— it's time for me to go home

Il reste quelques secondes avant que la pénombre ne laisse place au lever du jour, ciel couleur pastel qui remplira la pièce d’une lumière vive. mads est réveillé depuis une bonne dizaine de minute, à zieuter avec attention les détails du visage de son cadet. dans quelques heures, il s’envolera pour la golden week, quand lui a décidé de rester ici, pour tenir compagnie à son ami cracmol. est-ce que t’es vraiment obligé de partir? peut être qu’il l’entend, peut être pas. Peut-être qu’il est encore paisiblement dans les bras de morphée, alors ce sera une idée isolée qu’il aura dit à haute voix, inquiétude qu’il trotte dans sa tête depuis l’annoncer de son départ. et si il t’arrive quelque chose là-bas ? je ne serai pas là pour te protéger. sa magie fébrile manquée d’entraînement depuis qu’il n’allait plus en cours, la technomagie avait remplacer son quotidien, se demandant même si il était encore capable de crée sans formule. ses doigts caressent le nez de mehiel, puis remontre jusqu’à son front, pour mettre ses cheveux en arrière. reste ici, on ira à la mer si tu veux, on prendra le train. ce sera pas aussi fun, mais ce le sera quand même.. et puis tu ne seras pas obligé de dormir de partager ta chambre avec des inconnues. l’inquiétude avait pris beaucoup trop de place ces derniers temps, sans que mads ne s’en rende compte. il le sentait, tout simplement. son coeur gronder à chaque fois que mehiel n’était pas dans les environs, et il a tendance à croire que les mauvais esprits s’attaque aux plus faibles. je ne serai pas là, alors qui se changera de chasses tous ces démons pour toi ? il fronce des sourcils à cette simple idée et quitte finalement le lit pour s’asseoir, les yeux dans le vide. promet moi de rester sage au moins, ne quitte pas sachiko, reste en groupe, et laisse pas les démons t’attraper. cette fois-ci il est persuadé qu’il est réveillé. ne disparais pas mehiel, ne pars pas quelque part ou je ne peux pas te suivre.  

La respiration est toujours apaisée et le sommeil toujours réparateur, quand c’est le souffle de Mads qui berce ses nuits. Ses traits sont détendus, à moitié écrasés dans l’oreiller moelleux. Dormir auprès de lui, c’est comme dormir dans un immense nuage en coton. Les rayons de soleil font quelques percées au travers des vitraux pastels, c’est une voix familière qui le tire tendrement de sa léthargie, mais il n’ouvre pas les paupières le gamin de la pluie, veut mettre à l’épreuve la loi du temps pour étirer les secondes le plus possible. Soupir ensommeillé, c’est naturellement qu’il vient se blottir contre le garçon qui se confesse dans l’aube du jour, enveloppe son corps d’un bras qui tombe comme une plume sur son torse, alors que les gestes de l'aîné d’une douceur absolue le font dériver entre l’envie de retomber dans le coma, et celui de l’écouter. Tu sais que je préférerais rester ici… Murmures des réveils difficiles, il enfonce son visage dans le creux de son épaule, s’apaise de son odeur, avant d’y soupirer lourdement, le coeur qui pèse. Il a aucune envie d’y aller Mehiel, et de devoir se confronter à leurs regards. Je préférerais largement aller à la mer avec toi, mais je peux pas la laisser toute seule, ça fait déjà deux ans que je m’inquiète tous les jours… Les mots bloquent dans la gorge, c’est une période qu’il n’aime pas ressasser auprès de lui. Puis Mads s’extrait de son étreinte, laisse un vide immense dans ce lit, il retombe alors de son côté du matelas, les yeux désormais définitivement ouverts. Je te promet Mads, fais-moi confiance, on a plus douze ans. Aucune amertume dans le fond de sa voix, il sait combien l’aîné s’inquiète pour lui, et sait combien c’est de sa faute. C’est dans un regard affectueux et affirmé malgré la fatigue encore lisible à l’intérieur qu’il lui adresse ces mots silencieux : je t’aime, je ne partirais pas une seconde fois. Et puis, qu’est-ce que tu veux qu’il m’arrive ? C’est un voyage scolaire, pas une mission commando pour le gouvernement. Sourire attendri et complice s’esquisse sur ses lèvres, avant qu’il ne s’étire, observe l’éclat timide du jour qui naît et qui présage une journée aux températures douces. Puis le sourire se fait un peu plus triste, le ton un peu moins enjoué. Je sais qu’on en a déjà parlé, mais il est pas trop tard pour que tu changes d’avis et que tu viennes avec moi…  

