the one that got away

Bambin criard, est-il dit. Ses parents n'ayant jamais eu les moyens, les voilà qu'ils le déposent à un orphelinat après une grossesse non-désirée. Mais Charlie n'en saura rien : jamais il ne cherchera à connaître leurs identités.

Et le garçon ne tient même pas sur ses pieds que le voilà emporté dans une maison moldue. Ses mères, ravies de leur adoption chérissent le bambin dès ses premiers jours à leurs côtés. Encore jeune, il est si aisé de se sentir comme chez lui dès le premier jour avec elles.

Inconscientes de sa condition d'ekisha, ses mères font passer les cauchemars pour une épreuve simplement difficile pour leur fils. L'horreur de ses nuits, pourtant, les terrifie un peu (mais les médecins moldus n'ont aucune véritable solution à leur offrir et celles proposées leur font assez peur pour ne plus jamais faire confiance à des professionnels de la santé à ce sujet). Ce ne sera que plusieurs années plus tard, autour de ses six ans, qu'elles seront mises au courant de tout étant donné que sa condition paraît évidente aux yeux du monde magique.

Première année à l'école sorcière de Durmstang, c'est avec une certaine appréhension que ses mères le regarde partir pour la première fois pendant trop longtemps. Mais Charlie est doué. Enfant plus que brillant, même, il s'en sort souvent dans les premiers de sa classe et est facile à vivre, facile à aimer. Il se fait rapidement célébrité dans son établissement, et ce durant de nombreuses années.

Il a treize ans, Charlie, quand en effervescence les uns et les autres parlent d'amour. Un mot jusqu'alors inconnu, à moins qu'il ne lève le regard vers ses mères dont il tait bien souvent les aventures auprès de ses camarades de classe. Mais les garçons n'ont de cesse de parler de filles et son regard, à lui, se perd sur les beaux yeux de Nico. Et aujourd'hui, il en a oublié les détails. Car elle est entrée dans sa vie en tornade de ses grands sourires. Bientôt, Nico n'était plus qu'un lointain souvenir.

Peut-être que, cette fois, Charlie comprend l'amour. Il l'a sur le bout de la langue, dans les valses interminables qui les entourent, Liv et lui. Et ses amis le poussent du coude. "hein, dis, Charlie, quand est-ce que tu lui demande à sortir avec toi?" Et ça les fait rire. Et ça le fait rire. Elle est belle, ses yeux sont profonds et elle rit tellement fort que ça lui arrache toujours un sourire. Ah, c'est qu'elle fait battre son cœur trop fort. Et finalement, sous les arbres printaniers, c'est elle qui se penche pour l'embrasser avant de rire, de ce rire qu'il aime tant (qui le hante, encore aujourd'hui (où est-elle passées, dis, cette jeune femme joviale, celle qu'il aimait tant, celle qui n'avait dans la tête que la frivolité des instants passés et les rêves écrits en grand sur les murs du château?)).

Les doutes se profilent, et avec eux la question de l'avenir à laquelle il ne sait répondre. Mais Liv, elle, sait ce qu'il devrait être. Ne serait-il pas fantastique auror? Il s'en sort si bien dans toutes les matières. Ses notes sont exceptionnelles, il est le meilleur de leur promotion! Et un sentiment étrange s'enfouit dans le creux de son estomac alors qu'elle sourit tout grand. Et sous l'insistance de sa petite amie, Charlie accepte quand ses mères protestent. Est-ce ce dont il a vraiment envie? Mais Charlie n'a envie de rien. Car qui est-il, mis à part cet enfant bien diligent et intelligent? (Toutes deux commencent à observer leur relation d'un air mauvaise, Charlie décide d'ignorer leurs remarques.)

C'est sous la chaleur de l'été qui s'annonce qu'ils se sont mariés. Ses mères, toujours peu satisfaites par cette union ont pourtant toujours gardé cette douceur maternelle à l'égard de leur fils unique. Ravies, elles ont souri et congratulé les mariés alors que Liv resplendissait (peut-être aurait-il dû s'alarmer, ce jour là, quand en rentrant elle lui demanda s'il serait toujours sien, peu importe les circonstances et qu'i avait répondu oui).

