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Sawano Akira
Sawano Akira
spit it how you like it — (himari & akira one shot) ATniWLUOri — she/herIRL : Kwon Minsik (Sik-K) & OriAvatar, Crédits : 1722Messages : 10RPs : 666Gallions :
spit it how you like it — (himari & akira one shot) G4wSBVc



MOODBOARD
俺は暴力の中に平和を見つけた




☉ SCORPIO ∙ ☾  LEO ∙  ↑  SCORPIO
CHAOTIC NEUTRAL ∙ ISTP-A ∙ 8W7
TW:
Disclaimer :
tom nookMulticomptes : 151195 — 26 yo.Naissance & Âge : ∙ ilPronom(s) du personnage : #CD1B27Couleur de dialogue :
「 FIREWIZARD 」

après 6 ans de médicomagie, et avoir bossé aux urgences, akira décide de changer de cap et rejoint la caserne de fuji.


「 TEMPLE D'IZANAMI 」

combattant des bas-fonds, accro à l'adrénaline. besoin d'évacuer la violence qui consume ses veines. appartient aux abysses et aux vices.
Occupation :
「 HENSOKU ONI & THÉRIANTHROPE 」

anger empowerment
(énergisation par la colère)

« capacité de gagner de la force grâce à la colère. transformation de la colère en une forme d'énergie. le sujet N°127 devient plus fort, plus endurant lorsqu'il est excessivement énervé. »


misfortune spreader
(porteur de malheur)

« le sujet est un porte-malheur vivant, provoquant des accidents, des ennuis ou d'autres malchances autour de lui. d'ampleur variable, les incidents sont souvent mineurs. »


demonic guy
(transformation en oni)

« après analyses sanguines, il est mis en évidence que les métamorphoses intempestives du sujet N°127 sont dues à un cas de thérianthropie. il est intéressant de remarquer que seuls les attributs physiques propres au yokaï oni se manifestent chez le sujet. »

Particularité(s) :
| I'LL RISK IT ALL FOR YOU

(( don't leave me ))
SEIYA // best friend
PANDORE // best friend
REMI // evil twin

| I DON'T WANNA HURT YOU

(( hold with caution ))
HIMARI // favorite victim
ANDREA // homie, roommate
EVIE // homie
OSAMU // homie
ROSE // homie
MARLON // homie

| THRILL ME, CHILL ME, FULFILL ME

(( love, lust, passion ))
SOMI // reckless love (ex)

| NOT MY PROBLEM

(( aren't we all sinners ? ))
SAWAKO // former-victim
BERLIOZ // research partner, rival
MARIE-CLÉMENCE // à venir

| DAMN RIGHT YOU SHOULD BE SCARED OF ME

(( you can call me monster ))
ATLAS // cursed children
CHARON // vipère au poing, traqueur
KELL // wanna punch your faceRelations :
|RPs

14.10.21 PREPARE FOR TROUBLE Rose
28.01.22 NEW PLAN : FUCK IT Kenzo
xx.02.22 TITRE Nanashi
19.02.22 TITRE Pandore
xx.xx.22 TITRE Remi
xx.xx.22 TITRE Andrea


|SMS

PANDOREHIMARILE KRASSEIYAEVIEATLASROSEANDREANANASHIYOU ?
Plume à Papote :
— sorcier ❝ Hellboy - i'm still ANGRY
spit it how you like it — (himari & akira one shot) ATniWLU
IRL : Ori — she/her
Avatar, Crédits : Kwon Minsik (Sik-K) & Ori
Messages : 1722
RPs : 10
Gallions : 666

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Naissance & Âge : 151195 — 26 yo.
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Couleur de dialogue : #CD1B27
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「 FIREWIZARD 」

après 6 ans de médicomagie, et avoir bossé aux urgences, akira décide de changer de cap et rejoint la caserne de fuji.


「 TEMPLE D'IZANAMI 」

combattant des bas-fonds, accro à l'adrénaline. besoin d'évacuer la violence qui consume ses veines. appartient aux abysses et aux vices.

