe ♢ (os ouvert) BWuIvRImelody — she/herIRL : saito asuka (斎藤飛鳥)Avatar, Crédits : 2281Messages : 22RPs : 14 911Gallions :
certains éléments de l'histoire et de la narration peuvent aborder les sujets suivants :
coma, deuil, panic/anxiety attack
Disclaimer :
Multicomptes : 07.07.98 (23)Naissance & Âge : elle/she/herPronom(s) du personnage : goldenrodCouleur de dialogue :
assistante au secrétariat de mahoutokoro
professeur de piano à temps partiel chez wada ongakuya
Occupation :
aucune.Particularité(s) :
Brûlons la robe ♢ (os ouvert) MAIc9Or

☼ CANCER ☾ SAGITTAIRE ↑ SAGITTAIRE
INFJ-A | 9W1: THE DREAMER | BLOOD TYPE A


sawako・ambrose・clémence
akira
noé・felix・anla・evie

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| 220516 la rose et le renardtc
| 220604 beyond the seanino
| 220616 l'incendietc
| 220616 à venirakira
| 220618 match 1 : thd vs gsptc
| 220624 just a sunny day...scooby-gang
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— STAFF ❝ Baby Shark Doo Doo Doo
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professeur de piano à temps partiel chez wada ongakuya

Particularité(s) : aucune.

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Brûlons la robe ♢ (os ouvert) MAIc9Or

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november 1st 2021





逃げました
残酷な縁
お姫様




▷ outfit


Ferme les yeux alors que ses chaînes se brisent, et en une fraction de seconde, l’atmosphère change.

D’abord dans le noir, encore, toujours, c’est comme s’éveiller d’un sommeil beaucoup trop long. Ses yeux s’acclimatent peu à peu au nouveau décor, à la lueur des bougies illuminant la pièce. Sans savoir comment ni pourquoi elle a atterri ici non plus, dans un étrange sentiment de déjà-vu du voyage, déambulant dans les couloirs des songes avant de finalement trouver un but à son errance.

Assise à une table de bois, à la lueur d’un chandelier, dans une lourde chaise à la facture antique, occidentale. Seul un drôle de gâteau, décoré visiblement pour Noël, tranchant avec les montagnes de crème fouettée immaculée et les fraises que le Japon connaît ordinairement à cette époque. Mobilier que Himari a plus l’habitude de voir au cinéma ou dans les livres d’images de contes d’autres contrées. Sol de marbre sur ses pieds, toujours nus, alors que ses cheveux ont séché, attachés soigneusement en arrière. Ses mains se posent sur le col d’une robe amidonnée, presque religieuse, cou orné d’un lourd collier doré. Comme accessoire dans cette scène qui se déroule sous ses iris désormais acclimatés.

Clémence…?

Silhouette blonde, assise à terre contre une lourde porte close au verrou de fer froid, sanglotant. Criant des mots dont Himari ne saisit pas le sens, comme si le sortilège de traduction n’avait aucun effet. Pas de doute, c’est bien elle. Prise au piège dans cette prison dorée, gigantesque chambre digne des histoires de princesses dont Himari a souvent entendu parler enfant. Lit à baldaquin, murs aux papier peint aux motifs floraux complexes, dorures et moulures distinguables au plafond.

C’est là qu’elle la remarque, de l’autre côté de la pièce.

La robe.

Émerveillée un instant par la grandiloquence de cette oeuvre d’art et d’artisanat, les dentelles, les perles, la traîne. Mais quelque chose cloche. Dans toute cette opulence, rêve de gamine écrit sur papier carbone, les ténèbres enveloppent les contours de la pièce, menaçant de se refermer sur ses habitants. « Rem-chan… » souffle Himari. La détresse de son amie l’inquiète, sans savoir ce qui la hante tant, incapable de comprendre les mots hurlés par une figure maternelle de l’autre côté de la porte.

