highway to hell. (mazlon)

ça tournait en boucle dans sa tête, aussi infernal que le feu qui l’habitait. un rêve, un cauchemar. la réalité ? tout se bouscule et c’est assez pour qu’il paraisse aussi perdu qu’à son réveil, le lendemain de la soirée d’halloween, seul. les images ne lui viennent pas tout de suite, l’alcool avait fait son boulot et il aurait bien continué sa vie comme si de rien n’était si la chevelure blonde qui l’avait accompagné ne lui était pas aussi familière. cette tête blonde qui avait réussi le pari de le rendre fou, avec succès même ! et l’idée de recroiser la tentatrice lui était même venue à l’esprit, demandé à geonu où il était passé la nuit précédente jusqu’à ce que les traits ne lui reviennent plus tard, assez pour lui faire cracher son eau.
impossible, pas elle.
de tentatrice à nymphe meurtrière, s’il osait poser un doigt sur la cheerleader, il se savait d’avance propulser en arrière et pourquoi pas tuer. c’était le plus problème, parce qu’on ne passait pas la nuit avec un homme qui avait réussi à perturber ses études, un euphémisme ici, et faire la fête sur sa terre natale par la suite. elle attirait les regards mazra, dont le sien sans qu’il ne le nie, mais ça s’arrêtait à la guerre froide qu’il y avait entre eux et penser que son cerveau aurait pu imaginer cette scène était impensable. le dos endolori, les jours passent à essayer d’oublier puis d’y repenser pour se persuader que son cerveau n’avait qu’imaginer un scénario masochiste, car il ne pouvait considérer que cela. et quelle humiliation pour mazra si cela était vrai, où était-ce elle qui s’était jouée de lui cette nuit-là. qu’elle avait été belle cette soirée, les coeurs à l’unisson dans la boisson et en regardant le feed insta de la blonde, il ne pouvait que comprendre s’il avait vraiment craqué. quel con. il savait déjà que nicco et jp se fouteraient de sa gueule à aller dans la gueule du loup pour la simple et bonne raison qu’il avait faim. règle d’or qu’il s’était imposé : jamais se frustrer, même si la situation avec charlotte ses dernières années avaient fait qu’il avait été trop souvent sous les draps pour oublier. mais fallait bien qu’il craque dans cette situation, assouvir cette curiosité maladive et apprendre la vérité. marlon aurait tenu un peu moins d’une semaine, incapable de s’applaudir dans cette situation alors qu’il fonce jusqu’au club de duel à la recherche de la blonde. brève hésitation devant la porte fortifiée, avant qu’il ne l’ouvre et elle est là, la blonde qui la hante. « got a second, white ? » pas un salut n’est prononcé, il veut en finir et vite.

quelle sensation étrange, cette impression d'avoir fait une énorme bêtise. ça lui mange le coeur, ça lui tord les entrailles. le menton se lève moins haut que d'habitude, l'étincelle dans le regard se meurt. un peu, beaucoup. ça faisait cinq jours que son mal la rongeait, cinq jours qu'elle se souvient de tout, mazra.

tout.

de ses doigts chauds qui courent sur sa peau nue et qui électrifiaient le moindre de ses sens, de ses lèvres au parfum de whiskey pur feu qu'ils ont consommé en trop grande quantité, de la facilité avec laquelle ils s'étaient débarrassés de leurs costumes respectifs, des yeux brillants de marlon avant que leurs corps ne fassent plus qu'un. dans ses songes, renaissent les baisers, les insultes, les murmures, la passion. le plaisir. ses souvenirs de cette nuit d'halloween la hantent, et elle a honte. honte de s'être abandonnée ainsi à son plus grand ennemi, honte de devenir un autre nom dans le tableau de chasse de marlon rookwood.

mais pire encore,
elle a honte d'avoir aimé ça.

d'un mouvement absent, la môme caresse le creux de son cou. sous son épiderme trônent des formes violettes, pareilles à une galaxie couleur tendresse. marlon l'avait marquée, purement et simplement. quel connard, songea la cheerleader, qui imaginait déjà son camarade se vanter de son exploit à ses amis. elle ne l'avait pas revu depuis ce matin terrible pendant lequel elle s'était sauvée avant qu'il ne se réveille, un oubliettes au bord des lèvres. elle n'avait pas pu s'y résoudre alors qu'il dormait encore nu dans leur lit, sa peau parsemée de mille traces de son rouge à lèvres et son dos, témoin malheureux de l'ardeur avec laquelle ils s'étaient aimés détestés. elle avait préféré la fuite, à laquelle elle n'avait pas transgressé depuis des jours. c'est le bruit de quelqu'un qui rentre dans la salle qui brise ses réminiscences exaltation. elle n'a pas le temps de se retourner pour voir qui ose la déranger qu'une voix résonne déjà. sa voix.

