The more you give... | ft. kenzo

@yamada nanashi & @nishimura kenzo
february 25TH, 2022
outfit

Refus instinct sonne comme une insulte. Un mot mauvais craché quand on voulait en susurrer des plus doux. A se maudire en silence de ne pas pouvoir, simplement s’offrir comme le ferait n’importe qui. S’empêtrer dans le besoin de connaître, comprendre. Se retrouver en l’autre pour que le partage soit total, en symbiose. Alors il s’explique, sûrement de travers mais tente du mieux qu’il peut se dévoiler par des mots. En désordre dans sa tête à en froncer les sourcils au gré des paroles, lit sur le visage l’inquiet et le rassuré et il se surprend à vouloir tout effacer sous des baisers à l’innocence fanée. Esquisse le moindre trait accroché à ses yeux, des frissons partagés entre délice et malaise aux doigts cherchant son poignet. Une entrave pourtant douce, calquée sur d’autres en douleur, ne reste qu’à se focaliser sur le bien et oublier le mal. Kenzo secoue doucement la tête, paupières closes et un froissement navré sur les traits, un soupir de pas grand-chose sur les lèvres en solitaire.
« - It’s not hard to believe, at least not for me. As I said, jobs are not entirely who we are or what we think. It’s safe this dissociation you’re doing. Because I’m not sure everyone does it, I mean, I don’t know but I guess ? Like any other job you put it on one side and your private life on the other… For you own sanity.  » Elle est avant tout femme et maîtresse de ce qu’elle est. Existe en entité unique, comme lui, comme tous les autres et n’a jamais été façonné par le métier qu’elle exerce aux yeux du denki. Ne peut nier qu’il ressent un quelque chose étrange lorsqu’il s’autorise à y penser. De ce même hurlement-frisson l’ayant pris aux tripes et au cœur une fois les portes du Veela’s franchies pour apporter le tissu. Le regard sur une nouvelle Nanashi et l’homme à ses côtés. Calcul fusée et quelque chose a sombré dans sa poitrine. Vague jalouse, écume malaise. D’une seconde et déjà repartie loin du rivage, les appartenances n’existent pas dans leur monde, à elle et à lui. Puisqu’ils n’étaient rien alors, ça semblait plus facile. D’accepter tous ces autres avec lesquels ne se joue que du charnel. Et il aimerait en poser des questions, tellement, engluées sur sa langue. Asséchant ses lèvres d’une curiosité qu’il comble contre celles de la kaze.

Plus tard elles reviendront, mais à l’instant, elles se taisent. S’oublient. Valse soupirs, échos d’ailleurs, les mains sur le visage, il s’improvise conquérant d’un terrain inconnu et sûrement miné. Des envies de folies en météores dans le crâne où pulse à la déraison le sang contre les tempes. Si fort que tout tremble. Des joues les paumes se détachent, s’égarent aux contours de la nuque. S’échouent finalement sur les hanches, en pression des doigts pas assez légères pour être anodines. Balbutiements timides de quelque chose encore lourdement assoupis dans le creux des reins. S’achève sur une expiration lourde, la folie du moment envolée. Pourtant il aurait aimé que ça ne s’arrête pas, quitte à manquer d’air à l’infini. Suffit d’un rire pour revenir dans une réalité pourtant différente de celle dans laquelle ils se tenaient avant de plonger. Une esquisse de sourire aux éclats solaires sur les lèvres, l’or au fond des yeux s’illumine comme bercée par des flammes invisibles. Les frissons s’échouent sur sa nuque et contre les hanches, ses doigts tressaillent eux aussi.

