— pןɹoʍ uʍop ǝpı̣sdn
essoufflés de s'être préparés à la hâte pour transplaner au point de rendez-vous et dévorer la distance restante ; et sans doute sans voix de la folie qu'il leur a exposée à l'un puis à l'autre au téléphone, quelques minutes auparavant.
dans le laps de temps que sa révélation offre pour délai, il se relève tout à fait. cette fois, c'est vers himari qu'il se tourne.
(…)
la porte de la chambre d'hôpital se ferme sans bruit derrière eux. quelques pas dans l'espace aseptisé, vide de chaleur et de vie ; tout est immaculé du sol au plafond, même le corps sans force qui git sous les draps. au plus près de la mort, à en perdre ses couleurs. tout, sauf les fleurs fraîches sur la table basse et les sortilège actifs qui maintiennent les fonctions vitales, drapant yori de leur halo protecteur. gansey bloque l'entrée et appose quelques sortilèges, pour s'assurer que personne ne les surprenne. que personne ne les arrête. neo laisse échapper un soupire tremblant et ferme les paupières un instant, rassemble la force d'une fois de plus tenter de déjouer le cours du temps. elles se rouvrent sur un regard certain — déterminé. il s'accroupit pour ouvrir au sol la mallette qu'il a emmenée avec lui.
repoussant les appréhensions à l'orée de son esprit, il prend place aux côtés du lit. sa paume flotte une seconde au-dessus du front de l'endormi avant de s'y apposer doucement ; il ferme les yeux.
basculer dans un esprit endormi est toujours semblable à une immersion en eaux troubles. les rêves sont un univers à eux seuls ; en être témoin est un incroyable spectacle, que les songes se fassent réalistes, psychédéliques, sombres et glauques ou palettes de couleurs. mais si neomä en a l'habitude, architecte dressé à la dure pour apprendre à leur donner une structure et les diriger, l'expérience des comas est bien différente.
c'est [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
neomä flotte au-dessus d'un néant éternel, suspendu au dernier fil de sanité de son ami d'enfance.
et alors s'élèvent les voix.
les murmures d'abord.
le dreamcatcher ne perd pas pied. concentre toute son énergie pour lutter contre les idées noires-cauchemars qui se matérialisent en monstre pour l'attaquer ; il les brave l'une après l'autre, chacune d'elles sombrant dans un hurlement déchirant qui résonne jusqu'aux entrailles de neomä.
intrusion.
se forge autour de lui une demeure familière- ou du moins ses vestiges.
la [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
et encore et encore elles se décuplent et se déploient, venant de toutes parts de la pièce.
la piscine.
il n'y a pas d'eau et pourtant le liquide lui gèle les os et lui envahit les poumons. ce sont des racines qui lui agrippent les membres, s'accrochent à son cou en une étreinte mortelle, tentent de se faufiler dans sa bouche pour l'étouffer. il mord, crache, frappe, arrache, se débat, se bat, HURLE,
le temps, dans les rêves, n'est pas celui de la surface. et lorsque neo rejoint le portail qu'il a créé plus tôt, éreinté, blessé, hagard, il ne sait combien de minutes ou d'heures a duré son absence, pour ceux qui l'attendent à la lisière des limbes. cachée entre ses mains, l'étincelle murmure encore indistinctement, à moitié assoupie. quelque peu apaisée.
vacillant, neo attrape la main du suivant pour lui permettre de franchir le portail menant des limbes au rêve.