Family's secret ((Kell))

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Il balaya les condoléances d'un geste, ne voulait pas qu'on ressente de la peine ou de la pitié pour lui, encore moins quand cela venait d'elle. "C'est trop tard pour les condoléances Rosenbach". Et il appuya sur son nom, rappelant par là qu'ils n'avaient rien en commun : pas même un souvenir d'enfance auquel se raccrocher. Ils avaient grandi séparés, et cela ne serait pas prêt de changer.
L'information sur son père était douloureuse à digérer. Douloureuse à expliquer aussi. Le paternel avait de multiples raisons de vouloir reprendre contact avec sa famille ; manque d'argent, logement difficile à trouver ou encore besoin soudain d'une reconnaissance familiale perdue. Tu as son sang en toi, alors tu restes lié à lui. La phrase tourna dans son esprit, enveloppant ses sens et distillant dans son sang haine et rancœur. "Je n'ai aucune putain de raison de t'aider Morgane. Est-ce que ta mère est au courant que tu es venue demander de l'aide au fils maudit ?" Les griffes s'enfonçaient plus fort, plus loin dans ses paumes déjà victimes de nombreux assauts. Et le sang ne mit que quelques secondes à colorer sa peau, puis le sol sur lequel les gouttes s'écrasaient dans un rythme effréné. Il avait mal. Mais rien d'égalable à cette idée qu'il était bien comme son père, un homme rempli de haine et incapable de s'attacher à qui que ce soit. "Tu n'as pas trop peur que le fils du mangemort soit pire que papa ? Je pourrais te détruire d'un claquement de doigt, et ta petite maman ne serait même pas là pour te sauver la mise."
Grimaçant de dégoût envers sa cousine, mais encore plus envers lui, il détourna le regard et reprit, plus calme. Son esprit tournait à vive allure et les images des cauchemars semblaient revenir en claque contre son visage : "Il est capable de tout. Alors, un conseil : dis à ta mère de ne rien lui donner. Est-ce qu'il sait que je suis ici ?" Le poignet de la cousine était attrapé, colorant la peau de celle-ci dans un soupçon de rouge carmin. Serré dans un dernier excès de désespoir mêlé à une souffrance palpable "Est-ce qu'il est au courant Morgane ?"

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Le choc était bien plus fort que ce qu’elle aurait pu penser, la peine s’étant faite bien plus présente alors qu’elle était perturbée par ce qu’elle venait de découvrir. Son nom de famille, prononcée de façon à ce qu’elle se rappelle que leur lien n’était en rien visible aux yeux des autres, encore moins à leurs propres yeux. Silencieuse, elle avait pourtant des centaines de questions en tête, s’en voulant de n’avoir rien suivi sur ce que vivait cette branche de la famille qu’elle était pourtant destinée à haïr depuis sa naissance. Mais pouvait-elle vraiment s’en vouloir alors qu’elle avait simplement obéi à sa mère, suivant les pas dessinés dans le temps. Puis elle se montrait brutale, vive, ne cherchant même pas à savoir si elle blessait son cousin en agissant ainsi, voulant simplement se protéger et se montrer froide. Elle devait maintenir la distance entre eux, voulant trouver des réponses à toutes les questions. S’éloignant d’un pas face à sa fougue, elle l’observait avant de secouer doucement la tête. ❝ – Non, elle ne sait pas.  ❞ Et elle ne comptait pas lui dire, sachant que sa mère n’apprécierait guère de savoir qu’elle a bravé tous les interdits familiaux pour découvrir la vérité. Les prunelles se posaient sur le sang venant marquer le sol, son cœur se pinçant légèrement quand elle comprit que son cadet se faisait du mal. Mais sa propre fougue reprenait le dessus, la sorcière n’ayant aucunement peur de son cousin. ❝ – Est-ce que tu veux vraiment me faire croire que je devrais avoir peur de toi alors qu’il ne m’a pas fallu longtemps pour t’empêcher de me blesser ? ❞ Elle marquait une légère pause avant de pencher la tête sur le côté, souriant en coin. ❝ – Si tu veux me détruire, fais-le ? Brise moi. Tue moi, même. Mais tu ne me feras pas oublier que tu es comme ton père si tu fais cela. ❞ Elle était toujours provocante, as always, mais savait aussi qu’elle jouait avec sa propre vie. Son propre corps en payait le prix quand l’un de ses poignets fut capturé, sa grimace ne se faisant presque pas aussi forte que la douleur qu’elle ressentait. ❝ – Ma mère est sûrement la mieux placée en ce qui concerne le fait de le connaître, tu ne penses pas ? ❞ Et elle secouait doucement la tête, perturbée par les questions. ❝ – Pourquoi est-ce qu’il le saurait, hein ? Dis moi pourquoi est-ce que on lui aurait dit que tu es là ? Ma mère n’as pas que ça à faire de s’intéresser à leur vie. ❞ Retrouvant le silence, Morgane venait serrer son poignet, enfonçant ses ongles dans sa peau. ❝ – Maintenant, à moins que tu veuilles m’inviter à une danse mortuaire, est-ce que tu pourrais enfin me lâcher ? Et me rendre ma baguette, au passage ? ❞