Particularité(s) :
「 HENSOKU ONI & THÉRIANTHROPE 」

anger empowerment
(énergisation par la colère)

« capacité de gagner de la force grâce à la colère. transformation de la colère en une forme d'énergie. le sujet N°127 devient plus fort, plus endurant lorsqu'il est excessivement énervé. »


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(porteur de malheur)

« le sujet est un porte-malheur vivant, provoquant des accidents, des ennuis ou d'autres malchances autour de lui. d'ampleur variable, les incidents sont souvent mineurs. »


demonic guy
(transformation en oni)

« après analyses sanguines, il est mis en évidence que les métamorphoses intempestives du sujet N°127 sont dues à un cas de thérianthropie. il est intéressant de remarquer que seuls les attributs physiques propres au yokaï oni se manifestent chez le sujet. »



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Flipper's — 08 juillet 2021[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image][Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien][Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]  


La porte vitrée de l’accueil de l’hôpital s’ouvre sur un courant d’air humide, et offre la lumière d’un soleil déjà chaud.

D’un bras qui se fait visière, Akira abrite son regard pour s’offrir un peu d’ombre, le temps de vérifier une dernière fois ses messages. What the. Un autre sticker débile s’affiche sur l’écran : un gros chat gris tourbillonne et lui serre son pouce en guise de OK. Sans prendre la peine d’ouvrir la notification, il secoue la tête et plonge son portale au fond de sa poche ; les stickers et autres kaomojis de Himari, il commence à les connaître par cœur. Après deux ans à les voir défiler sur son tel, ça ne devrait plus le surprendre, mais malgré l’habitude il s’agace toujours de leurs airs niais et catchphrase stupides. C’est sûrement pour ses réactions enflammées que Yokoi continue de l’inonder de ces conneries ; elle a pas beaucoup plus de moyens pour inverser la tendance et renverser les rôles, de toute façon.

Aujourd’hui pourtant, il semble que le garçon-démon se fasse plus docile. Ça lui est venu comme ça, sans vraiment y penser. Quand sur le chemin pour sa garde de nuit hier soir, il est tombé sur le post Instagram de Yokoi. Son anniversaire. Vêtue d’un yukata, elle accrochait des rêves et espoirs à un bambou, sur la dernière photo. Akira avait regardé les clichés en se demandant ce qu’elle avait pu y écrire, s’interrogeant sur le genre de souhaits que Himari pouvait avoir. Des rêves de gamine perdue dans son propre cosmos. Un vœu mêlant la mélodie d’un piano et le soleil de l’amitié. Quelque chose de sensible et enfantin.

Un univers trop délicat pour qu’il puisse en entrevoir les formes et les contours, et Akira avait laissé la question en suspens, sentant déjà la migraine frapper en s’embourbant dans de telle conneries. L’an passé, il avait appris que son anniversaire était passé alors qu’ils mangeaient des nouilles ensembles – tout frais payé par Yokoi, bien sûr. Elle avait laissé entendre être retournée voir sa famille pour l’occasion. Le regard du Kasaï n’avait pas bronché à cette information, tandis que la jeune femme reprenait une bouchée de son plat… Pour aussitôt virer rouge poivron, sous le sourire carnassier de Sawano, dévoilant les trois sachets de sauces piquantes ajoutées à son insu dans son bol. C’est le moment qu’il avait choisi pour lui souhaiter. 遅めの誕生日おめでとう、バカ。Évidemment, il avait récupéré les nouilles corrompues en double dose et Himari n’avait pas eu le cœur de repasser commande.

Non, il ne s’en est pas souvenu par une quelconque affection, ni parce qu’il aurait eu l’idée de noter la date quelque part (qui fait ça ?) et, sans l’aide des réseaux sorciaux, il n’aurait probablement jamais pensé à lui envoyer de message. Encore moins à lui proposer d’aller manger ensemble – et si l’occasion n’a pas été précisé, il reste évident que la proposition n’est pas anodine. Pas quand Yokoi a payé chacun de leurs repars pendant deux ans. Pas quand c’est la première fois que c’est lui qui l’invite, sous prétexte d’un marché dont les limites se dissolvent de plus en plus avec le temps qui passe. Mais ce qui reste le plus exceptionnel, c’est que c’est à elle qu’il a laissé le choix. Pour faire s’envoler le moindre doute, sans avoir rien à dire.

