Felix Gabriel
Felix Gabriel
OS | So casually cruel in the name of being honest YJ9W8vOmusca, lisa — she/herIRL : Jordan Fisher · sha | sign · skate vibeAvatar, Crédits : 1225Messages : 6RPs : 3 769Gallions :
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OS | So casually cruel in the name of being honest FZ1E1uf
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Spoiler:
Disclaimer :

Nanashi ‣ impulsive and angry
Multicomptes :
28 ans · 09.06.94 Naissance & Âge : il/he/himPronom(s) du personnage : TealCouleur de dialogue :
Etudiant de 8ème année : cursus Sciences Naturelles et de l'Environnement, option godai terre ; candidat libre en Art & Spectacle, parcours Danse ; travaille en alternance à la Fondation Vaillancourt
Occupation :

GODAI TERRE (réserve · 9)
Branche Matière & flore : influence, création, manipulation, effondrement
Branche Faune : communication, compréhension, appel

prochain seuil à débloquer :Faune › · invocation OU ‹ Flore › · déplacement
Particularité(s) :


friends ·
himari ⊱ l'amie douce
natsuki ⊱ la danseuse à éclairer
sora ⊱ la petite sœur daichi
naomi ⊱ l'amie du passé
nino ⊱ le fan
atlas ⊱ l'ami qui risque de changer
charon ⊱ l'ancien amant
rina ⊱ la protégée
somi ⊱ la celeb à suivre
clem ⊱ le soutien

foes
divna ⊱ la compétition amicale
taizo ⊱ la p'tite racaille
evie ⊱ la nerd de la technologie
Relations :

16.04 · nino
29.05 · charon
06.06 · evie
23.06 · isaac

⤘ PHONE ⇺
himari · charon · clem · evie · sora · naomi · somi · natsuki · sawa

⥇ ELIXIR ⤛
lloyd ·
Plume à Papote :
— ÉLÈVE ❝ one of these days you're gonna blow my cover
OS | So casually cruel in the name of being honest YJ9W8vO
IRL : musca, lisa — she/her
Avatar, Crédits : Jordan Fisher · sha | sign · skate vibe
Messages : 1225
RPs : 6
Gallions : 3 769
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Nanashi ‣ impulsive and angry

Naissance & Âge : 28 ans · 09.06.94
Pronom(s) du personnage : il/he/him
Couleur de dialogue : Teal
Occupation :
Etudiant de 8ème année : cursus Sciences Naturelles et de l'Environnement, option godai terre ; candidat libre en Art & Spectacle, parcours Danse ; travaille en alternance à la Fondation Vaillancourt

Particularité(s) :
GODAI TERRE (réserve · 9)
Branche Matière & flore : influence, création, manipulation, effondrement
Branche Faune : communication, compréhension, appel

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break me like a promiseMay 27, 2022
Je ne sais plus quel jour nous sommes, ni même quel jour nous aurions dû être. Tout ce que je sais, c’est que Felix s’est rendu dans l’ancienne chambre de Sawako, sans un bruit, dans un pas lent que je n’ai pourtant pas été capable d’arrêter, ce matin. Lorsque je regarde à travers l’ouverture de la porte qu’il n’a pas même pris la peine de fermer, il reste là, debout, au milieu de la pièce. Ses jambes tiennent bien droites sûrement grâce à cette magie dans ses veines, ou peut-être par un simple raidissement musculaire que je ne m’explique pas. Il reste là, les lèvres closes, le regard vide et perdu en direction du lit qu’il a foulé pour la dernière fois dans ses bras, qu’elle avait quitté pour le rejoindre de son côté du couloir, juste en face. Il reste là, désemparé, au milieu de la pièce devenue vide.

Elle a emballé les vêtements et les livres, jeté les babioles auxquelles elle ne tenait pas. Dans la salle de bain aussi, le pan de l’étagère avec ses produits de beauté est désormais immaculé. Et dans leur chambre, celle qu’ils partageaient hier encore, il n’y a plus aucun souvenir de son passage. Sawako s’est transformée en un de ces rêves furtifs oubliés au réveil, une image floue qui s’estompe à mesure que les yeux terminent de s’ouvrir, pour finir uniquement par disparaître dans les méandres de la nuit sombre. Je ne l’ai pas entendue, hier. Felix non plus. Je n’y connais rien, dans mes maigres imageries moldues, mais je pense qu’elle a jeté un sort pour étouffer les bruits de ses pas, les portes qui claquent. Ou peut-être plutôt un enchantement pour nous endormir plus profondément encore, faire sa besogne sans risque de nous réveiller et que l’un ou l’autre lui fasse changer d’avis. Non. Ne pars pas, Sawako. Annulons le mariage si c’est ce qui te dérange, mais ne pars pas. Les mots sont donc restés coincés dans la gorge, interdits de sortir. Ils auraient été doux, rassurants, compréhensifs. Que ce soit Felix ou moi, on l’aurait regardé dans les yeux pour lui apporter le soutien dont elle avait vraisemblablement besoin hier soir, on aurait laissé s’échapper d’autres morceaux de nous pour l’apaiser et la consoler, faire disparaître ses doutes et ses craintes. On aurait trouvé une solution à cet exil forcé et si brutal.