tout son corps se raidit malgré elle. « a second is way too much time wasted on you. » oh, la menteuse. elle lui donnerait toutes les secondes, les minutes ou les heures qu'il souhaite si il promet de lui offrir la même extase que celle de dimanche. mais mazra se retourne l'air de rien, et plante son regard dans les yeux fatigués du géant. « what do you want ? »

et dans le silence de son mal-être, il n’attendait qu’elle.
les mots font écho dans la pièce et brisent la quiétude où était plongée la cheerleader. elle était là de tout son long, le dos droit et la tête toujours haute, illusion d’une couronne qui se devait d’être toujours au sommet. et à continuer de perturber la vie de mazra, celle-ci qui n’avait plus l’air d’un long fleuve tranquille, le kasai savait qu’il risquait gros. quelque chose de suffisamment intense pour qu’elle se venge après la chute, le test raté devant les yeux de cassian landor. alors qu’elle le veuille six pieds sous terre, il pouvait l’imaginer sans la moindre exagération.
elle était toujours vive mazra, quand elle lui répondait avec la même hargne. et comme elle pouvait s’amuser à le voir, cernes marquantes à s’interroger sur une connerie qui commençait à dater. « and here you are, with a long answer. » et marlon l’était également ; trop similaires pour être amis et trop similaires pour être amants. l’idée le révolterait presque, c’était dans la haine qu’ils se retrouveraient, dans le sang qu’ils se consumeraient. il y trouvait un plaisir à ça beaucoup trop glaçant. d’un sadisme qu’il ne cachait guère, celui-ci se faisait d’autant plus présent quand il croisait la flamme dans ses yeux.
et finalement leurs regards se croisent. les prunelles plongent dans les siens et marlon,
il n’y voit rien.
c’est tout ?
stupeur dans la question, dans le fait qu’elle abandonne aussi facilement, qu’elle lui facilite la tâche. il aurait dû être satisfait de la réponse, et continuer dans le chemin qui s’annonçait sinueux mais, c’est assez pour le troubler. voulait-elle ce qu’il voulait ?
il s’avance dans la pièce si familière, où certains cours et les sessions du club se déroulaient entre les murs. il ne songe pas à placer sa main près de sa baguette juste au cas-où, ne craignant pas la situation (comme un fou). plus proche maintenant, le regard s’arrête un bref instant dans la chevelure, un rêve qui semblait être bien plus que réel d’après les informations offertes par son cousin. il n’y avait pas cru, ne voulait pas y croire, mais elle était là et semblait si identique à ses souvenirs. « something. » qu’il marmonne en songeant à la jolie cargaison de lazar à la soirée, il ne voyait que cette raison pour avoir foncé droit vers elle là-bas. Si c’était bien avéré, évidemment. « i won’t take long. who did you spend the halloween party with? » l’homme ne passe pas par quatre chemins en posant la question, même s’il savait que l’issue ne serait pas facile. comme si elle lui dirait oui, comme si elle lui dirait non. elle ne ferait que jouer avec les mots, s’amuser de la situation, et le rendre fou. elle n’était bonne qu’à ça.

les sourcils se froncent comme par réflexe, alors que le brun ouvre de nouveau sa bouche. pendant quelques instants, voilà la sauvage qui devient muette. l'autre va sans doute penser qu'elle le fait exprès, mais la môme préfère contempler l'homme qui lui fait face. il ne ressemble à rien, là, la mine épuisée et les songes embrumés par de terribles questions. douce vision que de voir son ennemi dans un tel état.

mais, il y a ses yeux.
elle ne s'y attarde pas trop mazra. il ne faudrait pas qu'elle s'y perde, comme dimanche. entre les draps, jamais leurs regards ne s'étaient quittés. c'est comme si, en plus d'entremêler leurs corps, ils avaient voulu plus. toujours plus. à l'éveil de ce simple souvenir, l'épiderme de la cheerleader est pris d'un frisson et rapidement, elle regarde ailleurs. à la fenêtre, elle voit des feuilles arrachées aux branches par un vent violent, des gouttes de pluie qui commencent à s'abattre contre les carreaux.

mazra fait semblant de ne pas avoir remarqué marlon qui s'approche d'elle. la blonde sait pertinemment ce que cet idiot va lui demander. et qu'il est bête, qu'il est bête. il aurait dû tout abandonner à la nuit, et ne pas venir lui poser de questions. parce que ses interrogations, ça redonne vie à tous les souvenirs. et pire que tout... ces souvenirs font réfléchir. comment quelqu'un qu'elle détestait autant pouvait lui offrir pareille jouissance ? pourquoi l'avait-elle laissé faire ? et que se passerait-il si ils retentaient la passionnelle expérience ?

elle avait succombé,
et elle le haïssait un peu plus pour ça.

seulement, il y a son coeur. sa tête a beau jurer qu'elle voudrait tuer le géant, son palpitant rate un battement à la seule réalisation qu'elle a aimé le sentir tout près d'elle. maudite faiblesse humaine. « ok. » lui répond t-elle, guère motivée pour lui fournir une réponse plus élaborée. ce n'est que lorsque de sa bouche s'échappent les mots qu'elle ne voulait entendre que la colère commence à monter. elle n'assume pas. la réponse est pourtant simple à donner. avec toi.

