take what you please, don't give a damn
never permission
Répondre au chant des sirènes, le hurler jusqu’à voir éclore des ronces dans la bouche. À se gâcher, entre les draps de satin, dans les nuits dorées de vices dont il ne voit pas la fin. Minato n’est pas las -pour ça, il faudrait que son existence ait un sens. Un autre but que de voir tout brûler à la fin, lui avec. Il se perd, parfois, faiblit, souvent. Cette nuit est placée sous le signe de la couleuvre, plutôt que de la vipère, et pourtant il se pense en contrôle. Charme comme il sait le faire, sous les traits doux d’un autre, mâchoire serpentine, éclats des pupilles qui brillent comme les diamants. On le prie, à genoux. On l’implore, parfois. Et il n’a jamais de pitié pour ceux qu’il laisse au creux des bras de Morphée avec presque rien.
Et pourtant, il chute.
Ténèbres de la femme-épée qui se drapent à ses côtés alors qu’il laisse échapper un souffle discret, accoudé au bar. Il ne commande jamais d’alcool, rien qui puisse troubler ses pensées et ses plans. Fait semblant de siroter des cocktails sucrés à l’ombre des lèvres des amants de passage, pour mieux les mordre jusqu’au sang. Alors, les mots chuchotés le font doucement rire -puisque petit garçon se croit trop grand. Trop expérimenté, sans savoir qui se trouve réellement en face. Mais il la reconnaît, bientôt, dans les mots et les gestes, ceux presque outranciers, et les ordres qui sous la voix douce font deviner le gant de fer. Il n’a jamais apprécie l’autorité, la toujours fui, ou combattue -elle est la seule exception. La seule forme de respect, ténu, qu’il pourrait envisager. Alors il hausse un sourcil ironique, fait tournoyer son verre d’eau citronnée dans le creux de sa main. « How should I proceed, then, senpai ? You know I’m more interested in power than money. »
L’argent est secondaire.
Il voudrait, avant tout, voir un homme souffrir, pour tous ceux qui n’ont pas pu payer.