INCARCEREM; ❝ spirits in the dark are waiting

noël ne fait pas échos à tant de souvenirs d'enfance — festivités d'ailleurs ayant gagné en ampleur, au fil des ans et de l'arrivée sans cesse croissante d'étrangers sur l'île sorcière. elle s'y accoutume avec délice pourtant, kat, curieuse de tout et résolument amoureuse de la chaleur qui étreint les rues illuminées de kantô, chassant le froid qui s'installe et piquant de lanternes joyeuses la voûte céleste qui, en cette saison, se teinte d'encre abusivement tôt. elle s'en délecte avec une joie d'enfant, des décors et des cadeaux artisanaux dont se chargent les étalages. et plus que tout, c'est son odorat qui se régale des senteurs gourmandes qui saturent l'ai — l'un d'elles, d'ailleurs, la fait craquer, et elle attrape la main de ness pour l'entrainer dans son sillage. je suis physiquement incapable de passer sans m'arrêter devant des cornets de marrons chauds, elle plaide, aussi coupable que dépourvue de remords, en dépit de tout ce qu'elles ont déjà grignoté jusque-là. les filles se faufilent tant bien que mal à travers les badauds pressés pelle-même en une file approximative, jusqu'à ce qu'au moins l'une d'elles parvienne à se faire servir. on partage ? kat propose et, joueuse, elle attrape un marron du bout des doigts pour le faire déguster à ness, battant des cils d'un faux air séducteur.

bonheur tranquille, facile, et sens concentrés ailleurs — assez pour ne pas sentir venir la silhouette qui leur rentre dedans de plein fouet, envoyant valser le cornet au sol dans la foulée. hey, mais tranquille ce type, il s'en va sans même s'excuser, elle s'indigne, mais le sorcier s'éloigne rapidement sans même un regard, drapé dans une cape ayant déjà vu de meilleurs jours. par instinct, elle tâte ses poches pour s'assurer que toutes ses affaires y sont encore, et s'aperçoit seulement alors que son téléphone a également fini sa course au sol. ça va toi ? katsumi vérifie en récupérant son bien, adressant un sourire navré à ness, avant d'ouvrir une notification d'instagram sans trop y faire attention. et de se figer, à la lecture de son contenu surprenant. tiens, y'a un truc trop bizarre qui circule sur les réseaux. un genre de blague j'imagine ? sa grimace indique qu'elle la trouve tout sauf amusante.

récap:

La magie de Noël, quelle expression magnifique pour exprimer une attention particulière face à des ampoules de couleurs et un arbre que l’on tue et que l’on orne de fées, les faisant ainsi prisonnières de l'orgueil des hommes. Le marché de Noël est le cœur de cet esprit de fête que Lucifer ne comprends que peu. Il faut dire que ce sont des réjouissances familiales et que ce ne sont pas des choses auxquelles il est habitué. Sa famille, à lui, travaille chaque année et même s’ils ne le faisaient pas, ils ne partageraient sans doute pas un repas autour de louanges et d’amour parental. Rien que l’idée fait sourire l’artiste. Il n’est pas sur le marché grouillant de monde pour l’esprit de Noël, non. Il est là parce que les passants, admirant les décorations et les étals, ne font pas attention au fait qu’il glisse ses mains dans leurs poches. Frôlant ceux qu’il croise, Lucifer prend un malin plaisir à capturer ce qui se trouve dans les manteaux des sorcières et sorciers. Murmurant un sort quelconque, un sort qui l’amuse, il renvoie ensuite l’objet ensorcelé dans les poches de son maître. C’est grâce à son don qu’il peut téléporter ainsi ce qu’il touche. Jamais il ne se lasserait des réactions étranges de ces propriétaires malchanceux qui ne comprenaient pas les soudains effets de leurs objets de toujours. Sous les cantiques, il en est presque à une dizaine de victimes mais alors qu’il glisse ses doigts dans une nouvelle poche, un mouvement de foule gâche sa délicatesse et sa discrétion. Pris sur le fait, Lucifer se contente d’un sourire avant de se téléporter loin du regard énervé de sa presque victime.

Hors de l’allée centrale, il observe la foule et s’aperçoit alors que le mouvement dans lequel il s’est retrouvé n’est pas le seul. Au contraire. Hésitant d’abord, sans comprendre la cause de cette nouvelle agitation, Lucifer finit par se dire qu’il est temps de passer à la seconde partie de son plan du jour. Ensorceler des objets est un passe-temps très amusant, mais il aime garder quelques trophées de ses jeux. Il repart donc dans la foule sans se poser plus de questions. Cependant, il est arrêté dans son ambition par les colportages qu’il entend. Un nombre considérable de prisonniers se seraient échappé de la prison et seraient désormais parmi les badauds. Immobile dans la foule, Lucifer observe ceux qu’il pensait être des gens normaux autour de lui. On le bouscule de plus en plus mais il ne bouge pas. Il essaye de repérer les criminels. Sans nulle peur du danger, le marché devient soudain pour lui une immense partie de « Où est Charlie? »

résumé:

Un tour au marché de Noël est exactement ce qu’il fallait à Eva. Mais ça a été une grande surprise qu’Eluard et elle programment ce genre de sorties, habitués aux rencontres fortuites au cœur de la nuit, qui ont des goûts de songe éveillé. Rompre avec la réalité ne l’aurait pas dérangée, évitant ses camarades de classe le plus possible depuis le début du mois. Mais au sein de la foule, elle se sent en sécurité, sentiment des plus trompeurs, mais elle n’en a pas la moindre idée. Et c'est l'occasion idéale pour acheter des petits cadeaux pour la Commedia, en remerciement de tout ce qu'ils ont fait pour elle cette année. Mais pour l’heure, c’est surtout une pointe d’inquiétude qui la titille, parce que son rendez-vous n’est pas là. Angoisse irrationnelle face à ce retard, de celle qui aurait préféré qu’un autre, dans un décor aussi féérique, se transforme en absence. Ç’aurait sans doute été moins douloureux. Pourtant elle porte le même manteau, le même rouge à lèvre. Parce qu’elle a décidé de ne pas laisser ce faux pas la définir. Et parce que les fêtes sont le moment rêvé pour ce genre de coloris, qui changeront des teintes éthérées habituelles des soirées passées à discuter avec le jeune homme. Déambulant au milieu de la foule, ses yeux balayent l’espace, évitant les couples se tenant la main comme elle le peut, essayant de se laisser gagner par les odeurs de chocolat chaud et de pain d’épices … avec succès. Et enfin, ses yeux tombent dans ceux du jeune homme qu’elle attend.

« Eluard ! » qu’elle répond, avec un petit signe de la main, de ses gants noirs, souriant … un moment seulement. Parce qu’il n’a pas l’air à la fête, détonnant dans le paysage de réjouissances hivernales. Et d’ailleurs, il ne porte même pas de manteau. Mais avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, il l’attrape, l’urgeant de partir : « But you just got here ! » Et ils ont dit qu’ils y passeraient l’après-midi. Cependant, il y a quelque chose qui ne va pas, très clairement. Peut-être a-t-il des ennuis. Aussi Eva se laisse-t-elle docilement écarter un peu du chemin, mais sans partir tout à fait, résistant juste pour l’attirer vers elle. Sa main sur sa joue, ses sourcils se froncent : « What happened Elu’ ? Are you in trouble ? » Parce que cela expliquerait l’absence de vêtements chauds, les siens semblent à peine le couvrir. Se défaisant doucement de son emprise, la demoiselle dénoue son écharpe pour la passer autour du cou du jeune homme : « Come on, let’s get you a hot chocolate and you can tell me what is bothering you. » Inconsciente. Mais inquiète pour lui.

Spoiler:

Spoiler:

Echappatoire du jour. Le marché de Noël. Parfait pour se changer les idées. Il ne demandait pas mieux. Sa panoplie d’hiver est déjà sortie. Il déteste le froid malgré avoir vécu en Suède pendant des années. Frileux de nature. Son manteau a beau être épais, il frissonne. Mains cachées dans ses poches. Il observe distraitement sa respiration partir en fumée. Il rêve d’un bon thé et d’un plaid. Mais il a un but en cette journée froide, se trouver une nouvelle écharpe. La sienne tombe en lambeau, héritée de son père… Les stands défilent. Certains biscuits et friandises lui font de l’oeil. Il résiste. Les fins d’années sont terribles pour garder la ligne. Il ne se permet qu’un vin chaud aux épices. Ses doigts se réchauffent timidement autour du gobelet. Liquide réconfortant à ses lèvres qui glisse sur sa langue avec gourmandise. Il en ronronnerait presque. Il reconnaît quelques étudiants de l’école parcourir les allées du marché. Petit signe de tête à ceux qui le remarque. Joues rougies par l’alcool et la température négative. Il marche au rythme de la foule, se laissant promener. Son regard ne s’arrêtant réellement que sur les stands offrant divers tricots artisanaux. Il cherche une écharpe tout ce qu’il y a de plus simple. Les couleurs criardes et décorations originales ne sont pas pour lui. Sobriété est le maître mot. Il hésite devant une grande écharpe en poil de yak… il ignorait que c’était aussi doux le poil de yak… Elle est grise anthracite, tout ce qu’il y a de plus banal. Elle est parfaite. Chère, mais parfaite. L’argent n’est pas réellement un problème… Il en a de côté, plus que ce qu’il en a besoin. Il n’est pas dépensier… Tellement pas dépensier qu’il met toujours un bon moment avant de se permettre de craquer pour  quelque chose qui lui fait vraiment envie. Mais cette fois-ci, l’argent sort de son porte-monnaie assez rapidement. Avant qu’il ne réalise vraiment, l’écharpe est à lui et déjà en train de réchauffer sa nuque. Chaleur bien accueillie. Il peut terminer tranquillement son petit tour du marché avant de rentrer. Une journée de congé sans complication… Il est loin de se douter de ce qu’il se trame dans l’ombre. Des années qu’il n’est plus accro aux news… Cela lui rappelle trop son ancien travail aux urgences de l’hôpital.