« ew. stalker, much ? » réussit-elle à cracher, alors que la sorcière tente de maintenir une apparence désinvolte. « and how does this concern you, rookwood ?? » oh, la question à tout à voir avec lui. mais mazra, elle préfère lui voler les bribes de souvenirs qu'il lui reste, décidée à tirer le trait sur ces étranges émotions qui naissaient entre eux, aussi plaisantes soient-elles.

en venant jusqu’ici, il savait qu’il perdrait son temps, qu’il n’apprendrait rien. mais il avait décidé d’être têtu, de refuser d’écouter la petite voix dans sa tête qui avait cessé de crier, sans doute trop habitué à ne pas être écouté par l’homme. c’était la même rengaine, le même scénario qui se répétait depuis des années sans que rien ne change véritablement, jusqu’à maintenant.
y a quelque chose qui s’était cassé tout au fond, ne savait pas ce que c’était. et cette fois, il avait décidé d’écouter cette petite voix ; ne va pas là-bas.
les poings serrés dans ses poches, le regard un peu trop las, l’arrogance n’est plus là, le jeu non plus, il n’avait pas envie de ça, pas la tête à ça. marlon voulait des réponses qu’il n’aurait certainement pas, mais il était là. (pourquoi) les lèvres se retroussent de dégoût à l’accusation pourtant déjà entendue, mais le jeu de la haine n’était pas pour aujourd’hui, pas pour tout de suite, sans doute. « you dream too much, white. you want my attention that bad? » répondu avec le même ton, aussi naturellement qu’il respirait. marlon n’avait jamais été un homme de paix, peut-être était-ce un des héritages du cher père laissé au fils, prisonnier d’azkaban. un soupir s’échappe d’entre ses lèvres et il ne s’en cache pas. qu’est ce qu’il aimait mentionner, préciser, insister qu’il s’en foutait d’elle. de mazra, de lottie. elles pouvaient disparaitre de la surface de la terre qu’il continuerait sa vie avec sa bande, à vivre la meilleure vie qui soit. qu’importe. « it concerns me. » mais l’homme était aussi à un niveau d’insolence jamais égalé, à s’intéresser avant de nier ce qui s’est passé. la chevelure qui l'obsédait était là, et il aurait presque envie de s’approcher et de reculer quelques mèches pour dévoiler son cou, et remarqué les traces de son passage si c’était elle,
si c’était elle.
« didn’t think you were shy. » elle qui ne veut pas répondre, au lieu d’exhiber fièrement sa conquête d’un soir. alors il décide de continuer, « thought i saw you that night. then i had a blackout. » c’était un pari qu’il se lance, à lancer cette information sans crier garde. il voulait juste qu’elle parle.

pourquoi ? pourquoi est-il là ? toujours à la tourmenter, à la tester. marlon lui faisait perdre la tête, au sens propre, comme au sens figuré. à cause de lui, elle avait perdu son année scolaire et la bienveillance de ses professeurs. mais c'était fini. elle ne laisserait pas son coeur dans la guerre idiote qu'ils se livraient, elle le jurait.

à la question de son alter-ego, mazra pouffe de rire. pire encore, les éclats viennent résonner contre les murs sombres de la salle, les échos perçant sa cage thoracique. ça dure plusieurs minutes. longtemps. trop longtemps pour que ça reste réel, sincère. non, la môme, elle se moque de l'homme qui lui fait face, et ouvertement. « dream ? poor you, who don't know how to spell nightmare. » les rares fois où marlon l'avait visité dans ses rêves, ils avaient été doux. et pour cause, la gamine l'y réduisait à l'état de néant. la haine qu'elle éprouvait à l'égard de son égal était si grande, qu'elle ne comprenait pas comment la seule nuit où il s'était trouvé réellement dans ses draps avait pu faire autant basculer les choses. pire, elle se refusait de trouver une explication.

elle avait peur, mazra.
peur d'assumer qu'elle avait aimé.

