my way. (naeun)

MY WAY.
@lee naeun

« where… » soufflé de sa voix enrouée, résultat de plusieurs heures plongé dans un mutisme absolu. ses mains poussent de son chemin ce qu’elle ne désire pas ; des plumes d’un corbeau à trois pattes se retrouvent à terre, des flacons de sang de jiangshi qui ne devaient pas se trouver ici roulent et menacent de tomber jusqu’à léviter. d’autres flacons colorés aux noms plus que douteux et parchemins occupant son plan de travail sont poussés, ses propres mains peinant à s’y faire un chemin. la poussière est soufflée distraitement, celle qui avait rapidement commencé à s’accumuler sur tout ce qui avait été abandonné. un coup d’oeil à l’horloge suffit à lui montrer qu’elle avait perdu le fil, encore, à venir sur un simple coup de tête ou une illumination - qui faisait alors ses journées - sans regarder l’heure avec la seule obsession d’assouvir sa soif de savoir. officiellement. l’assouvir serait sa fin, et serena ne verrait plus l’intérêt d’exister.

la nuque constamment penchée en avant est maintenant relevée, et elle sent ses os craqués douloureusement par la même occasion, preuve d’un corps mal entretenu. seules les mains étaient protégées, toujours, car c’est avec celles-ci qu’elle faisait des merveilles. c’est l’irritation qui commence doucement à monter quand les prunelles ne trouvent pas ce qu’elles cherchent, ses lèvres qui commencent doucement à s’étirer grossièrement, reflet de l’agacement qui grandissait en elle quand elle ne trouvait pas ce qu’elle voulait. une minute de plus et ses deux mains frappent le plan de travail saccagé. “where. is. it.” la voix est plus stridente, comme si ce seul caprice révèlerait à elle ce qui lui manquait. on l’avait trop gâté serena et voilà le résultat. les sourcils froncés, son regard daigne enfin se poser sur l’horloge accrochée au mur, un rappel qu’il existait un monde en dehors de cet atelier et c’est assez pour qu’elle lève les yeux aux ciels. derrière elle, les portes de tous les placards sont brutalement ouvertes pour que ses prunelles s’y glissent et reconnaissent le nom salvateur sur une étiquette, mais rien et toujours cette intense frustration qui l’habite. et maintenant qu’elle revient doucement dans le monde réel, elle se sent plus humaine, en possession de tous ses membres malmenés en quête du savoir. un bout de papier est saisi, et note ce dont elle a besoin. une seule chose, assez pour devoir la faire sortir de là, puissante agonie. les pas sont vifs quand elle quitte la demeure et se glisse dans les rues bruyantes de minami. elle s’arrête soudainement, songeant à rentrer dans une de ses boutiques avant de rentrer dans une personne et avant de s’excuser, les traits familiers l’interpellent. la kaze au regard ailleurs croise alors le sien, mais elle s’accroche sur ce visage et se rappelle. « you…. » les sourcils sont froncés avant de tâter alors son bras et d’avoir un éclat de génie. « you're right on time, i needed you ! » grand sourire alors, plus à l’idée qu’à naeun en face d’elle avant d'agripper le bas et de l’attirer aussitôt comme si elle était persuadée qu’elle était là pour elle et ceux jusqu’à la forêt, qu’importe ce qu’elle dise.  

MY WAY.
@serena varlese

Elle n’aimait plus le mois de décembre. Naeun qui forçait les sourires plus les festivités de Noël approchaient, lui rappelant durement qu’elle était en partie responsable de la disparition de l’être pour qui elle aurait tout donné. Quoique, n’avait-elle pas toujours été la plus gâtée ? Petite soeur adorée et chérie, existence choyée où nul caprice n’avait raison d’exister : tous ses souhaits étant toujours exaucés. Ce jour elle avait perdu son pilier, son soleil et son rire préféré. Elle avait perdu une odeur et une présence, une sensation de sécurité et que tout irait quoiqu’il advienne.