« - I’m sorry, I wasn’t really thinking. Well no, I wanted to kiss you back, I just did not thought it would turn out this way. You’re messing with my mind I can’t see clearly. » S’excuse à mi-voix, à corps perdu dans une étreinte bienvenue, sans angoisse ni mauvaises caresses le long de son échine. Plénitude fausse puisque le cœur tambourine toujours aussi fort, mais il se dégage quelque chose de plaisant dans l’instant. Une torpeur tiède, inédite à laquelle il goûte dans un soupir, fermant ses paupières tout en laissant ses doigts remonter le long du dos de Nana.
Fuck.
What did I do ? Yeux ouverts d’un seul coup, les lèvres se froissent alors qu’ils se retrouvent dans un regard, se séparent avec maladresse. « - Guess it’s a bad thing but also a good one… Not going anywhere. » Sourire d’ailleurs revenu se poser sur ses traits, il se perd ce qui semble être une seconde dans un autre monde vivant quelque part dans les nœuds du bois du kotatsu. Retire sa veste lorsque l’esprit revient, puisqu’étrangement, lui aussi a chaud.
Il la rejoint sur le canapé à son retour, se penche afin de se saisir à son tour d’un mochi puis s’adosse et croque dans le petit palet. Ses sourcils se froncent et il hoche doucement la tête.  « - Me neither. I guess it’s something no one can plan nor control… You are a nice exception in all I thought was already written somewhere. I felt it, the first time, this small different piece of something, althought I’d never guess it would end up this way. Maybe we both are winds blowing in opposite directions until we finally get the chance to meet. » Allégorie du vent changeant qui leur va bien, au fond. « - Thank you, for understanding, accepting this time I need and put between us. This surely is not the usual way things are done now and I apologize for it… » Une autre bouchée de mochi dans le silence, à bêtement le trouver léger, il ne remarque pas les nuages noirs en approche du côté de la kaze. Puisque le môme se gorge de sucre, se penche et tend le bras pour en récupérer un nouveau, il s’immobilise dans son geste. Replie ses doigts et revient à sa place, paumes sur ses cuisses, Kenzo n’ose pas la regarder. La laisse dérouler le fil de ce drame qu’elle lui conte, une vague de tristesse orageuse s’élevant dans sa poitrine.
Instinct mauvais pousse les mâchoires à se crisper une seconde, sur le rythme d’un battement de cœur butant sur sa marche pourtant si bien rodée.

« - I’m so sorry this happened to you... Mankind can be so destructive and twisted, but… » Sa main se tourne et glisse contre sa jambe pour laisser sa paume se glisser sous celle de Nanashi. Entrelacer ses doigts aux siens et faire qu’ils reposent, juste là, sur le tissu noir. Se lier pour sceller ces ressemblances conjugués au temps de ces mauvaises rencontres que l’on aimerait pouvoir oublier mais qui restent douloureusement gravés quelque part dans les limbes de ces âmes qu’elles auront pris plaisir à bousiller. Tsumugi surgit du brouillard. « - Somehow I recognize myself in your story. Few years ago I was in some darks places, in my mind and in my life, going deep into dangerous things. We meet when I was at the lowest, she helped me, made me trust her, rely on her, because she was older and in total power it gave her a complete hold on me. Her help she gave but she also used me, my magic, even if it was just a temporary satisfaction. In the end she did try to physically abuse of her ascendancy. It was the trigger that pushed me out. I put oceans between us, hoping it will help to heal the wounds she’s carved in me.  She destroyed something that was already shaped in another way than normal and made feel even more miserable than I was before my road crossed hers. » Le calme de sa voix s’est pourtant vu troublé par des échos de misère. Les restes de ce qui s’accroche encore à ses épaules et l’assomme parfois. Doucement, son pouce caresse la peau de cette main toujours protégée de la sienne.

« - And for this very reason, you can be certain nothing like what you already endure will happened again, not with me. Things, if they’re meant to happened, if we are meant to be, will unfold as they should and try to cover those wounds we share. »

@Nishimura Kenzo & @Yamada Nanashi
february 25th, around 8PM
OUTFIT 1 & 2

   

