Light as a butterfly — Noé #1

Ven 19 Nov 2021, 09:06

Light as a butterfly
☞ Mahoutokoro・場所 october 25th 2021

« Will you still love me when I’m no longer beautiful ? »

Les paroles raisonnent entre les parois du studio de danse couverts de miroirs. Les lumières éclairant faiblement la pièce, seuls le reflet des bijoux entrant en contact avec des rayons de lumière venaient témoigner de la présence de quelqu’un en des lieux. Les mouvements gracieux et fluides, comme si la personne avait toujours fait cela de sa vie —sûrement parce que cela était le cas— la scène n’en était que plus belle. Seul dans cette salle de classe qu’on lui avait attribué, il profitait d’un moment de pause, loin de tous, pour pratiquer cette passion qui était sienne. Si le chant ne faisait plus partie intégrante de sa vie, la danse elle était restée. La porte de la salle ouverte, il sentait de temps à autre des regards curieux sur lui mais n’y prêtait guère attention, ayant déjà connu pire, plus envahissant. Le souffle court, le regard posé sur ce miroir qui venait lui montrer chaque imperfection à corriger dans ses faits et gestes, il ne s’était jamais aussi libre qu’en cet instant où la magie venait se mêler à la passion, l’entourant et le réchauffant d’une douce passion. Comme perdu dans un monde où les paroles n’étaient plus nécessaires, les mots devenus notes de musique à suivre et à écouter pour ne pas perdre le fil de ses pensées, l’artiste s’essoufflait dans des mouvements complexes. Aussi complexes que ceux demandés à ses élèves, ces chorégraphie qui demandait aussi bien d’être précis‧e que concentré‧e. Continuant ainsi, ce ne fut que lorsque les notes de musiques faiblirent que le corps céda enfin sous la fatigue, venant se reposer à même le parquet. Profitant d’une pause bien méritée, les muscles s’étiraient dans des mouvements précis avant qu’il ne se relève et lance une musique bien plus douce, voulant permettre à son esprit de se remettre de ses émotions.

Rejoignant l’espace qu’il s’était attribué comme sien, un bureau reposant en solitaire dans un coin de la salle, il récupérait sa bouteille d’eau et en vidait la moitié avant d’aller se changer rapidement, sachant qu’il allait accueillir un futur élève dans peu de temps. L’étudiant, connu de sa personne depuis longtemps bien que dans des circonstances peu appréciables, avait rendez-vous avec lui pour juger de son niveau afin qu’Isaac puisse déterminer s’il serait apte à suivre les cours dispensés à ses camarades ou non. Ce serait mentir de dire qu’il serait fier de le compter parmi ses élèves, ayant espérer pendant longtemps le voir se relever de cette santé instable et de ce qui semblait être une fin qu’il ne méritait aucunement. Alors, c’était le sourire aux lèvres qu’il venait jusqu’à l’embrasure de la porte, s’y adossant en attendant de voir la silhouette du jeune Águilar. Son sourire s’élargit quand le plus jeune fit enfin son apparition devant ses yeux, l’enseignant venant directement à sa rencontre pour le guider jusqu’à sa salle de classe. Noé ! I'm happy you came, you're not too stressed out, I hope ? S'inquiétant comme toujours de la santé des étudiants et de leur état mental, il ne l'était qu'encore plus avec ce dernier, se souvenant de toutes ces rencontres passées qui avait pu marquer son esprit. For today, I have chosen music that is fairly rhythmic but easy to follow. I think this should be good for you ? Of course, I'll let you listen to it beforehand so you can get used to it. Parlant un peu vite, un peu trop, il était toujours aussi vif qu'avant même si les effets de l'âge commençait légèrement à se voir sur son visage et qu'il prenait parfois un peu plus de temps pour faire des choses. Le faisant entrer dans le studio, il se tournait vers lui avec un sourire chaleureux. If you want to go and change into something more comfortable, there's a changing room there ! Lui désignant l’espace réservé aux élèves, il s'éloignait déjà pour récupérer ce dont il avait besoin pour juger du niveau du kaze.

@Noé Águilar

Dim 21 Nov 2021, 14:09

@isaac rosewood & @Noé Águilar
october 25th, 2021

Pas empressés guident vers les salles de cours d’un bâtiment qu’il regardait de loin. Avec envie. S’imaginait foulant les planches face aux miroirs, seulement en rêve, et pourtant c’est bien là qu’il se rend Noé. Petit papillon volant de ses ailes nouvelles mais encore fragiles. Le début d’une métamorphose pour le rendre plus en osmose avec lui-même. Devenir une meilleure version de ce qu’il est, la sienne surtout et pas celle des autres. Il existe tant de Noé qu’il s’y perd, oscille entre tous pour ne jamais se sentir complet. C’est parce qu’ils sont trop nombreux à s’agglutiner contre la boite-cœur et ses aiguilles tournant trop vite qu’il a tout le temps mal dans sa poitrine. Dans son ventre. Trop de différents à coupler dans un seul, parfois ça fait mal.
Ses expirations le portent, comme un entraînement pour apprendre à maîtriser un souffle qu’il redécouvre lui aussi. Depuis le tournoi où il a dû apprendre à faire confiance à ses poumons maltraités, les retrouver un peu. Se souvenir ce que ça fait, de pouvoir inspirer à l’excès sans avoir la sensation que tout se déchire en-dessous. Tissu encore fragile, tout comme le reste du corps. Et maintenant qu’il est si proche de sa destination, le petit papillon se demande s’il ne fait pas une bêtise. Encore un caprice de gosse un peu con qui veut se croire plus que ce qu’il n’est.
Non.
Il veut vivre et non plus survivre. Exister dans les lumières et plus dans les semi-clartés. Tant pis si c’est s’abîmer et crever, au moins il aura consumé tout le soleil qu’il aura gardé en lui pendant toutes ces années.

Déjà attendu, la silhouette dans l’encadrement de la porte lui fait regarder sa montre. Presser le pas dans une panique d’être en retard, il a déjà des excuses sur les lèvres Noé mais le sourire qu’on lui offre le rassure. Se laisse volontiers guider par son professeur d’un instant. « - Good day sir, it’s good to see you again… Here. » Ici, hors de l’hôpital et des tristesses moroses qui y traînent. Isacc en rayon de soleil dans une vie triste, il l’a adoré Noé. Si fort. De son cœur de môme, un peu amoureux de l’idol venant lui réchauffer ses journées. Presque gêné maintenant de l’avoir si proche de lui à nouveau, si réel. « - I think I am actually… I’m stepping out of my comfort zone. » Machonne les mots, sourire aux rayons un peu timide, le petit papillon fait du sur place et se sent gêné d’être là. Tripote nerveusement la lanière de son sac comme pour y trouver un peu de confort. Il écoute de toutes ses oreilles et sent un vent de panique lui monter dans le nez. L’appréhension de la nouveauté, du challenge qu’il se donne. Elle fait peur mais elle fait tant de bien que ça surpasse la trouille.