Mais personne ne revenait des morts et après deux ans il fallait continuer à avancer. Continuer de rire et de se rendre aux soirées comme si tout était toujours allé : pourquoi la plupart de ses amis étaient-ils nés en fin d’année ? Entre Mazra, Evie et Andrea, sans oublier le comeback de Somi. Elle n’avait pas le temps de se retrouver seule, pas le temps de souffler ou de s’apitoyer. Et peut-être était-ce pour le mieux. Fake it till you make it. Passer en mode robot, réussir à faire fleurir le plus beau des sourires sur ses lèvres, réussir à rester sincère alors qu’une part d’elle-même souffrait d’être là et de devoir faire comme si de rien était (ça n'allait pas, elle était fatiguée).

Naeun heureuse toute l’année, mais qui se crispait à l’arrivée d’un des mois les plus appréciés de l’année. Naeun d’ailleurs bien occupée, outre ses amis, par ses obligations : qui sortait à peine du ministère où elle avait du accueillir des diplomates venus de Corée. Demain arriveraient ceux d’Australie puis elle devrait manquer quelques cours pour préparer le séminaire aux côtés de ses collègues. La tête plongée sur son téléphone, elle avait fait défiler son emploi du temps pour savoir si elle avait pris assez d’avance sur ses tâches du seitokai pour juste rentrer chez elle bordel.  

Puis l’impact.
Bruit sourd alors que Naeun avait gémi, manquant de tomber par terre. Heureusement, la rue était noire de monde et elle avait ricoché contre un pauvre inconnu qui avait disparu avant même qu’elle n’ait pu terminer son i’m so sorry. Reprenant pied, elle avait cherché du regard la personne avec laquelle elle était entrée en collision.

S’était faite agripper le bras et tirée en avant wait what-
Avant manqué de trébucher et de finir par terre pour la seconde fois.

Bordel.
Tout s’était passé bien trop vite, mais petit à petit Naeun réussissait à mettre un nom sur cette chevelure et ce comportement pour le moins déconcertant. Serena ? Yes ? Hello ? How are you doing ? Where are we going. Balancé d’un ton pour le moins perplexe alors qu’elle avait d’abord tenté de freiner des quatre fers avant de se résoudre à suivre sa geôlière.

De l’aide pour quoi.
Quand, comment.
What the fuck.

MY WAY.
@lee naeun

Le bras n’est pas lâché pendant toute la course, et pas une seule fois elle ne pense à tourner la tête vers la jeune fille capturée pour lui offrir, au moins, un sourire désolé. Les mots prononcés de la jeune femme n’atteigneront jamais ses oreilles, concentrée sur la direction à prendre. Elle n’aurait jamais fait ça à une inconnue, non, elle n’était pas aussi impolie, même si elle ne connaissait pas spécialement Lee Naeun mais son nom résonnait au sein de l’académie en tant que membre du seitokai. Loin d’être une simple préfète, on les respectait ses membres, c’était l’ordre des choses, ils n’étaient pas n’importe qui après tout. Et alors que l’information remonte, elle se dit pendant une brève seconde que peut-être elle avait été trop audacieuse avant que l’information soit chassée de sa tête. Serena plaiderait l’oubli s’il le fallait, même si cela était le plus gros mensonge qui soit. La mizu finit par ralentir enfin, à la lisière de la forêt qu’elle connaissait maintenant presque comme sa poche. Les allées et venues pendant de longues années avaient porté ses fruits, et essoufflée, elle se retourna enfin vers sa captive. « naeun ! hope you’re well. » doucement demandé, alors que sa main lâche enfin le bras, révélant une importante trace rougeâtre, une grimace se dessine alors sur les lèvres pourpres. « oh dear,  i squeezed your arm too hard… sorry ? » L’excuse qui s’échappe aussitôt en réalisant que la brune garderait certainement la trace pendant quelque temps. Trop centrée sur elle-même, parfois elle oubliait tout le reste. Comme expliqué à Naeun pourquoi elle était là, ici, avec elle. « i forgot to ask you, but are you free? », les traits se déforment en une grimace embarassée. Il était peut-être trop tard pour lui demander, mais c’était l'intention qui comptait, n’est ce pas ?