Akira s’étire de cette longue nuit de garde et, une main cramponnée à la sangle de son sac, il projette l’image du restaurant sur sa rétine. Flipper’s de Hinaï. Et alors qu’il porte son autre moins à un visage froissé par la fatigue pour en lisser les traits, tout son corps se dissout dans une aspiration sonore. Apparition zone, whatever. Lorsqu’il atterri, il est de l’autre côté de la route. Fuck. D’un rapide coup d’œil à droite et à gauche, il se dépêche du bon versant et rejoint une file d’attente déjà formée.

Quand Himari arrive, quatre personnes se tiennent derrière Akira, et il se penche de côté pour lui faire signe de la rejoindre d’un signe du menton – quelque chose qui donne des airs de « viens ici. » de daron énervé. « You took your time », grogne-t-il alors que ça fait littéralement cinq minutes qu’il attend – il avait pris son temps pour se changer à l’hôpital, sachant qu’elle mettrait à peu près un quart d’heure depuis le campus. « Welcome back. » marmonné dans une moue renfrognée. Et devant eux, la queue s’amenuise, jusqu’à les laisser entrer, où un délicieux parfum de pancakes les accueille.

La banquette se plie sous le poids de Sawano et déjà les gestes trahissent l’habitude, lorsqu’il distribue machinalement le menue à Yokoi et que sous la table, il place ses jambes en travers pour ne pas lui donner de coup et lui laisser la place de ses pieds. Une position qu’ils ont fini par adopter naturellement, où chacun est confortable sans se gêner. « D’you already know what you want ? » Derrière sa carte, Sawano fronce le nez en étudiant le menu. Pas l’habitude d’un tel choix pour son petit-déjeuner. Il se prend la tête dans une main venu soutenir sa réflexion et après un petit moment, rabat la carte, finalement décidé d’un regard satisfait. « I’ll have the Flipper’s brunch plate. » Œuf, viande, viande, oeuf, pancakes. Clairement pas le plus léger, mais Akira a toujours dévoré pour deux. Et le démon a la dalle.

Lorsque leurs plats arrivent, il jauge celui qu’on dépose face à Himari d’un regard inquisiteur. « You’re gonna eat all that ? », les crocs luisants sous la moquerie d’une assiette abondante, garnie de fruits et de sucre en tous sens. Alors qu’ils entament leur petit-déjeuner, Akira la regarde manger et braque soudain ses baguettes devant celles de la jeune femme. « Wait. » Cette fois, ce n’est pas de la sauce piquante qu’il sort de sa poche, mais son briquet. Devant le regard dubitatif de Himari et ses bajoues de hamster pleine de fruits, Sawano a un mouvement d’hésitation. Is this a girl or a rodent, geez. Il la regarde, puis secoue la tête en ravalant la moquerie. « Here. » Il se penche sur la table. Clic.

Et dans son poing il brandit le briquet. Entre eux, une petite flamme danse au sommet et réchauffe presque le visage de Himari. « Come on. Blow it. » Est-ce que ça compte de faire un vœu quand on ne souffle pas une bougie ? Elle rit, d’un petit rire de cochon pas du tout discret, sorti de nulle part, toujours sa bouche pleine ; et il voudrait lui grogner dessus de ne pas s’étouffer avec son pancake, mais Akira lui-même a tourné la tête pour étouffer un rire dans son bras. « Do it, idiot. » Alors elle souffle, se précipite pour qu’on ne les remarque pas. Sawano devine très bien l’inquiétude derrière son regard insistant, malgré l’amusement, qu’il n’aille pas foutre le feu au restau. Alors il fait disparaître l’objet du délit dans sa poche, diablerie au bord des yeux.

« 横井、お誕生日おめでとう。 »



crédits : mikrokosmos, skate vibe.