Il reste encore dans le son dans sa voix, des tone qui sonne comme l’adolescent qu’il a pu être. enfant d’une douceur inopiné, tendresse si immense qu’il pouvait se fondre dedans. mads est un peureux, quoi qu’il pense ou quoi qu’il dise, il ne faut pas le croire, le courage à quitter il y a bien longtemps, mais s’impose pour l’aider à surmonter les choses de la vie. Ici-bas, il refuse que ça arrive aux autres. ceux qu’il aime, ceux qu’il chérit, non, ceux-là n’ont pas le droit de devoir faire recours à la carte courage, pas tant qu’il sera là pour les protéger. son doigt glisse sur le nez du garçon, étreinte soudaine qui le fait presque glousser. On devrait le faire alors ? Aller à la mer, regarder le soleil se coucher ? S’entrainer à faire des ricocher. Tu sais que si t’en fais trois ça veut dire que tu as l’âme d’un joueur de base ball? fun fact lue dans un magasin anodin, fin sourire sur ses lèvres qu’il pousse contre son front. Elle, avait envie de répéter le garçon, comme si le prénom de la demoiselle été bannis de ces murs. Sachiko. dit-il finalement dans un murmure, comme un secret qu’ils partagent à deux. Je l’aime aussi tu sais, je m’inquiète aussi pour elle.. Mais je pense plus à toi. à la peine que tu portes pour deux, aux mots que tu gardes pour ne pas la blesser, ni la hurter. On se ressemble beaucoup trop, Mehiel. On est tous les deux les gardiens de ceux qu’on aime. Le geste s’arrête sur sa joue, baiser qu’il fond contre sa joue. Il faut bien que quelqu’un s’en charge, non ? Penser à toi, vu que t’oublie de le faire. petit pique pas très méchant, lancer avec un gloussement. il se redresse pour se glisser hors du lit, loin de la douceur de ces bras. Son corps reste en dérive au pied du lit, étendre ses membres dans un même geste. Pourquoi est-ce qu’il était aussi inquiet ? Là bas les démons peuvent l’attraper, et personne pour les chassés. Il se tourne une seconde vers l’être adoré. Il devrait apprendre à lui faire confiance, Mads. Ses yeux devinent son être encore endormi, et sûrement un regard las ou en réflexion par les mots qui viennent d’être dits. Kenma à besoin de moi, aussi. avoue t-il en demi mot, non pas que les rêves idylliques en compagnie de ses amis, ne lui ferai pas de bien, loin de là. l’occasion d’avoir une micro seconde entre Kenma et lui le faisait frissonner, le cracmol été toujours entouré au point ou Mads n’arrivais guerre à se faire une place. Sinon je serai venue ! Et je t’aurais forcé à faire des randonner, te réveiller à 6h du matin pour dire bonjour au soleil ! Je te promets que les vacances avec moi c’est pas des vrai vacance ! il glousse, se fond de nouveaux sur le lit pour attraper ses épaules, monter sur lui en califourchon. il l’embête, lui fait des bisous sur les deux joues, parcours son être avec ses doigts, pour finalement : lui offrir des chatouilles. Je serai là à ton retour, je viendrais vous chercher à la gare de portoloin. Tu m’achèteras une surprise ?  

