hi bully (mehiel)

15.08.2002, 19 yoNaissance & Âge :

C'est une emmerdeuse, une gamine qui ne connait pas le contrôle, l'arrêt. L'immaturité dans les veines causées par un trop plein et un manque d'expérience. Et puis, elle aime jouer si fort que ça devient incontrôlable. Les limites se dissipent, au point de se demander si elles ont déjà existé. Point de rendez-vous, elle a les nerfs tendus. Ils n'ont pas une bonne attente, de premières impressions qui restent amères. C'est un peu l'impression qu'elle laisse à ceux qu'elle croise, ne les laissant pas voir les parts de lumière qui la décrive mieux que cette langue de vipère empoisonnée. Travail d'équipe, équipe imposée, les prunelles avaient roulé si fort dans les orbites. Les ordres s'agencent avec les barreaux dorés, une angoisse constante. Déjà prête à la défier, alors qu'il n'est qu'une victime, elle a oublié les livres importants pour la recherche. Elle l'attend à cette table reculée dans la bibliothèque silencieuse. Le visage écrasé contre l'unique objet apporté, elle s'est endormie, la joue contre l'immaculée, l'encre aurait collé sur l'épiderme si elle était encore fraiche. En vrai, elle ne ressemble à rien, les cheveux en bataille, les vêtements trop grands, la fatigue sur le visage, elle a encore la musique qui vibre dans ses tympans. Le bois est recouvert des feuilles pliées, précieux origami de toute sorte. Elle n'est qu'une gamine, une emmerdeuse.

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@lilijana dragović

B inôme interclasse, faire collaborer différents niveaux dans une tentative de créer de l’interaction au sein du pôle des sciences médicomagiques, l’idée sur le papier ne lui avait pas déplu. Il aime les gens Mehiel, aime s’enrichir de nouvelles rencontres et découvrir les mélodies de chaque rire et péripéties de chaque histoire. L’enthousiasme naturel avait pourtant fondu comme neige au soleil quand il s’était trouvé face au mur Lilijana, magnifique en façade mais absolument impénétrable. C’est donc avec une certaine appréhension qu’il évolue dans la bibliothèque, pas feutrés contre la moquette, le sac à dos débordant de ses bouquins et carnets de note, les mains s’enfoncent dans ses manches, le geste trahit sa nervosité. Âme soleil n’est pas habitué aux soupirs agacés et au mutisme béant, personne s’oppose à Mehiel, il est de ceux dont les sourires désarment tous les dispositifs de défense même les plus complexes, elle est toute une énigme pour lui. Finalement, au milieu du microcosme d’étudiants plongés dans leurs écrits, il l’aperçoit, étalée de tout son long sur la table, et ne peut retenir ce soupir imperceptible de lassitude. Drôle de spectacle qu’elle offre à voir, le malaise l’emplit, ses yeux s’amarrent sur les chutes de papier soigneusement pliés gisant tout autour d’elle. Il pourrait presque la trouver mignonne comme ça, le visage paisible et les cheveux en désordre, si il n’appréhendait pas déjà le réveil de la bête. Silencieusement, il prend place sur la chaise en face d’elle, bras croisés sur la poitrine, un sourire gamin s’inscrit sur son visage. À la force de son pouvoir, il fait voler une des ses oeuvres origami à une trentaine de centimètres au dessus du visage de la belle aux bois dormants, et le lâche soudainement, le faisant alors proprement atterrir sur sa joue.