« - Thanks, I’ll be right back. » Il volète jusqu’à l’espace désigné pour se changer. Jogging et tshirt fourrés à l’arrachée dans son sac entre bouquins et carnets. Attache ses boucles en un chignon faussement contrôlé mais maintenant le tout pour qu’il soit tranquille. Et sur un petit soupir de motivation Noé revient dans la salle.
S’avance jusqu’au centre et joue de ses doigts, évite de se regarder dans les immenses miroirs. Intimité. Impatient.
« - I warmed up before, I thought you must be busy and I didn't want you to waste too much time, you already are kind enough to let me pass the test… I feel a little bit stupid to be honest, starting classes after the others and… I’m sorry, I talk too much. » Et il se tait, le petit papillon trop bavard, enthousiasme débordant de ce sourire trop grand venu se coller sur ses lèvres. Etirées d’un coin à l’autre de son visage d’encore môme.
Martèle contre les côtes, d’un bruit de tambour faisant tout vibrer. Il a mal mais ne fait rien, reste simplement là où il est, le regard attaché aux gestes d’Isaac dans l’expectative de la suite.

Dim 21 Nov 2021, 17:55

Light as a butterfly
☞ Mahoutokoro・場所 october 25th 2021

La musique devenue liberté, souffle de paix dans cet esprit torturé qu’était celui de l’enseignant qui ne se sentait bien que lorsque son corps pouvait se mouver au rythme des notes de musiques et que tout allait bien quand sa voix pouvait accompagner la mélodie. D’une certaine façon, il espérait apporter ce bonheur à ses étudiant‧e‧s, leur faire découvrir ce que cela fait lorsque l’on danse et que notre corps entre en symbiose avec notre esprit et que plus rien ne compte autour. Il ne comptait même plus les heures passées à épuiser son corps, à s’essouffler pour transpirer encore et encore et s’enfouir dans une obsession de la perfection. Mais en cet instant, dans cette journée du fin du mois d’octobre, il ne serait pas seul. Bien que n’ayant plus cours avant le lendemain, il avait gardé sa salle de cours pour accueillir un nouvel élève, un espoir dans le cœur en manque de nouveauté de l’enseignant. Il avait confiance en lui, savait qu’il pourrait se fier à ce jeune homme les yeux fermés. Parce qu’il le connaissait, l’avait vu grandir entre quatre murs d’une chambre d’hôpital bien trop impersonnelle à son goût et qu’il espérait maintenant pouvoir ouvrir un autre monde, un nouveau monde, à son élève. L’attendant sagement devant la porte de sa salle, voulant simplement pouvoir l’apercevoir dès qu’il serait là, il souriait doucement en voyant Noé regarder sa montre, se doutant qu’il lui avait sûrement donné l’impression qu’il était en retard. Alors il cherchait à le rassurer à sa manière, le visage chaleureux et les gestes guidant. It's good to see you too. I really hope you feel well here. Parce que cela n’était autre que son but premier, voulant toujours que ses étudiant‧e‧s puissent se sentir en paix entre les murs de sa salle de classe. L’écoutant parler, il hochait la tête avant de répondre. It's perfectly normal to feel anxious, don't worry. But it will probably go away after a while, as soon as you get used to doing it, okay? Then you won't be alone, I'll be there to support you every step of the way.

Lui expliquant ce qu’ils allaient faire aujourd’hui, bien que le plus âgé serait sûrement celui qui bouge le moins dans ce cours, il lui indiquait l’emplacement des vestiaires pour qu’il puisse aller se changer. Entendant sa réponse au loin, il levait son pouce pour lui indiquer qu’il l’avait entendu alors qu’il récupérait ce qu’il fallait. Mettant en place musique et marquages sur le sol d’un coup de baguette, il finissait par s’adosser contre un miroir en croisant les bras, attendant que le kaze revienne à ses côtés. Le voyant revenir, il se redressait et prêtait attention à ses paroles avant de froncer les sourcils. Never apologise for talking too much. Interaction is one of the most important elements in this field so be prepared to talk more, okay? Le ton sérieux, il se détendait avant de reprendre avec une voix plus douce. As far as warm-ups are concerned, I'm going to ask you to do some now. I have to make sure that your body is well prepared for the effort you are going to make because it would be a shame to hurt yourself on the first day, don't you think? Alors il s’approchait de lui, projetant une image sur le miroir contre lequel il se trouvait quelques secondes plus tôt. Before moving on to practice, we will first do some theory. Do you know what warm-ups we do every time we dance? And what stretches to do after dancing? L’interrogeant, prenant le temps de faire de la théorie pour s’assurer que Noé savait ce qu’il devait faire, mais aussi par peur de le voir se blesser sous sa surveillance alors qu’il voulait lui faire découvrir un moyen de se sentir libre.

@Noé Águilar

Jeu 25 Nov 2021, 20:39

@isaac rosewood & @Noé Águilar
october 25th, 2021

S’installe une drôle de petite latence alors que les vêtements s’échangent. Un moment empli de doutes à se demander ce qu’il fait là. Pourquoi il enfile se pantalon à la place de son jean, pourquoi il a ces chaussons de danse dans son sac, à ses pieds maintenant alors qu’il ne danse même pas. N’est même pas sûr de le faire après ça. Ca, c’est quoi ? Un examen ? Une routine ? Un peu des deux ? Et s’il se ridiculisait ? Et si rien ne venait dans ses pieds, ses jambes, ses bras ? S’il avait tout oublié, les quelques bases appris il y a une éternité déjà. Le stress s’emmêle et lui coupe le souffle, une seconde. Puis deux. Ce n’est rien, un petit moment panique que l’on chasse à grands coups de respiration. Celle qu’il travaille depuis qu’il a quitté sa chambre-bulle aseptisée et triste. Poumons fragiles en temple de toute une vie, à protéger et sauvegarder.

