not okay, nova.

les mains se délient et les deux corps réapparaissent dans la pièce cachée par un rideau magique. c'est le souffle entrecoupé que rimu revient dans le présent. l'épuisement la travaillait et elle avait du mal à tenir sur ses yeux pieds. la femme était aux service des souvenirs ( mais pas des siens ), se donnait corps et âme pour offrir ce que recherche sa clientèle.
première fois, le souvenir n'est pas retrouvé.
deuxième fois, le souvenir leur échappe de peu.
troisième fois, le souvenir est est là devant leurs yeux.
trois tentatives pour ces quelques secondes qui perdureront des années pour la personnes ; c'était sans cesse ce que rimu se disait. quitte à en subir les conséquences, quitte à voir sa fatigue la rattraper après les faits. les fleurs du plafond avait l'air de se rapprocher brusquement d'elle, mais rien n'est en mouvement. à part son oreille interne déboussolée peut-être. elle attend que la cliente ne sorte du salon de thé pour qu'elle ne s'assoit enfin sur le fauteuil mais manque d'équilibre, c'est à terre qu'elle finit sa chute. les iris ne voient plus que le ciel fleurit du tsubaki. « — i'm here qu'elle répond au miaulement familier du chaton noir. ses yeux se ferment quelques instants, le temps qu'elle reprenne sa respiration, que ses sens redeviennent stables. @shimakai nova

un bâillement décroche la mâchoire, expose la langue râpeuse et les canines pointues ; les moustaches tremblent un instant dans le vide du contrecoup. prise au piège dans le corps de félin, la silhouette est recroquevillée sur elle-même ; petite masse de poils noirs obsidienne, trou noir au centre duquel brillent deux perles pervenche. petite bête farouche à régner sur le salon de thé actuellement vide. le corps se délie, s'étire pour simplement mieux s'allonger. les pattes se font élégantes, posées à la lisière du coussin. étrange comme l'ennui s'installe vite, quand il n'y a rien d'autre à faire que de manger et dormir.

les paupières s'ouvrent et les oreilles frétillent quand la magie s'active, détecte les signes annonçant le retour de la propriétaire et de sa clientèle. dans un saut gracieux, elle quitte son perchoir, petites pattes dissimulant les bruits de la chute. les pas de la propriétaire sont instables, elle chancèle et quand la porte du salon se ferme, la masse trouve refuge au sol. la voix ne s'élève qu'en miaulement sans paroles pour l'autre, et nova se voit forcé de faire le chemin jusqu'à la silhouette couchée au sol. la respiration s'échappe néanmoins des lèvres, alors elle s'installe à ses côtés, attend que le réveil se fasse seul.

une minute passe.
et une autre.
elles s'enchainent...
jusqu'à donner l'impression qu'elles ne s'arrêteront jamais.

alors le félin grimpe sur le corps, s'assure que le coeur bat encore. et c'est un coussin rosé qui vient se heurter à la joue en une claque doucette. ce n'est que la première d'une série, dont la dernière pourrait laisser des marques de griffes le long de l'épiderme si la propriétaire n'ouvrait pas rapidement les yeux.@matsui rimu