-- to the wounded souls (rose)

wounded souls

l'après-midi est morbide, drapé d'un voile mortuaire par les nuages grisâtres imposants et étouffants. inwoo se retrouve, comme par sa mauvaise habitude, entre les draps et rideaux blancs cassés de l'infirmerie, les doigts endoloris par la douleur à force de pratiquer le violon. des pansements recouvrent le bout de ses doigts ; il les contemple silencieusement, la crème magique piquant les hématomes formés ainsi que les égratignures.  inwoo reste dans le silence pendant plusieurs heures, assit les yeux figé sur les rideaux entourant son lit, comme si quelque chose allait arriver — et cette sensation ne le quitte pas. il se demande si ce nouvel instinct est une nouvelle faculté qu'il a acquis avec sa transformation. l'envie trépidante de jouer se mélange à la sensation naissante dans son bas-ventre. il reste sur le qui-vive, plisse ses yeux rapidement fatigués par la lumière et attends. encore et encore jusqu'à ce que le silence se brise par l'ouverture de la porte de l'infirmerie. il sursaute malgré tout, cogne son pieds dans son étui de violon qui s'étale succinctement sur le sol dans un énorme fracas. il entend des bruits de pas légers sur le carrelage, le mouvement des rideaux puis le mutisme de la pièce résonne en lui comme une inévitable chanson.

dans ce nouveau silence, inwoo sent que quelque chose a changé. il a cette irresistible envie d'ouvrir ce rideau et de voir ce qui s'y cache — comme pousser vers lui, attiré par cette source vitale qui se trouve à côté de lui. il ne se rend pas compte de ses poings serrants le drap de son lit sous la tension et du sang tâchant son index, la plaie à nouveau ouverte. la douleur paraît lointaine, comme un écho qui s'aventure peu à peu vers lui, dans une douceur étrangère. la douleur est là mais lointaine à la fois. il hisse dans un murmure : merlin. il fixe ses doigts comme s'ils ne lui appartenaient pas. il a l'impression d'être une projection astrale, c'est étrange. dans un coin de sa tête, il se remémore les mots d'olympe. est-ce son zensha ? est-ce pour ça qu'il ne ressent que des échos de sa douleur stridente ? impossible. leur lien serait déjà détruit — alors, serait-ce- il se redresse sur son lit, la main tendue vers ce rideau blanchâtre fripé. la seule muraille qui le sépare du mystère dans lequel il est plongé depuis quelques minutes.

il n'est sûr de rien. mais, ce qu'il sait est que ce sorcier ou cette sorcière, installé.e de l'autre côté, a forcément un lien avec sa transformation. il se demande si cette personne aussi ressent les sensations qui le parcourent. il ne reste plus qu'à tirer le rideau — mais il se bloque, comme effrayé de ce qu'il peut y trouver. et s'il se trompait ? une bagarre mentale prend place et il grogne, fatigué par tout, par ce surplus. il n'ose poser qu'une seule question finalement : why are you here for? et même sa voix lui paraît inconnue.

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rendez-vous ponctuel dans les draps blancs d'une salle aseptisée où tout est aussi blanc, blanc, blanc, que le lit, où tout a une odeur étrange entre la propreté et la mort - elle commence à trop avoir l'habitude, d'être là, à attendre sans cesse. parce qu'on ne lui fait pas assez confiance, parce que suivre un psychomage et faire des tests sans arrêt, ce n'est pas assez. son soupire est las et rose en a marre d'attendre pour que l'infirmière revienne et lui dise tout simplement qu'il n'y a rien à signaler. évidemment, qu'il n'y a rien à signaler qu'elle peste dans son esprit brouillé par l'impatience. elle soupire, encore, alors qu'elle commence à connaître les rayures du plafond par cœur.

