-- present without a bow.

present without a bow

les flocons blancs sont tombés, toute la journée et la nuit, se sont accumulés au sol en nuages glacés avant de fondre. la brise hivernale les fait virevolter en arabesque avant de s'écraser sur l'épiderme rougi, s'accroche aux mèches et aux cils dans leurs chutes. hanui, elle voit toute la beauté sans réellement la voir. les cours terminés et le travail annulé à la dernière minute, le temps lui est tombé dessus et elle ne sait qu'en faire. alors les pieds l'ont porté à travers la ville, elle a décidé de prendre les chaleureuses recommandations de l'équipe de tournage en compte et d'aller visiter les célébrations. les sourires sont étincelants sur les lippes, et les rires fusent de tous les côtés, et elle les jalouses la gamine, les prunelles les suivant d'un regard envieux sous ses lunettes de soleil noires. s'attarde peut-être un peu trop longtemps, et ce n'est qu'en voyant les regards se tourner vers elle qu'elle reprend son chemin, mains dans les poches, soupire au bout des lèvres rosées.

délaisse les stands pour se rapprocher de la glace, voir les sorcier.e.s de tous âges glisser sur le lac. elle se souvient hanui, de ses cours de patinage artistique plus jeune. une idée de sa mère dans l'espoir qu'un jour, l'activité lui ouvre les portes du cinéma - naïvement. la pensée se dissipe aussitôt qu'elle arrive, laisse un goût amer sur la langue. alors c'est quelques gallions qu'elle échange contre des patins la poupée, décide de voir si le corps se souvient des heures de pratique. erreur candide. dès que le premier pied entre en contact avec la surface glacée qu'il tente de fuir, entraine avec lui le reste de la balance, et elle tombe. s'agrippe à la première chose que sa main arrive à trouver (( quelqu'un )).

present without a bow

Et il y avait quelque chose d'un peu fou à sortir malgré ce froid à en geler les doigts. Geonu qui était frappé par la beauté de ces joues rougies, de ces rires bienheureux et de ces petits nuages glacés créés à chaque expiration. Lui qui d'ordinaire préférait la chaleur écrasante de l'été, s'était dit que l'hiver n'était finalement pas si terrible. Trainé de bon coeur aux festivités du marché de Noël par Andrea, il n'avait pas eu le temps de boire un chocolat chaud tranquillement pour s'imprégner de l'ambiance qu'il s'était retrouvé propulsé sur le lac gelé. Hilare et s'accrochant à son ami le temps de trouver son équilibre, les deux étudiants s'étaient filmés et avaient chacun manqué de se ramasser.

Ils avaient beau reproduire l'exercice chaque année, il était difficile de voir une nette amélioration. Enfin. Après tout ce temps, Geonu arrivait tout de même à avancer, reculer et tourner sans tomber. Il avait même, par la force des choses, appris à freiner. Que demandait le peuple ? Lui était un homme comblé.

Séparé de son compagnon parti faire un tour avec la belle Mazra, Geonu les avait regardés patiner un instant. Avait entraperçu Andrea tomber et n'avait eu le temps de se moquer (faux) qu'il était lui-même parti en arrière. Un retour de karma instantané. Ne comprenant pas assez vite d'où venait cette force qui le tirait en arrière, il avait basculé et s'était lamentablement écrasé sur la glace. OUCH- soufflé dans l'air alors que son corps avait percuté le lac gelé, un grognement lui échappant. Bordel, ça faisait mal. Les fesses et tout le côté droit endolori, il avait découvert des cheveux d'un beau bleu et un visage qui lui avait -pour la seconde fois en l'espace quelques secondes- coupé le souffle. J'ai clairement raté l'occasion de faire la meilleure des introductions. Geonu qui se retrouvait à faire une vieille vanne suivie d'un rire gêné mais sympa alors qu'il avait dévisagé la charmante inconnue. À défaut d'avoir pu la rattraper comme dans les films et les romans, il avait pu servir d'airbag. Pas si mal. Tu vas bien ? Pas trop mal ? Demandé gentiment quoique dans son regard se lisait déjà un petit quelque chose de soucieux. L'aidant à se relever, il avait lâché sa main une seconde pour s'épousseter.

Il y avait plus charmant qu'avoir l'arrière plein de neige.