Dans la façon que Kenzo a de poser ses lèvres contre les miennes pour les embrasser, d'avancer son front, ou dans la force qu'il utilise sur ses phalanges pour serrer mes hanches, attraper la peau et les courbes... Il y a quelque chose de naïf et de doux, une jeunesse et une fougue qui me rappelle son âge, ce manque d'expérience teinté de timidité. Mais il n'a pourtant pas la hâte des premiers émois, juste celle de l'instant qu'il partage, évidemment, mais pas ces gestes maladroits qui se cognent et chancellent. Il sait ce qu'il fait, ce n'est pas la première fois même s'il y en a eu peu, et il reste au contraire très calme dans ses gestes et son souffle qui réchauffe ma peau. Toujours aussi apaisant, toujours aussi séduisant, surtout pour moi qui laisse mon poids tomber sur mes cuisses, sur ses cuisses, et voudrais rester là assise sur lui. Mais sa tendresse me conquiert trop vite, me pousse à me rapprocher toujours plus, à devenir celle dont la hâte se presse et s'excite ; alors il faut y mettre fin, ne pas sombrer dans la précipitation, respecter son besoin de ralentir et ravaler mon désir pour me contenter de ce que j'ai déjà au bout des doigts et de la bouche. Frustrée, quoique bouillonnante d'une façon plus positive que d'impatience, je m'éloigne, m'enfuis, pour mieux revenir face à un Kenzo qui a chaud, lui aussi.

Petit rire en coin, et les mochis se partagent, bien assis dans le canapé avec les genoux et les bras qui se frôlent et se mélangent à nouveau. Lèvres occupées à mâcher et parler, je me tourne vers lui et le regarde de ces yeux attentifs. « Two different winds, coming together... I like that. », je murmure en pinçant ma bouche et essuyant du bout du doigt la farine de riz déposée sur le bas de sa joue. « Hm, hm, thank you for pushing me to take my time. Honnestly, it's what I need too. ». C'est exactement cela. Ne pas se presser comme à mon habitude, ne pas sauter sur mes envies, oubliant de réfléchir avant d'agir et regrettant derrière le résultat. Alors je savoure ce temps qu'il m'offre, cette réflexion qu'il me tend, bien qu'elle se remplisse de doutes et de d'inquiétudes que je lui exprime naturellement. Ils font mal les mots, mais pour une fois, je n'ai pas si peur de les prononcer ; pas si peur de regarder sur mon passé, sur la stupide Nanashi qui s'est laissée avoir, et l'enflure de Ryu qui régit encore trop mon quotidien. Et puis il y a sa main, qui se confond dans la mienne, m'offre un peu de chaleur et de soutien dans ces caresses. Je ne veux rien d'autre. N'ai besoin de rien d'autre. Juste une présence, juste un geste, et déjà mes peurs s'apaisent.

Alors quand les mots s'envolent dans l'air qui nous sépare, ils restent là-haut à former un toit protecteur des intempéries. Ils adoucissent plus encore mes angoisses qui perdent de leur sens. La tête qui s'allonge entre mes genoux, je souris en regardant nos doigts assemblés, un peu triste malgré tout du partage dramatique de nos insécurités qui se font écho. « Hm, it's like I said, I guessed that you lived it too, some despair with a relationship. I'm sorry you did... I wish I could put oceans between me and Ryu, but Hana is in the middle and so it's not an option. But I'm fighting, I won't stop. As for you... ». Le cou qui se tend et se relève, les hanches qui se rapprochent pour venir coller mon corps contre Kenzo, allonger mon visage contre son épaule et lui tenir la main, le bras. « Normal is not interesting, and you're not miserable anymore. You're interesting, you're attractive, and I'll gladly help you heal those wounds if they still need some healing. ». Il continue de rassurer mes insécurités, Kenzo, continue de combler les espaces vides qui n'attendent que cela à l'intérieur. J'enfonce mon nez contre lui, le secoue un peu en souriant, la chemise transparente dans ce tissu étrange qui me gratte la peau et ma main qui va lentement défaire un ou deux des boutons sur son torse. « I agree with that, even if a part of me is very afraid that things may not be meant to be. But... Man, take that off, it's beautiful but it itches my skin, pleaaase ! »