Les bousculades s’effacent un peu lorsqu’il revient dans la salle, devant Isaac. Ce visage familier qui n’a pas changé malgré les années, conserve sa beauté porcelaine, ce même sourire et cet éclat dans le regard. Aimer s’y perdre comme avant. Le timbre a changé, plus sérieux. Plus dur peut-être et Noé ne peut s’empêcher de plisser le nez devant les mots. « - Most people I know don’t like when too much words come out of my mouth. I never liked the silence maybe that’s why I talk that much. » Les silences sont plein de cris que personne n’entend. Des hurlements et des pleurs, des appels à l’aide muet. Toute sa détresse qu’il lâchait en silence dans les plis de son oreiller quand parfois, la nuit, tout devenait insupportable. Même lui.
Suite du programme se dessine et le kaze reste un peu surpris. Se sent presque gêné de s’être échauffé avant de venir puisqu’il faut recommencer. C’est logique, il aurait dû y penser. Ne l’a pas fait, petit cerveau courant d’air, crâne plein de fenêtres toutes ouvertes à tous les vents y passant.
« - Oh, I see. Okay. At least I would know dancing is not for me. » Hausse une épaule sur un petit éclat de rire gamin. Il n’y aurait plus de questions si c’était le cas, se blesser sur un test, même pas un vrai cours. Jeter les chaussons et les rêves à la poubelle, Noé retour case départ.

Interrogation sans papier ni stylo. Il fronce les sourcils une seconde, rassemble sa mémoire et les miettes de ces cours en clandestin qu’il a suivi pendant quelque temps. Des mois, un an, deux, il ne sait plus vraiment. Le temps passe si vite quand on fait quelque chose que l’on aime.
« - When I was little my dance teacher made us do neck turns, hip ans legs swings, heel raises. Shoulder rolls. Things with the arms. We did some with the barre too. And breathing exercises, a lot. She used to say breath is the key of everything. » Il énumère en marquant le nom sur ses doigts, en oublie sûrement dans la liste mais tout ce qu’il cite est inscrit en lui. « - As for the stretches, I remember we did some for the hips and knees. The spine too. One was called the frog stretch, I loved this one. Made me laugh… I was so dumb back then… » Sûrement toujours un peu même maintenant puisqu’il en sourit trop fort rien qu’en laissant filer le nom sur sa langue. Se rappelle qu’il imitait le bruit de la grenouille quand venait le temps de faire cet étirement, s’attirant les foudres douces de sa professeur.

« - Actually, all of those, I do them every morning. I’m not an athlete but with what I had, you know, I’m trying to keep my body in good health. Physically at least. » Il avoue à demi-mots Noé, craint de ramener des mauvais démons dans la salle s’il parle trop fort. Et sans même le vouloir ses doigts sont venus s’agripper à son t-shirt, dans les plis sur le torse.

Dim 28 Nov 2021, 00:15

Light as a butterfly
☞ Mahoutokoro・場所 october 25th 2021

Réglé comme un papier à musique, les notes pour le cours étant déjà enregistrées dans sa tête depuis qu’il l’avait organisé avec son prochain élève, il ne restait plus grand chose à faire si ce n’était que d’aider son cadet à prendre ses marques et à se découvrir une passion dans les cours dispensés à l’université de Mahoutokoro. Bien que conscient des progrès qu’il devrait sûrement faire sous ses ordres, Isaac n’avait aucun doute vis-à-vis de la motivation du kaze, persuadé qu’il serait un excellent danseur si ce dernier s’en donnait la chance. De plus, il savait mieux que quiconque la danse pourrait être le refuge idéal pour le combattant qu’il avait vu grandir à travers une chambre d’hôpital, celui pour qui il avait prié tous les anciens sorciers de leur monde dans l’espoir qu’on vienne le sauver de cette maladie qui venait anéantir la vie d’un jeune garçon. Adulte passionné accompagnant jeune adulte dans la découverte, dans les retrouvailles, d’une passion si parfaite pour le corps et l’esprit. L’ancienne idol ne comptait même plus les heures passées à s’exercer, à se dépasser pour atteindre les attentes de ses agents et pour pouvoir satisfaire et rendre heureux tous ses fans qui n’attendaient rien de plus que cela de lui. Les directives données, le corps de l’enseignant appuyé contre l’un des miroirs de la grande salle de pratique qui était sienne, il attendait sagement que le plus jeune vienne le rejoindre pour pouvoir débuter le cours comme il se doit. Dans cette posture d’enseignant qui lui collait si bien à la peau, il ne s’était jamais senti aussi bien qu’aujourd’hui. Parce qu’il pouvait enfin voir que la vie faisait bien les choses et que tous les chemins finissaient par se recroiser un jour ou non. C’était ainsi qu’il accueillait Noé dans sa vie, lui offrant une possibilité d’intégrer les rangs formés par les élèves suivant les cours de danse. Le sérieux comme façade, il ne perd pas une seule seconde avant de remettre en place Noé lorsque ce dernier déclare parler trop. You can talk to me all you want, don't worry. I would never tell you that you talk too much. Parce qu’il était de ceux qui apprécient lorsque les silences ne durent jamais, préférant de loin le bruit afin de sentir vivant, de se sentir à sa place. Puis la vie n’était pas destinée à être silencieuse, la nature elle-même ne l’était pas sauf lorsqu’on ordonnait à nos corps d’en ignorer les bruits.

Mais le denki oubliait rapidement ses réflexions sur le son, guidant son élève sur les exercices du jour en venant lui faire comprendre qu’il allait de nouveau devoir s’échauffer. Parce qu’Isaac était de ces enseignants qui ne veulent pas voir ses élèves se blesser idiotement, qu’il préférerait même se blesser à leur place plutôt que de devoir les envoyer à l’infirmerie. Souriant doucement à sa réponse, s’approchant de lui en secouant légèrement la tête. Don’t be afraid. I am sure you will enjoy dancing. And you seem to me to be a good student, one who listens to everything we say, don't you ? Mais avant de le guider dans l’apprentissage physique de cette discipline si exigeante, il préférait l’interroger sur ses connaissances théoriques, voulant s’assurer que Noé connaissait au moins les bases. L’écoutant d’une mine intéressée, il notait mentalement que ce dernier savait déjà beaucoup de choses et que cela pourrait s’avérer être une bonne chose s’il venait à lui faire intégrer l’une de ses classes. Notant le sourire sur le visage de Noé lorsque ce dernier mentionnait un étirement lié aux grenouilles, il visualisait très bien la scène et se promettait même de lui faire faire. L’énonciation terminée, Isaac laissait un léger silence s’instaurer avant de sourire et de hocher la tête. It’s a very good idea to do all this. It may even be the best advantage you can have for the courses I give here ! Besides, you already have a very good basis on everything related to warm-up and stretching. Besides, your old dance teacher was right. Breathing is very important, especially because it gives rhythm to our whole body and we can't do anything if we can't control our breath. Lui-même s’exerçait encore sur le contrôle de sa respiration, sachant très bien qu’il devait se maintenir en forme s’il voulait reprendre sa carrière un jour, dans un futur très lointain. Les prunelles posées sur les doigts manipulant un tissu innocent, il comprenait rapidement qu’il était temps de le faire travailler s’il ne voulait pas le faire s’angoisser. Good. We'll start with the warm-up, if that's okay ? Do you want to show me how you do them when you're at home ? And in what order ? Et il s’éloignait pour lui laisser plus d’espace, lui faisant signe de commencer d’un mouvement de tête.