alors elle se jouait des masques, portait aujourd'hui celui de l'ennemie. hier, c'était l'amante. « oh my god. » commence t-elle, les accents traînants. « you got me. i'm totally obsessed with you, marlon. » la voix suinte tellement l'ironie qu'elle pourrait se faire gerber elle-même. mais elle joue bien, maz, imite à la perfection les idiotes qui traînent autour du bel. la colère monte, et doucement réveille ses veines volcan. seulement, elle ne sait pas si c'est à cause de marlon, ou de la vision de ces imbéciles qui se jettent à son cou.
(ce sont les deux, évidemment.)

plus il la provoque, plus elle sent la fureur lui brûler le myocarde. il faut qu'il arrête de creuser. elle ne veut pas qu'ils s'expliquent, qu'ils revivent cette nuit grâce à son récit. elle veut qu'il dégage et qu'il la laisse tranquille avec leurs souvenirs. « what do you not understand ??? » elle vient taper sa tempe, comme pour faire rentrer ses prochaines paroles dans son crâne. « it. doesn't. concern. you !!! » le ton est déjà plus dur, les syllabes sont sifflées entre les dents, comme une menace.

sauf que mazra, elle a les yeux qui parlent.
alors que d'entre ses lippes s'échappent un mensonge, la réalité transparaît contre son iris. le regard se veut noir, mais au fond, elle est misérable. elle prie marlon de ne pas les lancer sur une piste de laquelle ils ne pourraient pas se relever. tout changerait. tout.

« everyone saw me. » déclare t-elle, presque nonchalante. « i was the sexiest fairy of the party, remember ? » oh bien sûr il y a de l'arrogance dans ses propos, mais la kasaï, elle ne fait qu'énumérer une autre vérité qu'on ne peut réfuter. pas même marlon. « you probably had too much to drink. » raille t-elle. « you can't handle me, you can't handle your alcohol... your life is such a mess, rookwood. »

il les sentait ses nerfs. le sang qui battait un peu trop fort dans sa tête, le souffle presque coupé qui se retient de ne pas lâcher un rugissement. y avait de la fascination aussi.
il était fasciné de se découvrir une âme de masochiste en la présence de mazra. à chaque fois. pourtant sur le moment, il ne s’en apercevait qu’à peine. obnubilé par sa présence, il porte le même sourire et ses mêmes habits de diable. c’était un autre univers, il n’y avait jamais eu de la taquinerie ou un jeu malicieux. elle pouvait le faire tomber comme il l’avait fait, ruiner sa vie et faire de même, c’était leur jeu à eux. pas de règle, pas de limite, et ça le faisait tellement vibrer. « trying to be funny? keep clowning around, it suits you. » lâché dans la même veine que la kasai, le rêve trop proche de la réalité pour qu’il se demande si c’était un si terrible rêve. il ne s’était pas réveillé en état de choc après tout, assommé par l’alcool.
et elle continue de se jouer de lui, encore, et il décide d’aller sur cette vague, le même sourire béat, moqueur, dédaigneux. un savant mélange qui ne pouvait être que noir. « oh yeah, you are. » insisté avec tendresse, se moquant de l’ironie qui suinte de chacun des mots prononcés, une énième provocation, elle qui détestait être associée au fils rookwood. et peut-être que c’était trop pour la blonde, fatiguée de lui, mais c’était un peu trop tôt, non ? il aurait presque envie de râler, de la secouer pour qu’elle se reprenne, et pour qu’elle ressorte la mazra en elle avant d’être rattrapé par la réalité. il allait pas bien marlon, il était dans le doute. fallait que ça sorte. le corps se crispe quand c’est elle qui s’avance, réduit la distance, et qui initie le premier contact entre eux. il reste immobile de stupeur, les yeux grand ouverts, alors qu’il sent sa tempe subir.
marlon redescend brutalement de son piédestal et, il le sent, ses prunelles s’assombrir brutalement. il rate par la même occasion les prunelles qui lui font face, les prunelles débordant de vérité, ne pensant qu’à son amour propre. marlon était trop silencieux quand elle avança quelques détails sur la soirée, adresse enfin son regard à la belle quand elle se complimente, passe à côté les commentaires sur l’alcool qui ne l'atteignaient jamais.
your life is such a mess, rookwood.
ses paupières battent simplement à ce fait, qui résumait plutôt bien sa vie. et ça le faisait sourire, mais il n’y avait rien de moqueur. il sourit simplement à la personne qui lui faisait face, à mazra white. la voir se débattre, se défendre, tout faire pour nier la réalité. parce qu’il l’avait enfin aperçu, cette ombre sur son cou et il fallait qu’il en soit certain. mais d’abord, y a juste un soupir qui s’échappe, deux doigts pressant l’arête de son nez comme pour se mettre un frein, ou au moins essayer. « you’re such a bitch, white. » rien de nouveau au soleil, il le savait et elle savait qu’il le savait. sa main quitte son visage, et le bras s’étale de tout son long contre son corps.
il n’avait pas besoin de s’avancer, ils étaient si proches après tout. « you’re done ? i was about to yawn. » ajouté nonchalamment alors qu’une main se mette à effleurer la chevelure blonde, la main glissant sur toute la cascade. « you’ve spoken a lot for something that does not concern me. » un rire s’ajoute à l’affirmation avant que la main s’enfonce dans son épaule. ses prunelles rencontrent alors les siennes, et il refuse de les lâcher. « you don't teach me anything new. yes, my life is a mess since the day i was fucking born. and you, you're just good at being sexy and lying, because you're a fucking liar. » le poids de sa main sur l’épaule qu’il serre à chaque mot articulé, acide, amer, extatique. il finit par la desserrer cette épaule, à la lâcher avant d'agripper délicatement sans prévenir son menton et de le lever suffisamment pour entrevoir cette tâche sombre dans le cou. « i found it, liar. …. right here. » la main se glisse jusqu’à cette trace si familière et appuie victorieux.