prête à se redresser, elle entend la porte s'ouvrir et ce dit qu'enfin, c'est son tour de partir mais non, tout ce qu'elle entend, c'est la voix de l'infirmière et de celle d'un garçon. les sourcils se froncent, comme si elle connaissait cette voix sans jamais vraiment l'avoir entendue. comme si, lui, sans même le voir, pouvait rendre cette attente un peu moins longue. une sensation nouvelle la parcourt, déstabilisée d'un apaisement naissant qui prend place dans son ventre et s'étale jusque dans ses bras puis ses jambes jusqu'au bout de ses extrémités. paralysée, elle ne bouge plus, ne respire plus et, tout à coup, elle se demande si c'est ce qu'on appelle avoir un coup de foudre - non, impossible. sa tête se secoue à cette pensée absurde qu'elle veut chasser mais qui ne part pas totalement.

quand le silence prend place derrière la poignée de porte qui se ferme dans un cliquetis, le garçon continue de parler mais elle ne l'entend pas vraiment, c'est si étrange que rose se redresse doucement, s'assoit puis dépose ses pieds au sol lentement pour ne pas faire de bruit. la confusion la pousse à vouloir se faire discrète - peut-être que si elle arrive à s'en aller silencieusement, elle n'aura plus qu'à oublier ce moment et à reprendre sa vie comme avant. mais, soudain, sa voix s'élève très clairement et la gamine se stoppe dans son élan et se retourne vers le rideau duquel elle est séparée grâce au lit. "i... was just feeling sick?" qu'elle répond d'une évidence qui la déconcerte elle-même. "but... i can leave if you need to be alone." pour parler tout seul comme un détraqué, par exemple. "why are you doing this?" qu'elle demande quand il recommence, quand il reprend ses paroles sans sens qu'elle entend à peine, comme étouffé par un voile qui l'empêche de saisir les syllabes.

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l'odeur acide du désinfectant, les draps blancs aseptisés, les pansements sur ses doigts meurtris et le bruit crissant des tringles des rideaux — tout lui monte à la tête. ça bourdonne d'effervescence dans son corps, comme des bourdonnements muets mais physiques. il retombe sur le lit aux premières intonations de la voix voisine. i don't own the infirmary, you can stay, il fronce les sourcils, le bout de ses doigts appuyés contre le matelas. la douleur est trop lointaine pour être réelle. c'est par petit mouvement qu'il procède, attendant de ressendir cette douleur aiguë qui l'emporta voir les étoiles plus tôt dans la journée — il avait hissé de douleur, lâchant presque son violon. et pourtant, soudainement, parce qu'une inconnue avait franchit la porte de l'infirmerie, sa douleur n'existait presque plus. i'm doing what? il tourne la tête vers le voile blanc entre eux, n'observant que la silhouette de son ombre grâce au soleil. et c'est là qu'il entend ce murmure, ce mot — what did you say?  un peu surpris par l'orage dans sa voix, inwoo se lève de son lit et tire le rideau brusquement. détraqué. elle a répété ce mot plusieurs fois, et bien qu'une insulte par pettiness mord sa langue, il se rétracte soudainement. you're naoyu's sister. ils ne se connaissent pas, mais inwoo l'avait déjà vu rapidement dans les couloirs, il avait entendu naoyu parler de sa famille quelques fois. look, i have no idea what you're talking about but, insulting me isn't very mature, commente-t-il dans un éclair de lucidité, ne laissant pas ses affinités avec naoyu obstruer ses sentiments blessés.

do you still feel sick? demande-t-il d'un coup de menton en sa direction, bien décidé à mener son enquête. are your fingers hurting, perhaps? il plisse les yeux, des frissons parcourent son épiderme. peut-être que s'il ne ressent plus la douleur c'est parce qu'elle la subit à sa place — il a trop de théories en tête ; tout ce qu'il sait, c'est qu'il a l'impression de plâner entre son corps et un autre monde. elle ne peut pas être son zensha, alors elle doit forcément avoir une magie qui absorbe la douleur. il ne trouve pas d'autre réponse. et alors qu'il la contemple d'un oeil critique, des mots reviennent entre eux mais ses lèvres ne bougent pas. ils ont l'air murmuré, voire étouffé. inwoo pense, en premier lieu, à une hallucination auditive, puis ça continue jusqu'à ce qu'il cri stop soudainement. how do you do that? chaque mot est ponctué par une pause. il s'avance vers elle, la faisant reculer jusqu'à ce qu'elle soit obligée de s'assoir sur le lit médical, les mains posées de chaque côté de sa silhouette, penchée au-dessus d'elle si bien que son corps est masqué par les épaules d'inwoo, obstrué à la vue de quiconque entrerait dans l'infirmerie. what are you? la question est sérieuse et sèche. inwoo déteste qu'on viole sa vie privée et oser entrer dans son esprit pour lui murmurer des insultes ou des phrases dénuées de sens est une provocation. get. out. c'est grincé entre ses dents — il veut que sa voix disparaisse de ses pensées. first, sa douleur, maintenant ses pensées. qui est-elle ?

