rainy day (hua)

pluie battante, ciel orageux. il a pourtant les pieds dehors comme d'autres habitants de la ville. et s'abat sur sa personne la crise des cieux, l'eau qui coule encore et encore. et puis il y a des éclairs, des soupirs et le choc des enfants. le temps tourne, encore. maussade, peu accueillant. siwoo pourrait rentrer. n'importe qui le ferait, rien que pour éviter la pluie mais elle l'apaise. elle lave ce masque qu'il porte en permanence, cette façade parfaite ; si craquelée lorsqu'on l'observe d'un peu plus près. et il n'utilise pas de magie, il vit comme un simple mortel lorsqu'il s'aventure entre les passants ; dans la rue de la street food. il s'abrite sous un stand au hasard, ne s'intéressant pas particulièrement à ce que le vendeur proposait. il aimait de tout, à vrai dire. au moins dans cette situation. délice commandé, il s'étouffe sur sa première bouchée lorsqu'on le bouscule. siwoo, il sent aussi quelque chose qui coule sur lui. dans son dos, sur son pantalon et sur ses chaussures lorsqu'il se retourne prêt à exploser. « c'est une blague. » qu'il souffle, plus pour lui-même que la personne. ses yeux noirs s'offusquent en se posant sur le fauteur de trouble. « tu veux pas non plus m'offrir une nouvelle paire ? » qu'il dit, parlant de ses chaussures sur lesquelles l'huile ou la sauce ; peu importe - continuait à couler. même la pluie n'effacera pas ces traces dégoûtantes. atmosphère ruinée.

Elle danse, elle rit, elle brille même lorsque les nuages sombres s’annoncent sur la ville. Hua, chaque temps est un prétexte pour sortir, pour attraper l’appareil photo de capturer ces mille merveilles qui dansent entre les âmes, ces moments uniques qu’elle semble être la seule à pouvoir voir. Alors elle a enfilé ses bottes ; éternelle gamine, enfilée son manteau bien trop jaune parce qu’il ne faudrait pas qu’on puisse la manquer, l’enfant qui vadrouille de flaque en flaque. Et le rire ne fait que s’échapper de ses pulpeuses, bruit de l’appareil lorsqu’il ferme les yeux sur un cliché qu’elle accrochera certainement sur un mur, dans sa chambre, ou dans le cœur de quelqu’un, peut être de Jia. Elle soupire un peu lorsqu’elle y pense, elle voudrait la revoir, elle voudrait connaître chacun de ses secrets. Mais Hua, elle oublie souvent qu’elle en cache aussi, bien trop. Les yeux concentrés sur l’écran de l’appareil, qui ne sont j a m a i s attention où ils se posent. Collision stellaire lorsqu’elle le bouscule, pauvre homme, bien plus grand qu’elle. « Oh ! » S’exclame, s’extirpe d’entre ses lèvres avant qu’il ne se retrouve et ne l’assomme de ses mots lourds et inutiles. « Oh non, ce n’est pas grave ! Il pleut, ça va partir ! » Sourire éclatant alors que ses doigts attrapent le manche de l’insolent et elle ose le tirer de nouveau sous la pluie. « Il faut pas râler quand on peut profiter d’un tel temps ! » Et elle rit, sûrement trop, car lui restera trop sérieux pour elle, mine boudeuse, telle une enfant. « Ok… Je suis désolée… Tu veux quoi ? De l’argent ? À manger ? Tu mangeais non ? » Les petites mains occupées à chercher le précieux portefeuille alors qu’elle ose confier son précieux objet à l’inconnu. « Fais attention, c’est plus cher que tes chaussures ça ! » Râle, qui s’envole de ses lèvres alors qu’elle met enfin les doigts sur ce qu’elle cherchait.

rébellion du ciel. il pleure, encore et encore. et siwoo, il cède finalement à l'appel d'un abri. il se réfugie loin de la violence de ceux qui vivent là-haut. siwoo, il sent aussi qu'on le pousse. volontaire ou non, cela ne change pas grand chose à l'agacement qui naît chez lui. gamin volcan qui se contient, la plupart du temps mais peut-être pas ce soir. et il pose les yeux sur une jeune femme aux allures enfantines. grands yeux de poupée, un manteau rouge poussin dont il critique chaque centimètre dans sa tête. des bottes de pluie qui accompagnent le tout et siwoo, il croit à une blague. oh ! une exclamation qui lui fait arquer un sourcil. elle est trop confiante l'inconnue. elle croit trop que les traces de l'incident vont s'éclipser en un instant. « ça tâche, je ne sais pas si tu es au courant. » qu'il réplique à peine a t-elle finie de parler. siwoo, il ne s'attend pas aux doigts fins qui tirent sa manche et l'entraînent sous la pluie. elle est de ceux qui dansent sous la pluie alors qu'il la fuit. son rire se fait grand, mélodieux aussi et lui ; il ne fait que regarder, comme souvent. sa mère aussi aurait dansé sous la pluie mais son père a toujours été froid et austern, du genre à fuir les pleurs du ciel.

siwoo, il envie cette insouciance. et son silence doit la faire paniquer. elle s'excuse, lui demande ce qu'il veut. « tu sors d'où. » qu'il murmure, plus pour lui-même que pour elle. il la regarde farfouiller dans son sac et la pluie tombe toujours eux. elle lui met entre les mains son portefeuille et il croit rêver. « j'ai de l'argent, pas besoin du tien. » peut-être que les excuses devaient lui suffire. ou peut-être qu'il voulait parler, sans s'en rendre compte. « on t'a jamais dit que t'étais bizarre ? » soufflé sans qu'il ne réfléchisse. ce n'est même pas pour la blesser, c'est simplement une réelle question. siwoo, il se le demande. lui, il n'est qu'un oiseau en cage alors qu'elle semble voler haut dans le ciel.