@Noé Águilar

@isaac rosewood & @Noé Águilar
october 25th, 2021

De la douceur dans un sourire semblant si familier. Pour l’avoir tant de fois vu illuminer le triste de ses journées. Seul dans son lit, petit Noé attendant sa distraction de la journée. Petit cœur battant d’impatience, il a aussi battu devant les charmes d’une adoration moins môme. S’imaginait des rêves un peu fous quand il se retrouvait seul et qu’il ne restait dans la chambre triste que les relents de la présence d’Isaac. L’idol adoré et admiré. Il y a de la gêne qui reste malgré tout, dans le fait de se tenir là devant lui. L’avoir en vrai à nouveau mais sous le regard d’un contexte tout nouveau. De se sentir nu face au regard posé sur lui. Isaac qui sait ce qui s’est passé, les années passées à lutter pour une vie que beaucoup considère comme acquise. Due. Ce n’est pas vrai.
Il a ce sourire qui fait fondre les flocons de doutes posés sur le cœur, trouve un reflet dans celui posé sur les lèvres du kaze. Toujours là, malgré la peine, la douleur, les espoirs perdus. C’est encore ce qu’il fait de mieux au fond, sourire. Pour tout cacher puisque personne ne cherche à creuser derrière l’esquisse de la joie. On le sait, un soleil n’est jamais triste. Il brûle c’est tout, enflamme tout de sa lumière mais jamais ne traîne dans l’ombre.

« - Oh I’m sure I will, enjoying is not the problem here. I think I am, at least I like to see myself this way. Listening is important, words can sometimes be rough but if they’re helpful it’s okay. » A avoir trop écouté du silence, on sait combien les mots sont importants. Qu’ils soient justes ou faux, ne reste plus qu’à trier ce qui semble utile et jeter le reste. Les siens emplissent l’air alors qu’il énumère puis retombent dans le silence. Un peu nerveux, Noé attend. Que le professeur reprenne la parole, valide ou non ses propos.
Son meilleur avantage. Le sourire se tortille comme une vague sur ses lèvres, se retient de venir chatouiller ses oreilles. Petit morceau d’égo remontant à la surface, des miettes de fierté cachées derrière les nuages de ses insécurités. Il acquiesce au fil des mots. « - Yeah, I know how important breathing is… » Murmure un peu ailleurs, perdu entre la salle de danse et la chambre d’hôpital. Soufflé par ses poumons fatigués pourtant réparés. « - It’s when you’re close to lose something you realise how much it does on your daily life. » Les yeux se perdent ailleurs, dans un horizon au-delà du parquet, des miroirs. Et les doigts tortillent un peu plus le tshirt, trahissent une drôle de nostalgie pour quelqu’un de si jeune. Trop adulte dans ce qu’il vient de dire le petit Águilar. Mais quand on a eu un parasite coincé dans la poitrine pendant autant d’années, grandir vite n’est plus une option mais une nécessité urgente.

La question lui fait relever un nez qu’il n’avait pas remarqué avoir baissé. Isaac plus loin d’après le timbre, libère l’espace pour qu’il l’occupe de sa petite présence. « - Of course it’s okay. » Qui est-il pour dire non ? S’opposer au choix de son possible futur professeur ? Personne. Seulement un môme perdu qui tente de trouver quoi faire de sa vie, la vivre pour de vrai. Par passion et non par obligation.
Les doigts jouent encore un peu avec le tshirt. Ca lui semble si compliqué ce qu’il doit faire quand seul dans sa chambre, tout est si facile. Il ferme les yeux, inspire doucement par le nez et expire par la bouche. Lâche le tissu et dans un petit raclement de gorge timide déroule le fil de sa séance d’étirements personnel. S’applique sans vraiment le faire, corps et muscles connaissent la gestuelle depuis le temps. Peut-être des erreurs, après tout, il fait ça tout seul sans personne pour le corriger. Ne se souvient que des conseils de sa professeur de danse d’il y a une éternité. Fluidité dans ses mouvements, le kaze ressemble à un courant d’air, glisse sur le parquet et semble ne pas souffrir de ce qu’il fait subir à ses muscles déjà échauffés.
Don’t forget to breathe.
Toujours. Inspirer. Et expirer, tout vider puis recommencer.
Il achève sa séance assit par terre, pieds entre ses mains pour assouplir ses chevilles. Le garde dans ses doigts alors qu’il lève les yeux vers Isaac sur une ultime expiration d’effort.

« - I feel naked right now. » Et il se marre. Quelques éclats contre les miroirs avant de baisser la tête, regard vissé à sa cheville entre ses doigts. « - It’s weird, doing this in front of someone when I always do it alone. Must be trashy on some part though, sorry about that but my phone never correct me… Such a lzay teacher this one. » Hausse les épaules, lâche son pied et s’installe en tailleur, les yeux levés vers Isaac.