Mars Vermeer et Yokoi Himari ont feelsé sur ce message

Yokoi Himari
Yokoi Himari
spit it how you like it — (himari & akira one shot) BWuIvRImelody — she/herIRL : saito asuka (斎藤飛鳥)Avatar, Crédits : 2281Messages : 22RPs : 14 911Gallions :
certains éléments de l'histoire et de la narration peuvent aborder les sujets suivants :
coma, deuil, panic/anxiety attack
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Multicomptes : 07.07.98 (23)Naissance & Âge : elle/she/herPronom(s) du personnage : goldenrodCouleur de dialogue :
assistante au secrétariat de mahoutokoro
professeur de piano à temps partiel chez wada ongakuya
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☼ CANCER ☾ SAGITTAIRE ↑ SAGITTAIRE
INFJ-A | 9W1: THE DREAMER | BLOOD TYPE A


sawako・ambrose・clémence
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noé・felix・anla・evie

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| 220516 la rose et le renardtc
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| 220616 à venirakira
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| 220703 you can cry...sawako

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Flipper's — 08 juillet 2021[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image][Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien][Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]  


Les cigales auraient pu avoir raison du sommeil de Himari, sous le soleil déjà haut dans le ciel à peine six heures passées. Nul besoin du grincement incessant des insectes estivaux pour la tirer de son sommeil si tôt, alors que le coeur lourd des moments passés en famille bien trop étiolés la pousse à s’extirper très vite de son lit pour jeter ses affaires dans son sac. Parce que peu importe l’occasion, deux jours d’affilée en présence de ses parents à se heurter à leur silence, leur désintérêt, leur connexion brisée, c’est déjà bien trop. Le coeur lourd de couronner cette négligence par une couche de mensonges, protégeant les maigres fils de leurs liens déjà bien endommagés sous un linceul d’une quelconque fierté fabriquée de toutes pièces. Comme à chaque fois qu’elle rentre à Matsue pour son pseudo-devoir de fille aînée, Himari, elle est épuisée. C’est trop pour ses frêles épaules, de sans cesse faire attention à ce qu’elle dit ou laisse entendre, de simplement mentir chaque minute passée ici. Elle aurait aimé que ce soit différent, que ce soit plus simple - mais il y a bien longtemps que quelque chose s’est brisé, irréparables morceaux piétinés par une irrémédiable fierté mal placée et la peur de se retrouver sans attache aucune.

Himari a jeté ses affaires dans son sac à dos, avant de s’appliquer à plier correctement le yukata choisi avec soin par sa grand-mère et sa mère, pour le déposer sur le lit fait de la chambre vide. Qui n’a jamais été bien personnelle, passant le plus clair de son temps dans les dortoirs de Iwojima, n’ayant jamais vraiment changé depuis cette époque. C’est étouffant. Pas simplement l’été humide qui s’engouffre par toutes les fenêtres malgré l’air climatisé, mais de saluer ses parents de ses gestes vides de sens, d’embrasser sa grand-mère sans pouvoir déballer ce qu’elle a sur le coeur, de faire un geste de la main à son frère, gamin toujours si intelligent, qui ne dit rien mais porte cet éternel regard inquiet lorsqu’il croise le regard de son aînée.

Elle a le coeur un peu plus léger lorsqu’elle s’éloigne de la maison familiale dans les hauteurs vertes de la banlieue pour aller prendre un bus vers le centre-ville, même si chaque aller-retour a toujours un arrière-goût doux-amer qui s’intensifie avec le temps. C’est assise à l’arrêt de bus à côté d’une petite grand-mère et son cabas qu’elle sort son téléphone jusque-là abandonné. Sur les messages non lus envoyés par Sawano la veille, qu’elle ouvre avec un froncement de nez - le signe qu’elle va devoir encore se dépêcher pour le déjeuner, c’est certain. Mais non. Avoir le choix, inverser les rôles pour être l’invitée, ça n’est simplement jamais arrivé, et elle jette un regard confus à son écran avant de répondre machinalement en montant dans son bus. Elle l’entend presque dans sa tête, ses grognements agacés alors que ses doigts pianotent une pseudo-plaisanterie servant surtout à lui accorder un peu de temps de réflexion pour intégrer l’information et l’invitation, arrivée après des voeux d’anniversaire toujours ourlés d’une pique acerbe. Probablement encore trop tôt pour recevoir une quelconque réponse, elle se laisse bercer la tête sur la vitre du véhicule, jusqu’au centre-ville, pour rejoindre la gare de Portoloins de la préfecture.

