words turn to riddles (nova)

17.06.22 — @shimakai nova

'cause i'm not listening
and you're not listening

La guitare dans le dos, Junki sifflait une mélodie dans les rues, s’avançant jusqu’au Tsubaki. Il pourrait ranger sa guitare en lui jetant un sort pour qu’elle soit plus petite et moins encombrante à transporter, mais il ne le faisait pas pour deux raisons : la première, parce qu’en allant voir Rimu avec sa guitare dans le dos, il lui montrait à quel point il était stylé (t’as vu Rimu, je sais jouer de la guitare, je suis vraiment une star) ; la deuxième, parce qu’il n’avait tellement pas écouté en cours de sortilèges qu’il ne s’était pas intéressé à maîtriser le sort Reducto et qu’il préférait ne pas se risquer à détruire sa guitare (il pourrait s’en racheter une si c’était le cas, mais un instrument était particulier pour un musicien, on s’y attachait et on n’en voulait pas d’un autre car elle n’était pas la nôtre). Alors il se promenait fièrement, le nez presque aussi allongé que celui de Pinocchio, le dos plus recourbé que celui d’un arc tendu. Et puis il poussa la porte du salon de thé, faisant irruption dans l’atmosphère paisible comme s’il était maître des lieux (lui patron au lieu de Rimu). Et s’il s’attendait à poser ses yeux sur Rimu, il tomba vite des nues en rencontrant plutôt le regard glacial de Nova. Oups. Balayant la salle du regard, il remarqua quelques clients, mais pas de Rimu. Elle était dans la réserve ? Elle allait bientôt revenir ? Ce serait bien, parce que ce serait dommage qu’il manque Rimu à quelques minutes près : il devait aller à une répétition après, et il allait être en retard (en réalité, il était peut-être déjà en retard, mais ce n’était pas quelque chose dont Junki se préoccupait, au désarroi des autres membres). S’approchant de pas furtifs de Nova, un sourire façonné sur le visage, l’innocence prétendue dans les yeux brillants, les mains jointes ensemble comme une prière. « Hi Nova ! » Junki était du type à donner des surnoms à tout le monde, mais il avait vite compris sa leçon le jour où il avait osé l’appeler « Nono » (non, pas Nono, définitivement pas Nono). « Say, your boss isn’t here ? » demanda-t-il avec un sourire, l’air le plus aimable possible (se mangeant malgré lui sa colère).

17.06.22 — @na junki

'cause i'm not listening
and you're not listening

derrière le comptoir de marbre blanc où elle glisse distraitement un torchon, à faire briller le même petit carré depuis qui sait combien de temps. à la manière des fleurs suspendues au-dessus de sa tête, le temps semble s'être figé -- chaque seconde semble s'étirer pendant des heures et la porte d'entrée n'a fait sonner l'arrivée d'une nouvelle clientèle depuis ce qui semble être une éternité. et ça l'a surprend, de presque espérer qu'une âme pousse la porte, brise la boucle temporelle pour faire couler le temps à nouveau. elle qui déteste pourtant devoir servir les sorciers et sorcières trouvant refuge au sein de la petite boutique. le corps semble se durcir de l'inaction, et les prunelles sombres glissent jusqu'au coussin où demeurent quelques poils à la couleur comparable à celle de ses mèches. une réelle folie de presque envier les jours où sa magie la piège, rien que pour échapper à l'ennui.

et elle regrette immédiatement toutes ses rêveries quand la porte s'ouvre en grand et que la voix de l'imbécile résonne, trop heureuse, trop enjouée, pour rien. pourquoi est-il toujours aussi gai ? les traits se durcissent, s'installent comme la glace sur le visage. do you see her? la remarque cinglante glisse sur les lèvres rosées sans hésitation alors que miroite au fond des prunelles lilas le mépris. no? continue sans lui laisser le temps de répondre, ça n'avait jamais été une réellement question de toute façon.  then i guess she's not, what a f... surprise. l'injure au bout des lèvres qu'elle ravale, se souvient d'une discussion avec la propriétaire sur son langage un peu trop coloré pour l'endroit. what'll you have to drink and eat, our esteemed client? les mots mielleux débordant de venin craché entre les dents serrées d'un sourire faux. mais il faut faire des ventes, il faut garder le salon de thé en affaire afin de pouvoir payer son loyer et la vie (( qui l'aurait cru, que rien n'était gratuit dans la vie )). alors son seul espoir était de le servir et de le renvoyer sur son chemin, limiter les dégâts engendrés par la proximité du musicien.

