SONNETS OF A SORCERER
A WIZARDING GENEALOGY
Yeon L’inconnu, la vermine, le moins que rien. Un patronyme qui ne sert qu’à recouvrir d’une encre rouge une page jaunie. C’est un nom qu’on a construit, un nom que le monde se prend à murmurer. Loin, si loin des ruelles sales au sein desquels il a grandi.
minki Syllabes délicates choisies par une mère qui a rêvé d’une meilleure vie. Espoirs brisés, noyés sous une rivière profondément écarlate. C’est presque si le monde en a peur, de ce prénom qui hurle l’innocence, presque si la maternelle elle-même pleure de ce qu’il est devenu, l’enfant au sourire éblouissant.
Une enfance douloureuse. Une adolescence euphorique. Une vie qui coule tel le sang qui s’échappe de veines calmes. Des années qui dansent au rythme lent de celui qui aime prendre le temps des choses. La beauté dans les détails. Le désir au fond du cœur.
seoul Au sein de la pauvreté. Dans le courant d’un hiver douloureux. Premier fils d’une famille qui se mourait déjà. Une nouvelle bouche à nourrir. Un nouveau être à briser.
korea Les bas-fonds. Là où la vermine et la magie ne font qu’un. Environnement violent. Environnement sanguinaire. C’est la vie que les yeux ont découvert. C’est la vie que les yeux ont compris. Choc soudain en quittant le monde pour de bon, en le laissant à l’horizon avant de le reconstruire lentement sur une ile à la pureté déconcertante.
Partenaire à la tête d’une opération silencieuse. Murmures volants qui trouvent les oreilles qu’ils se doivent de trouver. On fait dans les artéfacts, les objets que personne ne peut trouver ailleurs qu’au sein de ces tombes dans lesquelles on se perd. Main dans la main, c’est pourtant au sein des ombres que l’on se meut avec aise. Les mains sont sales. Couvertes de son propre sang. Couvertes du sang de ceux qui vont en son encontre. Les mains sont sales mais le sorcier est tout aussi grand. Surgito grandit lentement, se fait sa place en effaçant celle d’autres.
Le danger. L’adrénaline. Le butin. Que d’idées qui passionnent. Que d’idées qui enivrent. On en a besoin, de ce que quelque chose, de cette poussée vers l’avant. Doué de par la fascination du monde, de la magie, de puzzles dangereux. On la connait, la mort, pour lui avoir fait face encore et encore. Alors on ne pourrait rien faire d’autre. Sauf ça. Sauf trouver des trésors que tout le monde envie. Sauf en rendre certains pour en voler d’autres. Sauf se frayer un chemin au milieu du labyrinthe meurtrier. Et voilà que, parfois, on se prend à aider la jeunesse à comprendre le danger. Intervenant fascinant, la magie se prend à construire des versions inoffensives de ces sortilèges qu’on détruit chaque jour. Tout pour que ces étudiants découvrent l’adrénaline qui fait battre le cœur.
On est né dans moins que rien, dans la crasse de rues qui ont écrasé le corps. L’estomac est resté vide longtemps, fatigué d’un pain sec que la langue ne supportait plus. Et puis on a fui, on a trouvé meilleur. Boursier de longues années, le diplôme a entrouvert une porte qui a toujours été fermée. Et puis le monde a changé. Et puis on a mêlé le jour et la nuit, la vérité et les mensonges, l’amour et la douleur. L’argent est accessoire. L’argent, on n’y pense même plus. L’argent, on en a pas vraiment. On se contente de s’en emparer lorsque le besoin s’en fait sentir. Parce qu’on a besoin de rien, habitué à moins encore.
Il y a une chose qui fait battre le cœur. Il y a une femme qui fait vivre l’âme. Il y a une obsession dont on ne peut se passer. Une obsession pour laquelle on serait prêt à tout. Une obsession pour laquelle on a tué. Parce que c’est ainsi qu’est l’esprit. Perdu dans la beauté, dans la douceur, dans la perfection qu’on ne pense pas mériter. Violemment jaloux, sanguinairement possessif, rien ne se doit de se mettre sur le chemin. Il y a le monde. Il y a la foule. Il y a les proches. Il y a Kiyoko. Il n’y a que Kiyoko.