Light as a butterfly
☞ Mahoutokoro・場所 october 25th 2021

Si sa carrière avait été brillante, l’idol devenu connu grâce à toutes ses chansons et tous ses concerts donnés aux quatre coins du monde, peu de personnes savaient qu’il avait aussi donné de sa personne en allant rendre visite à des personnes malades. D’abord de jeunes enfants puis des enfants un peu plus grands, bien plus malade et qui devaient se battre pour survivre. C’était ainsi qu’il était tombé sous le charme innocent du jeune Noé, aimant particulièrement venir lui rendre visite et lui apporter de l’affection dont il semblait tant avoir besoin pour gagner sa lutte contre la maladie. Isaac avait toujours cru en lui, s'était montré présent dans chaque étape sensible. Était même allé plus loin, parfois, en annulant des rendez-vous professionnels pour venir rendre visite au jeune homme lorsqu’il apprenait que ce dernier était mal au point. Sûrement était-ce ce qui faisait de lui, à l’heure actuelle, un homme presque parfait bien que trop protecteur avec son unique neveu, ayant parfois peur que l’on vienne lui prendre comme on lui avait enlevé son frère et sa belle sœur. Mais la foi était toujours bien présente, l’enseignant ne croyait en aucun dieu mais priait tout de même toutes les entités existantes sur Terre. Le plus souvent, c’est à Merlin qu’il demandait de faire des miracles, jurant par sa barbe aussi souvent qu’il pouvait le faire lorsque ce n’était pas vers la fée Morgane qu’il se tournait. Mais il n’était pas rare que, lors de ses passages dans le monde moldu, il se rende dans l’un des lieux sanctuaires de leurs religions pour venir demander aide et conseils à ceux et celles que les humains prient. Et, avec un grand soulagement, le chanteur avait appris que le protégé avait vaincu la maladie, qu’il se débrouillait maintenant sans elle et apprenait à vivre. Mais sa propre carrière l’avait conduit loin de lui, Isaac ne pouvant plus venir le voir autant qu’il le voulait, se pliant aux règles dictées par une société qui cherchait à le réduire à un rôle d’enseignant qu’il aimait pourtant. Et c’est ainsi qu’il pu voir Noé fouler le plancher de sa salle de cours, venant réchauffer le cœur éteint d’un homme qui avait besoin de nouveauté pour se sentir bien. Qui ressentait le besoin de le voir devenir comme lui, plus tard, de pouvoir assister à ses danses en lui apprenant tout ce qu’il fallait pour cela. N’était-ce pas pour cela qu’il était payé ? Alors qu’est-ce qui pouvait bien l’empêcher de mêler l’utile à l’agréable ? Rien. Et c’est pour cela qu’il était prêt à le guider dans un apprentissage maîtrisé d’un de ces arts qui peut parfois être pré-acquis mais qui nécessitait toujours de s’entraîner.

C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il demandait au plus jeune de s’échauffer de nouveau devant lui, voulant juger chacun des mouvements de Noé afin de déterminer si ce dernier savait comment chauffer son corps et ses muscles afin d’éviter le plus de blessures possibles. Lui-même était au courant des risques de cette passion, son corps lui faisant ressentir un peu plus chaque année qu’il vieillissait et qu’il avait intérêt à ne pas faire d’erreurs s’il voulait continuer pendant encore quelques années. Mais, d’abord, il venait l’interroger de façon théorique, prenant le temps de parler de ce qui semblait être le plus important à ses yeux : le souffle. La mine compatissante, il savait mieux que quiconque que son cadet avait dû se battre contre un monstre voulant lui voler son bien le plus précieux, désirant emmener avec lui son souffle de vie. Alors il se contentait de sourire doucement, ne voulant aucunement brusquer Noé. That's why I trust you, you know ? I know that you are not like the others and that you have acquired everything you need from your breath. Comme pour lui faire prendre conscience que cette maladie devait devenir sa plus grande force, que ce qu’il avait appris à travers sa lutte serait son plus grand atout. Ne voulant pas le faire paniquer plus, il lui demandait de faire ses preuves, de lui montrer ce qu’il savait faire quand cela concernait l’échauffement. Éloigné, lui laissant autant d’espace que nécessaire, son regard glissait sur le corps, observait chacun des muscles. Quelques petites erreurs ici et là, rien de bien grave ni de compliqué à corriger, mais le souffle parfaitement contrôlé, les respirations faîtes toujours lorsqu’il le faut. Et il ne le quitte pas du regard quand le plus jeune le regarde enfin à la fin de cet entraînement musculaire, se perd même quelques instants dans ses prunelles avant de reprendre contact avec la réalité quand le kaze prend la parole dans un éclat de rire. Rire communicatif qui perd son intensité au fur et à mesure qu’il s’avance vers lui, venant s’accroupir devant lui pour remettre en place une boucle. Does it scare you if I tell you that you will often feel this way when dancing in front of people? Even though I still have it. This feeling of offering myself entirely to them for the time of a dance, of becoming naked in front of their eyes even though I'm wearing clothes. Paroles peu rassurantes mais qu’il devait tout de même transmettre, voulant être certain que Noé sache dans quoi il s’engage. You made some mistakes, that's true. But overall, you have a pretty good handle on the warm-up and your breathing. So I think it's safe to say you're doing well? Se relevant, il tendait sa main pour l’aider à faire de même alors qu’il reprenait la parole. The music I chose is one of my own. I hope you know them? Because it's the choreography I created that you will have to follow and reproduce.

@Noé Águilar

@isaac rosewood & @Noé Águilar
october 25th, 2021

Il aurait tant voulu avoir le souffle calme et tranquille de ces gens qui savent bouger sans trop se fatiguer. Ou en tout cas qui ne le montre pas. Pas que ce soit la course folle de ces débuts où il s’est obligé à sortir de son lit pour se bouger. Pour n’importe qui d’autre on pourrait presque dire que la respiration est tranquille mais lui le sent, que ça s’affole déjà un peu dans sa poitrine. Comme lors du tournoi où il aura fallu pousser plus fort, plus loin. Au rythme d’un cœur qui battait à la manière d’un fou frappant sur tout ce qui passait à portée de poing. Et s’il a eu peur au début, il a aimé ça Noé. Cette sensation barge où tout s’affole, se sentir au bout de tout mais continuer tant l’énergie semble infinie. Un aperçu de ce qu’est la vie, exister sans barrières, seulement pour lui et non plus pour les autres et leurs envies.
Maintenant qu’il est là, assis par terre devant Isaac, la sensation revient. Naissante, petite graine de pas grand-chose demandant juste à grandir et s’épanouir. Il a le cœur qui bat fort déjà, c’est vrai, mais pas sous l’effort, d’impatience. De trouille un peu, la peur panique du môme qui redoute de faire une bêtise, un truc de travers. De gâcher cette chance qu’on lui donne à lui qui n’est rien, à peine un trucage à l’air humain capable de tenir sur ses deux pieds sans tomber. Un petit poussin sans ailes que l’on couve à l’en étouffer.