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les yeux se ferment quand la gravité prends le dessus. bien serrés, comme si la force de son aveuglement saurait amortir la chute. mais le choc ne vient jamais, même si elle attend. et attend encore un peu. un oeil s'ouvre, puis l'autre... et la douleur elle, ne vient jamais. ce n'est que quand la voix du jeune homme s'élève qu'elle réalise la raison de cette chute en douceur. oh, pardon. elle tente de se relever. idiote enfant ayant déjà oublié qu'à ses pieds sont accrochés la source de tous les maux et la voilà qui glisse à nouveau. lui tomber dessus une fois, c'est déjà gênant... une seconde fois, c'est plus qu'embarrassant. une troisième fois, et elle ne peut qu'espérer être frappée par la foudre où elle se tient. i'm so sorry. i'm fine, but are you okay? poupée au sol, à ne pas oser se tenter une troisième fois à la glace maudite. il a su la protéger, et c'est à son tour de s'inquiéter pour lui. si elle ne se souvient pas réellement de la chute, elle se doute que ça n'ait pas été la meilleure des expériences. le regard passe des doigts tendus à ses pieds, hésite à accepter l'aide de peur de le trainer au sol à nouveau. i think i'm not made to skate. le rire s'élève, crystallin et l'épiderme s'est teint d'une douce couche de rose ; impossible de savoir si c'est le froid ou la gêne qui en est à l'origine. et si elle ne veut pas l'importuner plus longtemps, elle ne peut pas non plus rester là, au sol jusqu'à la fin de l'hiver. les lèvres purpurines se serrent en une fine ligne, et la main vient trouver la sienne pour reprendre son équilibre, le temps d'enfin se relever. thank you.

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Il avait eu envie de rire, Geonu. Envie de rire à ne plus pouvoir s’arrêter, d’un rire gentil et sincère. Ils semblaient sortis tout droit d'une mauvaise comédie. Les deux maladroits au sol, l’une tentant vainement de se redresser pour finir encore et encore sur lui, presque résigné.

Il avait mal, bordel.
Mais se sentait vivant.

I’m fine, don’t worry about it. Brave gamin qui ne voulait pas inquiéter, plus amusé qu’autre chose. Il avait connu pire. Le quidditch n’était pas un sport tendre, et la marque qui serait laissée par la chute ne serait rien face à celle d'un cognard. Easy to think that the hardest thing about skating is not to fall. In fact, I’d rather say that it’s getting back up. Geonu qui tentait désespérément de la rassurer, prenant de ces tons décontractés qui lui allaient si bien. Avec lui, c’était comme si rien n’était jamais grave : tout était réparable. No worries. Se séparant avec précaution de la jeune femme (let me just-), comme s'il avait peur de la briser, il s’était redressé. See ? If you want to get up, it’s better to kneel down, stand on one of your legs and- Petite démonstration alors qu'il avait poussé sur sa jambe et s’était remis sur pied here.. Esquisse chaleureuse alors qu’il lui avait tendu la main et l’avait aidée à revenir à la bonne hauteur. Welcome back.

Il n’avait pas lâché sa main.
Don't stop and give it all up on a fall, it will hold you up later on. Come on, try skating a bit with me. Il n’était jamais bon de s’arrêter après une chute. Elle n’arriverait plus à patiner. Finirait par se crisper à l’idée de retourner sur la glace, et reproduirait la même erreur. L’invitant à prendre ses premiers pas, tenant toujours sa main dans la sienne, il avait gardé cette moue décontractée et bienheureuse. I’m Geonu, by the way Nam Geonu.

Nice to meet you.  

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pour reprendre les mots d'un poète moderne : elle avait clairement raté l'occasion de faire la meilleure des introductions. mais sa voix était douce, encourageante. et la poupée ne trouvait pas de traces de l'énervement qu'elle aurait imaginé glisser sur d'autres lèvres. chanceuse dans sa malchance, de tomber (littéralement) sur une bonne âme. le rire est facile quand il se tente aux blagues ; rassurant, comme s'il avait tout le temps du monde à lui consacrer... à elle et ses deux pieds gauches. i think i have to agree with you on this one. rien qui va, mais on garde la tête haute (on essaie en tout cas). les prunelles suivent le moindre des gestes, observe sa tentative fructueuse... et c'est les sourcils froncés et les lèvres serrées en une ligne concentrée, qu'elle le copie ; arrive, après de trop longues minutes, à finalement quitter la glace. thank you. pour l'aide, pour l'encouragement, pour avoir été là, simplement. le sourire est angélique ; les pommettes teintées d'un rose adorable.