Il n’en reste plus rien, des Yeon. Écroulés sous le poids d’une pauvreté meurtrière. A trop emprunter, à trop demander, ils se sont fait détruire. Abattus comme le bétail qu’ils sont devenus, l’optimisme de la mère s’est mêlé à la lâcheté du père. On n’y a jamais pensé. On les avait déjà oubliés. Fantômes d’un autre temps. Fantômes d’une autre vie. Le cœur n’est pas brisé. Le cœur n’a pas même raté un battement.
Une sœur, une seule. Plus jeune, parce qu’il semblerait que la douleur de la vie n’a pas suffi. Parce que les parents se sont dit que le monde nécessitait une nouvelle innocence à détruire. Mais on ne peut laisser le monde faire. Alors on protège. Alors on aime. Alors on éduque jusqu’à la trouver proche, si proche. Jeune partenaire indépendante qui continue de retrouver les bras d’un ainé respecté.
hensoku On est plus différent encore. Plus différent que le reste. Sous l’influence d’un Buruburu, ce sont les émotions qui suintent du cœur. Plus jeune, le contact les a partagés sans que le cœur ne puisse l’en empêcher. C’est un contrôle ardu que l’esprit exerce sans cesse. Le toucher impose le rire, les pleurs, les cris. Et puis tout semble disparaitre une fois éloigné. Ne restent que les conséquences, la conscience que quelque chose semble faux. Parfois, par chance, grâce aux détails du monde, un regard suffit à insinuer un petit quelque chose. Un rien que beaucoup ignorent, qui n’a que peu d’influence. La malédiction est un fléau, une addiction. Les émotions données sont ressenties, inspirent un palpitant rapide.
Les puzzles peuplent le monde, fascinent. Secondes, minutes, heures, jours, peu importe, la solution sera trouvée. Tout n’est qu’une série de problèmes qui se doivent d’être compris, brisés. C’est ce qui a fait de l’enfant un élève modèle. C’est ce qui a fait de l’adolescent un faiseur de troubles sans conséquences. C’est ce qui fait de l’homme un sorcier sans pareille. Ce n’est pas la puissance. Ce n’est pas la violence. C’est la simplicité de la solution. L’évidence qui se cache sous le reste du monde. On manie la magie avec précision, on la comprend avec amour.
Il n’y a pas d’entre-deux. Il n’y a pas de joie, il y a l’euphorie. Il n’y a pas de tristesse, il y a le désespoir. Il n’y a pas de colère, il y a la rage. On passe de l’un à l’autre en un instant, sans même y penser, sans même en douter. C’est ainsi qu’on voit le monde. C’est ainsi qu’on vit la vie. Conséquence silence de ce qui rend différent. And that’s that.
Le corps est un temple, du haut de sa tour d’ivoire, il s’assure de trouver la verdure, l’équilibre. Jamais o grand jamais les lèvres n’oseront-elles s’emparer de friture, de ces sucres artificiels que les entrailles avalent avec joie. Le palais ne reconnait presque pas les gouts du monde, habitué à moins que rien. Alors on mange ce qui est bon pour le corps, mauvais pour l’âme, mais cela importe peu.
La cigarette a pris place entre les lèvres dès le plus jeune âge. Coupe-faim, l’enfant a passé de longues journées à s’en nourrir. L’addiction est maintenue, continue de danser au rythme d’une brise invisible.
Le palais ne connait pas le bon gout. Mais le palais reconnait le feu, la brulure. Alors le palais apprécie le whisky, celui qui en dérange beaucoup, celui qui arrache un soupir de bonheur. Le reste des alcools ne sont consommés qu’afin de trouver une place au sein d’autres.
Would you hold my hand?
They're the same ones that I used
When I killed someone for you
They're the same ones that I used
When I killed someone for you
— they call me
❝ im jaebum ❞ ASTRA & fayrell .
Magical me
Le bois des grands, celui de ceux qui se posent des questions sur le monde, qui sont à la recherche de réponses. Habité d’une plume dont la délicatesse n’a d’égal que la liberté frustrante dont elle se permet parfois. Les années d’apprentissage ont été longues, et ce n’est que récemment que la baguette n’offre plus aucune surprise.
