bitter are the wars between brothers,,

bitter are the wars between brothers,
@jp jones, december.

les pas dans la neige se font soudainement moins rapides. le marché de noël est proche, ça se sent, ça se voit. les âmes croisées sont plus nombreuses, et la lumière des festivités éclaire la nuit glaciale de décembre. on ne voit même plus les étoiles tant il y a de guirlandes et d'illuminations. dans les airs, chavirent les éclats de rire et les chants. vraiment, l'ambiance a de quoi ravir les petits et les grands. et ça, niccolò, ça le dégoûte.

il se fait un chemin parmi la foule, le menton haut levé et la moue méprisante. petit monstre n'a que peu de sympathie pour de tels dégueulis de bonheur outrancier, d'hypocrisie que l'on nomme seulement aujourd'hui générosité. nicco, il se demande pourquoi il a quitté le milanais et la réunion de famille pour se retrouver ici ce soir. le préfet doit encore trouver son cousin, car demain, il s'agira du côté français qu'il faudra visiter. à cette idée, le môme est bienheureux et les traits de son visage se détendent. un peu.

niccolo est surpris par les quelques balais qui colorent son horizon. la ville avait bien suspendu les vols au dessus du marché, non ? quelque chose semblait se tramer, et ça, ça l'intéressait. plus loin dans la foule, c'est une silhouette familière qui se détache des mornes formes que balaye sa rétine. jp. rapidement, le waterbender rejoint son ami qui lui tourne le dos. « what's up, jones !! » le hèle t-il, les accents teintés de son italie natale. son bras s'enroule autour des épaules du denki alors qu'un poing vient s'abattre contre son biceps. « what are you doing there ? »

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@niccolò ranieri, december.

La niaiserie qui empeste l’air lui retourne l’estomac. Les lumières et les chansons festives qui tournent en rond sont aussi adorables qu’un môme plein de morve. Il n’y a rien de joyeux ni d’envieux dans la démarche de JP. Il hait Noël, tout simplement. Avant même que sa sœur se fasse écraser par un magicobus en plein mois de décembre, la période lui inspirait que mépris et jugement. Regardez les, ces gens heureux. Ils doivent être bêtes pour sourire à pleine dents. C’est par pur hasard qu’il se retrouve dans la rue ce soir là. Le denki, qui n’avait aucune famille à visiter, marchait dans les rues comme il le faisait tous les soirs, à la recherche du pire endroit oú éteindre sa nuit. Il avait pris l'habitude de se faire crier dessus au téléphone par Granny car il avait encore découché la veille et elle le harcelait pour qu’il ramène de la buche. Pour la première fois cette année, aucune vieille sorcière ne le réprimandait avec des discours mielleux. Pas de petite sœur chiante qui le trimballait au cinéma pour le marathon des films de Noël. Aucun cadeau de dernière minute, ni de laides cartes à signer. C’était le néant.  

Plongé dans ses pensées, il continue sa foulée dans le froid. Les mains dans les poches, le blouson trop ouvert pour l’hiver. Il ne remarque pas la vague forme amicale qu’il contourne allègrement. Pourtant il est réveillé par les gestes du mizu qui s’empare de son espace personnelle. Grognant de surprise, le grinch rentre le cou dans son col. “ Yo.” trouve-t-il à dire, sans aucune expression dans sa voix. “ I’m doin' my Christmas shopping obviously. You?” le sarcasme dans la voix, il pointe ses bras déserts de sacs du menton. Et puis, qui fait ses courses le 25 ? Le genre d’imbéciles qui adorent se prendre en photo devant le sapin de la place, sûrement. “This place blows. Got anything interesting to do around?” demande-t-il dénué de conviction. Les fêtes étaient aussi ennuyeuses que les gens qui vivaient pour elle.

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@jp jones, december.

l'attitude de jp, qui fait pourtant écho à la sienne, fait étirer les lippes de l'italien en un sourire moqueur. toujours trouver quelqu'un de plus misérable que soi à persécuter. aujourd'hui, c'était lui. alors que la voix de son ami suinte le sarcasme, niccolò regarde les bras du garçon. « nice haul. » répond t-il sur le même ton, gamins à l'unisson. ils avancent toujours dans les allées bondées de ce simulacre de marché de noël européen. « hm, got my eyes on some late presents. » répond nicco à sa question, alors qu'un groupe de filles passe à côté d'eux et que le préfet perd quelques secondes à les regarder s'éloigner, l'horizon béni par leurs sculpturales silhouettes.  

à la remarque de l'autre préfet, le premier ne retient pas le rictus qui lui borde les lèvres. « yeah, it sucks. » rétorque t-il, pile au moment où un nourrisson commence à pleurer à côté d'eux. encore une raison pour laquelle il ne sera jamais père. « i gotta find my stupid cousin and bring his ass home. » il ne demandait pas son avis à jp, l'américain le rejoignait dans sa quête quoiqu'il en dise. « he is not replying to my texts. i'm pretty sure he's sucking face with some poor chick he just found. » les prunelles de niccolò joignent quelques instants le ciel alors qu'il repense à marlon et les messages qu'il leur avait envoyé concernant sa dernière conquête. les stands défilent sans que le terrible duo ne leur offre la moindre des attentions, jusqu'à ce que le mizu ne s'arrête soudainement dans ses pas. « look at that. » sur le chalet en bois, quelques affiches de balais et une promesse : la course du siècle.

bitter are the wars between brothers,
@niccolò ranieri, december.

“Yeah, I bought you panties, because you must be running out of these by now.” C’est plaisant de se trouver un camarade du malheur. Rien de mieux que de souffrir à deux. Tout seul, c’est pathétique. A plusieurs, c’est une party. Et avec Nicco, ça ne pouvait être plus explosif que des lumières de christmas tree. “Whore.” lâche-t-il avec un léger sourire, remarquant le groupe de jolies filles qui venaient de les frôler. Les mauvaises habitudes du don juan vont finir par transposer sur lui. C’est vrai qu’elles étaient pas mal. “Uh, what he doin’?” Les mains derrière la nuque, il se met à le suivre sans même poser de question. Peu importe quelle folle aventure il lui proposait, JP s’embarquait toujours avec les yeux bandés. “Oh bro, you look like someone who's been dumped. Unfrown these brows.” Oeil jeté sur les épaules du petit leprechaun, il retient un rire sec, purement moqueur. Ce genre d’affection entre garçons qui fait du bien. “Nah, trust me. That loser must be doing something boring, like watching Home Alone with that poor girl. We should rescue her.” Il insiste sur elle, car toute la misère du monde qui s’abattait sur Marlon n’était qu’un divertissement en plus pour JP. Une autre raison pour le charier le lendemain et une énième inside joke à ajouter à leur catalogue. Il s’arrête soudainement, porté par les affiches de balais. Puis lance un regard pernicieux à son confrère. “When was the last time I kicked your ass in a race?” L’air du défi alors qu’il s’avance vers le danger. Il ne manquerait pas de le pousser de son balai et gagner à la déloyale – la vraie victoire. “Come on, Nicolas. Try to beat your captain.” Comme sur le terrain, comme à l’entraînement, il n’y avait qu’un balai pour plaquer un sourire aussi narquois sur le visage de JP, imbu de lui-même, trop sûr de lui.