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Quelque chose va se passer. Dès qu’il a quitté sa moto fraîchement récupérée, Dao l’a senti dans l’air. Regards observateurs en direction des forces de l’ordre dont le langage corporel ne le trompe pas. Le jeune espion n’est toujours pas familier avec l’atmosphère festive qu’il découvre pour la toute première fois. Autour de lui la joie et l’insouciance demeure et pourtant il refuse de croire que ce qu’il ressent n’est qu’une impression : il avait une confiance sans pareille pour son instinct et  ce dernier lui disait de rester prudent. Le danger s’est déjà immiscé dans la foule de citoyens innocents.

Rendez-vous conclu avec sa douce Nuri, Dao est vêtu de ses vêtements de tous les jours. Jean foncé, tee-shirt et veste en cuir. La jeune Kasai l’a beaucoup aidé à s’intégrer parmi la société mais il n’en demeure pas moins ignorant lorsqu’il est question de subtilités lors d’un rendez-vous. Nuri ne le remarque pas tandis qu’il s’approche non sans continuer d’observer la foule qui l’entoure à la recherche de ce qui pourrait bien se passer.

Une fois à hauteur de la jeune femme, Dao vient glisser une main sur sa taille pour retrouver la sensation de sa peau contre la pulpe de ses doigts. Corps rapprochés, il vient lui murmurer à l’oreille, voix calme malgré le tumulte qui s’agite en lui. “ Something’s happening. You seem to have noticed too.” Aucune crainte de baisser la garde avec la jeune femme, Dao ne se fait pas ignorant derrière sa couverture de simple étudiant alors que ses entrailles lui crient que la vie d’innocents pourraient être en danger.

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doux parfum enivrant qui s’émanait de tous les stands ; celui qu’elle préférait. guirlandes illuminées décorant les sapins et ses étoiles qui brillaient plus que n’importe qui à leur sommet. un souvenir d’enfance qui resurgit ; l’aînée qui ouvrait le cadeau du cadet pour ensuite se faire réprimander par les adultes. chaque année, la même tradition. sauf lorsque les deux jumeaux étaient si loin de leurs parents. aujourd’hui ce n’était pas wes qui était en sa compagnie mais bien sa douce katsumi dont les yeux s’illuminaient devant toute cette magie – celle de noël. ness se laisse entraîner par les devants de kat et se retrouve devant ce stand de marrons. la poupée esquisse un grand sourire devant le petit trésor. « t’as toujours les meilleurs idées » un clin d’œil avant de prendre faim dans cette queue. alors que la chaleur regagnait les mains de kat, ness rangeait les siennes dans ses poches. pas trop friande du froid, elle était bien heureuse que la plus jeune lui porte un marron chaud à ses lèvres. « je ne vous savais pas autant charmeuse mademoiselle araï. » son sourire narquois au bout des lèvres ; taquinant la belle.  « mais je ne dirai jamais non à une douceur » qu’elle dit avant de venir croquer au marron. elle aussi était joueuse. la gamine lâcha un rire cristallin. joie et bonne humeur d’un moment partagé avec cette amie. tellement distraite par les rires que ness peine à réaliser qu’on venait de les bousculer et que le trésor s’était échouée sur le sol. « mais quel sale gars d’où il nous fonce dedans sans s’excuser ? et puis les marrons… non mais les marrons chauds. attends que je te retrouve que je te fasse manger mon poing » plus aucune retenue devant cette scène ahurissante. au risque de surprendre katsumi avec son ((petit)) côté violent. un soupire qui s’échappe de ses lèvres. « énervée contre ce sans-gêne mais ça va. toi ? » qu’elle dit avec un peu plus de douceur. la fuji se rapproche de katsumi pour lire ce qui est écrit sur ton petit écran. drame qui venait de se dérouler sur l’île. « c’est peut-être faux et qu’il n’y a rien de dangereux dans la ville. on fera juste un peu plus attention à nous okay ? » la voilà à tenter de rassurer la plus jeune qui prenait un peu plus sérieusement les mots qui faisaient le tour d’internet. et puis nessie était surtout ici pour s’amuser. elle n’était pas prête à laisser son bonheur s’envoler alors que cela ne faisait que quelques minutes qu’elles avaient pénétré dans le marché. « j’ai vu qu’ils avaient décliné les chocogrenouilles en rennes volant. on va y faire un tour ? » un sourire solaire pour effacer les doutes de la denki ; mais la foule était bien vive que tout à l’heure. les coudes se heurtent, les pieds se marchent dessus. « non mais ils ont quoi aujourd’hui ? »

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