Family's secret ((Kell))

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Les nouvelles n’étaient pas bonnes. Pas aujourd’hui en tout cas. Comme tous les jours, la future styliste avait discuté avec sa mère afin de savoir ce qu’il pouvait bien se passer dans la famille Rosenbach. Après avoir fait un tour rapide du côté sorcier, sa mère avait fini par lui parler de la branche moldue de leur famille. Obtenant d’abord des nouvelles de sa cousine Lou, son attention fut attirée exclusivement par la vie de l’aîné des Rosenbach moldus : Ezra. Ce dernier semblait s’être enfin remis de la disparition de sa petite sœur, perte qui avait choquée Morgane tant elle ne s’attendait pas à voir la disparition de la douce Lisbeth. Évidemment, elle n’avait jamais rencontré cette partie de sa famille, sachant très bien que ces derniers ne connaissaient même pas son existence, mais elle cherchait toujours à se sentir proche d’eux. Continuant la discussion, Morgane avait finit par interroger sa mère sur sa famille à elle, voulant savoir si elle avait des nouvelles de ses grands-parents. Si ces derniers allaient bien, l’étudiante ne s’attendait pas à ce qu’un inconnu vienne s’ajouter à l’équation. Choquée, elle avait pris du temps à assimiler avant de sentir la contrariété prendre le dessus sur tout le reste des émotions. La conversation terminée, elle avait récupéré ses affaires et avait quitté son dortoir pour partir à la rencontre de la seule personne qui pourrait répondre à ses questions. Marchant à grands pas, elle finit par repérer au loin la silhouette du jeune homme. Elle ne lui avait jamais adressé la parole, encore moins un regard. Sûrement parce que on l’avait bien trop mise en garde à l’égard de la branche noire de leur famille. La baguette entre les doigts, elle la pointait directement sur le torse alors que sa voix s’élevait dans un sentiment de rage à peine dissimulé. ❝ – Brekker, faut qu’on parle. ❞ Elle ne laissait pas vraiment le choix à son cadet, ayant besoin de savoir ce que voulait le père de ce dernier. ❝ – Genre, tout de suite. ❞

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Les vacances venaient à peine de commencer et pourtant Kell se trouvait toujours sur le campus : tentative vaine de rattraper le retard accumulé durant l'année précédente. Envie fugace de prouver à ses grands-parents qu'il y avait encore de l'espoir à le soutenir. Et pourtant l'envie d'exploser était bien trop forte pour qu'il ferme les yeux sur celle-ci. Depuis le retour de France, les cauchemars se succédaient déterrant de ses souvenirs des images de cape noire et de regard sombre. Sa relation avec Nae se creusait suite à ses questions qu'il avait esquivées non sans mal, ne sachant poser de mots sur ses émotions. Et pourtant, les mêmes questions tournaient en boucle dans sa tête : pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? Il se morfondait, encore plus sombre qu'à son habitude.
Et il fut percuté. Boulet de canon brisant les fondations d'une vie qu'il sentait déjà vacillante. Morgane. Cousine qu'il avait appris à ignorer dès sa plus tendre enfance. Pan familial arraché de la tapisserie de sa vie. Il aurait préféré ne pas la voir. Et son nom craché au visage le tendit. Les dents grincèrent et le regard se fit vif. Not again pensa t-il malgré lui."Qu'est-ce que tu veux ?" Si c'est d'argent que sa famille voulait, elle visait mal. S'imaginait-elle reprendre contact alors que les deux avaient appris à se détester dès la naissance ? Il la jaugea d'un air mauvais alors qu'elle accusait le coup. "Ne me donne pas d'ordre" fut la seule injonction qu'il parvint à sortir avant que ses propos ne deviennent trop acides.