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elle allait lui répondre mais, tout à coup, tout est devenu flou - de peur et de surprise, elle s'est collé au lit quand il a brusquement ouvert le rideau qui les séparait et, enfin, elle découvre son visage qui semble irrité par des mots qu'elle ne lui a pas dit.  "what are you talking about? i didn't insult you." not out loud tho. si le garçon connaît son frère, ça pourrait expliquer pourquoi elle pense l'avoir déjà vu, déjà entendu mais cette sensation persiste et ce n'est pas pareil. cette impression de le connaître sans savoir qui il est, de pouvoir capter chaque émotion dans ses tripes, que toutes ses expressions se heurtent et résonnent en elle. flippée et perdue, elle se perd dans les interrogations et s'inonde d'incompréhensions. "are you fingers hurting?" la question l'interpelle soudainement, les doigts aggriper aux draps du lit sur lequel son dos se repose, la vérité la frappe violemment - elle n'a pas mal aux doigts mais sent que ses doigts à lui sont douloureux et plus elle se concentre, plus elle ressent la douleur sans réellement en être touchée.

plongée dans son mutisme, il est rare que rose n'ait rien à dire seulement, tout lui semble si étrange qu'elle hésite à partir en courant. en plus de ses propres mots, elle en entend d'autres qui se bousculent avec la voix du garçon alors qu'il ne parle plus et rose croit devenir folle mais c'est lui qui flanche en premier - sa mâchoire est serrée et la gamine prend peur, prête à se défendre s'il en venait à devenir violent, elle est pourtant acculée sur le lit médical et rien dans les mains pour l'assommer. "wait i-" son visage se cache dans ses épaules par réflexe alors qu'il est trop près d'elle, juste au-dessus pour dominer la situation alors qu'elle ne comprend rien de ce qui est en train de se passer. "yeah yeah okay i will, can you just like get some distance and stop being that angry i can't think." comme si sa frustration débordait sur elle, elle parasite ses pensées et se mêlent aux siennes dans un brouhaha qu'il semble lui aussi entendre. "i don't know what's happening i- i can hear you but you're not talking like how can i hear you?" qu'elle lui demande comme s'il avait la réponse mais, évidemment, vu son état, il doit être tout aussi perdu qu'elle sur ce qui est en train de se passer. "can you hear me too?" like... talking in my head? qu'elle termine en se parlant à elle-même.

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inwoo se recule soudainement, comme brûlé par la pointe de détresse dans la voix de rose. sorry, balance-t-il rapidement. il détourne le regard, embarrassé d'avoir perdu l'esprit un instant, aveuglé par le feu ardent de ses émotions — il en reconnaît là l'influence du bakeneko et du tumulte bouillant d'affects qui le perturbe depuis des semaines. inwoo tente d'apaiser son coeur, mais les battements assourdissants de son palpipant résonnent dans son crâne en harmonie avec ceux de rose et il est difficile pour lui de se calmer alors que la frustration est partagée. il ne sait comment tout arrêter. i can hear you too, il fronce les sourcils, les yeux rivés sur elle. engrené dans sa réflexion, inwoo ne remarque presque pas que les derniers mots de rose sont écrits dans son esprit à l'encre de chine. ses lèvres ne bougent pas dans les syllables si familières. le tout est silencieux et pourtant si bruyant. are you perhaps- et il laisse la fin de sa phrase en suspend, comme effrayé de la réponse. il ne veut pas se dévoiler à quiconque et rose est la soeur d'un naoyu laissé dans l'ombre de ce secret qu'il garde en lui depuis quelques mois. no, you can't be, un rire nerveux s'échappe de lui dans un sursaut. sa main balafrée se perd dans ses cheveux noirs avant de retomber contre son corps. comme insufflé par l'euphorie de son rire, ses émotions tombent de ses épaules et le calme revient — on y voit presque danser à nouveau des étoiles dans ses yeux. pour la première fois, sa rationalité l'aveugle d'une réponse évidente. il recule jusqu'à son lit éphémère puis se jette dessus, les yeux rués vers le plafond blafard. i don't know what's happening, il tend ses bras vers le ciel, ses mains sont recouvertes de pansement et il dévisage les blessures qui ne sont plus qu'une douleur lointaine. are you feeling better? demande-t-il en se redressant sur ses coudes, le visage adoucit. does my presence makes you hurt less? murmure-t-il mentalement, dans un silence abondant. et sa dernière pensée s'échappe dans un cri de surprise : do you have fangs too? il aurait aimé la garder secrète.