l'atmosphère était étouffante. depuis que marlon avait pénétré la pièce, tout était soudainement devenu électrique, dangereux. la tension entre les deux gamins était si puissante qu'elle en devenait insoutenable. dehors, la pluie gagne en intensité, cogne violemment contre les larges vitraux de la salle d'entraînement. et pourtant ici, ce qui est le plus bruyant, ce sont leurs respirations. les souffles sont en désharmonie et c'est curieux, quand on sait que leurs palpitants battent la même mesure. mazra et marlon, ils avaient un rapport presque bestial, dérangé. il était difficile de savoir si le silence qui les entoure serait brisé par des rugissements de haine ou des murmures de plaisir.  

aujourd'hui, mazra, elle avait choisi.
ce sera la haine.

« me, a clown ? that's rich coming from you. you're the whole fucking circus ! » crache t-elle en réponse à la pathétique remarque du brun. il essayait de lui faire du mal. c'était évident. seulement, il essaye pour rien marlon, tout le mal qu'il pouvait lui faire, il lui avait déjà fait. les sanctions, le redoublement. mais ce qui la brisait le plus, n'était-ce pas la nuit qu'ils avaient partagé ? le français, il l'avait laissée devenir une conquête de plus, quelqu'un qui ne rime à rien. pire encore, de tendres émotions l'assaillaient en même temps qu'une centaines de questions, toutes plus cruelles que la précédente. pourquoi lui ? pourquoi j'ai aimé ? comment c'est possible ? ce connard la faisait douter, et ça, il n'avait pas le droit.

oh, elle le détestait.
par merlin, comme elle le détestait.

une moue de dégoût s'empare des traits de la belle quand le fils mangemort prend pour acquises ses moqueries, ses parfaites imitations des idiotes qui se jettent à ses pieds. elles aussi elle les détestait, pimbêches à qui l'on a ôté toute dignité le jour où elles ont jeté leur dévolu sur marlon rookwood. mazra, elle était différente. elle essayait lamentablement de se convaincre qu'elle, elle ne l'avait pas choisi. raté. 

puis quand enfin elle prend le dessus sur leur échange, le tableau qui embrasse son horizon lui glace le sang. son cher ennemi, il a la gueule qui s'assombrit. si elle se moquait de ses cernes creusés et de son épiderme délavé, il y avait quelque chose de noir chez marlon qui lui plaisait assez, môme toujours plus attirée par le danger. il y a le coeur qui rate un battement et les jambes qui défaillent, trahissant son divin émoi. seulement, cette faiblesse est vite tuée par le géant lui-même. un sourire étrange barre désormais ses lippes poison, sans que la blonde ne comprenne pourquoi. la vilaine a ses sens d'ekisha en alerte. son être tout entier crie à la catastrophe. vas t-en. mais mazra, elle reste là. trop subjuguée par leur échange pour s'enfuir, prête à en finir avec l'homme qui lui fait face. c'est lui qui brise le silence en l'insultant. c'est moche, mais ça fait naître un beau sourire sur ses lèvres. « well, thank you. » elle imite une révérence l'insolente, rajoute du tragique à une scène qui l'est déjà trop.

puis ce n'est qu'après qu'elle comprend tout.
mais c'est trop tard.