Et comme ça, en quelques secondes, Minami Iwojima.

Il fait tout d’un coup plus léger, alors que les embruns maritimes viennent effacer les dernières angoisses de Himari et ses tissus de mensonges, de retour sur son île. Toujours à pied, incapable de se déplacer autrement seule, alors qu’elle arrive enfin sur le campus pour retrouver son minuscule appartement sous les toits pagodés. Endroit qu’elle pourrait qualifier de maison malgré l’espace exigu, malgré les souvenirs et malgré les obstacles - beaucoup, infiniment plus que la résidence familiale. Le silence absolu de la solitude. Les plantes profitant du soleil près de la fenêtre. Le piano recouvert de vêtements, servant plus d’étagère que d’instrument de musique. Elle se laisse tomber à plat sur son lit un instant, pieds nus suspendus dans le vide, laissant son esprit s’adapter au retour à la normale…

...interrompue une heure plus tard par les vibrations de son téléphone, dans sa coque aux tournesols et leurs couleurs fanées par le temps, les clochettes tintant à chaque mouvement. L’invitation réapparaît à l’écran, alors qu’elle aurait pu croire l’avoir rêvée un instant, si tôt le matin. Himari cligne des yeux un instant. Dix minutes suspendues à scruter l’écran pour intégrer l’information une nouvelle fois, avant de lancer l’idée en croisant un flyer en papier sur la table de son kotatsu, sorti de la boîte aux lettres en revenant. Rendez-vous prêt pour… dans bien trop peu de temps. Oh, zut. Dynamique cependant familière, même si d'ordinaire, c'est elle qui doit s'occuper de payer l'addition au risque de subir l'humeur massacrante du maître chanteur, qui n'en n'est plus vraiment un depuis bien plus longtemps qu'elle ne voudrait l'admettre. Himari se redresse d’un coup, aplatissant d'un geste hâtif ses cheveux en désordre de s’être assoupie comme ça sur son lit, avant de troquer ses vêtements de voyage pour quelque chose d’un peu plus présentable en manquant de se prendre les pieds dans ses pantoufles, et filer illico.

Elle a couru comme elle a pu, Himari, les pieds dans ses sandales, sous la chaleur de l’été. Sa hâte n’aurait pas su crier victoire sur un transplanage dans les règles de l’art, et elle arrive essoufflée devant le restaurant, sous le regard éternellement courroucé de Sawano. « Sorry... to keep you... waiting... » elle balbutie en reprenant sa respiration, les sourcils froncés, s’éventant du plat de la main alors qu’elle a laissé son ventilateur électronique à Matsue. La pique de Sawano sonne comme une habitude, qu’autrefois elle aurait probablement encaissée sans broncher, mais qu’elle a appris à écarter du plat de la main, ne se gênant plus vraiment pour lui exprimer son désaccord ou l'envoyer gentiment paître. « I walked as fast as I could » rétorque Himari avec une moue offusquée, avant de laisser le silence lui rendre son souffle. Après deux jours passés comme un poisson hors de l’eau, “welcome back” de Sawano semble presque agréable. « ただいま » elle réplique tout de même avec un petit sourire satisfait, rassurée de reprendre ses marques et ses petites habitudes dans leur éternel conflit après deux jours le coeur lourd. I’m home indeed.

