BRUME - MAHOUTOKORO; ❝ i've seen your scars and kissed your crime

« Today, of all fucking days. » Voilà ce qu’Emil marmonne depuis qu’on l’a appelé en urgence aux alentours de midi. Son corps a du mal à continuer, à avancer. La pleine lune de la veille l’a affaibli plus qu’il ne l’aurait aimé – les nouveaux loups ont encore beaucoup à apprendre. Emil, il a été incapable de transplanner jusqu’au commissariat lorsqu’on l’a appelé. Le risque était trop élevé, et il a choisi de garder le peu de force qu’il possède pour ce qui l’attend. Tout se passe si vit qu’il n’est lui-même pas certain de ce qu’il a fait, de la violence à laquelle il a fait face. Tout ce dont il est certain, Emil, c’est que les inferis qui ont détruit Fuji s’en sont pris à lui – ou du moins à sa cape qui semble tomber en lambeaux. « You look like shit, Keishi, » que lui lancent les quelques brigadiers qu’il connait bien – il se contente de leur sourire. La panique peut expliquer son regard creux, sa peau pale, la lenteur qu’il possède dans chacun de ses mouvements. Malgré tout, malgré Eurydice qui lui dit qu’elle peut s’occuper du reste – elle qui connait sa situation – il refuse. L’alpha ne peut tourner le dos à la communauté alors qu’elle fait de nouveau face à une tragédie qu’elle n’aurait jamais dû connaitre. Il vacille ici et la lorsqu’il rejoint le brouhaha de Mahoutokoro. Il vacille comme beaucoup d’autres et cherche les silhouettes de ses enfants avec attention. Les lignes sont trop occupées, aucun de ses messages ne s’en échappe, et il sait bien qu’il ne ferait que se mettre sur le chemin des sauveteurs s’il partait à leur rechercher maintenant. Le loup se force à être patient, cherche chaque nouvelle arrivée dans l’espoir d’en reconnaitre. Il n’y a bien que de savoir qu’Avery est ailleurs pour le rassurer.

Alors que la salle se remplit, Emil prend place quelque part au milieu de la salle. Sa baguette posée contre son cou laisse un sonorus amplifier le son de sa voix. « Votre attention s’il vous plait. » Chaque mot prononcé vient se dessiner dans l’air. « Médicomages et volontaires sont à votre disposition si besoin, merci de donner la priorité aux personnes les plus gravement blessées. Les forces de l’ordre travaillent sans relâche afin de continuer d’aider celles et ceux qui ne sont pas encore arrivés ici ; si vous avez la moindre information au sujet de personnes laissées en arrière, merci de nous le communiquer immédiatement. Nous continuons de recevoir des listes de personnes pensées disparues et faisons notre possible pour les retrouver sans le moindre délai. Je tiens également à vous rappeler que les lignes téléphoniques peuvent être impactées par le trop lourd trafic – un manque de réponse immédiat ne signifie pas forcément le pire. N’hésitez pas si vous avez la moindre question pour la brigade. »

❝ résumé,, Daddy Emil est en peinance apres la pleine lune, mais il fait son job quand meme Il cherche ses gosses, si jamais c'est vous wave to him pour lui dire que vous etes alive svp merci bien
Il offre un annoncement de la brigade, donc utilisez l'info autant que vous voulez ! Les brigadiers sont all around si vous voulez leur filer des infos, et si vous feelez le need d'avoir une convo avec Emil, hmu, il est gentil meme si en peinance.

trad:

— I'VE SEEN YOUR SCARS AND KISSED YOUR CRIME
November 1st, 2020 with @Azalynn Hopkins & @Kana Tsukishima