Un rire englobe la remarque un peu stupide, mais bien sérieuse, car je veux sentir sa peau contre ma joue et reposer mes tempes sur son épaule. Alors je prends le temps de la lui enlever, cette chemise, en faisant bien attention aux délicates perles et dorures, puis je reprends. « Sorry... But to be serious again, I feel the same, like... We've lived something different, yet very close. It is making what we have into something stronger, somehow. ». J'embrasse alors son épaule désormais dénudée, viens y blottir mes jambes et ma poitrine, serrer son bras que j'entoure des deux miens. Puis sans le regarder, je respire fort contre lui, emmagasine quelques doutes avant de reprendre la parole. « Can I ask you something ?... I don't know how to. I don't wanna break something between us. And you don't have to answer if you don't want to, just say "It's not your business Nana", and it'll be alright... Ma tête s'éloigne un peu de sa peau, se décolle, les yeux demeurent baissé à regarder son bras, son t-shirt, son torse, tout sauf ses yeux que je me sens incapable de croiser. What is it, that you do ?... You know, your magic. Your hensoku gift, since... it is what it is, right ? ». Ma voix tremble et je me retrouve obligée de toussoter à la fin de ma phrase, déglutir avec difficulté. Ma main contre la sienne le serre plus fort, surtout lorsque ce mot démoniaque est prononcé, enfin pour la première fois entre nous, sans détour ni sous-entendus.

@yamada nanashi & @nishimura kenzo
february 25TH, 2022
outfit

Vents contraires s’harmonisent sous un même ciel. Sans y croire vraiment, à moitié seulement devant l’inédit du moment. De ce lien que l’on sent se tisser au fil des échanges et qui sous les clameurs d’un premier baiser, même timide, prend tout son sens. Le calme ne s’emballe pas mais dans la poitrine le cœur lui a compris qu’il devait courir un peu plus. Puisque les frissons sont là, au contact du bout d’un doigt à fleur de joue, une esquisse de sourire à la tendresse miel en éclaircit d’une seconde. Et un hochement de tête pour accueillir les mots. Besoin, c’est sûrement ce qui sonne le mieux dans ce qu’il veut, espère, attend. Un besoin de temps pour apprendre, comprendre. S’éprendre. Malgré les doutes, les coins où l’on devine des monstres tapis là, prêts à bondir au moindre détour, au mouvement d’un pied incertain de là où se poser.
Hésiter sur la route à prendre puis réaliser qu’elle est déjà tracée. Au passé, dans les échos de ces peines qu’ils ont connus et partage. Un amant poison, une relation-venin. Les deux conjuguées ensembles font se faner un instant la chaleur de cette soirée qu’ils partagent, les ombres s’y invitent mais ne parviennent pas à les atteindre. Elles restent là, proches, rôdent autour du sofa, grognent face aux doigts enlacés auxquels il s’accroche. Les paupières se ferment alors doucement, sur une expiration calme pour effacer les menaces. Se laisser couler au fond du canapé, Nana à côté. Basculer sa nuque en arrière et ne plus bouger.

« - It tends to be obvious sometimes, I try to forget it but it’s not that easy… You don’t have to run to chase away shadows and bad memories, somehow I was a coward, doing what I did. You’re staying in the eye of the storm, for your daugther, fierce and strong. » Phrase en suspend dont la suite se murmure sous forme de contact. D’un corps contre le sien, une tension de presque rien au creux des muscles, ses doigts se crispent sur une inspiration, s’agrippent à ceux de Nana puis se détendent. Sa tête se fait lourde et glisse sur le côté jusqu’à se poser sur celle de la kaze. Simplement. Elle n’imagine pas la portée de ce qu’elle dit, ces compliments percutant loin dans la poitrine. Poussant les portes de ces maux tisseurs d’inconfort, d’une confiance étiolée que l’on cherche à reconstruire. Réponse en silence, seulement sa main libre venant se poser sur les deux déjà enlacées, sur celle de Nana pour l’enfermer dans une prison-cocon. Il rouvre les yeux sous les boutons qui se défont, se froisse une seconde avant de s’autoriser à faire voler quelques notes éclat de rire. « - Only time will tell, all we can do is enjoy it as much as we can when it’s here. Now who said she wanted to take things slow ? » Poupée docile se laisse faire, se voit délester de sa chemise aux reflets dorés, seconde de fraîcheur sur la peau et puis ça revient, le feu sous la peau aux lèvres qui s’y posent. Un soupir que l’on ne sait pas interpréter, du plaisir mêlé à ce petit quelque chose de retenue qui reste. Ne peut pas s’en aller aussi vite même s’il aimerait, pouvoir se dire comme tous ces autres qu’elle côtoie, qu’il connait. Loin des attentes sans certitudes et de la frustration qu’elles provoquent. « - Broken hearts and torn souls can recognize each others when they’re find, I believe it. This was one of the thing I felt, at the shop : your wounds vibrating with mine. » Simple conclusion en aurore sur un silence sans lourdeur. Flotte simplement dans l’air ambiant. Et il pourrait rester là Kenzo, dans le sanctuaire imprévu de ce petit appartement embaumé de ces odeurs qui le font chavirer, du plaisant de cette proximité à laquelle il goûte.