Le piège se referme, lentement, sur lui. Sans qu'il ne s'en rende vraiment compte, d'abord, le voilà impliqué dans de petites affaires anodines que Liv lui demande d'exécuter pour la dépanner (pour son travail). De filatures, à vols puis à menaces. Le voilà à se noyer, lentement mais sûrement, sous les baisers d'une femme qui prétend l'aimer pour toujours et à jamais (et il inspire tout par la bouche, l'accueille à bras ouverts contre son corps). Exploitation de son travail et de son don d'ekisha pour fuir les aurors, Charlie se retrouve à jouer un double-jeu et à protéger ceux qu'il doit empêcher d'agir. Il guide ses collègues dans les tréfonds d'un mensonge pour la protéger envers et contre tout.

La relation s'effrite, doucement. La magie noire prend peu à peu le pas sur les beaux sourires de son aimée, mais, là et avec un timing presque parfait, elle lui annonce être enceinte de leur premier enfant. Alors tous les doutes s'envolent pour laisser place à l'euphorie et l'espoir. Michael naît sous les rayons du printemps et ressout la relation de ses parents.

Mais l'enfant ne fait pas tout, non. Dans les bras de papa, tout semble détonner. Tout semble faux et s'écroule aux pieds de Charlie comme venin lorsque l'on souhaite qu'il efface les traces de leur précédent crime. Liv pense sa confiance acquise, quand les sentiments s'égarent dans les yeux d'inconnu.es sans jamais leur adresser la moindre parole. Le désamour prend son temps à arriver, la réalisation de sa manipulation trop aisée, aussi. C'est tout son courage qu'il lui faudra pour finir par dénoncer sa femme et ses agissements un matin alors que tout sort d'un coup sans réussir à le retenir. A la tête de cette organisation tant recherchée, elle est envoyée en prison et on lui accorde aisément le divorce. Vient alors l'implication qu'il a, lui aussi, travaillé pour eux. Pire encore : il a trahi les aurors. Il les a mené en bateau tant d'années, leur a menti et s'est associé à la magie noire. Si sa dénonciation lui évite la prison, il est rapidement viré du bureau des aurors, accompagné de menaces de la part du gouvernement magique allemand.

Son visage fait la une des journaux pendant plusieurs mois. Charlie a arrêté de compter. Entre ceux qui décident soudainement de l'admirer pour avoir infiltré un réseau de magie noire et ceux qui veulent le voir croupir en prison pour trahison face à sa nation, l'opinion public est partagé (les informations floues, le décrivant tantôt comme un héros, tantôt comme un monstre). Une notoriété partagée, il lui est impossible de passer inaperçu dans le monde magique et encore plus difficile de trouver du travail ou de simplement garder ce travail. Il est difficile, pour lui, de garder ce poids sur ses épaules et de protéger Michael en même temps.

Décision prise sur un coup de tête, Charlie quitte l'Allemagne en début d'année pour s'installer sur l'île de Minami Iwo Jima avec son fils. Décidant de repartir d'un bon pied et de laisser derrière lui des visages trop familiers, il garde principalement contact avec ses mères mais reprend sa vie ici, commençant d'abord par ouvrir une petite échoppe de potions qui devient bien vite un magasin de... brol. Endroit insolite dans lequel l'on trouve plusieurs choses, l'architecture part dans tous les sens à en donner la nausée. Impossible d'y mettre un pied devant l'autre sans trébucher, il est à l'image de Charlie : perdu dans les rues d'une ville grouillante, mystérieux et surprenant.

La décision de se faire intervenant à l'école ne lui vient qu'en se rendant compte des besoins de son fils. Se refaire figure publique créer dans son estomac une sensation d'angoisse, et, pourtant, il décide cette fois d'user de ses connaissances à bon escient.

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