la main du bel joue avec ses cheveux d'or, alors que son coeur s'accélère. mazra, elle n'entend même pas ce qu'il lui raconte, trop préoccupée par ce qu'elle va bien pouvoir faire pour l'anéantir avant qu'il ne le fasse, lui. seulement, il la tient prisonnière, ses doigts s'enfonçant dans son épaule, la maintenant en place. évidemment, la cheerleader se débat mais ça ne sert à rien. il a l'avantage de la taille, et de la force. ses veines, nourries par le feu qui dévore ses entrailles battent contre sa peau alors que la colère monte. marlon, il peut le voir dans son regard qui le tuerait si elle le pouvait. pas un instant leurs prunelles ne se lâchent. les quelques minutes qui passent semblent être éternité alors qu'il se livre intimement à elle. pauvre petit monstre, songe la blonde qui ne voit en lui qu'un gamin brisé. (comme elle.) elle ne répond à rien, maz. ses yeux revolvers le font à sa place. puis quand enfin il la relâche, le répit est de trop courte durée. elle parvient néanmoins à le provoquer, avant qu'il ne reprenne possession de son corps. « so, you think i'm sexy, hm ? » elle est une poupée entre ses doigts, qu'il peut manier à sa guise. son cou est dégagé et avant même qu'il ne célèbre sa victoire, la jeune femme retient un soupir et ferme les yeux. putain.

ce n'est que lorsqu'il appuie sur son bleu qu'elle s'autorise de nouveau à respirer, un gémissement traître s'échappant de ses lèvres. violence plaisir. il a planté d'autres galaxies contre son épiderme, marlon, mais ce n'était pas assez. elle avait besoin de plus. elle voulait qu'il la consume dans sa haine, qu'il explose son coeur si fort qu'il finisse en cendres.
elle le voulait lui, encore.

non. non. non. ses yeux se rouvrent et elle attrape en une prise solide le poignet de marlon. ses ongles s'enfoncent dans la chair de son rival et, avec toute la force que lui procure sa belle colère, elle écarte sa main de son cou. cette fois-ci, c'est elle qui ne le laisse pas réaliser ce qu'il vient de se passer. son autre main se lève et révèle sa baguette magique y trônant fièrement, pointée vers lui. « why did you do this ?! » ses accents mêlaient incompréhension et fureur. « i told you nothing happened. wasn't it enough ? » mazra, elle avait le ton qui montait et pourtant, tout dans ses yeux priait le gamin d'oublier. parce que marlon, il venait de tout compliquer.

Il n’avait jamais aimé les menteurs, Marlon. Quand ça se jouait de lui, quand ça articulait des mots dont il savait la véritable valeur, quand ça mentait avec des prunelles si convaincues par une réalité qui n’était qu’alternative. Et si Mazra voulait jouer à ça, alors il la traiterait comme il traiterait tous les menteurs. La blonde n’était qu’une poupée entre ses doigts, le corps si frêle contre sa main, trop large pour une épaule trop menue. Cette même main qui aurait épousé parfaitement la force du cou de la cheerleader mais là était la preuve. L’homme n’avait pas honte de lui-même, il était facile d’en apprendre sur sa vie après quelques rapides recherches, il n’avait pas de secret à part un fantôme dont seul Niccolo connaissait l’existence, s’il se rappelait toujours de lui. et s’il venait à avoir honte, tout serait fini pour lui. Marley n’était d’ailleurs plus présent d’un coup, comme s’il se savait pas à la hauteur de la blonde en tant qu’une des personnes qu’il voulait moins voir dans sa vie. « that's really the only thing you could remember, huh. fucking narcissist. » glissé alors qu’elle était à sa merci. Mais il se foutait des provocations, il avait enfin la preuve. Il avait raison. Et voir Mazra ainsi était presque aussi satisfaisant que de la voir redoubler, il se sentait si fort comme ça Marlon, si puissant. La seule place qui était faite pour lui.
Il résiste quand elle essaie de lâcher prise, un regard un peu trop affectueux posé sur la preuve avant de lâcher prise sans sourciller, et voir Mazra perdre les pédales devant lui, c’est ce qu’il voudrait voir tous les jours. La dentition se révèle alors que ses lèvres s’étirent de la satisfaction que lui procure cet instant, le masochiste devient sadique. « I was right all along. » qu’il répond avec toute la simplicité et tout le plaisir qui soit, la baguette en second plan dans sa tête. « you're a really bad liar… what ? you liked it so much that you don't dare approach me anymore. c’mon. » ajouté avec confidence, tête hochée pour l’inciter à parler comme si ses mots n’avaient pas monté en décibel avant de tout simplement s’avancer jusqu’à ce que la pointe de sa baguette ne s’enfonce dans son torse. « you look like you're in hell, white. seems nice. » murmuré alors qu’il avance, faisant reculer la blonde, qu’importe si la baguette était toujours contre son haut. Il s’avance vers elle, cette fois c’est vers son oreille droite qu’il se penche avant de lui chuchoter « if you wanted more hickeys, all you had to do was tell me. »