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@tenshi mehiel

Àses yeux, sur l'instant, il n'est qu'une épine, un obstacle dans l'après-midi. Elle peut se livrer seule à ses livres, seule à sa vie, fervente défenderesse de son indépendance depuis le départ de la demeure familiale. La dépendance terrifie et commence par un travail d'équipe imposé trop rapidement. Elle les croise, sans jamais vraiment leur parler. Elle les observe de loin, curieuse, mais ne les retient pas dans sa mémoire pour autant. Les amis, ça rime pas avec grand-chose et elle en connait à peine la définition, comptant à l'habitude sur les feuilles de papier pour combler l'espace. Et même seulement le bruit des oiseaux pour combler le bruit. Au pays des rêves, elle a laissé tomber les armes, seulement en apparence, pas assez attentive pour entendre son arrivée, chaise qui glisse pourtant sur le parquet. C'est le papier plié, tant aimé, qui atterrit sur sa joue, en guise d'arme, qui la fait grimacer et grogner ouvrant un oeil. Lionne bien endormie, elle ressemble à un dragon qu'on dérange dans son sommeil profond dans son or tant préservé. «Putain, fiche-moi la paix.» Les mains qui frottent sur les prunelles océans, reprenant son esprit, elle aurait presque halluciné Jovan un instant, qui l'embêtait, ne découvrant que Mehiel, victime d'une tempête prête à éclater. «Ah, t'es là, super.» Le sarcasme qui roule déjà sur la langue, elle bronche à peine, ne ramenant que ses cheveux au-dessus de sa tête les attachant. «C'est particulièrement dommage parce que j'ai oublié tous mes livres et même sur quoi on doit bosser.» Elle hausse les épaules, roulant les yeux, et elle ne trouve rien de mieux qu'à faire que de s'emparer d'un origami déjà terminé, le dépliant pour recommencer. Diablesse sous des traits d'ange.

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@lilijana dragović

L es mots marmonnés dans sa barbe le font tiquer, il a pas l’habitude qu’on s’adresse à lui de cette manière, aussitôt le corps se tend et ses yeux déjà immenses s’écarquillent un peu plus, pour que finalement elle ne désamorce la bombe aussitôt. Visiblement, elle est pas ravie qu’il soit là. Pourtant c’est ce qui était prévu, n’est-ce pas ? Coeur se serre légèrement, il est ce genre d’enfant qu’on a toujours accueilli avec sourire et impatience, la susceptibilité naissante le fait imperceptiblement soupirer, il fuit son regard en plongeant le sien dans le sac à dos qu’il vide sur la table. Plus vite ce sera fait, plus vite il sera parti. Toutefois, y’a pas une minute qui a le temps de s’écouler avant que les opales, plus nerveuses désormais, s’accrochent à nouveau à la moue nonchalante de Lili. Derniers remparts à son calme olympien balayés par ses dires, l’éternelle douce expression du petit prince se délave à la sévérité. Tu sais, j’ai pas spécialement envie d’être là non plus, mais si tu y met pas du tien, ça va juste nous faire perdre du temps. Et aussitôt il regrette le ton amer, parce qu’il déteste laisser la colère gagner. Soupir fatigué, il jette un oeil à la fenêtre la plus proche, observe le soleil briller et envie les étudiants allongés dans l’herbe, avant de revenir à l’enfant sauvage, pose les coudes sur la table et joint ses mains pour s’adresser à nouveau à elle, myocarde légèrement apaisé. Du coup, on fait comment ? On attend que la mémoire te revienne ? Timide mais sincère, un sourire s’esquisse, nouvelle tentative d’enterrer la hache de guerre. Je pense qu’on pourrait faire une bonne équipe, si t’acceptais de me laisser une chance ?…