Elle se lève de la chaise, soudain capable de bouger, pour se rapprocher de son amie, s’accroupissant à ses côtés. Pose une main sur son bras pour attirer son attention, la calmer peut-être. « Rem-chan, what’s wrong? » répète Himari, priant pour qu’elle comprenne sa langue. Coincée dans son accoutrement lui donnant l’air d’une gouvernante religieuse, se fondant presque dans le décor. « Tell me what’s wrong, » elle insiste, sa voix se brisant face à son impuissance.

Puis au loin, des notes de musique.


Piano menaçant qui s’approche, peu à peu. « ...can you hear that? » s’interroge Himari, passant son bras autour des épaules de son amie pour la serrer contre elle, unies, assises sur ce sol froid et sombre. Medelssohn’s Wedding March. Of course. Les pièces du puzzle qui s’assemblent d’elles-mêmes, contant le tracé imprécis d’une histoire qu’elle n’a pas encore le droit de connaître. La Marche Nuptiale commence, avant de dévier. Désaccordée, bizarre, hantée, pour se transformer peu à peu en une nouvelle pièce classique que Himari connaît bien aussi. Danse Macabre. Saint-Saëns. Arranged by Lizst. Symbole de hantise, accentué par les notes effrénées d’un Liszt venant y insuffler la terreur. Notes de musiques se faisant plus proches, les enveloppant d’une intensité violente, mais dont le point d’origine lui semble désormais évident.

« It’s the dress, isn’t it… » souffle Himari, raccrochant les morceaux. Sans trop savoir pourquoi ni comment. Une intuition, guidée par cette symphonie métamorphe, susurrée à son oreille par des histoires musicales d’un autre siècle. Elle se retourne vers Clémence, secouant légèrement sa main sur son bras, comme pour attirer une nouvelle fois son attention. « Rem-chan, it’s the dress, you have to get rid of it, » elle lui glisse, doucement, mais hâtivement aussi. Comme si leur temps était compté, comme si le dragon de l’autre côté de la porte pourrait l’entendre et contrecarrer son plan.

Elle voudrait insuffler cette impulsion à Clémence, Himari, mais quelque chose lui dit que ce n’est pas son rôle de porter le premier coup aux fantômes qui hantent cette pièce. L’intention est là, et elle se lève pour saisir le porte-bougie, mais sa main passe à travers, refusant l’interaction. Dans ce monde onirique sans queue ni tête, Himari comprend le message.

She has to do it herself.

Les notes de piano de plus en plus fortes résonnent à travers la pierre, le marbre, dans leurs corps, trop puissantes, omniprésentes, comme si les coups sur l’ivoire étaient juste là pour les lapider et les assassiner à petit feu. Insupportable, d’une douleur sourde qui s’amplifie de seconde en seconde. Pour finir par prononcer les mots d’une voix blanche.

« Rem-chan, make it shut up... »

« ...burn it down. »

Sawano Akira et Marie-Clémence Everlange ont feelsé sur ce message

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1er novembre - I. Marie-Clémence Il est encore trop tôt pour comprendre la curiosité de cette nuit. Lorsqu’il s'installe dans l’ombre des bourgeons fatigués de Hinaï, il n’imagine pas encore combien les voyages sont gratuits, aujourd’hui. Plutôt, comme à son habitude, il se laisse glisser au sol. Dos contre brique, morale contre avarice. Le tissu de sa capuche vient plaquer ses cheveux contre sa tête alors qu’il la rejette vers l’arrière. Une aspiration qui fait tomber les paupières, une expiration qui projette son esprit avec autant de force que ce souffle quittant ses narines. La réalité s'assombrit, la réalité se floute. Et bientôt, les contours des immeubles et des fleurs du quartier laissent place à un décor tout autre.