Isaac n’a pas cet air que tous les autres peuvent avoir avec lui. Il l’a vu, le connait certainement mieux que la plupart de ces proches qu’il traîne dans son sillage. Il sait. Et quand l’aîné vient remettre en place une bouclette perdue, Noé retient son souffle. Sent une brise de chaleur lui monter dans le ventre, le cou et se poser une seconde sur ses joues. La distance et la hauteur aidaient, à rendre l’instant plus solennel mais maintenant qu’ils se trouvent au même niveau, si proches, l’impression bizarre de ne plus être un professeur et son élève vient se glisser dans la tête. De se tenir dans un retour en arrière sans draps, ni chambre, ni maladie mais où ils seraient simplement Noé et Isaac. Sans statut ni complications.
Le kaze boit les mots qu’on lui offre, écoute en silence des paroles qui se voudraient peu rassurantes mais qui font sens. Résonnent contre les parois du crâne et du corps. Il hausse une épaule, doucement, laisse une petite moue d’un it’s okay naître sur ses lèvres.

« - Kinda does, yes. But that’s the beauty of it, letting go and offering oneself to the others, no filters, just moves and emotions as raw as they should be. » Il baisse la tête le temps de quelques inspirations saccades, lâche une de ses chevilles pour se passer la main sur la nuque. Quelque peu gêné de ce qui vient se coller contre ses dents et qu’il s’apprête à lâcher sans résister. « - That’s one of the reason why I want to do this, express what I feel without words, let it all out with no screams, just my body and its way of expressin itself… Even though I don’t really like being naked in front of people, even close ones. » Parce qu’il a ses malheurs ancrés au corps, des cicatrices invisibles restées là que seuls ses yeux sont capable de voir, et une autre, plus gênante que la magie n’a pas voulu enlever. On ne lui a pas demandé, s’il voulait l’effacer ou la garer, ça a été décidé, qu’il vivrait avec le stigmate de son cancer et le traînerait à la manière d’un trophée-boulet pour se rappeler, qu’il a survécu. Comme s’il pouvait l’oublier.

« - Thank you, it means a lot… Your approval I mean, at least on this part, it’s nice already. » Il se peint sur les lèvres un petit sourire gêné. A peine esquissé, presque triste quand pourtant il ne l’est pas. Bien au contraire. La main tendue le fait loucher une seconde. Hésiter aussi un peu puis il la prend. Se relève avec l’aide du professeur et joue des orteils sur le parquet. Fronce les sourcils une seconde, puis deux. « - How can I say this without being weird ? I do know them, maybe not all of them, but must of ? Now my level of stress is getting high, surely you don’t want anybody in your class… » Masque l’inconfort sous un éclat de rire légèrement tordu, ondulant sur des notes qui n’auraient rien à faire ensembles. Il renifle et se calme, tapote ses doigts contre son ventre, les lient entre eux et tend les bras droit devant pour s’étirer.
« - But that’s what I’m here for so, let’s go. Please don’t laugh if I screw up and make a fool of myself. » Sait très bien qu’il ne le fera pas, Isaac. Mais le petit oisillon ne peut s’empêcher de le penser, peut-être parce qu’à la place de l’aîné il le ferait, se moquer de lui. Noé et ses idées un peu bêtes, en météores dans son cœur qui explosent dans sa tête et le poussent en avant.

Light as a butterfly
☞ Mahoutokoro・場所 october 25th 2021

Il n’avait jamais été destiné à la célébrité. Enfant aîné, enfant héritier, prédestiné à être le repreneur idéal de l’entreprise familiale des Rosewood. Ses envies et ses désirs s’étaient cependant montrés bien plus forts que ce que ses parents avaient envisagé pour lui. Alors il avait appris tout ce qu’il devait savoir manier dès son plus jeune âge. D’abord le souffle. Pour la parole, pour le chant, pour les efforts physiques. Pour la vie. Compétence maîtrisée dans un niveau frôlant parfois la perfection lorsqu’il arrivait à se concentrer suffisamment dessus. Puis était venu le chant, les mélodies s’étant imposées d’elles-mêmes à Isaac. Il avait aimé apprendre comment chanter, comment organiser son souffle et tous ses organes dans le but de produire le plus beau son possible. Mais tout s’était compliqué quand il avait dû apprendre à danser. Apprentissage fastidieux, qui lui avait demandé de mettre en pratique tout ce qu’il avait bien pu apprendre pendant des années. Si l’enfant, puis l’adolescent, n’avait jamais eu aucun doute vis-à-vis de son talent en chant, il n’avait pas toujours eu confiance en ses qualités de danseur. Sûrement parce que ce n’était pas quelque chose d’inné, qu’il avait dû tout apprendre dès le début sans jamais avoir de facilités. Et c’était certainement la raison pour laquelle il avait accepté ce rôle d’enseignant, désirant former d’autres personnes à cet art si intime qu’était la danse. Il avait toujours aimé être un guide, ayant même pris une posture de figure parentale depuis quelques années maintenant. C’était donc avec le sourire qu’il accueillait Noé, heureux de le retrouver dans un contexte bien plus joyeux que celui dans lequel ils s’étaient connus. Il avait longtemps eu de l’espoir pour ce jeune garçon à qui il rendait visite régulièrement, persuadé que le fait de lui apporter de la joie et de la bonne humeur pourrait l’aider à guérir un peu plus vite. Et il était maintenant rassuré de voir qu’il avait gagné sa bataille contre la maladie et qu’il allait mieux, assez, pour venir tenter sa chance dans la classe du professeur de danse. Si l’ancienne idol avait toujours été agréable et doux, il devait maintenant enfiler un rôle plus sérieux. Ce qu’il faisait avec difficulté, ne voulant aucunement blesser Noé avec des paroles pouvant se montrer trop directes. Les ordres donnés, le regard examinant chaque mouvement afin d’en extirper les bons gestes, les défauts à corriger et les erreurs à retirer, il se perdait dans cet état de concentration qui était régulièrement sien. Sauf qu’il se perd dès que les pupilles du plus jeune croisent les siennes, le plongeant dans un monde où ils ne sont que deux, où personne ne peut venir les déranger. Un monde où ils peuvent être autre chose qu’un professeur et son élève mais deux êtres proches qui peuvent s’apprécier autant qu’ils le veulent.