Mizu C’est toujours ainsi que l’histoire se doit de se développer. Le gamin qui court dans des ruelles sombres. L’adolescent qui jette toujours le premier coup. L’homme qui frôle la mort à chaque instant. La vie aurait été écourtée si les Mizu n’avaient pas accepter le cœur, on en est certain. Ancien préfet, on continue d’apprécier ce qui s’y cache.
On ne l’a jamais connu avant la magie. C’est peut-être pour ça qu’elle a tant fasciné. Pouvoirs nés de nulle-part, ils ont rendu l’enfance plus dure encore. Le moins que rien. La vermine. Le monstre. Mais on s’en moque bien. Ils ont ris, les chiens. Riront-ils toujours lorsque le monstre s’abattra sur eux ?
Deux chatons qui ont grandi au sein d’une demeure violemment aimant. Kiyoko les a voulus. On les lui a donnés. Enfants joueurs, les félins sont devenus des miroirs de leurs parents. L’un cherche le contact. L’autre n’apprécie pas les inconnus.
Le fer globuleux qui se prend à couler. Celui d’autres, parfois. Euphorie de la chasse, euphorie de la mort. Le sel abondant qui se cache sous des vagues capricieuses. Havre de paix, sauveur muet au sein duquel il est si simple de se perdre. La cerise qui émane d’une chevelue d’ébène. Parfum qu’on retrouve sur l’oreiller, qui enivre autant qu’il calme.
Il n’y a pas assez de bon afin de surpasser le mauvais. Le cœur est pourri, sauvé seulement par un amour profond et une loyauté sans égale. On en a entendu parlé de ce qui attend ceux dont l’âme ne mérite pas un patronus. Alors on a arrêté d’essayer il y a de cela des années.
Le regard le connait par cœur, le grand final. Le regard s’en délecte, embrassant les courbes qu’il connait par cœur. Le son est sourd, comme il l’est toujours. La foule hurle, comme elle le fait toujours. Mais quelque chose ne va pas. On le sent. On le sait. Le corps immobile l’est trop. La chute a semblé différente. Elle ne se relève pas. Kiyoko ne se relève pas. Le cœur s’éteint. Les jambes faiblissent. On s’écrase. Comme elle s’est écrasée. A quoi bon la vie face à sa mort ?
Intéressant, n’est-ce pas ? Le sorcier qui se moque de son histoire désire construire la sienne. On se voit aux cotés de Kiyoko, deux enfants courant aux alentours. Le regard est toujours assassin. Les mains sont toujours sales. Le cœur est toujours amoureux. Doux paradis qui se prend à peupler ses rêves.
HE FLEW LIKE A MADMAN
Fairy tails
Les conséquences du monde s’écroulent autour de Minki avec un désordre précis. Il est né dans la misère, a appris à se battre pour survivre. Un gamin sale, parce qu’il tombe dans la boue et s’en relève pour continuer. Un gamin rapide, parce que ses jambes se doivent de le porter de l’avant. Un gamin violent, parce qu’au sein des ruelles sombres, c’est une question de vie ou de mort. Et puis il a grandi. Soudainement, le sorcier n’a plus eu besoin de se battre pour obtenir un morceau de pain. Il tente de se présenter comme un homme sophistiqué, comme un homme respectable. Mais le passé ne peut s’empêcher de se faufiler un chemin jusqu’à la surface. Ses mains sont calleuses – il les a cognés contre le visage de quelqu’un qui a osé se poser sur son chemin. Ses vêtements semblent fatigués – ils se sont accrochés aux murs d’un coffre-fort. Son regard est sanguinaire – il a déjà tué.