Ô combien les aimait-il, ces aurores ensoleillées d’une tendresse infinie à ses côtés, ce lit comme radeau tenace et accueillant au milieu d’une mer déchainée, Mads comme capitaine des rêves au doux parfum familier. Là où il est, se trouve son refuge le plus solide. Y’a des sourires gamins qui s’esquissent à la pelle sous les gestes affectueux du garçon tant adoré, quand lui dépeint des tableaux paradisiaques au goût de l’impossible, la mer, le soleil, les ricochets… Soupir las en écho du prénom prononcé, trois syllabes qui enserrent le coeur à s’en faire chialer de douleur, ce sont des iris plus sérieuses qui s’arrêtent sur le visage aussi beau que rassurant de Mads. Nez qui se frotte contre son épaule en guise de réponse au baiser volé, il marmonne contre sa peau, avant qu’il ne lui échappe. Tu peux parler, toi… Y’avait pas un être humain plus dévoué aux autres que son frère de coeur, Mads s’oubliait complètement, en permanence, la preuve en était dans les mots qui suivaient, les yeux peuvent pas s’empêcher de discrètement rouler dans leurs orbites à la mention du cracmol, sourire malicieux qui s’accroche aux lippes. Mh, et j’suis certain que tu vas très bien t’occuper de lui. Ton révélateur de milliers de sous-entendus, et le sourire ne fait que s’illuminer et s’étirer à l’entente du programme militaire à laquelle il a visiblement la chance d’échapper. Dire bonjour au soleil… t’as passé trop de temps avec Satchan, toi. Où était-ce simplement lui qui prêtait toutes les poésies à la fée de son royaume ? Dernière tentative de l’embêter avant les représailles ultimes, il saisit à la force de son pouvoir le coussin gisant à côté de lui pour l’envoyer droit dans la figure du garçon qui se trouvait un peu trop loin de lui à son goût désormais. Atterri sur son ventre, Mehiel emprisonné par une étreinte précieuse et indispensable, il se tortille sous les gestes de l’aîné, étouffe les éclats de rire du mieux qu’il peut avant de perdre complètement le contrôle dans un rire sonore et bruyant lorsque ses doigts chutent sur ses hanches, aussitôt sa main droite se plaque sur sa bouche, la main gauche sur celle de Mads. Ssshhhhhhh, j’te promet de te ramener un porte-clef si t’arrêtes, on va réveiller Astreïa… Qui occupait la chambre attenante à la sienne, y’en avait des dizaines dans le manoir, mais il avait insisté pour qu’elle soit au plus près de lui. Les derniers gloussements chutent sous sa paume en écho, pourtant le sourire fond bien vite. Ses poignets retombent alors mollement sur les cuisses de son aîné, inquiétude qu’il avait trop longtemps tenté d’ignorer qui l’éprend soudainement. Je sais que j’ai pas besoin de te le demander, mais tu veilleras sur elle en mon absence, hein ? Elle a besoin de toi, elle a besoin de nous. Si il se passe la moindre chose, tu me préviens. Si à nouveau elle disparait, si son corps s’évapore un peu plus, qu’il puisse capturer le moindre soupçon de petite soeur comète avant qu’elle ne laisse que du vide. Elle sera contente de passer du temps qu’avec toi, elle te réclame en permanence, t’es clairement son préféré… Et sous les sourires amusés se cachent une tristesse infinie, trahie par ses doigts qui viennent instinctivement agripper le bas du tee-shirt de Mads, gamin au besoin viscéral d’être protégé lui aussi.  

Quelques instants passés en sa compagnie suffisent pour faire tambouriner le coeur. Cette sensation qu’il ne pourrait d’écrire, entre être à la maison, et retrouver l’être aimer après des années d’absence. Les frissons qui l’accompagnent sont identiques, il se demande à quel moment Mehiel était devenue si important. Petit garçon au coeur fragile retrouvé dans les décombres d’une vie en fracas, devenue être de lumière au fur et à mesure des années. Et quand est-il maintenant ? Et bien, Mads ne pourrais plus jamais vivre sans lui, plus jamais. Il se retrouve à sa place initiale, le souffle court, sourire aux lèvres, amuser par ce brin de folie qui l’avait porter. Pas de sous-entendu bizarre avec Kenma, on est juste… ami. Peut-être plus, peut être moins, peut-être que ça a toujours eu un goût étrange sur les lèvres pour ne pas réussir à dire tout simplement qu’une ambiguïté était présente. Il se tourne vers lui, la lumière du jour avait traversé les volets, donnant un plein soleil sur la tête du lit et les traits de Mehiel sont à présent exposer dans son intégralité. Mads ne peut s’empêcher de sourire en voyant son visage s’illuminer, ses yeux, ses joues, ses pommettes, ses lèvres, sa main ne se gêne pour caresse sa joue, ses doigts contre sa mâchoire, son pouce frénétique tendrement contre sa joue. Il ne se passera rien. Je gère la situation, avait-il envie de rajouter, mais c’était pourtant clair, Mads ne sait faire que ça : prendre soin des autres, au point de s’oublier parfois. C’est un gardien, un gardien des sentiments des autres, il soutient, accompagne, porte, les peines et les angoisses de ceux qu’il aime. Il le fait sans demander, aussi parce qu’il ne sait pas aimer sans s’inquiet, ou aimer sans s’offrir. Oui, c’est ça, il ne sait pas aimer sans s’offrir. Ta peau est super douce, c’est la skincare que t’as trouver sur instagram? Avec la fille qui utilise que des produits de la mer? Il se redresse sur son bras, frotte son nez contre la joue de Mehiel, le soleil avait à peine montrer le bout de son nez, et il était déjà beau, si beau, terriblement beau. Pour lui, Mads n’avait pas besoin de s’offrir, il lui rendait son amour, par trois, par quatre. Il n’avait pas besoin de mentir, prétendre que tout allait bien. Il s’autorisait à aller mal, baisser ses armes pour trouver la paix, uniquement dans ses bras. Quelle sensation étrange, il ne peut toujours pas là d’écrire. Atsumu lui rappel les jours d’étés qui tape si fort qu’on en oublie l’heure et la date, Mehiel lui, est une paisible journée de pluie, ni trop chaude, ni trop froide, assez pour s’attarder à regarder les gouttelettes tomber une par une, sous l’abris bus. Je suis son préféré ? Non, impossible. Daemin, oui, il les laisse manger des cochonneries à pas d’heure, et regarder des animés jusqu’à ce que Morphée les tire vers le bas. Il glousse, c’était pas mal comme vie, il aurait aimé avoir cette vie-là aussi. Finalement, Mads s’autorise une étreinte, sa main se glisse contre la taille de son ami, sa tête se niche contre son épaule, et il dépose des baisers le long de cette même épaule. Tu me manques déjà, alors que tu n'es même pas partie. Quel idiot, aimant et tendre, mais quel idiot.  

