INCARCEREM; ❝ spirits in the dark are waiting

Son corps lui faisait diablement mal, elle sentait son cœur pressé comme pour lui rappeler à l’instant son existence, qu’elle se concentre enfin dessus. Mais rien à faire, So Yeong écartait cette réalité de cette mémoire, donnée trop infime pour être prise en compte, seul son cerveau moulinait à plein régime. Sauf que son corps la lâchait, s’écroulant sur Lux malgré la légère pression de la brune sur son dos. Le monde se tourne quand elle choit lamentablement, le physique n’arrivant pas à suivre la psyché. La main de Lux attrape la sienne, la tirant avec une force insoupçonnée vers elle avant de la sécuriser avec une autre main sur la taille. La gameuse sent sa tête dodeliner mais hoche farouchement la tête quand Lux l’interroge sur son état. Elle allait, bien serait mentir mais le moment n’était pas à se laisser contrôler par les informations.

Marcher était dans ces cordes, la brune s’accroche à Lux qui l’entraîne dans une marche rapide à travers la foule, elles se glissent, savonnette que nul n’arrive à atteindre. La demoiselle se laisse entraîner, portée la sa sauveuse jusqu’à une sombre ruelle, minuscule. Sauf qu’il y a un prisonnier. Par Poincaré, n’allait-on jamais les laisser en paix ? Sauf que Lux a des ressources insoupçonnées, réagissant au quart de tour, elle stupéfixie le prisonnier pendant que la brune s’écroule, faiblesse passagère qui devient durable. « Fils de troll ». Les yeux papillonnent pour se maintenir ouverts alors qu’elle ne tient debout que grâce au mur qui récupère de minuscules lambeaux de peau en paiement de son office. Lux la reprend, une lumière que la brune ne comprend pas luisant dans ses yeux. « Je n’ai rien mais partons, on prend inutilement de la place ». Pourtant elle aimerait aller aider So Hwan et So Hyuk, mais c’était tant irrationnel qu’elle préférait aller avec la sortie avec Lux et les attendre paniquée. Car enfin, ils ont ouverts les barrières, les pertes devenaient trop importantes par rapport aux risques de laisser ses criminels s’échapper.

Succès : So Yeong tient debout seule quand Lux la lâche, discrètement elle aide même à interpeller le prisonnier bien que très involontairement

Echèc : So yeong s’effondre sur le mur, s’erraflant sur le le caractère rugueux

Spoiler:

clôture

18h La place centrale n'est plus qu'un champ de ruines — il ne reste rien des éclats chamarrés et des lueurs chaleureuses du marché de Noël. Le sang a commencé à sécher sur ces pavés où se bousculait il y a une heure encore une foule pétrie de terreur et de sauvagerie. Les devantures blêmes de magasins éventrés semblent les derniers témoins du chaos qui s'est abattu en ce lieu, place centrale que veillent toujours de leurs regards numériques les quarante-deux visages des prisonniers évadés, projetés sur les écrans géants des panneaux publicitaires, comme des sentinelles dans la nuit. Le calme étrange qui s'est abattu sur les vestiges du marché de Noël n'est que le parfait écho de la violence aveugle qui s'y est déchaînée. Une sérénité glaçante. Le goût amer de la traque.

Aussitôt les sortilèges anti-transplanages rompus et les barrières magiques abaissées, la place centrale, cœur palpitant de Kantô, s'est comme instantanément dépeuplée. Enchevêtrement de disparitions et de fuites, tantôt par les airs, tantôt en transplanant au prix de dernières forces, il n'est bientôt demeuré au marché de Noël que des blessés graves, des corps inertes et des secours débordés. Le quartier a été évacué et bouclé par les forces de l'ordre — mais des dizaines de prisonniers ont pourtant pu s'enfuir. Quant aux blessés, civils comme criminels, l'hôpital les a vus se déverser comme une marée humaine, ne sachant plus comment faire face à une telle affluence de blessures et de traumatismes. Outre les évadés, de trop nombreuses disparitions ponctuent cette soirée de décembre qu'aucun sorcier de l'île ne saurait oublier.

L'île n'est plus un endroit sûr. Si les blessures physiques sauront être rapidement pansées, les inquiétudes ont marqué les chairs au fer rouge. Dans les esprits, des images demeurent imprimées comme des flashs, violence atone des souvenirs. Des flammes. Une danse macabre de balais. Une foule devenue monstre. Quarante-deux visages saupoudrés de paillettes.