entre ses doigts, elle n'était que petite chose. et comme c'était rageant d'être réduite à néant par la simple force du géant, qui semble essayer de lui prouver que d'eux deux, c'est lui, le plus fort. mazra, elle sent la colère monter alors que le visage de l'imprudent surplombe le sien, barré d'un sourire satisfait. oh, marlon, il bafoue tout l'ordre qu'ils sont établi depuis deux ans. ils étaient pourtant si beaux quand ils se détestaient, pourquoi finissait-il par tout gâcher ? le gamin essaye quand même de donner le change en l'insultant, mais mazra, c'est ça qu'elle aime. il nourrit le feu qui la rend vivante. « hmmmm... keep talking dirty to me. i love that. » parvient-elle à siffler alors que le garçon l'emprisonne encore dans son étreinte violence. le ton est dénué de toute chaleur et de chaque mot suinte une ironie qui rend leur échange encore plus insupportable. mazra, elle sait bien que quelque chose vient de changer entre eux, et la confession de marlon ne faisait qu'aggraver une situation déjà critique et des... évènements qu'elle refusait d'assumer. pas à lui.

la baguette est toujours fièrement pointée en direction du beau gardien. les jointures des doigts de la môme deviennent blanches tant elle serre fort le manche de l'artéfact immaculé, priant pour ne pas voir sa main trembler. victime de sa rage fléau, elle se mord la lèvre supérieure alors que marlon se targue de ses instincts et du combat qui lui apparaît gagné. l'idiot sous-estime une fois de plus le mal qui ronge les veines de son amante qui tente de réguler les battements erratiques d'un coeur qui va s'embraser. mazra se retient, encore et encore, encaisse les divagations du brun. elle sait que si elle ouvre la bouche, elle ne se retiendra pas. elle doit faire attention l'américaine, son exclusion toujours dans un coin de sa tête. mais marlon, il continue sa célébration, puis il s'avance. encore. toujours. désormais, seule sa baguette sépare leurs deux corps. la sorcière a beau reculer, lui s'efforce de combler le vide entre eux. à. chaque. fois. ce qu'elle lit dans les yeux du bel ne lui plaît pas, un affreux mélange entre haine et luxure, tempête qui fait écho à son propre regard. et marlon finit par se pencher vers elle, ses lèvres effleurant doucement sa joue alors que sa voix grave vient s'échouer contre son oreille en un murmure. la caresse lui arrache un frisson, annihilé par l'impertinence du garçon qui finit de convaincre mazra de s'abandonner à ses pulsions destruction.

c'est fini.
elle ne joue plus.

doucement, sa main libre vient se loger contre la joue de marlon. son pouce caresse tendrement son épiderme rougi par leur échange, aussi brutal eût-il été. « you know what ? » murmure t-elle alors que le visage du français lui fait désormais face. leurs regards se soutiennent et pendant quelques instants, tout est suspendu. la pièce n'est que silence. on n'entend plus la pluie qui s'abat contre les carreaux, ou les battements de leurs myocardes pourris par la haine. c'est presque trop beau pour les deux petits monstres qui n'ont jamais connu la paix. et mazra, c'est le moment qu'elle choisit pour se mettre sur la pointe de pieds et rapprocher ses lèvres de celles de son rival. un murmure s'échoue contre la bouche de marlon. « fuck you. »

puis l'impact.

la main de la cheerleader s'abat contre la joue de son camarade tellement fort que le bruit, effrayant de brutalité, pourrait faire trembler les murs. un large sourire vient déchirer le beau faciès de la blonde alors que de ses lèvres s'échappe la sentence impardonnable. « stupefy. » le corps de marlon est malmené par le sort et envoyé à quelques mètres de là. quel bonheur. il est encore sonné, et cruelle, c'est quand il ne peut pas lui répondre qu'elle laisse la vérité éclater. « don't you get it, rookwood ? anywhere is hell if you're there ! » d'un pas léger, elle rejoint sa carcasse qui gît au centre de la pièce. il ne peut pas bouger, marlon, et ceci suffit à nourrir son euphorie. doucement, elle se penche vers lui et replace une mèche de ses cheveux bruns. « you're cute if you think that night meant something to me. » un de ses doigts s'aventure sous son menton et elle relève son visage vers elle, de façon à ce que leurs regards ne se quittent plus jamais. « if anything, you're the one that went looking all over campus for your mystery girl, the one that followed me in here, the one that didn't take no when i told him it wasn't me. » le sourire qui décore ses lèvres ne meurt pas. c'était jouissif d'avoir son ennemi à sa merci. « one night. it was all it took for you to be that hooked. guess me being sexy doesn't help, right ? » mazra, elle secoue la tête, comme pour le réprimer alors qu'elle utilise ses propres mots contre lui. puis elle se penche un peu plus, jusqu'à ce que ses lèvres effleurent l'oreille du bel, formidable écho à ses gestes de tout à l'heure. « you gotta be careful. soon you'll be falling in love with me and i don't want to break your heart... oh wait. actually, i do. » et elle rit mazra. oh, elle rayonne là, alors qu'elle a enterré marlon dix pieds sous terre. elle profite encore quelques instants du merveilleux spectacle avant de se relever et d'aller chercher son sac, poussant les portes de la salle et l'abandonnant à son terrible sort.