Mais l’angélique petite Sawako ne nous a pas donné ce droit, cette chance. Avant que Felix ne se réveille, j’ai trouvé le mot, laissé sur la table de la cuisine, juste à côté d’un Bobby en pleurs. La magie me surprend depuis que son existence m’a été révélée, qu’elle est furtivement entrée dans ma vie, mais jamais je n’aurais pensé voir un arbrisseau pleurer ; et surtout, jamais je n’aurais pensé que cela me toucherait autant. Les minuscules larmes chaudes qui coulaient et suivaient les rainures le long de sa courte écorce, pourtant, venaient faire serrer mon cœur. Je me trouvais dans la plus grande des détresses avant même de lire le contenu de la lettre, ainsi quand je l’ai saisi, dès ce moment-là, tout est devenu panique.

”Lettre de départ de Sawako”:

“Merci pour les rêves”. Et pour les cauchemars qui suivront, Sawako, que faisons nous ? Pour la douleur et la peine, le trauma et la tristesse ? Attendons-nous sagement que cela passe ? Comment Felix est censé avancer alors qu’il n’a pas droit à un au revoir de face, de voir et réellement prendre conscience de la détresse sur ton visage, pour qu’il l’assimile et peut-être soit capable de ce deuil étrange mais terrible ?

J’ai eu envie de la déchirer, cette lettre.
De la même façon, pourtant, que j’ai aussi compris toute la panique de la jeune fille, compatis si fort au changement imminent dans sa vie, et envié la force qu’elle a eu d’oser. Cette force dont toutes les Gabriel ont, à un moment, manqué.

Je regarde l’écriture parfaite de Sawako, regarde les mots choisis pour essayer de ne pas blesser… Mais la vérité derrière qui tente de s’étouffer, pourtant, va détruire le cœur de celui qui se croit déjà époux. Alors pour le protéger, j’hésite à lui dire qu’elle est partie sans un mot, construire encore plus de haine et de ressenti envers elle, mais aussi encore plus d’incompréhension. Et je me glisse à sa place, imagine mon mari partir avec les enfants, sans un regard ni une élévation de la voix.
Seule dans la cuisine, alors que le calme plane encore sur la chambre parentale, je commence à pleurer à chaudes larmes à on tour, la main portée sur ma bouche pour en faire taire les sursauts étouffés. Bobby pleure avec moi. Je réalise que je suis incapable de faire cela à Felix et que je vais devoir lui avouer, lui tendre le morceau de papier pour qu’il sache, qu’il aprenne. Je vais devoir être messagère de la nouvelle, mais aussi pilier pour le retenir lorsque ses jambes fléchiront. Et je hais par avance les traits de mon visage qui se froisseront et que je ne pourrais pas retenir, ma voix qui tremblera lorsque je murmurerais quelque chose comme “Je suis désolée”. Je hais ce rôle, je hais cette responsabilité, celle que j’ai pourtant toujours eu pour lui, de le protéger, coûte que coûte, et le soutenir, envers et parfois contre tous.

Quelques minutes plus tard, ma faim et mes envies coupées par la situation, j’entends des bruits qui viennent de la chambre. Bobby couine et je me relève, quitte la table pour me tenir là, debout, les mains serrant contre mon estomac noué le morceau de papier. Felix sort, il a enfilé un pantalon léger et un t-shirt ainsi que son plus beau sourire. « Je n’ai pas vu l’heure passer ! Sawako est déjà partie pour retrouver les filles et faire les derniers essayages de robes, j’imagine ? ». Il passe sa main dans ses cheveux, encore naïf et ignorant, rêve de la blancheur du vêtement de sa future femme, imagine les paillettes sur les robes colorées de Clémence, Himari et Uranie. Jusqu’à la cuisine, il traîne des pieds, regarde l’air détruit sur mon visage et hausse un sourcil. « T’es pas avec elles d’ailleurs ? Tu… Ca va Cass ? Tu as ce regard… ». Celui que j’avais lorsque je suis allée le chercher à l’aéroport en 2010, après le séisme. Celui que j’avais quand Eugène est parti, sans nouvelles, et que Maman sombrait doucement mais sûrement. Celui que j’avais quand il a annoncé son départ pour une île au Japon. Le regard bouleversé et misérable, qui voudrait fuir et retourner le temps. Ne peux-tu pas faire ça, Felix, avec ta magie ? Courir après le passé pour en changer le présent ?