Juste amis. Quelle différence cela faisait, dans le fond ? Y’avait tellement de manières d’aimer, et Mehiel avait jamais vraiment su les distinguer. Il aimait, simplement. Toujours un peu trop fort, trop intensément, à un point où la seule idée de perdre l’autre apparait comme pire que la mort. Et c’est sûrement pour ça que la relation qu’il partageait avec Mads lui avait toujours semblé couler de source, comme une évidence impossible à nier. Ils étaient pareil, les gamins Tenshi, celui de coeur comme celui de sang, ils aimaient à s’en brûler le coeur. Astreïa la première étoile comète qui s’explose contre son battant, il aurait tellement aimé pouvoir l’emmener en voyage comme lorsqu’ils étaient enfants, arpenter le monde comme des explorateurs curieux, s’imaginer agents secrets en mission dans un pays étranger, reporters animaliers sur des espèces inconnues d’une île lointaine. Leur imagination sans borne avait le don de faire rire leurs parents, il se souvient de chaque voyage passé auprès d’elle, jusqu’à ce qu’elle ne soit même plus capable de voler jusqu’à l’autre bout de leur archipel natal. Le myocarde s’engorge d’humidité lorsqu’il fait mention de sa petite soeur, mais les doigts trésors de Mads se posent sur sa joue et apaisent l’orage qui menace de gronder. Les yeux brillants deviennent alors plus rieurs, gloussements légers, quand il sent son nez chatouiller sa peau sensible. Il ne se passera rien, et ça avait suffi pour le rassurer. Non, j’ai juste piqué la tienne en fait, tu sens pas ?, et il frotte sa joue contre la sienne, peaux aimantées l’une à l’autre et chaudes lorsqu’elles se touchent sous les rayons chaleureux et enveloppants du matin. Ô combien il avait besoin de la douceur de Mads, de ses mots comme de ses gestes, c’était viscéral. Un léger silence remplace leurs rires étouffés, un instant nécessaire où il s’autorise à l’observer, son visage qui lui inspire tous les parfums d’amour, Mads qui a toujours été là, et qui le sera jusqu’à la fin, parce que ça ne peut en être autrement. Comment l’aimait-il, Mads ?

Sûrement beaucoup trop. Sûrement que ça lui ferait peur, si il savait. En parlant de lui, il sait même pas que je pars… il va même pas se rendre compte que je suis plus là, marmonne-t-il avec pourtant un sourire qui subsiste sur les lèvres. Des langages de l’amour radicalement différents qu’ils entretenaient avec ses deux frères de coeur, et c’est ce qui faisait que ça marchait aussi bien entre les trois énergumènes. Puis le visage de Mads s’enfouit au creux de son cou, dépose ses lèvres comme des cadeaux sur ses épaules tendus, déclenche une vague de frissons dont il a immédiatement honte, et qu’il tente de réfréner du mieux qu’il peut, sans pour autant se défaire de l’étreinte. Instinctivement, ses bras enveloppent le corps déposé au dessus de lui à l’entente de ses mots, le serre un peu plus fort contre lui. C’est vraiment trop nul que tu viennes pas… Air boudeur se dégage de sa plainte marmonnée alors que sa main glisse dans les cheveux de l’être aimé. J’ai pas envie de partir sans toi, avoue-t-il cette fois avant d’impulser un geste sur le côté, déposant ainsi avec tendresse son corps sur le matelas. Mads lui avait tant manqué lors de ces deux années passées à l’étranger, qu’une ridicule petite semaine était désormais de trop. Dernier geste trahissant le trop plein d’amour, il embrasse sa joue, près de la commissure de ses lèvres, avant de se lever à contre-coeur pour se débarrasser du tee-shirt avec le coeur il dormait et de le lancer à la figure de Mads. Cadeau, s’exclame-t-il en pouffant, évidemment qu’il allait pas le porter comme un amoureux en manque, mais il ne serait pas surpris que Mads vienne parfois squatter son lit durant son absence.