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L’enfant unique, princesse des Rosenbach qui avait parfois mal à la tête tant le poids de la couronne se faisait énorme, avait toujours eu la réputation d’être une furie aux yeux des membres de sa famille. Sa mère l’avait sûrement aidé à le devenir, l’ayant élevée en lui répétant de nombreuses fois qu’elle ne devrait jamais se laisser marcher sur les pieds par qui que ce soit. Et le conseil s’était fait une place de choix dans son esprit, régnant en maître ultime parmi tous les traits de caractères de Morgane. Sûrement était-ce pour cela qu’elle peinait tant à trouver une personne qui partagerait sa vie, n’étant pas du tout facile à vivre. Mais elle s’en fichait en cet instant, voulant juste faire connaître la fureur de sa famille au cousin pourtant innocent. Enfant plus jeune, membre d’une famille qui n’était plus liée à la sienne émotionnellement depuis que la sœur avait coupé tous liens possibles avec le frère. Et les enfants avaient fait pareil, n’ayant de toute façon pas eu le temps de construire quelque chose à détruire. La future styliste s’en fichait donc de voir de quelle façon son cadet pourrait la percevoir, sa baguette s’appuyant sur son torse alors que les sourcils se froncent sous l’énervement ressenti. Le regard perçu, reçu, l’agaçait au plus haut point. ❝ – T’es sourd ou tu fais exprès ? Je n’ai pas été assez claire ? ❞ Qu’elle était vilaine dans le ton de sa voix, le choc se lisant quelques secondes dans son regard quand il osait lui répondre de la sorte. ❝ – Sinon quoi ? Tu comptes utiliser tes pouvoirs familiaux pour m’en empêcher ? ❞ Elle allait sûrement bien trop loin, surtout si elle voulait obtenir des réponses, mais elle avait été paramétrée ainsi : attaquer puis ensuite discuter.

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Le corps se tendit, prêt à bondir. Et les griffes menacèrent déjà de sortir dans ses poings serrés, taquinant la peau fine des paumes. Fuck. D'un coup d'œil, il analysa la situation et la baguette pointée sur lui. "Tu sais que viser un élève dans l'enceinte de l'école est interdit non ? Tu ne voudrais pas que ta chère maman soit déçue n'est-ce pas ?" Les paroles étaient caressantes, mais le ton était tranchant. Il la haïssait déjà et choisit d'ignorer ses dernières paroles, un choc invisible le heurtant pourtant au plexus. Touché. "Parle. Si c'est si important." Et d'un mouvement léger du poignet il désarma la prétendue cousine, faisant rouler la baguette entre ses doigts dont les griffes s'inclinaient au fil des secondes. "Je préfère parler sans me sentir acculé tu m'excuseras" déclara t-il avant de glisser la baguette de la jeune femme dans une de ses poches. "Elle reste là jusqu'à ce que tu aies fini. Je te laisse 1 minute". Et dans les traits de sa cousine, il n'entrevit rien du lien censé les unir. Aucun sang n'était partagé, seule une ligne les liait sur l'arbre généalogique. Ligne barrée, rayée, déchirée. Le paternel s'était fait une joie de cracher sur cette famille abjecte, immonde, qui leur avait tourné le dos. A lui, sa femme et son fils. Lui qui n'avait rien fait à part défendre le sang pur. Kell était dégoûté, dégoûté de son père. Mais dégoûté aussi de cette tante, de ces grands-parents. De qui il avait pourtant hérité d'un prénom, et d'un nom de famille. Jamais il n'avait reçu un message, jamais il n'avait été aidé. Il aurait pu les étrangler, les dépecer. Et l'animagus rua en lui.