La réalité l’avait cependant rattrapé rapidement lorsque Noé s’était mis à rire, encourageant l’idol à l’imiter tandis qu’il se rapprochait de lui. Accroupi face à lui, ses doigts se perdant des ses bouclettes pour les remettre en place, il prenait la parole, s’exprimait sur son propre vécu en voulant s’assurer que le kaze était bien au courant de cela. Le sourire se fait tendre, presque charmeur —et charmé— quand la rougeur effleure les joues du cadet le temps d’un instant alors que le cœur s’emballe sous la candeur d’un visage innocent. Et l’oreille se faisait attentive aux paroles soufflées par l’étudiant, l’esprit se concentrant sur ce qu’il disait avec intérêt. Are you afraid of being judged if you offer yourself naked to someone ? La question dépassant la barrière fine de l’intimité, il s’en voulait presque aussitôt de lui avoir posé et rebondissait sur le reste de ses paroles. But I can understand what you are talking about. I've always used dance and song to give people what I can't say with just words. Marquant une légère pause, il finissait par s’exprimer sur ce qu’il avait retenu de l’échauffement du plus jeune, se relevant en lui tendant une main pour qu’il fasse de même. I didn't know it mattered so much to you that I approve of what you do... but I'm flattered. Et il donnait enfin les informations sur le reste de la soirée, se demandant si son cadet connaissait assez ses musiques pour pouvoir reproduire les chorégraphies qu’il avait lui-même apprises ou même créées. I don't find it weird, don't worry. I'm even proud to see that you know them. Parce que cela était sûrement le meilleur des compliments qu’il puisse entendre, heureux de voir qu’il connaissait une grande partie de sa discographie. Le regard glissait sur le corps juvénile, bien que plus séducteur que celui des autres, observant les mouvements de mains qui le faisaient sourire avant qu’il ne prenne une moue faussement consternée. I would never do that. Then I'm sure you'll do everything I ask you to do perfectly, won't you? S’éloignant un peu, il murmurait quelques paroles alors que l’air s’emplissait déjà de quelques notes musicales. As said, I'll let you listen to it once. And I might even show you the choreography, if you don't remember it. Venant se placer à ses côtés, il se concentrait sur chaque seconde de la musique, prêtant attention à tout ce qu’il devait retenir et tous les pièges qui pourraient être tendus à Noé. La chanson, qu’il avait reprise pendant sa carrière, avait été l’objet d’une chorégraphie inventée par lui-même afin de pouvoir mettre en avant toutes ses compétences. Attendant que la dernière note ne retentisse, il finissait par se tourner vers son futur élève avec un petit sourire. So ?

@Noé Águilar

Mer 05 Jan 2022, 19:39

@isaac rosewood & @noé Águilar
october 25th, 2021

Etrange petit quelque chose dans la question que l’on pose, comme ça, l’air de rien. Comme s’ils étaient encore dans la chambre sans vie du petit kaze aux rêves écrasés mais aux yeux toujours grands, trop pétillants malgré ses emmerdes et les drames de sa pauvre vie tendue entre deux fils prêts à caser au moindre souffle trop fort ou pas assez. A-t-il peur ? Oui. Peur que l’on remarque ce qu’il est, en-dessous de la bonne humeur et des sourires : les ratures et les bavures. Pas de jolies pages bien ordonnées aux couleurs folles mais des tâches d’encre noir un peu partout, vaches sur papier rendant la lecture hasardeuses, un peu gênante. Un peu triste. Et sa peau, il ne l’aime pas vraiment non plus puisqu’elle porte la trace de son combat. Petit guerrier improvisé champion bien trop tôt à la cicatrice qui dérange, que l’on cache plus volontiers qu’on l’expose avec fierté. Il n’en a pas Noé, de fierté, pas celle que l’on ressent après avoir survécu au combat d’une vie.

« - I am, because my body is not that pretty to see and underneath I’m full of breaks and other stuff people usually judges… If I were to stand in front of my naked self, I would certainly judge it. » Il hausse une épaule Noé de façon à s’enrober dans un pull de désinvolture, faire comme si c’était rien ou normal, pas grave en tout cas. Masquer la gêne et les chaînes que ça pose aux chevilles, aux poignets, corps lenteur soumis à des hontes fantômes que même les plus forts des courants d’air ne pourraient faire dégager. C’est comme ça que dirait un adulte trop plein de bon sens en carton, simplement comme ça.
Main tendue que l’on attrape, debout sur deux pieds qui vont devoir bouger du mieux qu’ils le peuvent puisqu’il y tient tant, Noé, à rejoindre cette classe. Se libérer, à moitié ou même un peu, d’un poids trop lourd portant le nom du père. Les attentes et les lignes toutes tracées pour lui, petit mâle, digne héritier. Grand homme. Pas prévu qu’il devienne danseur. Et après la désinvolture façade vient la candeur vraie, sur un sourire posé aux lèvres qui se retient de devenir trop grand. Un regard qui se perd entre le sol et l’hier, les moments fans du môme au cœur battant de se tenir si près de son idole.

« - It does, you’re not just a dance teacher, I mean, you were everywhere with so many people being nuts about you, even a little kid in his death bed… So it matters, specially to him. » Relève le nez, le temps de croiser le regard poser sur lui et de retourner se noyer dans les lattes du plancher. Chavire le bateau-cœur dans sa poitrine en pleine tempête, cru voir des choses, dans ces yeux parcourant sa silhouette. Souffle chaleur sur les joues, piquées plus fort aux mots suivants. D’un sourire en soupir de rire qu’il retient de travers, le laisse s’échapper comme on ferait tomber sans le vouloir toute un empilage de verres en cristal. Oups. « - I’ll do my best. » Like a good boy. A bouffer sa langue pour ravaler les mots, l’audace en carton à écraser du bout des pieds. Le mieux étant de se murer dans le silence pour écouter la musique, la laisser vibrer contre la peau, les os, les muscles. Tout. S’en imprégner et se sentir fondre, glaçon sous un soleil trop chaud. Fondre de panique, le cœur qui flanche sur un battement, se casse la gueule dans les escaliers avec trop marches. Trop haute, la barre. Parce qu’il la voit la chorégraphie, dans sa tête. Sous les bouclettes, ça pleut un orage de doutes, de désespoir-espoir. De plein de choses qui s’élancent et s’écrabouillent entre elles.
I’m screwed.