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L'empreinte que laisse le garçon sur sa poitrine anxieuse la laisse perplexe - sa simple présence est un baume qui enrobe tout le stress, comme si tout était plus facile grâce à son seul regard. la sensation n’est pas familière, ne se reflète à aucune autre, pas même à l’affection de sa famille ou à celle de sam, il y a quelque chose qu’elle ne peut expliquer quand cet inconnu la regarde, un contrôle apaisant qu’il exerce sur son rythme cardiaque qui se calme quand il s’éloigne et apaise ses pulsions confuses.

l’intrusion dans ses pensées est pourtant effrayante alors rose se concentre pour tenter de contrôler ce qu’il lui passe par la tête alors que tout se mélange là-haut, alors que de nombreuses images et idées l’assaillent tout à coup, sans aucun contexte ni rapport avec la situation. un instant, elle essaie même de se concentrer sur celles du garçon pour y déceler des réponses qu’il saurait échapper mais il y a tellement de bruits qui étouffent qu’elle n’entend sa voix que de trop loin. “for fuck sake, imma have a headache i swear to merlin.” les phalanges sur ses tempes, elle masse son crâne dans l’idée commune que ça pourrait l’aider et apaise la douleur qui commence à s’installer, brièvement.

le garçon, lui, est retourné sur les draps et rose l’observe quelques secondes, se rendant compte qu’elle découvre ses traits seulement maintenant malgré la proximité qu’il vient de réduire, aveuglée par l’urgence du moment, et elle ne peut s’empêcher de penser qu’il doit sûrement avoir du succès - constat qu’il pourrait entendre même à l’intérieur de sa tête alors, elle regarde ailleurs et prie pour que cette phrase ne soit pas arrivée à lui.

sa question brise le malaise dans lequel elle s’est mise seule et, soudain, ses yeux rattrapent les siens, encore sous le choc de pouvoir entendre sa voix sans que ses lèvres ne bougent et si elle aurait voulu répondre à la première question, elle se pince les lèvres à la dernière, réalisant brutalement le lien qui semble les unir. alors, en silence, rose ouvre la mâchoire assez grande pour que ses lèvres ne cachent plus ses dents et, seulement quelques secondes, les crocs se dévoilent sur ses canines avant qu’elle ne reprenne sa position initiale. yeah… i do. et le silence les empare car il n’y a probablement pas assez de mots à poser sur ce qui est en train de se passer et finalement, rose reprend. actually, i’m here ‘cause i have a new roommate so i had to have some tests to see if everything’s okay. i’m not hurt. but- you are? “i can… kinda feel it. i don’t know it’s weird.” qu’elle lui avoue alors dans un rire étouffé, remontant ses doigts un peu plus vers son visage en secouant le bout pour accentuer ses paroles. “does it still hurt?” qu’elle se demande. “and by the way, what’s your name?” sa voix s'est étendue dans la pièce au fur et à mesure de ses pensées, ça lui semble encore trop étrange de lui parler sans réellement parler.