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@tenshi mehiel

Il est toute la douceur qu'elle n'aura jamais. Tout ce qu'elle réprime au fond d'elle. Ce qu'elle déteste à soulever les paroles amères dès qu'elle entre en contact avec la moindre soie. Il est triste, s'il soulevait ses prunelles, elle pourrait voir qu'il vient sans arme, déjà désemparé, désenchanté devant toute cette colère qu'elle peut porter sur le monde et les choses les plus insignifiantes. Elle en oublie tout. Et tout ne se rend pas à ses tympans, bien décidée à ne pas l'écouter. «On est pas obligé de commencer, non plus.» Elle est étonnée, comment il ne cède pas, aux coudes qui rencontrent même la table à la fixer, imitant son geste, insolente exagérant ses mimiques. Hache de guerre qui aurait pu être enterrée dans un claquement de doigts, elle se décide à rire. «Hahahah so funny.» Papier encore malmené, elle finit par le déchirer, laissant un tas de papier sur la table. Il virevolte sous ses yeux jusqu'à les souffler contre son visage et dans ses cheveux. Elle cherchera par tous les moyens de les repousser. C'est ce qu'elle a toujours fait. Tout ce qu'elle connait. De la haine à la moindre main tendue. Des insultes à la moindre attention. Et elle se déteste parfois par ses propres conneries. «J'ai jamais voulu faire équipe avec toi et je compte pas m'y mettre.» Parce que personne ne lui dit quoi faire et dès que la liberté est réprimée elle mord. «Oublie ton petit jeu d'ange et fais-moi le plaisir d'abandonner.» Le sourire, le nez qui se plisse exagérément avant de revenir sur un visage blasé dans un soupir.

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@lilijana dragović

Qui t’a fait si mal, Lilijana ?

C ’est une question à laquelle il ne se risquera jamais, qu’importe qu’elle lui brûle les lèvres à les consumer. Syndrome du sauveur incurable, plus le ton de la gamine monte, et plus elle lui semble pourtant fragile. Il a déjà vu cette douleur. Elle se moque de lui, imite ses gestes dans une exagération provocante, tente le tout pour le tout pour le désarmer, et ça marche foutrement bien. La confusion se lit avec clarté sur sa gueule d’ange, et les grands yeux perdus ne se closent qu’à cette subite attaque de petits bouts de papier qui viennent décorer ses cheveux décolorés, il secoue instinctivement son visage pour s’en débarrasser et ne peut réfréner la moue contrariée qu’il lui jette alors que les armes blanches gisent encore ici et là entre ses mèches. Elle gagne du terrain, l’enfant sauvage. D'accord, répond-il d’une voix plus froide, sans jamais réellement perdre sa douceur. Les bras se croisent sur son torse, pas prêt à céder, il ne cesse de la défier du regard, tandis qu’à la force de sa magie de l’air, il fait léviter les quelques manuels apportés dans son sac, avant de les laisser tomber lourdement dans une pile propre juste devant elle. Débrouille-toi dans ce cas. Désormais enfoncé contre le dossier de sa chaise, il hausse les épaules dans un geste faussement décontracté ((il était tout sauf décontracté, peut-être même la représentation vivante de la tension en cet instant)). Si tu veux pas qu’on travaille ensemble, alors fais-le toute seule. Je rendrais quelque chose de mon côté, on verra si t’es capable de t’en sortir sans ton senpai, sourire exagérément angélique, les provocations puériles sont habituellement plutôt destinées à ses amis les plus proches, force est de constater que Lilijana parait comme un adversaire plus coriace que jamais.