le reste n’est que brouillon, l’ego monstre qui se refuse à voir au-delà de ce qu’il se passe parce qu’il n’était venu que dans un seul but, et qu’il l’a eu sa réponse. c’était pas une chimère, un cauchemar un peu trop bouillant que son esprit s’était amusé à créer pour le martyriser comme il le faisait depuis qu’il était né. ce rêve, cette réalité, c’était un chemin tracé vers les enfers dont il n’avait plus que des souvenirs, pas aussi vifs que mazra pouvait-elle goûter. il en serait presque jaloux, marlon. qu’importe le danger, la baguette plantée, il ne voyait plus rien, y avait juste les constellations qu’il avait gravé dans la peau de la blonde. mais la marche impérieuse n’était pas éternelle, mazra n’allait pas rester muette aussi longtemps. fallait qu’elle avale la honte pour ramener la haine si délectable, marlon attendait de passer à table. si proche qu’il pouvait sentir son souffle, il attend son prochain mouvement. attend une bataille de regards, lequel jettera le plus d’éclair à l’autre, il attend une nouvelle provocation de sa part, pour continuer et partir triomphant. pourtant ce sont ses pupilles qui s’écarquillent en la voyant se rapprocher un peu trop de lui. mazra masochiste jusqu’au point culminant.
fuck you.
aussi violent que la gifle qu’il vient de recevoir.
l’ego monstre à nouveau, qui peine à réaliser à la première seconde l’impact, la tête vers le sol avant de sentir son corps se faire projeter en arrière, manque de s’écrouler avant qu’un genou au sol ne le stabilise. les prunelles sont toujours aussi écarquillées, et maintenant il réalise que la menace n’a jamais été une vaste blague — comme sa propre existence. sa voix éclate au loin, et il entend des échos de la blonde, si clair dans son esprit, encore et toujours son pire ennemi, anywhere is hell if you're there, et comme il ne pouvait qu'acquiescer au fond de lui. les yeux toujours rivés vers le sol, son crâne se relève à la main qui l’effleure, le touche. il lève les yeux, et y a marley à côté d’elle. l’enfer était là, et elle ne le réalisait même pas. il la laisse parler, l’inconsciente, si ravie de son coup et il ne pense pas à la couper, les répercussions du sort, et le coup qui avait certainement laissé une grosse marque sur sa joue. il peine à garder son regard sur elle, trop déconcentré par les paroles mielleuses, la main sur son menton, trop déconcentré par la présence de son double, si proche d’une personne comme il ne l’avait jamais été auparavant. dans la foule ou dans le coin d’une pièce, jamais si imposant. il avait froid d’un coup maintenant que les deux s’éloignent de lui, leurs sourires moqueurs à l’unisson. et ça le fait trembler, trembler de froid, de rage, et ça le.
oh.
il ne s’était pas senti bouger, il n’avait pas réalisé que son genou s’était relevé si vite. la colère à en perdre le contrôle, jusqu’à entraîner la blonde fuyante qui fit la faute de trop, celle de lui tourner le dos. elle n’eut jamais le temps de quitter la pièce, marlon l’avait déjà attrapé, plaqué contre un mur, une main l’appuyant dessus et l’autre contre son cou prêt à commettre l’irréparable. fallait juste qu’il serre, juste ça, le souffle saccadé, ne faisant qu’un avec son coeur aux battements désorganisés. « you just want to die right, right ? tell me and the problem will be solved. » articulé avec un petit rire derrière, un qui ne lui ressemblait pas. il retourne sa tête frénétiquement et réalise que la fantôme a disparu, un pur produit d’un imaginaire qu’il n’avait jamais contrôlé. il avait tellement envie de lui faire du mal, mais une infime fragment de raison le maintenait à tout prix. alors il essaie de se distraire, la voix toujours aussi tremblante « i really want to do it you know, you're not helping me here…. stupid broken heart uh, that’s what you said. » la différence de taille était si remarquable à cet instant qu’il lui aurait caché le soleil si le ciel n’était pas aussi gris, la main sur son cou tout aussi tremblant, effectuant une légère pression, assez pour lui laisser une trace de sa main assez pour la hanter, il l’espère.