Le toit du bâtiment sur lequel Kana semblait toujours au plus mal se transforma soudainement autour des trois Mizu. Kell n’avait pas attendu une seconde de plus avant d’agripper le bras de ses compagnes et de transplaner dans le lieu indiqué. Le jeune homme sut qu’il y était arrivé : le bruit des pleurs, les pas rapides autour de lui, la confusion ambiante remplaça l’écho du torrent, qui semblait toujours résonner au creux de son oreille.
L’annonce du superintendant lui fit bêtement scruter la foule. Il n’avait personne à retrouver, personne à rassurer sur son état. Pourtant, l’espoir de croiser Nae focalisa quelques minutes son attention sur l’essaim grouillant autour de lui. L’idée de lui envoyer un message lui décocha un sourire amer ; son téléphone devait se trouver dans une des rues de Koïde, attiré là par une des vagues et sûrement dans le pire état, comme tout son quartier.
Se renfrognant, il redirigea son attention vers Kana, dont l’état semblait s’être apaisé mais autour de laquelle tournait Azalynn, l’inquiétude déformant ses traits. Le jeune homme semblait détaché de toute cette situation, et déjà il s’imaginait fuir d’ici. Mais contre toute attente, sa dernière trace d’humanité en avait décidé autrement et il resta planté devant les deux jeunes filles les entendant débattre sur les décisions à prendre, les personnes à aider. Il ne savait pas d’où lui venait cette soudaine promiscuité, la mettant sous le coup du choc plutôt que d’une possible appréciation personnelle. Il voulait cependant retrouver le calme, repenser aux événements qui s’étaient enchaînés ; et réfléchir dans les conditions actuelles lui était impossible tant sa tête semblait enfermée dans un étau. Alors qu’il s’apprêtait à quitter les lieux et la cacophonie, que ses pieds le portaient vers ce qu’il espérait être la sortie, il sentit quelque chose le retenir, ou plutôt quelqu’un ; Kana. Il rompit bien vite ce contact inopportun et coupa court à ses dires « Bonne journée Kana ». Quelle ironie.
Mais le destin semblait avoir pris d’autres décisions pour Kell. Un médicomage l’arrêta dans sa course vers la sortie, se plantant devant lui, forçant le jeune homme à s’arrêter. Ne serait-il jamais tranquille aujourd’hui ? « Où comptes-tu aller comme ça ? Tu as jeté un œil à ton bras ? » Il baissa naïvement les yeux, son regard accrochant la tâche sombre qui s’étendait sur la longueur de son avant-bras, et la déchirure de sa veste laissant apparaître une peau décharnée et abîmée. Merde. La douleur afflua soudainement, vive et incisive. Merde, merde. Kell rejeta sans ménagement la main du médecin qui se posa sur son épaule ; il avait nul besoin d’être rassuré. Il fut pourtant bien obligé de suivre le médicomage vers un espace destiné aux premiers soins. C’était ridicule. Il laissa son bras tendu, la magie virevoltant déjà autour de sa peau, s’accrochant au muscle, aux nerfs, réparant ce qui pouvait l’être. Et son esprit se referma à nouveau, dérivant vers les quelques personnes qu’il aurait aimé voir à cet instant.

RÉSUMÉ
Kell, Kana et Azalynn transplanent à Mahou. Kana et Aza ont l’air d’attaque pour aider les blessés. Kell veut juste partir et réfléchir à tout ça. Kana s’est rendu compte qu’il est blessé mais il n’entend rien, jusqu’à se faire stop par un médicomage. Le bras de Kell est blessé, il doit se faire soigner. Fierté du garçon : 0.