17.06.22 — @shimakai nova

'cause i'm not listening
and you're not listening

« Do you see her ? » Junki ouvrit la bouche, « No ? » la referma, « Then i guess she’s not, what a f… surprise. » Les mots pendus à ses lèvres, il fixa Nova du regard avant d’éclater de rire, les hostilités à sens unique (lui, trouvait en Nova un défi à relever, plutôt qu’une personne à détester). Il laissa ses bras s’accouder au comptoir, le corps penché vers Nova, à ses risques et périls (pas de problème, Junki était habitué à frôler la mort, juste pour l’adrénaline, et s’approcher de Nova lui faisait la même sensation que de se tenir en funambule sur un fil au-dessus du vide). « Am I not a regular here, miss ? I thought you’d know by now what I usually order. Hm, maybe this teashop is a bit disappointing, for the way it treats its regulars… » Dramaking, parce qu’il avait beau ne pas changer sa commande quand il venait (le thé à la menthe, toujours, parce qu’il avait goûté tous les autres et fait réveiller des souvenirs en lui qu’il aurait aimé garder enfouis), il aurait très bien pu décider de changer aujourd’hui, surtout que ce ne serait pas si étrange pour un homme comme Junki, chaotique dans chaque choix de sa vie. Il s’en fichait un peu à vrai dire, de si Nova avait retenu de ce qu’il prenait à force (mais il se disait que oui, car quand on détestait quelqu’un, on retenait chacun de ses mots et gestes, non ? C’était bien pour ça qu’on disait qu’entre la haine et l’amour, il n’y avait qu’un pas : l’être aimé était aussi spécial pour nous que si on le détestait). Il avait lancé cette remarque surtout pour la taquiner, la mettre sur les nerfs, comme un réflexe habituel chez lui ; avant de se dire qu’en fait, il était là pour être sur son bon côté, non ? Oups, trop tard. « When is your boss coming back ? » demanda-t-il, sourire accroché aux lèvres. Aujourd’hui n’était pas censé être le jour de repos de Rimu ; il le savait, Junki à deux doigts d’être un stalker – comparable à un ex petit-ami relou.

17.06.22 — @na junki

'cause i'm not listening
and you're not listening

le silence s'installe. uniquement un bref instant avant d'être brisé par le rire tonitruant de l'ainé. ça pique l'ego de la poupée, lui donne l'impression qu'il ne la prend pas au sérieux, qu'il la dénigre d'une certaine façon. les prunelles violettes de l'aya se font sombres, l'observent, les lèvres serrées en une ligne solitude, sans l'ombre d'un sourire ; l'amusement entièrement unilatéral. elle se crispe un peu plus quand il s'approche, semble envahir son espace. plus que sa présence, c'est le pas de recul qu'elle prend automatiquement qui l'énerve, lui rappelle cette peur insensée qui semble la contrôler trop souvent depuis qu'elle a retrouvé la réalité. elle dissimule son malaise en s'éloignant derrière le comptoir, à venir chercher une tasse qui servira à y mettre sa commande. et il la cherche un peu plus, s'amuse sans doute d'avoir une position de force, à se cacher derrière derrière l'adage moldu : le client a toujours raison. elle se fait violence, ravale les insultes qui menaçaient de glisser sur la langue pour simplement lancé un : i'll be sure to share your disappointment with the owner. à saveur de menace. méthode plus efficace que toutes les insultes pourraient sans doute l'être avec l'étrange client.

elle se met néanmoins à lui préparer une tasse de thé, profite du flou qu'il a laissé planer sur sa commande pour l'escroquer. derrière le comptoir, elle prend le mélange de thé le plus cher qu'ils aient au tsubaki, une rare délicatesse dont l'inventaire changeait à peine tant le prix était dispendieux. dépose la fleur de thé au fond de la théière en verre, avant d'aller mettre de l'eau à chauffer, afin qu'elle atteigne la température parfaite. presque zénitude retrouvée maintenant qu'elle avait mis de l'espace entre eux... mais il fallait qu'il ruine tout, en posant une nouvelle question, digne d'un stalker. don't know, don't care. qu'elle répond en un soupire exagéré. she'll be back when she gets back. c'était son salon de thé après tout, elle faisait bien ce qu'elle voulait, à l'horaire qui lui plaisait.