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Agacée, elle ne cherchait même pas une seule seconde à cacher à quel point la situation venait l’énerver jusqu’au plus haut point. Elle était même persuadée de faire peur à voir tant elle ne devait plus ressembler à la douce Morgane que ses camarades ont l’habitude de côtoyer. Cependant, elle s’en fichait entièrement, désirant simplement protéger sa famille du mal incarné, quitte à détruire le peu d’espoir d’une entente qui aurait pu naître entre elle et son cousin. Ils étaient bien trop différents, élevés dans des conditions différentes, et cela rendait sûrement impossible la moindre discussion cordiale entre eux. Levant les yeux au ciel, elle s’en fichait royalement qu’on les surprennent. Elle saurait toujours comment s’en sortir, de toute façon. Mais la mention de sa mère venait lui faire froncer les sourcils et le fusiller du regard. ❝ – Je t’interdis de parler d’elle, Brekker. D’elle ou de quelqu’un d’autre de ma famille. C’est compris ? ❞ Elle augmentait les distances entre eux, créait un mur invisible pour l’éloigner au maximum des membres de sa famille. Peut-être que cela ne plairait pas à sa mère mais elle était prête à en subir la colère si elle obtenait gain de cause face à cette branche familiale qui était morte à ses yeux depuis sa naissance. S’apprêtant à parler, elle se retrouve bien vite désarmée et ça la fige tant elle ne s’y attendait pas. Surprise, elle observe cette main qui se retrouve vide de baguette avant de relever le regard vers lui. ❝ – T’aurais jamais dû faire ça. ❞ Et la main, bien trop vite, venait claquer la joue avant qu’elle ne se recule d’un pas, par réflexe, pour éviter un revers de main. ❝ – Je te préviens, qu’on soit dans l’enceinte de l’école ou non, tu le payeras cher dès que j’aurai de nouveau ma baguette. ❞ Et son autre main venait tâter discrètement sa poche, s’assurant que son atout secret était toujours présent. ❝ – Et ne t’en fais pas, une minute c’est beaucoup trop pour parler de l’ordure qui a osé contacter ma mère. ❞ Le ton était bien trop dur pour un visage de poupée comme le sien mais elle n’y prêtait aucune attention, affichant une dureté sans précédent. ❝ – Ton cher papounet a contacté ma mère. Qu’est-ce qu’il lui veut ? Qu’est-ce que vous voulez ? ❞

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"Ne t'avise plus jamais de me frapper à nouveau !" rugit-il. La main de Morgane n'avait pas été bloquée à temps et la chaleur se répandait déjà sur sa joue endolorie. What a bitch. Et le poignet de l'autre fut paralysé. Les ongles de l'animagus tournés vers la peau, prêts à l'ouvrir si la cousine tentait encore un mouvement. D'un regard, il remarqua le mouvement de la seconde main et plissa un instant les sourcils ; il ne se ferait pas surprendre une nouvelle fois. Et pourtant, nouveau coup invisible au plexus lorsqu'elle éleva de nouveau la voix. "Qu'est-ce que tu dis ?"
Son regard se fit plus féroce. Et sa main resserra son emprise sur le poignet de l'homologue. Il le savait, s'il serrait plus fort, elle aurait des marques. S'il appuyait un peu trop, il la couperait. Et le sang qui tapait contre ses tempes assourdissait ses pensées, mettait en sourdine ses décisions, ses réflexions. "Je n'ai pas de nouvelles de lui depuis 10 ans Morgane". Il ne souhaitait pas s'épancher, ne souhaitait pas lui dire qu'il avait fui un matin avec sa mère. Qu'elle avait eu peur jusqu'à toucher le sol coréen des pieds. Peur qu'il les pourchasse, qu'il revienne chercher Kell. Mais rien. Silence radio. Il grinça des dents. Que foutait son paternel ? Et puis merde, qu'est-ce qu'il en avait à foutre ? "Démerdez-vous. C'est pas mon problème !" Il n'était pas décidé à relâcher le poignet de la cousine. Il la savait instable, comme lui. Savait que ses émotions la guidait, à l'image de la claque qu'elle lui avait asséné quelques secondes plus tôt.
Et les images de ses cauchemars s'animèrent devant ses pupilles. Cape noir, regard orage, mouvement éclair. Son père était partout. Toujours. Il battit des cils, conscient qu'il avait été ailleurs un millième de seconde. Bien assez pour que sa cousine le tourne à son avantage.