Minki s’est allié de Dante depuis qu’ils se sont rencontrés sur les bancs de l’école. Amis tout d’abord, ils ont fini par chercher plus, par construire leur propre monde. Le passé du Mizu se noie dans la violence, dans le sang, et c’est surement ce qui a rendu les choses plus faciles encore. Ils ont commencé pour l’argent, histoire de faire passer le temps. Et puis leur nom a grandi. Et puis l’organisation a pris forme. Ils offrent de la protection pour ceux qui paient, ceux qui les supportent. Ils trouvent des objets sans pareilles, tous plus dangereux les uns que les autres. Ils sont deux aux reines de leur monde, deux a controler un échequier qui s’agrandit doucement. Et pourtant, Minki reste dans l’ombre. Il semble n’etre que l’homme de main, celui qui trouve les artefacts, celui qui collecte les dettes, celui qui fait couler le sang.
Il est couvert de cicatrices, Minki. Le corps n’a jamais été pur, clair, il n’a fait que se recouvrir de crasse, se déchirer de part en part. Sur un terrain dangereux, il se déplace sans peurs, se heurte à des obstacles qu’il ne peut s’échapper. Son sang coule comme le sang d’autres se prend à le faire. Les surfaces sont rugueuses car même la magie ne peut soigner toutes les blessures. C’est l’eau qui le maintien en vie. Marche lente de l’homme brisé, d’autres l’aident parfois jusqu’à une baignoire dont l’eau prend une teinte cramoisie. Le corps est submergé, se noie sous le liquide de vie, désire disparaitre afin d’y retrouver une renaissance a la puissance incomparable. Mais il se contente de survivre, douloureusement. Mais même l’eau précieuse ne peut rien faire face aux malédictions qu’il ne parvient pas à éviter. Comme ce point noir qui habite le dessous de son pied droit, qui, lentement, semble pulser à un rythme irrégulier. Mystère qu’il ignore avec l’indifférence d’un homme qui se sait incapable d’interrompre sa démise.
Il commande le monde, manipulateur au cœur assombrit par la vie. Il y a ce quelque chose qui a grandi au fond de lui, au fond des ruelles a la survie difficile. Il y a une lueur dans le fond de son regard, un flot dans sa marche qui annonce qu’il n’est pas aussi propre sur lui qu’il peut le paraitre. Et il en use, Minki. Charismatique, son sourire rayonne, il n’y a aucun doute. Et pourtant. Pourtant, il a cette présence qui en force beaucoup à éviter son regard. Parce qu’il semble prêt à tout, le sorcier qui évite le contact d’autrui. Et il l’est. Lorsque ses doigts caressent le corps d’autrui, le jeu est déjà gagné. Il y force une euphorie qui pousse à oublier les maux. Il y force un désespoir qui fait faiblir. Il y force une peur qui fait qu’on ne s’y reprend jamais à deux fois. Il aime sentir le monde au sein de la paume, trouve les extrêmes lorsqu’on ose lui tenir tête.
Oh, il a déjà tué, Minki. Gamin quand sa magie a explosé pour la première fois. Adolescent lorsqu’il a retrouvé ses ruelles le temps de vacances et que ses poings ont trouvé leur place sur le visage d’un moldu qui a osé mal regardé sa sœur. Adulte alors qu’autrui ose essayer d’interrompre sa grandeur. La mort n’a pas vraiment changé. La manière dont il l’offre est pourtant bien différente. Il continue de se laisser prendre dans des combats corporels lorsque le besoin s’en fait sentir. N’ayant jamais appris à se battre, ne connaissant que la technique de la rue, le tout est désordonné et il ne s’en sort jamais sans séquelles. Alors ce n’est plus cela qu’il préfère. Il contrôle la magie avec une précision sans pareille. Détails violents qui s’accrochent à l’âme de se victime. Souffrance grandissante, qui dure encore et encore. Poussé par un sadisme qu’il ne peut contrôler, le voilà qui se prend à laisser sa main courir sur la joue de ceux qui se doivent de s’éteindre. Terreur. Voilà ce qu’il leur offre. Submergées, ses proies crient à l’aide, pleurent sous le joug de cette émotion qui les envahit. Une émotion qu’il ressent lui-même, donc l’écho se heurte à son propre cœur. Oh comme il aime sentir leur peur au plus profond de son âme. C’est ainsi qu’il sait que le travail est fini. Lorsqu’enfin, la peur s’éteint aussi soudainement qu’elle est venue.
MY LIFE AS A MUGGLE