Il la connaît bien, cette pièce. Ce n’est pas la première fois que ses doigts en frôle les meubles, que ses pieds glissent contre le marbre du sol parfaitement poli qui, pourtant, ne renvoie pas son reflet. Il a appris à se faire fantôme, Kōhei. Rien qu’une âme qui guette. Une petite aura en plein voyage astral, qui vient chatouiller tout au plus la chair de poule des rêveurs trop plongés dans leurs péripéties pour lui porter la moindre attention. Ainsi, la silhouette qu’il reconnaît, elle, ne la voit pas. « Hello, Priyanka, qu’il souffle en silence à la tête blonde qui s’agite. » À distance, il contourne la scène. Le dialogue, il l’a appris par cœur. Les mots varient, parfois, mais il a fini par retenir les indices clés malgré la langue étrangère. Il les a tant cherché, les sens cachés de ce dialecte qu’il ne connaît pas, alternant sans cesse entre le songe et son téléphone. Mais désormais, il n’a plus besoin de se concentrer. Ce n’est pas la première fois qu’il entend la querelle. Alors il attend la suite, le regard tourné vers la robe. « The details are pretty. » L’étoffe glisse entre ses doigts immatériels. Dans son histoire, c’est un sari qui est suspendu dans la chambre grandiose. Il en a bien chié, d’ailleurs, pour illustrer tous les détails d’un tel accoutrement sans utiliser une seule couleur. Les perles et dentelles de la véritable robe n’ont rien à envier à l’image détaillée qu’il en a tissée, voilà une chose certaine. Mais, peut-être que le motif qui tombe là, juste sous la taille, pourrait servir à l’avenir, si besoin il y a de — mais elles vont la fermer, un jour ? vous vous détestez, c’est bon, on a compris, à la longue, c’est pas la première fois qu’on entend les engueulades ! il est déjà écrit, de toute façon, ce passage… — si besoin d’habiller Risa de délicatesses pour un chapitre bonus.

Ses yeux parcourent les détails de broderies, admirent l’artisanat, mais ses oreilles décèlent une nouveauté. Ce ne sont plus les voix qui s’élèvent, désormais. Ce sont des notes. Un piano. Puis, une intervention tierce, qui force enfin Kōhei à donner un peu d’attention à la scène. « It’s the dress, isn’t it… » « Oh ? qu’il aspire en réponse. » Par réflexe, il se laisse flotter loin de la robe, retrouve cette position omnisciente qu’il a l’habitude d’adopter. Il est nouveau, ce chemin. Elle est toujours seule, la petite blonde. Toujours accompagné du vide et de la terreur, du vide et de la pression. Il a testé des nuances, Kōhei, fluctuant l’humeur de sa marionnette, mais le résultat est toujours plutôt semblable. C’est à en mourir d’ennui, à force. « Rem-chan, make it shut up... » « Yes, God, please do. » « ...burn it down. » Le sourcil se relève. Le regard quitte sa muse pour gagner la tête brune au ton plus dur que le timbre fluet de sa voix. Mais il sourit, Kōhei, alors qu’il se laisse glisser dans le confort de son siège d’air douillet, qui étouffe pourtant les deux autres. « Yes, Priyanka. Burn the dress. »
skate vibe, mk.

Marie-Clémence Everlange
Marie-Clémence Everlange
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Le 1 Novembre 2021
Rem-chan. C'est étrange, cette appellation. Elle semble lui venir de loin. D'une réalité qui n'existe plus, évaporée sous les coutures de la dentelle glorieusement installée dans un coin de la pièce. Rem-chan. C'est comme si un fantôme essayait de lui rappeler quelque chose de perdu. De définitivement arraché. Encore une fois, on ne lui laisse pas le choix.

Le sanglot qui lui échappe est plus fort que les autres. Rem-chan, what's wrong ?

Est-ce que Rem-chan existe, quelque part ? Dans cet ailleurs auquel elle ne peut pas prétendre ? Enracinée (attachée, sanglée même) au Luxembourg contre son gré. Peut-être que Rem-chan pourrait l'aider. Est-ce qu'elle a déjà seulement existé, Rem-chan, réellement ?

Elle a si mal, en fait. Tell me what's wrong. Elle est si mal. Elle est le mal.

Celui qui obtempère contre ses propres envies, ses propres rêves, sa propre sécurité. Elle est son mal. She's wrong. All is wrong. Wrong. Depuis le début, elle le sait intérieurement. Wrong. Les ombres de la pièce se teintent, dansent et se bercent d'une ode qui refuse de se reconnaître. Wrong. Tout le problème est là. There's something wrong with me.