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Partie bien trop vite, aussi vive qu’un vif d’or, la main de la sorcière la faisait souffrir mais ce n’était rien comparé à la douleur qu’elle ressentit quand son cousin attrapa son poignet. Regrettait-elle son geste ? Pas le moindre du monde, elle en était même plutôt fière et se disait que son père le serait aussi. Sa mère peut-être moins, elle qui ne désire pas faire renaître la guerre entre les deux branches de la famille Brekker. Mais elle parlait, balançait la vérité sur la situation qui l’incitait à venir faire face à l’ennemi familier. Retenant le plus possible une plainte de douleur, elle le fusillait du regard alors que sa main libre se resserrait sur le tissu de sa poche, prête à dégainer son arme secrète. Elle n’était même pas sûre de pouvoir l’avoir sur elle, n’ayant jamais pris le temps d’informer la direction de l’école de la présence de cet atout majeur, de celui qui lui permettait de toujours s’en sortir quelque soit la situation. Même ses parents n’étaient pas au courant de son existence, seule sa grand-mère paternelle le savait puisqu’elle était la personne qui lui avait offert ce précieux cadeau. ❝ – Je commence à croire que tu es vraiment sourd, Kell ❞ La Rosenbach insistait sur le prénom, voulant lui faire comprendre toute la rage qu’elle ressentait en cet instant alors que le choc venait arrêter son coeur le temps d’une seconde. ❝ – Comment ça ? ❞ Elle n’arrivait pas à concevoir que le cousin ennemi ne parlait plus à son père, étant persuadée que ce n’était qu’une feinte pour lui faire croire qu’il ne savait rien. ❝ – Bien sûr que si, bordel ! C’est ton problème rien que pour le fait que ce soit ton ordure de père qui ose venir emmerder ma mère ! ❞ Et elle perçoit le bref moment d’égarement, décide d’en profiter pour agir. Sa seconde baguette sortie, elle lance un sort rapide pour le forcer à la lâcher et qu’elle puisse s’éloigner. Juste assez pour qu’il ne puisse plus l’atteindre. ❝ – Cesse de mentir maintenant et dis moi la vérité, Brekker. ❞

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Elle était vive. Trop sèche. Trop violente. Bien trop pour qu'il puisse encore garder son calme. What the fuck. À ce jeu-là, il serait toujours bien meilleur qu'elle. Et les doigts raffermirent leur prise sur le poignet prisonnier, les griffes étaient sorties, effleurant la peau. Bien assez pour faire comprendre à Morgane qu'il n'hésiterait pas une seconde à la faire souffrir ici. Frustration. Colère. Suprise. Tout se mélangeait dans son esprit, et les paroles de sa cousine n'aidaient pas à le calmer. Pourquoi son père chercherait-il à reprendre un quelconque contact familial ? Lui qui passait ses soirées à cracher sur cette soeur indigne. Quelque chose ne collait pas.
Et la nouvelle baguette fut sortie. Encore une fois elle le prit de court. Lui qui avait pourtant appris à ne jamais se laisser surprendre. "Une deuxième baguette Morgane ? Vraiment ?" Et voilà qu'il secouait son poignet de douleur étouffant un grognement de rage. Le lynx feula en lui, et déjà le coeur s'affolait, le sang s'écoulant plus vite. "Je ne te dois rien Rosenbach."
Et il remarqua sa posture défensive, à quelques pas de lui. Avait-elle peur ? Elle devrait. Les griffes se dévoilèrent sur la seconde main et les poings s'inclinèrent. "Range ça tu veux." Le ton était presque paternaliste. Dans son ton, il percevait la voix de son père en miroir. Fuck. Il délirait.
"Qu'est-ce qu'il a dit à ta mère ?" Et voilà. La question était posée. Foutue curiosité. Foutue envie malsaine. Son paternel ne le lâcherait jamais. Malédiction.

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Le danger était présent, elle le savait. Elle avait toujours été au courant que la majorité de sa famille, qu’elle soit paternelle ou maternelle, se transformait en animal donc elle n’était pas étonnée. Mais son cœur battait plus fort quand les griffes vinrent effleurer sa peau, la poussant à agir le plus vite possible. Fourbe, elle lui avait caché l’existence de la seconde baguette, de la sauveuse comme elle aimait l’appeler, et l’utilisa pour se sortir de la situation. ❝ – Tout le monde a ses petits secrets, cher cousin. ❞ Et celui-là était le mieux gardé aux yeux de la jeune femme, étant fière d’elle. Et elle grogne presque face à sa réponse, agacée. ❝ – On partage peut-être pas le même sang mais, à mon plus grand regret, tu restes un membre de ma famille donc tu nous dois tout. Ou alors, tu devrais changer de nom de famille ! ❞ Elle le fusillait à présent du regard, prête à lui sauter dessus pour lui faire prendre conscience de la gravité de la chose. ❝ – Ne me donnes pas d’ordres, Kell. ❞ Elle n’était pas de nature obéissante de base mais elle le sera encore moins avec lui. Elle s’adoucit cependant quand il semble vouloir savoir ce que son paternel veut. ❝ – Il veut renouer avec elle, avec nous. ❞ L’information tombait comme la guillotine lors de la révolution française moldue, Morgane étant encore bien trop amère pour retenir le ton cassant de sa voix.

