Retrouvailles d'un autre temps [Tsukasa]

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21 novembre 2021 [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] - [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Elle l’a suivi, manteau posé sur ses épaules, alors qu’ils quittaient le palais de justice. Dans ses couloirs, c’est Tsukasa qui menait la marche, traversant le labyrinthe qu’elle connaissait par cœur à force de les traverser presque compulsivement ; dans la rue, c’est Alistair qui les dirigeait, maître des avenues et de leurs secrets. Il lui a présenté un endroit pas très loin, dont elle n’avait pourtant encore jamais entendu le nom. Elle a acquiescé avec une certaine réserve, ses yeux perplexes examinant la devanture de la bâtisse. Faute de connaître plus de coins branchés du quartier, elle s’est laissée guider jusqu’à l’intérieur. Par réflexe, c’est un verre de whisky Ryu qu’elle a commandé ; lui a opté pour l’une de ces boissons anglaises qui, elle l’imagine, doit goûter la nostalgie. Les voilà alors, l’une avec un tumbler à la main, l’autre la paume fermée sur sa pinte.

« Alors ? qu’elle demande d’une voix suffisamment forte pour enterrer les conversations. » Il répond de ces phrases un peu toutes faites, celles qui cachent la vérité derrière leurs mots dessinés un peu en l’air. Tsukasa relève le sourcil, avant de dissimuler son sourire en coin derrière son verre. « Si tu comptes seulement m’offrir des mystères évasifs, je préfère de loin que tu me parles plutôt de la météo en Grande-Bretagne plutôt que des raisons de ton retour. Je n’aime pas remplacer des questions par de nouvelles interrogations, c’est une perdre de temps. » Elle prend alors une gorgée de l’ambre, avant de reposer son verre. Je te laisse faire ce que tu veux de cette information. Cette fois, elle affiche bien son rictus. « Alistair, allons. Souviens-toi à qui tu parles. J’ai probablement défendu des crimes bien plus graves que ceux que tu essaies de nommer, là. J’en ai sûrement connu des plus tordus encore que ce à quoi tu peux imaginer. Peu importe ce que c’est, tu ne m'effraieras pas. »




prima luce, mk. (c)

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TW : mention de crimes diverses (physique/sexuel)

Elle s’impatiente. Son majeur tourne le long de son verre, caresse le cercle de cristal qu’est le bord du tumbler,  presse contre la bordure. Le dos bien appuyé dans son siège, elle observe Alistair tourner autour du pot comme un chien qui chasse sa propre queue. Elle s’amuserait peut-être de la situation, si les traits déformés par l’inquiétude de l’homme ne retournaient pas autant son estomac. « Je comprends. Mais tu sais, peut-être mieux que quiconque, que du temps, j’en ai pas vraiment. » La paume vient chercher sa boisson, et l’ambre coule dans l'œsophage avec autant de ferveur que si c’était elle, qui était en quête de courage. Comme si c’était elle qui devait cracher le morceau.
Il lâche une nouvelle bribe d’informations, morceau infime d’un puzzle interminable. « Je m’intéresse aux crimes partout dans le monde, qu’elle fait en relevant un sourcil. Mais je n’ai jamais eu de dossier à l’étranger, si c’est ce que tu insinues. » Le coude se pose sur la table, et le menton se dépose à moitié sur les jointures de sa main. Avec attention, elle écoute Alistair enfin cracher un plus gros morceau de son récit, et avance inconsciemment la tête pour attraper sa voix basse. Et puis le silence, interminable. Lui, de son côté, attend probablement une réaction. Elle, en revanche, espère encore recevoir suffisamment d’informations pour enfin comprendre ce qui le met dans un tel état. « Bon alors déjà, je ne peux malheureusement pas te défendre pour une liste de raisons évidentes. Petit A, conflit d’intérêt indéniable. Petit B, je ne peux exercer qu’au Japon ; je n’ai pas de spécialisation en droit international, malheureusement. Petit C, quelque chose me dit que mon expertise servirait plutôt à ceux que tu souhaites poursuivre qu’à toi-même. » Parce qu’elle en a sauvé des barreaux, des raclures. Tellement qu’elle ne pourrait les compter. « Je peux toujours vérifier auprès de mes connexions si je ne trouve pas une bonne référence à t’offrir. Quelqu’un de confiance, avec qui tes confessions seront en sûreté et ta victoire assurée. Par contre, pour ça… » Les épaules se relâchent alors que son ton exaspéré laisse échapper sa phrase d’un ton geignant. « Il faaaut me donner plus de détails. Des horreurs, Alistair, j’en vois au quotidien. On parle de quoi. Meurtre ? Viol ? Vol ? Traficage ? »





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