Les sourcils se froncent et il baisse les yeux vers une Nana presque recroquevillée contre lui. Accrochée à son bras pour ne pas sombrer dans les mers qui s’agitent dans sa tête. « - You’re scaring me, but go on, ask me. » S’attend à tout alors il retient son souffle. Mue par un réflexe étrange, suspendu aux lèvres de Nana jusqu’à ce qu’elles se délient. Jette entre eux le mot qui dérange. Et puis le silence à nouveau, Kenzo pèse ses mots, le regard perdu au-dessus de leurs mains enlacées. « - It is what it is, same as you. The Fwooper’s feather and the conflictual relationship kinda made me guess we were alike. » Les doigts se défont, doucement, par crainte qu’elle ne prenne le geste comme un refus de réponse. Se dégager pour la repousser. Rien ne bouge pourtant si ce n’est ses mains, l’une enlevant une bague au doigt de l’autre pour la déposer dans le paume ouverte, tournée vers le plafond.
L’anneau brille sous la lumière, reflets changeants quand sa matière semble se ramollir. Jusqu’à fondre, une petite flaque au creux d’une main. D’où s’élève des volutes dansant dans le néant, elles se fuient et se cherchent, se rassemblent lentement pour former une petite statuette à l’effigie d’un Focifère aux plumes d’or. La nouvelle forme du bijou se stabilise entre les doigts de son créateur, les vagues à la surface finissent par disparaître. « - Here’s what I do. The new shape exists only when I’m around, if I’m not, it turns to dust. » De la même manière, la statuette se liquéfie et reprend sa forme initial. « - I need gold on me, metal to skin otherwise I wither until I die, I guess, never went that far. The more I grow old, the more I need to wear. » Anneau retrouve sa place et dans les yeux de Kenzo dansent des poussières d’or. Remontées à la surface sous l’exercice, l’impulsion du don puisant dans le corps et son énergie. « - What about yours ? You’re talking about it as if it was, I don’t know, a shame ? Something wrong within you. »

@Nishimura Kenzo & @Yamada Nanashi
february 25th, around 8PM
OUTFIT 1 & 2

   

Il y a de ces moments où le temps s'arrête. Sur nos peaux, le vent souffle, tantôt brûlant et tantôt glacial. L'air est quelque peu froid lorsqu'il se désigne lui-même comme lâche, ce à quoi je hoche négativement la tête ; puis devient chaud sous la suite, fierce and strong, des compliments qui feraient presque monter les larmes jusqu'à mes yeux. Et le temps s'arrête à nouveau, le poids de sa tête sur la mienne devient agréable et disparaît dans le cocon affectif qui se tisse, laisse lentement éclore les mots de ma bouche comme des bourgeons, « You were never a coward. It takes a lot of bravery to be able to chose yourself and leave despite everything. ». Reste comme ça, perdu dans l'espace et les minutes, jusqu'à ce que l'irritation de la joue me pousse à reprendre la parole, amusée. « Chhh, chut it, I'm still taking it slow believe me ! ». La remarque pourrait être mal interprétée, sous-entendre qu'habituellement il serait déjà dans mon lit, exténué des efforts prolongés de nos corps ; pourtant au fond je n'ai pas tant de frustration de simplement rester là, côte-à-côte, perdu dans un rythme inhabituel des secondes qui s'enchaînent. Si je veux un moment charnel, je sais exactement où l'obtenir, même si ce ne sera pas forcément avec la bonne personne ; mais un moment de complicité, d'affection et de partage, des sourires sincères et des mains qui caressent avec retenue et douceur... C'est beaucoup plus difficile à trouver. Quelque chose d'authentique, que je ne pensais plus vraiment mérité après avoir brisé ce que j'avais, avant. Alors c'est ça que je savoure, ça dont j'ai besoin. Et même si j'aimerais que ses doigts glissent sous les tissus de mes vêtements, qu'il m'embrasse un peu plus fort, un peu plus longtemps, qu'il défasse mes chignons pour tirer les mèches de mes cheveux et m'emmener avec lui, contre lui... Le reste, pour le moment, suffit amplement à combler exactement ce qui me manque, juste là à l'intérieur. Un vide qui n'arrivait pas à se remplir et qui ce soir demeure rassasié sans même avoir à essayer.