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@tenshi mehiel

Et il les connait ses douleurs, si bien, premier confident, s'ils savaient se reconnaitre au-delà du papier et de l'encre qui fuit. Entre-temps ils ne récolteront que les querelles enfantines pour un travail refusé. Y'a les cris de désespoir d'un être, une enfant à l'abandon. Une dernière de famille qu'on ne calculait plus vraiment. Et les brides d'attention étaient pour lui rappeler de ne jamais fuir, de rester en place comme il se doit, Lili, enfant timide, silencieuse à se demander si elle pouvait vraiment parler sans se dissiper en fumée. Tout le reste s'est évanoui pour devenir vipère, repousser l'ange et gamin qui tente de se faire une raison. Elle ne comprend pas ses âmes qui lui résistent qui ne s'offusquent pas, qui restent sur leurs chaises, aux mots qui ne tremblent pas vraiment dans la gorge. Elle veut faire peur et être seule, car c'est tout ce qu'elle connait, le vide, le silence qui ne s'arrête jamais. Un sourcil arqué à le voir se rebeller, voir les traits qui se tendent. C'est la satisfaction d'avoir gagné encore une fois, mais il ne bronche pas alors la victoire n'est pas aussi délicieuse. Elle croise ses bras, se balançant sur sa chaise en donnant un coup de baguette pour ramener les livres vers lui. «Senpai ? Du calme, redescends sur terre. Et tu peux aller travailler ailleurs, je n’aime pas partager mon espace personnel.» Et si sur le coup elle avait eu envie de redéposer les livres dans ses bras, elle continue de les faire flotter jusqu'à les faire tomber au sol, d'un air de défi, le sourire en coin, enfant terrible qui ne se calme jamais. Elle pouvait encore se rappeler des pages déchirées dans les livres précieux de la soeur ainée pour le précieux origami. Mais tu le sais, Mehiel, tu connais toutes ses douleurs, toutes ses haines et ses crises pour les faire entendre. «Je m'en sors toujours.» Comme elle aimerait le croire.

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L es manuels tombent un à un dans un grondement sourd, il grimace à chaque nouveau son bruyant, l’envie de se terrer sous terre lorsque les regards mauvais se tournent vers eux. Stop, c’est bon arrête Lilijana j’ai compris, s’étouffe-t-il dans un murmure avant que les derniers bouquins ne s’explosent à leur tour contre le parquet dans un chaos mémorable. Et cette fois, l’agacement en sous-ton dans le fond de sa voix était plus qu’authentique, tellement surprenant pour lui-même qu’il peinait à le réfréner. Il avait jamais été du genre à forcer les gens Mehiel, d’habitude, parce qu’il en avait jamais eu besoin. C’est donc un regard sincèrement confus et peiné qu’il adresse à la gamine victorieuse. Soupir lourd passe ses lèvres avant qu’il ne se baisse lentement pour ramasser les ouvrages un à un, pour les glisser à nouveau dans son sac, comme preuve ultime de son abandon. Qu’est-ce que t’aimes partager, de toute façon ? Ironiques était ses mots, cynique et amer était son sourire. Pourtant pas le genre de l’enfant de la pluie d’être blessant, la tournure de la conversation semblait l’avoir affecté plus que de raison. Il referme brusquement le zip du sac, se lève pour en glisser une anse sur son épaule. Dernier regard pour elle, dernier pas qu’il fera. Si t’es sûre de toi, je m’en vais. T’auras qu’à m’envoyer ce que tu as fait.

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Puis si elle avait espéré l'atteindre, effacer son sourire d'ange pour éveiller ce qui sommeille en lui, il frappe d'autant plus fort et plus ardemment qu'elle ne l'aurait cru. Elle aurait aimé tout partager à une époque, courant derrière ses frères et soeurs sans cesse. Observant Divna danser en silence espérant pouvoir avoir sa grâce. Mais elle n'en récoltait que l'ignorance, si jeune alors la fumée prenait le dessus. Et ça bous dans son coeur, il a réussi à piquer la lionne, émotion qui se duplique, car elle ne sait pas faire autrement, le volcan se prépare pour l'éruption. Le regard glacial, il y a la joue qui est mordue de l'intérieur, à faire éclater le fer sur sa langue. Pourtant il continue de lui tendre la main, même quand il s'en va, de quoi la désarçonner encore davantage. Enfuis-toi putain. À croire qu'il était plus fort qu'elle. À croire qu'il pouvait lire en elle comme dans leurs lettres, à croire qu'il avait deviné que c'était elle. Sans un mot, silencieuse pour une fois, elle remballe ses affaires, furieuse, oubliant presque la baguette peut-être efficace. Les papiers sont déchiquetés et retombent en confetti devant lui avant de partir en un coup de vent de la bibliothèque. Il a gagné autant qu'il a perdu. Elle est partie avant lui et il l'aura touché comme elle aura réussi à briser son paradis.

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