in the night,,

mazra se demandait qui était l'idiot qui l'avait prié pour qu'elle rejoigne cette soirée. en colère contre le monde, le regard de la californienne n'a de cesse de tutoyer la voûte argentée, la nuit comme témoin bienvenu de son ennui qui n'a de limite que les heures qui s'écoulent. lentement, trop. pourtant, la justesse de l'hôte est à saluer, mazra presque prête à l'accueillir dans le club des héritiers dorés déprimés. après tout, cette soirée n'est qu'écho à celles qu'elle se targue de connaître par coeur : celles où la belle se tue, volontaire imbécile se pliant aux excès qui marqueront son trépas. noyée sous les bouteilles d'alcool, étouffant sous les poudres cristallines qui déforment sa mièvre réalité. elle en est bienheureuse, mais il lui manque quelque chose.

un divertissement.

ni son doux andrea, ni son terrible maven ne sont là. la jeune femme n'a pas le temps de pleurer l'absence de ses compagnons d'infortune qu'une silhouette familière se détache d'entre la fade plèbe japonaise. pandore debussy. sublime à en crever. comme toujours. la bouche de mazra se tranche alors d'un sourire lumineux, tandis que dans les étoiles qui bordent ses yeux brille le cruel personnifié. l'américaine et la française se sont toujours côtoyées. par raffaele, par kazzar. l'une est irrémédiablement dans la vie de l'autre et inversement, âmes destinées à se croiser sans jamais se lier véritablement, si ce n'est par la haine et le chaos.

mazra n'apprécie pas pandore.

frêle liaison mise à mal par la trahison de celle qu'elle pensait sincère, la denki s'en est allée collectionner les coeurs avec celui auquel son être tout entier appartenait. avec raffaele. blessures que la sorcière ne peut pardonner à l'amie désormais abhorée. alors lorsque kazzar est venu lui avouer les sentiments à l'égard de la vipère, la première réaction de mazra a été le dédain. elle s'est moquée de ce soi-disant amour que son camarade portait à la vilaine. puis elle s'est tue devant la sincérité du gamin, maudissant la française de lui dérober un autre de ses adorés. bien qu'enchantée à l'annonce de leur séparation deux jours plus tard, elle ne pût s'empêcher de douter.

on ne peut pas ne plus aimer.
pas comme ça.

alors aujourd'hui, elle se dirige vers la malheureuse qu'elle tient pour responsable de ses derniers déboires. — bonsoir. susurre t-elle à l'oreille de pandore qui est dos à elle, dans un français impeccable, charmeuse. pourtant, la politesse est feinte. les syllabes ont un abominable goût de venin alors qu'elles glissent d'entre la bouche de la diablesse, contrastant avec le beau sourire qu'elle arbore alors que l'illusionniste se retourne vers elle. — it's been a while. we have so much to talk about.