Ma main grimpe sur le torse qui n'accroche plus désormais qu'il s'est laissé faire, saisit la bretelle du débardeur, glisse le long de la couture en effleurant la peau en dessous, sentant la chair qui se lève sur le passage de mes doigts. Le souffle mourant toujours contre l'épaule de Kenzo, les yeux rivés sur les mouvements de mes doigts qui tombent et viennent le serrer en s'arrêtant sur son flanc droit, à l'endroit où doit se dessiner juste en dessous le soleil dont il a tant parlé. Jamais découvert ni vu de mes yeux, mais mes doigts y stagnent, une seconde qui en parait dix. « Our wounds that vibrate, yeah. Heal each other, too. ». Les mots sont presque inutiles, on se comprend en un regard, ou en un geste. C'est ça que j'ai ressenti, moi, en le croisant pour la première fois. Petit homme poli comme on n'en trouve plus, sans filtre ni honte, réalisant mes envies sans les juger en tout juste quelques coups de pinceaux. Comprenant exactement tout ce qui s'y cache, derrière. L'indicible évident, vers lequel mon esprit vagabonde alors que je trouve cette position rassurante. Je serre sa main plus fort, blanchis mes phalanges jusqu'à ce qu'elles éclatent presque et relâchent la pression tandis que la vérité éclate enfin, réelle. Tangible. It is what it is, same as you. Same as you. Mon cœur s'affole à l'intérieur, ne sait pas réagir. Aucun son ni respiration n'expire. Doucement, ses doigts disparaissent des miens. Un peu étonnée, comprenant vite qu'il s'éloigne pour montrer quelque chose, l'air ne circule plus malgré tout. Puis la bague dans sa paume se transforme, devient oiseau, devient cauchemar qui scintille. Le Focifère, au milieu de la peau de Kenzo, devient beau pour la première fois. Mes poumons se gonflent dans une respiration sûrement bruyante et saccadée, une larme qui perle sur ma joue alors que, crispée, je tends mon index pour venir toucher la création d'or. Disparaît dans l'instant, me laisse un goût amer quand je relève enfin le regard vers ses yeux. A la fois triste et conquise, mon visage change du tout au tout et s'alarme. « [...] otherwise I wither until I die, I gues - Wait, what ? - Never went that far. ». Paniquée, je me mets sur mes genoux pour vite passer au-dessus de lui, l'écraser presque, saisir la chemise enlevée précédemment et revenir la coller contre lui, sur sa peau dénudée, dans l'espoir stupide qu'elle fusionne. « By Merlin, put it back on ! I don't want you to- I dont' want to-... Are you hurt, are you feeling ok ? ». Ma main remonte, caresse son cou et s'échoue sur sa joue, s'approche de ses yeux qui brillent de quelques flocons dorés. Fuck. Murmure dans un souffle devant la réalisation qu'il est si beau, Kenzo, peut-être plus encore après cet effort, et que je sombre lentement moi aussi bercé par les poussières d'or qui s'estompent.

