INVITATIONS; ❝ will you be my Valentine?

the one, didn't think i'd give for love, every time i hold it back, now there’s lust in my head, i'm tryna find who i am @elias landor

elle n'arrive pas à dormir. ses yeux sont grands ouverts, mais sa rétine n'embrasse que le noir. cruellement répudiée par un morphée vengeur, mazra s'impatiente. elle lui a encore préféré son bien-aimé dionysos, le même qu'elle s'amuse à personnifier quand tombe la nuit, gamine ne se sentant vivante que dans le plaisir et la démesure. ce soir, c'est dans un bar de fuji qu'elle s'est abandonnée, se noyant dans les cristaux des supernovas. l'extase avait été aussi jouissive que le retour au dortoir avait été déchirant. sans doute un de ces satanés daichi ou kaze avait décidé de rentrer pour le groupe, prétextant la longue journée de cours du lendemain. la bonne conscience des prudents assassinant ses plans, l'intrépide avait décidé de profiter jusqu'à ce que sonne le glas. trop profiter. (comme toujours). elle ne savait guère comment elle s'était retrouvée dans sa chambre quelques heures plus tard, encore défoncée, le sang lourd de toutes les liqueurs ingurgitées. évidemment, elle n'a pas envie de dormir mazra. allongée sur ses draps, tous ses sens sont éveillés. elle sent la moiteur de son corps, ses joues réchauffées par l'alcool, sa petite robe collant à ses formes dévoilées toute la soirée durant aux yeux des curieux. pire encore, elle le sent lui. il est l'odeur qui lui caresse les narines, le baiser suspendu contre ses lèvres. il est partout. foutu amortentia. ses pensées ne sont qu'un formidable brouillard, dansant au rythme de la musique qui résonne encore contre ses tympans bousillés par les décibels que ses oreilles ont avalé. et tout à coup, un sourire vient déchirer la nuit. le sien. elle a une idée. une idée géniale. ses doigts peinent à trouver sa nouvelle baguette, trônant normalement sur sa table de chevet. quelques objets viennent se briser au sol, mais mazra s'en fiche. en possession du précieux artéfact, l'américaine articule un lumos à peine compréhensible, mais assez pour que la magie fusse. elle s'installe rapidement à son bureau — le même habituellement déserté — et commence à vomir ses sentiments sur un parchemin immaculé. ses mouvements sont lents, maladroits. la contradiction avec son cerveau fumant est évidente, et la kasaï abandonne rapidement son fabuleux projet pour quelque chose d'infiniment plus grandiose. les gribouillis illisibles que formaient sa lettre deviennent cendres sous le murmure excité de la belle. seulement, les quelques syllabes qui suivent la brûlante incantation sont sans doute pire que tout. accio plume à papote. le cadeau offert par l'une de ses tantes trouve enfin une utilité, là, alors que les étoiles, spectatrices malheureuses de la scène, pleurent la gamine qui s'apprête à faire la plus grande erreur de sa vie. l'idiote est plus satisfaite que jamais, plane complètement alors que d'entre ses lèvres s'échappent mille et une vérités qu'elle n'a jamais osé avouer. pas à elle-même, ni même à ses amis, et certainement pas à lui. à elias landor. ce cliché ambulant du prince charmant qu'elle aimait tant détester, cette pathétique excuse d'héros que tous appréciaient et admiraient. pourquoi les gens ne voyaient-ils pas à quel point il était énervant ? les grimaces de mazra à l'évocation de son simple nom ne trompaient personne : elle abhorrait le garçon. c'était son myocarde, terrible, qui la trahissait, vil petit organe qui avait trouvé sa moitié en la personne du charmant garnement. argh. elle haïssait ce sentiment d'impuissance, elle qui s'était vue tomber irrémédiablement sous le charme de l'anglais sans qu'elle ne puisse rien y faire. la blonde est lasse de dissimuler ses pulsions sous des tacles venimeux. ce soir, elle assume. le coeur au bord des yeux, elle dicte à l'artéfact ce qui lui passe dans la tête sans filtre aucun : son crush, purement luxure, quand elle avait posé pour la première fois son regard sur sa plastique d'adonis à la soirée de rentrée. ses inclinaisons qu'elle étouffait le soir sous les baisers de ses amants, pour qu'elles ne s'avèrent que plus vivantes le lendemain, dès les yeux du bel embrassaient à peine sa silhouette. la passion qui agitait ses veines défaites quand elle le croisait, prisonnière entre un tendre désir et une inévitable violence. oui, les élans d'amour de son palpitant n'avaient d'égal que la puissance de sa détestation. mazra continuait son discours, crachait tout ce qu'elle avait gardé en elle pendant tout ce temps. elle évoquait deux baisers. le premier, qu'ils avaient partagé en novembre et qui l'avait sauvée. le second, qu'il avait décidé d'offrir à une autre et qui l'avait achevée. elle racontait les colères, les sourires, les rêves... tout.

et puis enfin, l'espoir.

l'américaine lui offrait une chance. un rendez-vous. pour une fois dans sa vie, la voilà en position de faiblesse. elle s'exposait vulnérable, sa belle rage ne pouvant plus protéger l'inévitable défaite de son âme si elias venait à rejeter ses sentiments. mais elle tente, mazra, pour toujours monstre d'insolence. elle l'attendra quelques dizaines de minutes avant l'ouverture du bal, non loin de la grande salle. elle éteint son don la gamine, se refuse de savoir de quoi son avenir sera fait. non. elle veut le grand frisson : le bonheur de le voir la rejoindre ou la tristesse de le voir s'éloigner. dans tous les cas, elle aura gagné, libre de ce secret qui s'abattait en rafales dans la région du coeur. l'américaine ne relit pas sa lettre. elle la sait parfaite — comme elle. le pas chancelant, mazra parvient à sortir de sa chambre pour aller dérober l'une des chouettes que ses camarades gardaient dans le dortoir. elle se fichait de savoir à qui elle appartenait, personne ne serait assez idiot pour venir s'en offusquer. le parchemin solidement attaché à la patte du volatile, elle lui murmure le nom du bien aimé avant qu'il ne disparaisse dans les ténèbres. elle reste là de longues minutes la belle, perchée à la fenêtre, à suivre la chouette filer entre les étoiles. elle ne réalise même pas ce qu'il vient de se passer, et surtout pas les conséquences qu'auront ces quelques mots jetés sur papier. enchantée de son méfait, mazra trouvera le sommeil quelques minutes après avoir rejoint sa chambre, loin de s'imaginer qu'elle n'avait pas signé sa lettre enflammée.

mais peu importait au final.
demain, elle aura tout oublié.

— INVITATION À : elias landor.

❝ RÉSUMÉ,, très simple. mazra est rentrée de soirée et est encore bourrée au supernova (alcool magique aux effluves d'amortentia). elle n'arrive pas à dormir et a l'idée la plus foireuse du siècle. elle envoie une lettre d'invitation à elias (son ennemi slash crush slash personnification de son amortentia) dans laquelle elle laisse exploser tout ses sentiments et lui donne rendez-vous avant le bal. elle — emprunte — l'une des chouettes du dortoir et envoie le parchemin en oubliant de signer. typical.