Ses ongles s'enfoncent contre ses genoux. Can you hear that ? Pourtant, quelque chose s'éveille auprès d'elle. L'air se déplace. Gagne en consistance. Elle sent l'étreinte, vive et tangible. Le contact est d'abord douloureux – elle existe et ne peut plus le nier – puis il offre une terrible sensation de réconfort. De liberté. Elle n'est pas seule. Elle n'est plus seule. Une mélodie ondule encore dans le froid. Bizarre, déformée et lointaine, tandis que l'obscurité commence à faiblir.

La flamme du bougeoir s'intensifie. Augmente. Brûle. Crépite.

Wrong. Les musiques menacent de se mélanger. Son esprit embrumé par l'effroi est percuté de plein fouet par les mots prononcés à travers l'espace et le temps. It's the dress, isn't it ? Wrong place. Wrong times. Sa respiration tremble toujours, mais différemment. You have to get rid of it. Les pensées deviennent plus limpide.

La lueur de la bougie croît encore. Le son sature. Tout est extraordinairement multiplié partout autour. Mais pas dans sa tête. Et lorsque la voix de Himari résonne, cette fois-ci, elle la distingue clairement. Elle la reconnaît.

Rem-chan, make it shut up.

Burn it down.

Et c'est étrange comme, violemment, sa poitrine se libère. Comme tout est clair, pour une fois, là-dedans. Ses jambes tremblent mais elle se lève.

Depuis le début, elle le sait intérieurement, personne ne pourra la sauver. Les chevaliers n'existent que pour mieux s'amuser à Halloween. Les sauveurs n'ont rien de tangible tant qu'ils ne sont pas convoqués par soi. Personne ne viendra la sauver, ici. Sauf elle-même. Est-ce possible ?

Un pas après l'autre, les joues ruisselantes de larmes, elle s'avance jusqu'au bougeoir. Ses doigts retrouvent de la force lorsqu'ils saisissent l'objet. Depuis le début. À la tristesse et au désespoir succède la colère. Primaire. Violente. Légitimement enragée.

« I can't wait to burn it to the ground. » Elle le dit pour Himari, mais surtout pour elle, tandis qu'elle se tourne vers la robe. La fureur augmente encore, tout comme la lumière. Bientôt il ne reste rien que des ombres faméliques, capturées ici et là en quelques coins reculés de la chambrée. Marie-Clémence avance, étendard de feu en main, jusqu'à cette tenue immaculée qui la révulse. Jusqu'à cette couronne qu'on s'efforce d'enfoncer sur son crâne. « I will take my turn and fan the flames as your blazes burn. »  

À quelques centimètres du tissu, la jeune femme s'immobilise. « I hate you so much. » Le dire ne suffit évidemment pas. « Et je n'appartiens à fucking personne. » Lâcher la flamme d'un geste nonchalant ne suffit pas plus. Au contraire. C'est d'un bras plus assuré que jamais qu'elle distribue le feu sur la robe. Les hostilités sont lancées. Des poings commencent à tambouriner contre la porte.

Au fur et à mesure que la dentelle brûle, crépite, les lieux se fissurent. Les pierres se fendent. Le bois craque. La voix de sa mère se ratatine.

« You're building this up to burn it down. »

Le monde se désagrège dans un brasier absolu. Il n'y a plus rien d'autre que ça, du rouge et du orange qui illuminent l'infinité de ce lieu entre les univers. Marie-Clémence expire à plein poumon et traverse le feu. Son armure, cabossée mais toujours présente, la protège des flammes (attendez, depuis quand est-elle équipée d'une armure?). Au loin, des nuages se forment, gonflent et éclatent en averse.

De l'eau vient couvrir les environs. Ce qui la marque, c'est son reflet. C'est ce elle qui est resté là-bas, à des milliers de kilomètres. Ce elle que Rem-chan doit sauver. « Pardonne-moi, Marie-Clémence. Je ne t'ai pas protégée. Je t'ai abandonné. »

Ce soi. « Mais les choses vont changer. I promise. »

@Yokoi Himari @Takaya Kōhei
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