Ma respiration se calme. « What about yours ? You’re talking about it as if it was, I don’t know, a shame ? Something wrong within you. - Hm. Yeah, it is. It's not as pretty. I just create perfect.... lies. I create illusions with nothing but words. ». Je ne l'utilise presque jamais. Alors je sens à l'intérieur un tourbillon inhabituel qui gratte, picote. « You see that flower vase, back there, with iris ? Well I don't. Because it's not there, I'm just making you believe it is, and you see it, perfectly. Like you could touch it. ». Je marque une pause pour qu'il contemple le bouquet aux iris violets. « It goes from an object like that, to a memory. Something you think you lived, while you did not... And I'm scared to know how it can continue to evolve, what more I can create. ». Je baisse la tête, relâche la chemise et retombe sur le côté. Derrière moi, le bouquet a sûrement disparu, et je m'assoie à nouveau contre le coussin du canapé, honteuse. « See, the problem with this gift, is that I don't know who is more scared by it. You, the people that can "suffer" from it, that will always wonder now if things are real or not... Or me, that can never trully be myself and honest at the same time, because knowing something is an illusion will slowly drive you insane, and me too, that's the Fwooper's price. La fatigue chez moi aussi s'installe, je regarde mes mains, paumes tournées vers le plafond. I wish I could control gold. Your magic is beautiful, mine is just sins and lies. ».

Et la crainte, soudaine, me heurte. Cette crainte habituelle, qui arrive toujours lorsque quelqu'un à qui je tiens découvre le don. « But please, you have to trust that I have never, nor am I planning on to, use it on you... those flowers, nothing more. ». Dans mes yeux, qui le regardent à nouveau, il n'y a pas de paillettes d'or. Il n'y a que les contours noirs de la peur.

@yamada nanashi & @nishimura kenzo
february 25TH, 2022
outfit

La ressemblance se dévoile, dans des volutes d’or qu’il contrôle, démantèle et reforme selon sa volonté. Dans les gestes plane l’assurance quand sur la peau reste l’équilibre instable provoqué par le souvenir des doigts l’effleurant. D’un charme presque indécent duquel on ne peut pas se défaire quand pourtant tout semble hurler de le faire. Alors il ne reste plus qu’à se concentrer sur le souffle à côté du sien, suspendu le temps de voir s’éveiller l’oiseau qu’il devine malheur dans le creux de sa paume. Index tendu pour toucher, effleurer juste avant que la création ne disparaisse, reprenne sa forme initiale. Viennent alors les explications, ses choses que l’on garde pour soi mais qui ci n’ont pas de véritables raisons de rester cachées. D’une confiance peut-être aveugle, donné inconsciemment, à se savoir semblable dans les parjures de leur âme. Cette anomalie que certain considère comme un malheur, d’autre comme une bénédiction. Oscille entre l’un et l’autre Kenzo, n’a jamais détesté ce qu’il est. Le partageait avec sa jumelle en évidence, un nouvel élément à combiner pour exister jusque dans les particularités de l’autre. Aurait aimé le voir disparaître en même temps qu’elle. Se sentir réellement seul et ne plus avoir à faire face à cette parcelle de lui aussi orpheline que tout le reste.
Nana est une étrange réflexion de ce qu’il a perdu. Un miroir de la jumelle enlevée, seulement dans ce sang étrange qu’elles partagent toutes les deux. Alors peut-être est-ce aussi pour cette raison qu’il semble si facile de se laisser aller aux confidences sans peur ni méfiance. Se dévoiler au fil des mots qu’une panique interrompt. Pris au dépourvu, Kenzo la regarde faire avec des yeux ronds. Ne masque pas sa surprise avant de la voir se faufiler sur son visage en un sourire amusé. Puis un éclat de rire, d’une douceur de vent d’été. Une main vient attraper la chemise pressée contre sa peau et l’autre se pose sur celle de la kaze.