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"Je vous dois tout ?" Il laissa échapper un ricanement avant de reprendre contenance, les poings tremblants toujours inclinées vers Morgane. Attaque ou défense, lui-même n'en était pas certain. Il avait l'étrange impression de batailler avec son double, de retrouver dans l'attitude de Morgane un peu de la sienne, dans son ton et ses expressions la même rage qui l'animait lui-aussi. "Je n'ai jamais entendu parler de vous Morgane. Quand ma mère a quitté mon père, aucun des membres de cette prétendue famille n'a fait quoi que ce soit." Il reprit sa respiration, les traits tirés sous la colère qui se réveillait, abrutissant ses sens : "Et quand elle est morte, vous étiez où ? Alors ne viens pas me parler de devoir."
Il tremblait. Rage folle qui tourbillonnait dans son être, dans son esprit. Et quand elle lui reprocha de lui donner des ordres, continuant ensuite sur son père, il ne tint plus. Les griffes s'enfoncèrent dans la chair de la paume. De ses paumes à lui. Easy Brekker. Ce serait capituler que de l'attaquer elle. Elle ressortirait conquérante de cet échange, et il en était hors de question. Renouer. Le terme tourna et tourna encore dans son esprit, tentant d'y trouver une logique, une explication. Mais rien ne vint, seulement du vide, du blanc. "Il n'y a rien à renouer. Il est mort pour moi." Et derrière cette affirmation se cachait la peur, bien plus tenace encore. Et s'il le retrouvait ?

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Elle avait conscience de ce qu’elle faisait en se montrant si brutale, si directe, alors qu’elle parlait à un homme qu’elle n’avait jamais fréquenté. L’un de ceux qui font partie de sa vie sans qu’elle ne l’ait vraiment désirée. Jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à ce que cela lui soit utile au moins une fois dans sa vie. Elle devait lui faire face, se montrer aussi forte qu’elle le peut afin de montrer qu’elle n’est pas impressionnée par ce cousin qui fait partie de la branche noire. De cette partie de la famille qui aurait dû être importante mais qui lui faisait défaut bien avant sa naissance. S’apprêtant à répondre, elle se figeait face au flot d’informations dont elle ignorait totalement l’existence. Surprise, elle gardait le silence avant de répondre enfin. ❝ – Je.. ❞ Que pouvait-elle dire ? Quels mots pouvait-elle utiliser pour exprimer le manque d’informations. Et elle s'adoucit ainsi, se montre soudainement moins agressive. ❝ – Je ne savais pas, toutes mes condoléances. ❞ Mais la rage revenait prendre le contrôle de tout le reste, la rage liée à cette envie de savoir, ce besoin de comprendre pourquoi l’oncle maudit voulait renouer avec sa mère. Pourquoi est-ce qu’il désirait soudainement devenir proche de sa sœur alors qu’il l’avait trahi plusieurs décennies plus tôt. ❝ – Je n’en ai rien à faire, qu’il soit mort à tes yeux. Tu pourrais même désirer le tuer de tes mains que je m’en ficherai royalement, tu restes son fils. Tu as son sang en toi, alors tu restes lié à lui. ❞ Et elle faisait disparaître la distance entre eux, se rapprochait pour planter son regard dans le sien, devant ainsi lever la tête si elle ne voulait pas paraître trop petite face à lui. ❝ – Aide moi et j’arrêterai de t’embêter. Aide moi et tu retrouveras ta tranquilité. ❞ Sa magie crépitait tant elle semblait sérieuse, les nerfs aussi solides que fragiles. ❝ – Alors, dis moi, cher cousin, pourquoi est-ce qu’il voudrait renouer avec ma mère ? ❞