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il la dévisage d'une certaine curiosité. ses yeux se perdent sur ses traits fins, sur les marques de fatigue sous ses yeux, font le contour de ses lèvres et ses pupilles se dilatent à la vue des crocs — alors, elle est comme lui. il se redresse alors, déboussolé. cette rencontre le bouscule d'une façon qu'il n'apprécie pas. parce que si elle ignore son existence, inwoo se souvient de qui elle est, les mots de naoyu gravés dans sa mémoire de cette journée là, alors qu'il l'aperçut brièvement au détour d'un couloir en lui soufflant que c'était sa soeur. got inspired, and played too much violin, il secoue ses doigts bandés. en réalité, les ecchymoses s'étaient formées depuis quelques temps sur le bout de ses doigts, le jeune homme enchaînant violon et écriture depuis des semaines pour une pièce du koïde circle.

you make it hurt less est sa seule silencieuse affirmation de ce lien qui les unit. inwoo ne connaît pas grand chose au monde des rokurokubis, les sources littéraires sont beaucoup trop limitées et bien qu'olympe soit d'une grande aide, ses connaissances ne se limitent qu'à ses expériences personnelles. inwoo, murmure-t-il avec un sourire. and no, i don't think i'm that popular but i'll take it as a compliment. elle rallume les étoiles joueuses de ses yeux et le sourire du sorcier s'agrandit. what about you stranger? son prénom, malgré tout, lui échappe. il ne s'en souvient pas — ou peut-être ne l'a-t-il jamais su. sorry about earlier, i went a little bit crazy, et il pense qu'elle peut comprendre; entendre une voix étrangère dans son crâne est déplaisant et intrusif. cela rendrait n'importe qui fou et inwoo n'est pas immunisé de son impulsivité lorsqu'elle le frappe violemment.

so, from what i understand, we share a deep link, se laisse-t-il penser, apeuré de donner réalité aux mots s'il les prononce. the same rokurokubi must have transformed us, then. ça le rend malade — parce qu'il n'a plus de détails de sa transformation mais se souvient maladroitement de ce sorcier ivre à en crever, de ses poings sur sa peau et de la violence dans ses yeux. et la rage l'emporte à l'idée que la soeur de naoyu ait pu subir une réalité encore plus horrible que la sienne. what does that make us then? cousins from a rokurokubi perspective? la seule chose dont il est certain est que sa présence dans sa vie est désormais une nécessité et un besoin. il sait qu'il gardera désormais toujours un oeil sur elle.

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soudain, il y a comme une satisfaction égoïste aux mots prononcés par le garçon - you make it hurt less, elle ne saisit pas encore bien leur portée, se demande même pourquoi elle un instant alors qu’une sensation presque douce l’envahit ; elle se sent, peut-être à tort, utile. cette chose entre eux est bancale autant qu’elle prend sens immédiatement. il n’a pas besoin d’expliquer davantage, inwoo, qu’elle comprend. “oh fuck, you heard that too?!” of course you heard that too. ô comme la gêne s’immisce dans chacun de ses pores tout à coup. “it’s just, you know i was thinking-” coupée dans son élan, les yeux relevés sur inwoo ; elle ne rendra pas la situation plus gênante alors elle se tait puis soupire face à son sourire avant d’en esquisser un elle-même. “i’m rose. takano rose. and it’s okay, i guess you don’t meet people who can read your mind and relieve your pain just like that every day.” un rire la traverse sous l’absurdité de son affirmation mais l’évidence de ses propos fait lever ses sourcils et pincer les lèvres. il est inévitable que ces deux gamins partagent quelque chose d’hors du commun et le garçon semble perspicace quand il parle de leur transformation. “i guess so.” qu’elle répond de vive voix. “do you wanna like… talk about it? how you’ve been transformed? when?” le ton est désormais plus prudent, ne voulant pas s’immiscer encore plus brutalement dans son intimité mais peut-être qu’en reconstituant les choses une par une, ils arriveront à comprendre ce lien qui les lie. “it’s fun though. i guess i have a new brother now.” et comme pour détendre l’atmosphère pour ne pas la rendre si sérieuse malgré les circonstances, son sourire s’étend sur ses lèvres et fait gonfler ses joues mutines. “we can talk about it later, if you want obviously.” elle se rétracte un peu, la gamine, lui laissant la marge de manœuvre qu’il faut pour ne pas se sentir acculer, consciente que son enthousiasme pourrait l’effrayer.