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"Si elle le connait si bien, épargne-moi ton laïus tu veux ? Qu'elle se débrouille avec lui." Il balaya ses paroles suivantes d'un geste las de la main avant de jeter un oeil à son poignet rougi par sa force et son propre sang. Le regard se voila face à la scène alors qu'il ne relâchait pas sa prise pour autant. You truly are a monster like him. Kell sentit son coeur s'emballer à nouveau, qu'est-ce qu'elle lui voulait bordel ? "C'est un coup monté c'est ça ? Je dois m'attendre à le voir débarquer ?" Et sa question le fit grimacer. Parce qu'il s'imagina ce père devant lui, s'imagina le monstre de ses cauchemars, le poison de sa mère et de son enfance. Flashback d'un hall de gare. "Pense ce que tu veux Rosenbach. Rien ne te fera changer d'avis. Je suis un monstre." Et le poignet fut relâché, carmin maculant la peau mordorée. Étrange mélange quasi mystique alors que les faits n'en restaient pas moins violents. Il n'avait pu s'en empêcher Kell : la rage était trop forte quand il pensait à son paternel. Terrible sang qui coulait dans ses veines.
"Bonne chance à ta mère pour gérer ce Brekker là. Qu'elle ne s'avise pas de lui dire où je me trouve" parce que j'ai peur de celui que je pourrais devenir s'il me retrouvait. "Tiens", et d'un geste calculé il lui rendit sa baguette, jetant un oeil sur la seconde qu'elle gardait fermement dans sa main. Interesting. Elle était douée, mordante comme lui. "Tu auras besoin des deux si tu rencontres ton cher oncle un jour." Il savait qu'elle ne tiendrait pas deux minutes face à lui. Il avait beau le haïr, il ne pouvait nier le fait que son père était un excellent sorcier. Sur ce conseil, il finit par tourner les talons. "Time's up Rosenbach. Bonne journée."

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Se montrant forte, elle n’haussait qu’à peine les sourcils face à sa remarque, sachant dans le fond qu’il avait sûrement raison lorsqu’il disait que leurs parents devraient se débrouiller ensemble. ❝ – Si cela ne tenait qu’à nous, ma mère se serait sûrement débrouillée seule avec lui, il était son frère adoré. ❞ Il était celui auprès duquel elle avait grandi, après tout. Celui qui avait accompagné son enfance et adolescence avant que leurs chemins ne se séparent, qu’ils tracent des routes différentes. Traçant ainsi la destinée de leurs propres enfants, les influençant de façon à ce qu’ils ne s’aiment pas même dès leur naissance. Et les deux enfants, génération actuelle du conflit familial, rendaient fier les aînés sans même s’en rendre compte. Et la douleur ne se faisait que plus forte autour de son poignet, ne cessait de l’élancer tant il serrait fermement son poignet. ❝ – Mais qu’est-ce que tu racontes, putain ?! ❞ Plus aucune once de patience ne reposait dans sa voix, Morgane ayant cessé d’espérer un retournement de situation, un calme olympien qui lui permettrait de ne pas être blessée. Provocante, la réponse de Kell lui faisait lever les yeux au ciel alors qu’elle portait son poignet jusqu’à ses doigts, le caressant dans l’espoir de faire disparaître le carmin recouvrant sa peau. ❝ – Il faut croire que cela est héréditaire, alors. ❞ Une énième pique alors que sa baguette principale retrouvait sa possession. Haussant un sourcil, elle secouait doucement la tête avant de soupirer. ❝ – Il aura le malheur de découvrir que je n’ai pas peur de lui. ❞ Menteuse. Ses cauchemars étaient emplis de la silhouette capée de l’oncle tant décrite pas sa mère, les souvenirs d’une guerre n’ayant pourtant pas été vécue dans la tête. Et elle rangeait ses armes, le laissait s’en aller avant de finalement lâcher une énième remarque. ❝ – Farewell, cousin. ❞