Il était déjà fatigué, Vassili. Affronter les vagues de Koïde l’avait épuisé. C’était une partie de son don qu’il utilisait bien moins que tout ce qui était relié à la médecine, et lui demandait plus d’énergie. Malgré tout, le médecin n’hésite pas à un seul instant, alors que tous se rassemble à Mahoutokoro. Les urgences ne sont plus son domaine. Il n’est pourtant pas fait pour quoi que ce soit d’autre. Le devoir l’appelle, fait vibrer son coeur. Le coeur inquiet, l’âme entière tournée vers celle qu’il aime, espérant de toute ses forces qu’elle va bien — qu’ils vont tous les deux bien. Il espère la voir, alors qu’il rejoint l’amphithéâtre. Au moins savoir qu’elle est là, en vie, en bonne santé — qu’il puisse s’occuper d’elle, si ce n’est pas le cas. Il ne se permet cependant pas de penser le contraire. Et la conscience professionnelle tire ses pensées vers les blessés, vers tous ceux qu’il voit en besoin de soin. Lui-même n’a rien de physique. Tout est à l’intérieur, la magie qui souffre, le mental qui tient bon sous le poids de l’expérience. Il ne sait par où commencer, quand il arrive. Peut-être aurait-il dû aller à l’hôpital directement. Mais ici aussi, le désespoir est présent, la douleur enivrante. Pendant un instant, il marche sans savoir. Il marche son savoir, et puis son regard se pose sur la silhouette d’une jeune fille en pleurs. Elle n’est clairement pas la plus blessée aux alentours. Pourtant, il se dirige vers elle sans y accorder une autre pensée. “Hey,” il s’accroupit devant elle, “My name is Vassili, I’m a Mediwizard.” Un regard sur elle, sur le sang sur sa tempe, sur la façon dont elle tient un pied plus droit que l’autre. “I’ll take care of you, alright ? It’s fine, don’t worry. It’s over.” Voix apaisante, avant que ses mains ne s’élèvent doucement, magie se diffusant en elle pour évaluer les dégâts. Rien de trop grave, il semblerait. Pendant un instant cependant, il est distrait par la voix d’Emil. Son regard se tourne vers lui, et il a un moment où il hésite à le rejoindre brièvement, à lui demander si Eurydice est là. Il se reprend bien vite. Les blessés se devaient de passer avant. “It’s superficial,” qu’il continue vers la jeune femme, yeux rassurant cherchant les siens, “I’ll patch you up quick.” Ce n’était peut-être pas si simple que cela, mais il n’y avait aucune raison de l’inquiéter. Sa main gauche vient effleurer la blessure au niveau de sa tempe. La magie se concentre, cherche les chairs abîmées, s’assure que les os sont en bon état, avant de corriger ce qu’il trouve. “What’s your name ?”

« Hey. » Elle sursaute légèrement, ravale quelques larmes qui manquaient de s’échapper. « My name is Vassili, I’m a Mediwizard. » Polie, elle courbe l’échine, silencieuse au sein de sa douleur. « I’ll take care of you, alright ? » Elle hoche la tête, laisse le revers de sa main essuyer sa joue une nouvelle fois. « It’s fine, don’t worry. It’s over. » Elle aimerait pouvoir être forte, Saejin, mais son menton continue de trembler alors que l’attention du sorcier ne fait que réveiller chez elle une émotion qu’elle ne peut contrôler. Alors qu’il se concentre sur ses blessures, qu’il lui offre l’attention qu’on lui a si souvent refusé, elle ne peut s’empêcher de l’observer au travers de ses larmes. Il possède cette beauté qui enivre, le genre qui fait qu’elle ne peut pas détourner son regard de ses traits. Lorsqu’il tourne son visage en direction de la police, elle ne se défait pas de lui, le regarde avec une timidité enfantine. « It’s superficial. » Elle se perd dans le fond de son regard, dans le monde qui s’y cache. « I’ll patch you up quick. » Un nouveau hochement de tête poli comme réponse alors que ses larmes se calment enfin. Elle tente de renifler avant de se rendre compte que cela la rendrait particulièrement peu séduisante – elle se contente de respirer au travers de ses lèvres entrouvertes. « What’s your name ? » « My name ? » qu’elle demande, surprise. « Ahn… Saejin. » Une de ses mains vient pousser une mèche de cheveux derrière l’oreille non meurtrie. « Thanks… for helping me. I was… » Elle laisse ses yeux tomber sur ses jambes, sur ses doigts qui bougent doucement. « No one was really helping me. » La pensée amène une nouvelle tristesse jusqu’à son visage, la force à ravaler un sanglot. « Sorry, » dit-elle en couvrant son visage de ses mains. « I know I’m lucky I shouldn’t… I could have been… » Les mots se perdent. « Sorry, » qu’elle répète, essuyant les quelques larmes qui ont coulé le long de ses joues. « You’re really nice. »