Il s’assied en saisissant la lettre que je lui tends sans un son, incapable finalement d’offrir un mot de réconfort que je saurais vain. Il est toujours heureux Felix, toujours satisfait et optimiste. Les jours de colère et les jours de déception, il est celui qui apaise et calme, ne se laisse jamais aller aux sentiments négatifs, ou toujours dans une proportion suffisamment délicate pour qu’on le remarque tout juste. Alors naturellement, bien que je vois sa gorge se nouer, sa déglutition inquiète qui fait rouler sa pomme d’Adam, il retient le tsunami qui s’élève. Il ne réagit pas. Sa main gauche, qui tient le papier, commence à trembler. Il cache les spasmes en déposant la lettre sur la table et relève les yeux vers moi. Il n’a pas réagi, il n’a rien dit, mais en me regardant… Il voit celle devant qui sa faiblesse a le droit d’exister. Alors tout explose dans une unique inspiration qui ne trouve pas sa fin. C’est comme si après des années le marbre se fissure enfin pour laisser s’échapper tout ce qu’il a retenu jusqu’à présent. J’accoure pour le prendre dans mes bras, le serrer plus fort encore que lorsqu’il était petit et frêle. Mes épaules épongent ses pleurs. Je sens son corps qui tombe de la chaise, ses muscles qui disparaissent et s’affaissent. Rapidement on se retrouve au sol, enlacés, comme si la chaleur d’une sœur remplacera un jour la sienne.

On reste ainsi de longues minutes jusqu’à ce que la tempête passe. La tête posée contre mon creux axillaire, son souffle s'apaise enfin. « Je vais m’occuper de tout. Tu n’as pas à te stresser avec ça, Felix, laisse-moi faire tout ce qu’il faut. ». Et c’est ce que je ferais, journée passée à prévenir les invités, demander de l’aide aux demoiselles d’honneur et à son témoin, Tetsuya, pour utiliser leur magie et envoyer l’information interdite à tout le monde en toute sobriété. Rapidement il y aura des messages de soutien, d'incompréhension. Felix découvrira tout lorsqu’il sera capable d’en apprécier l’attention. Même Maman, loin depuis Haïti, prendra la peine de lui envoyer quelques mots dont elle ignore le pouvoir cicatrisant.
Mais pour le moment, à ma phrase, Felix relève la tête puis la hoche un peu, et sans me regarder il se met debout. Ses jambes manquent de le faire tomber, et en traînant les pieds, il finit par aller dans la chambre de Sawako sans prendre la peine de clore la porte.

Elle ne l’a pas quitté. Pas encore. Elle est toujours là. Une odeur, un rire gravé dans les murs. Les plantes grimpantes incrustées dans le placo, souvenir d’un moment-bonheur partagé. Elle est encore là, Sawako, alors Felix la cherche.
Ce qui se passe dans sa tête, les réflexions et questions qui le traversent n’appartiennent qu’à lui. Elles sont sûrement nombreuses et gorgées de désespoir. Au milieu de cette chambre à moitié vide, lui aussi n’est qu’à moitié présent. Il boit l’eau que je lui apporte, mange la nourriture que je lui propose. Il reste simplement muet, à attendre une réponse, ou peut-être son retour. Au fond, pourtant, il sait. Même moi je m’en rends compte, car je vois les branches pousser derrière les fenêtres, les oiseaux venir toquer de leur becs sur les vitres, les souris qui grattent le bois des portes... Il sait et son élément est là pour lui, à la façon d’un ami bienveillant. Juste présent.
Demain, peut-être, il réalisera. Le poids de la réalité s'abattra sur ses épaules, mais au moins, il reviendra sur cette Terre qu’il chérit tant dont il acceptera enfin l’aide pour se relever et avancer, un pied devant l’autre, retenu par une bouée de sauvetage d’herbes douces.


Andrea Davis, Somi Hanaoka, Yokoi Himari et Sawano Akira ont feelsé sur ce message