Son léger retard lui laisse à peine le temps de patienter hors du restaurant, alors que la file avance lentement. Elle se glisse sur la banquette du siège qu’on leur attribue près de la fenêtre, veillant à ne pas froisser sa jupe, pour saisir le menu. Himari dévisage un instant Sawano assis en face, affalé sur la table sans jamais savoir comment il fait pour ranger ses jambes dans un si petit espace, dont elle voit bien les efforts pour se donner un semblant d’air éveillé. « You just got off a night shift, didn’t you…? » elle glisse en fronçant les sourcils. Qu’est-ce qu’il fabrique là, il devrait dormir. Il doit vraiment les vouloir, ces pancakes. Himari plisse le nez. « My birthday has passed anyway, we didn’t need to meet up that early, really… you could have just gone home to sleep, » elle ajoute d’une voix innocente, de son éternel réflexe de ne jamais vouloir déranger - non, pas même Sawano. Il aurait pu simplement ne rien dire et rentrer, mais il a fait un effort après avoir travaillé toute la nuit. Sa réflexion est vite interrompue par l’appel du menu, qu’elle détaille rapidement en se redressant, pour donner sa commande à la serveuse. « Oh- sorry, yes! I’ll have the kiseki souffle pancakes with fresh fruits, please, » fait Himari d’une voix polie, toujours un peu plus haut perchée lorsqu’elle glisse vers le ton honorifique, veillant à ne pas écorcher le nom exagérément mielleux du plat. Un silence un peu hésitant plus tard. « ...and one iced coffee, black, » ajoute-t-elle en jetant un oeil un peu circonspect à Sawano avant même qu’il n’aie le temps de répliquer. C’est lui qui invite, de toutes façons, non ? Elle rend les menus à la serveuse en lui décochant un sourire exagérément satisfait, en guise de provocation comme d’invitation à ne pas contester.
Il y a un contraste un peu étonnant qui se déroule devant les yeux de Himari, elle pourtant dans son élément dans son tee-shirt immaculé et sa robe rose. La silhouette affalée de Sawano, somnolant à moitié sur sa banquette, détonne dans le décor aux douces couleurs pastel du restaurant, temple du sucre et des réunions de jeunes étudiantes aux vêtements fleuris, lui qu'on replacerait plutôt volontiers dans un coin d'izakaya à une heure tardive, sirotant un highball en canette dans une ruelle près d'un conbini au milieu de la nuit ou dans la foule d'un concert aux basses lourdes. Aujourd'hui, un détail attire l'attention de Himari. « You look like you belong here, it’s kind of funny, » elle commente avec un petit rire d’un ton léger. Au détail près que contrairement à ses habituels vêtements noirs ou écarlates, cette fois, le tee-shirt jaune poussin de Sawano semble étrangement se fondre avec harmonie dans le décor, caméléon professionnel. « I knew yellow would look nice on you, » elle ajoute avec un petit mouvement de tête narquois en essuyant ses mains avec une lingette humide. Subtile pique sur l’imbattable thème de leurs différences, sans vraiment que ce soit complètement une plaisanterie non plus - alors qu’un peu de soleil ne serait pas du luxe dans le colérique quotidien nocturne de Sawano.

L’opération infiltration de Sawano prend court de manière très appropriée alors que la serveuse revient avec son brunch de carnivore, et les pancakes recouverts de crème, de sucre et de fruits de Himari. Qui se félicite un instant d’avoir eu cette idée, alors qu’elle se rend compte qu’elle n’a même pas pris le temps d’avaler quoi que ce soit avant de quitter la maison au petit matin, l’estomac criant famine. Sawano aboie une question, que Himari accueille avec un haussement d’épaules, l'apprivoisant avec plus d'aisance, en allant piocher une fourchette et un couteau dans le panier placé sur la table. « What are you even complaining about, you’ll get to eat dessert if I don’t anyway, » elle réplique l’air de rien, parfaitement consciente que c’est la simple et pure vérité - que ce soit parce qu’il aura encore faim et elle non, ou parce qu’elle l’aura vu lorgner trop longtemps sur son assiette une fois son bacon dévoré et l'aurait pris de pitié. « いただきます » lance Himari d’une petite voix enjouée, avant d’attaquer son assiette d’un air satisfait, les yeux fermés pour profiter des saveurs sucrées de ces pancakes soufflés et des fruits, parfait mélange pour l’été.