So ? Le sourire devient une vague, toute de travers, trahie le malaise. Envie de rire et de pleurer en même temps, mais il est foutu le temps où il était môme et que l’on trouvait ça mignon, les crises de nerfs comme ça. Faut avoir l’air de maitriser la situation alors, au moins un peu.
« - So… I’m dying with stress here, it’s not an easy one you picked, My last dance’s class was… Eleven ? Twelve years ago ? But I remember the choreography, how beautiful to watch it was and how fucking hard it might be to execute… Sorry. » Vilain mot poussé dehors par le stress. Les doigts viennent gratouiller la nuque, et il secoue la tête. « - If you don’t mind, I will never say no to a demo, please. » Pour se donner du temps, remettre de l’ordre dans ses souvenirs et ancrer les pas à ses rétines. Espérer ensuite que corps et pieds seront d’accord pour reproduire, même en imparfait.

Mar 11 Jan 2022, 11:46

Light as a butterfly
☞ Mahoutokoro・場所 october 25th 2021

Aussi loin qu’il s’en souvienne, Isaac n’avait pas toujours eu confiance en lui. Parce qu’il n’aimait pas ce qu’il était derrière cette façade de perfection qu’il aimait porter sur son visage et dans ses actes, qu’il n’appréciait pas l’image qu’il renvoyait dans un miroir et qui venait lui rappeler qu’il n’était qu’un être misérable tout juste bon à reprendre l’entreprise familiale et suivre les traces d’un père prêt à tout pour le voir devenir comme lui. La musique, la danse, le chant, toutes ces petites choses devenues grandes étaient venues à sa rescousse, lui permettant de trouver la force d’être plus fort, d’être lui. Juste assez de force pour qu’il puisse se convaincre qu’il méritait de créer de grandes choses, qu’il n’était pas destiné à faire comme son père et qu’il pouvait acquérir sa propre liberté. C’était sûrement ce qui lui avait le plus plu quand il avait construit sa carrière même s’il avait longtemps été dépendant de son agence et des volontés de cette dernière. Pourtant, c’était entre leurs mains qu’il s’était senti le plus libre, le plus proche de son but d’existence. Et c’était dans la danse qu’il avait trouvé sa liberté première, celle qui le faisait vibrer dès qu’il s’exposait au regard des autres et qu’il se laissait porter par la musique en vidant son esprit de toutes ces pensées envahissantes —catastrophiques— qui n’étaient bonnes qu’à être des intruses dans sa vie. Alors, il ne pouvait que comprendre les dires de son élève, n’étant pourtant pas d’accord avec ce qu’il disait. Alors, dans un soupir contrôlé, des mouvements ordonnés d’une certaine façon, il le rapprochait un peu de lui après l’avoir aidé à se lever. I don't really agree with you, you know ? It's all those little details on your body that make you beautiful and unique. And you should learn little by little to love these traces of your past and to accept your body as it is... because you are beautiful. La fine barrière entre le professionnel et le personnel étant de nouveau floutée par les paroles de l’enseignant, ce dernier se reculait tout de même un peu, ne voulant pas donner de fausses impressions. ((Ne veut pas que l’élève se sente mal, se sente obligé.))

Et il entrait enfin dans une posture d’enseignant, prenait le temps d’expliquer ce qui allait et n’allait pas afin de pouvoir aider Noé à se perfectionner dans ce domaine si beau qu’était la danse. Il savait pourtant que lui-même faisait encore des fautes, se perdait parfois entre les mouvements et l’envie du corps de ne plus suivre l'obligation imposée par l’esprit mais seulement les libertés chéries du cœur qui battait bien trop souvent en rythme avec une musique enivrante. C’était toujours dans ces valses d’émotions que l’homme aimait se perdre, les préféraient même à tout le reste, tout ce que la vie pouvait lui offrir. Pourtant, en cet instant, il mettait de côté sa passion pour la danse le temps d’observer le corps du plus jeune, voulant admirer la beauté d’un homme qui n’avait pourtant pas confiance en lui mais qui venait le flatter de ses paroles. You're cute. But it's okay for me to do this, you know? I like to be close to my fans. ((Être proche de lui, aussi. Surtout.)) Il cachait cependant ces pensées pour se concentrer sur les joues diffusant une chaleur douce et tendre à voir avant qu’il n’esquisse un sourire en captant un rire mal retenu, laissé en suspens dans l’air du temps. I expect no less from you. You're a good… student, after all. La phrase arrêtée le temps d’une seconde, le temps de dissimuler les phrases étant pas assez sage pour être dîtes en présence d’un jeune adulte, il s’éloignait pour lui laisser la place nécessaire avant de lancer la musique. Notes adorées, notes détestées lorsque les doigts s’étaient battus pour les écrire dans un carnet où il avait rassemblé toutes ses idées avant de créer son dernier album. Musique aimée, musique compliquée à la chorégraphie complète, persuadé que cela servirait un jour d’exemple à tous ces jeunes artistes prêts à lancer leur carrière. Le regard se posant sur son élève dès que la musique s’arrêta, il attendit sa réaction avant de sourire doucement, tendrement, face à sa réaction. I didn't expect you to use such bad words... but I can only understand your reaction, I would surely have had the same at your age. Parce qu’il n’aurait pas eu assez confiance en lui pour se permettre de se croire assez doué, assez bon, pour réaliser une chorégraphie comme cela. But I trust you. You can do it, even if you make mistakes. I want to see how you do in general, not that you get it right the first time.

Et il acceptait sa demande d’un hochement de tête et d’un sourire. Parce que la danse était toujours sa passion première et qu’il ne refusait jamais de démontrer ses talents, d’exposer à tous ce qu’il avait appris au fil des ans et qui avait fait de lui un enseignant presque parfait, dont la réputation n’était plus à refaire. Of course ! I'll give you a demonstration and then you can do it yourself, okay ? N’attendant pas forcément que Noé donne son accord, sachant pertinemment qu’il savait ce qu’il devait faire, il lança de nouveau la musique après s’être mis en place. Et son corps, comme un automatisme, ne prit pas longtemps avant de s’élancer dans les mouvements fluides et complexes de la chorégraphie, les yeux régulièrement fermés pour se laisser porter entièrement par la musique. Il la connaissait pas cœur, l’avait pratiqué de nombreuses heures avant de mettre fin à sa carrière et continuait encore de le faire lorsqu’il devait préparer des rencontres avec ses fans ou même quand il faisait des lives avec ces derniers, désirant constamment garder un lien fort avec ceux qui avaient été à ses côtés tout le long de sa carrière et l’avait motivé à continuer. Enfin, les notes disparaissant, il se trouva face à Noé, le souffle légèrement court et les cheveux désordonnés. Mais il n’en restait pas moins professionnel et se reprit rapidement, le sourire aux lèvres. Were you able to retain the movements ? Or do you want me to go over some of the choreography before you start ?

@Noé Águilar

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