il bouge un peu, et elle reserre ses doigts contre les siens. il a sans doute raison, mais la gamine timide aurait plutôt eu, comme habitude, de rouspéter qu'elle ne comptait pas patiner à nouveau de ci-tôt... elle se laisse cependant prendre au jeu, parce qu'il est si gentil, si bienveillant... ok, but don't blame me if we fall again. gamine mi-inquiétude, mi-blagueuse. pousse du pied droit, puis du gauche, prends de la vitesse. tout est plus facile maintenant qu'il est là. hanui. ryu hanui. nice to meet you geonu. ça s'installe tellement naturellement sur les lèvres, le sourire. journée difficile qui s'ensoleille si facilement. tell me geonu, what were you doing ice skating all alone on a 24th of december? n'y avait-il pas que les âmes délaissées comme la sienne pour s'y retrouver ?

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Elle avait resserré ses doigts contre les siens et lui avait souri. Un pas après l’autre, ils avaient commencé à glisser lentement sur le lac gelé. We won’t. Il n’était sûr de rien, mais savait pourtant que cette fois-cil tout irait : il la rattraperait. Il n’y aurait plus de surprise, l’avait là à côté de lui et pourrait intervenir. Geonu gentil et rassurant qui se faisait avec facilité au loufoque de la situation. Ils avaient continué de parler, s’échangeant des présentations à la James Bond d’un naturel déconcertant. Lui avait lâché un petit rire, les trouvant définitivement sortis d’une mauvaise comédie. Faisaient-ils dans l’action, maintenant ? I’m not, actually. Esquisse taquine quoiqu’un peu gênée, puis plus doucement, comme s’il la mettait dans la confidence : Was dragged by a friend who ended up dumping me to go skating with his ex girlfriend. Et ça l’avait frappé, de réaliser à quel point le temps passait, défilait sans les attendre. Mazra et Andrea n’étaient plus ensemble depuis un an et demi. Geonu qui avait l’impression de les revoir, hier, sur le bord de la piscine alors qu’ils célébraient la fin de l’année et de la wizard bowl. Aujourd’hui plus rien n’était pareil, ils n’étaient plus que deux tendres amis, dont les regards savaient pourtant encore lire entre les lignes. And you, how did you end up here ? Était-elle étudiante à Mahoutokoro ? L’école était si grande, il suffisait qu’ils ne soient pas dans le même cursus ni la même maison pour qu’ils n’aient jamais eu la chance de se croiser. Hanui qui lui rappelait pourtant vaguement quelqu'un sans qu’il arrive à mettre le doigt dessus.

Hanui en réalité bien plus brillante que lui, inatteignable qu’il avait pourtant par chance croisé aujourd’hui.  

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elle en oublierait presque ses tragédies tant les sourires et les rires fusent avec naturel, fleurissent sur les lèvres comme les jonquilles après un long hiver. c'est presque rien, mais ça représente tout au présent. c'est une présence à ses côtés quand le monde semble l'avoir oublié ; c'est un sourire qui lui rappelle comment faire quand elle se demandait si les lèvres s'étireraient à nouveau un jour. c'est rien. juste la bonté d'un gamin, mais c'est inestimable dans cette vie de mensonges et de faux sourires. oh that's mean of him. et elle prend son parti si aisément, sans rien savoir de l'histoire entière, se suffit des bribes qu'il a lui-même établie. jette un regard par dessus l'épaule du denki, cherche la glace pour apercevoir les silhouettes... mais impossible de savoir desquelles il s'agit, parce que la glace en est pleine (( au delà de leur petit coin de maladresse )). ça lui rappelle soudainement son propre passé ; ces silhouettes dont elle avait autrefois fait parti avec l'amour mensonger... le regard tombe, glisse jusqu'aux pieds inhabiles dans leurs patins trop blancs. remonte jusqu'aux doigts entre les siens, et jusqu'au visage. les traits sont agités par la question un bref instant, immédiatement remplacée par une expression plus contrôlée ; de celles qu'elle réservait pour le apparitions publiques. i was not too far for work, but it got canceled at the last minute so i decided to look around. de la vérité entière, elle ne lui offre que certains fragments. elle avait appris à travers les années que la renommée changeait les gens, ceux qui le devenait comme ceux les côtoyants. l'appréhension au fond du palpitant de le voir changer, et de briser cette candeur confortable dans laquelle ils étaient tombés si aisément. is there anything else worth checking out around here? et si la journée se voulait entièrement vide, autant la remplir de tout ce qu'elle n'avait jamais pu faire avant.