Elle a à peine le temps d’avaler sa seconde fourchette, des morceaux de bananes et de la crème chantilly dans la bouche, que Sawano l’interrompt brusquement avant de fouiller dans sa poche. Himari s’arrête, pour tout de même ingérer sa dose de glucose, avant de froncer les sourcils. « ...is there something wrong? » Qu’il s’arrête comme ça alors qu’il pourrait tout simplement attaquer son petit-déjeuner sans demander son reste comme il le fait d’habitude, c’est bizarre, c’est tout. Avant que sa main ne réapparaisse sur la table, avec un briquet à la main.
Le déclic de la flamme qui sort brusquement arrache un sursaut à Himari qui scrute l’objet, puis dévisage Sawano d’un air surpris. « What are- » commence-t-elle. Souffle. Pardon ? Il lui faut quelques secondes pour intégrer une nouvelle fois l’information, face à Sawano et sa maîtrise habile de l’économie verbale, à apprendre à lire entre les lignes et essayer de comprendre comment il fonctionne depuis ces deux dernières années. Une bougie d’anniversaire. Quand Himari relie enfin les points, elle ne peut pas s’empêcher de lâcher un rire spontané, étouffé par surprise et pour éviter d’attirer l’attention, se transformant en un petit bruit de cochon derrière sa main tenant encore sa fourchette. Dans un mélange de surprise, de gêne, mais aussi un peu réconfortée, étrangement. Amusée aussi, ses pupilles croisant le regard beaucoup trop sérieux, toujours impatient et probablement épuisé de Sawano qui attend simplement qu’elle obtempère sans bouger. Souffle, crétine. Himari finit par se mouvoir à nouveau, lâchant un nouveau rire relativement normal derrière sa main cette fois, jetant un regard un peu inquiet vers les serveurs du restaurant et les autres tables pour se rapprocher du briquet. « Okay, okay, fine, but please put it away before someone sees it and thinks you’re trying to set the restaurant on fire... » elle glisse à Sawano en se penchant vers la flamme, essayant de cacher l’objet de son autre main. Hésitant un instant, réduisant pendant quelques secondes l’espace entre eux, réfléchissant à un voeu à prononcer, par superstition. Fermant les yeux une seconde.
I wish I could grow stronger and finally be true to myself.

Un souffle délicat vient effleurer le briquet, les doigts de Sawano, et la flamme qui s’éteint d’un coup, sous le regard satisfait de Himari, mais sans aucune provocation cette fois. Un simple sourire sincère alors qu’en plus d’être enfin rentrée à la maison, dans un retour confortable à ses petites habitudes quelles que soient leur nature, c’est un infime sentiment de réconfort de faire quelque chose d’aussi simple que souffler une bougie d’anniversaire sans être plombée par les mensonges, par le regard vide d’intérêt de sa famille, par l’éternelle interrogation de se demander jusqu’à quand elle pourra continuer cette mascarade sans s’effondrer sous le poids des angoisses et de la culpabilité.

Un infime sentiment de réconfort d’une ridicule attention sortie de nulle part, lui donnant l'espace d'un instant l'impression d'être un peu spéciale, mais qui lui rappelle qu’en dépit des limites désormais infiniment floues qui ont marqué le début de leur "collaboration", ou quel que soit le mot le plus approprié, elle n’est jamais plus honnête et elle-même que face aux rares personnes qui voient clair à travers ses ridicules fabulations. Une réalisation qui ne dure que l’espace d’un battement de coeur manqué de lucidité, croisant le regard de Sawano quand il lui souhaite son anniversaire sans pique du revers de la main, cette fois. Ce à quoi elle esquisse un sourire sincère, enjoué et apaisé, sans briser le contact visuel, sous la douce chaleur du soleil perçant à travers la fenêtre fleurie du restaurant.

« ありがとう。»



crédits : mikrokosmos, skate vibe.

Mars Vermeer et Sawano Akira ont feelsé sur ce message

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