« - No, Nana, I’m okay… Gods, it’s not… It’s just fabric, I was talking about jewerly. I won’t, promise. » Entrecoupés de rire, le sérieux peine à revenir. De ces regards à nouveau croisés, il la remercie en silence pour le geste, l’attention dans le spontané de sa réaction. Ses doigts s’échouent sur la nuque dénudée, l’attire sans force jusqu’à lui pour poser avec cette même douceur éthérée, ses lèvres sur les siennes. « - I’ll be fine. » Promesse posée sur la trace de ses lèvres, presque en silence par crainte de briser l’instant, qu’elle ne s’envole et éclate, bulle de savon trop fragile face aux dangers du dehors. Ceux que l’on oublie si facilement lorsque l’on se sent en sécurité, là, dans le si petit de cet appartement prenant pourtant des airs de sanctuaire. Pour tous les deux.
Il fronce les sourcils Kenzo, détache son regard de celui de Nana pour le porter là où elle lui demande de le faire. Ce vase et ce bouquet qu’il voit, parfaitement. Contours et couleurs sans flou, aussi réels que le reste. Presque à douter de ce qu’elle avance, se dire qu’il était bien là, depuis le début. Mais il ne s’en souvient pas, n’a pas fait attention. Au contact brisé, le vase disparaît. Dans un battement de cils ne se dresse là où il se tenait que du vide. L’image ancrée à la rétine qui s’efface peu à peu. Il la laisse terminer, Kenzo écoutant en silence les aveux qu’il sent douloureux. Et quand le silence retombe sur une promesse pleine de frayeur, il ferme les yeux. Inspire doucement comme s’il s’apprêtait à plonger dans un océan affolé. Lève simplement sa main pour venir la poser sur celle de Nana, que les doigts se lient à nouveau dans une promesse de rester.

« - I trust your heart to do what it’s right when it’s time to. As I trust you and your intentions of goodness. » Caresse du pouce la main dans la sienne.
« - This is not just sins and lies… You see it that way because your gift is to manipulate reality, weither it’s memories or sensoriality. I get it, the suffering and the fear of this what if people around you might ask themselves. But… There is truth even in lies. Your gift is not a curse, it can be beautiful if you decide to be that way. » Les mains jointes se lèvent dans l’espace entre eux, Kenzo ramenant la sienne à lui pour entraîner Nana dans le geste. L’enlever à son coussin triste pour la retrouver contre lui. « - I see no shame, nor wrong in what you can do. I see the incertainty it can brings, we all are equal on this, they’re no books for this magic of ours so we have to right them for ourselves. I can’t ask to you to accept yourself you’re the only one who can do that. I can only say, you’re nothing to be ashamed of. And your magic is as beautiful as mine, or anyone else’s. » Silence retombe, au rythme des grains dans le sablier d’un temps qui ne s’est jamais arrêté quand pourtant il aurait tant aimé qu’il le fasse. Un soupire et il se laisse un peu glisser dans le canapé, perd un peu plus de sa droiture pour l’échanger contre quelque chose de plus familier.
« - You know, gold is not that pretty either. » Mains se lèvent, le métal à ses doigts brillant sous la lumière. « - I've just choose to use it beautifully… » Les doigts se défont lorsqu’il se tourne pour faire face à Nana, s’abandonner dans ses yeux. Le noir et l’or. « - There’s not just one kind of magic, Nana-chan. » Only the one we decide to be.

@Nishimura Kenzo & @Yamada Nanashi
february 25th, around 8PM
OUTFIT 1 & 2

   

Le bruit des tambours du cœur, qui tapent et résonnent, rythme le souffle espoir qui s'échoue contre ses lèvres. Le baiser vient calmer les craintes en faisant taire mes murmures et mes angoisses, m'empêchant de laisser des sons sortir de ma gorge autre qu'un petit gémissement, à demi-rassuré et entièrement échaudé. La panique, absurde et illogique, mais bien réelle, cesse d'être à mesure que je réalise que sa magie n'a peut-être pas cette force, terrifiante ; que je les ai mal interprétée, peut-être, ces mots plus terrifiants que des gestes de violence. Et tout se calme, jusqu'aux aveux qui me brûlent les lèvres et me torturent un peu à l'intérieur.
Jamais osé sortir auparavant, le seul souvenir que j'ai d'en avoir jamais parlé, outre avec Ryu lorsqu'il m'offrit la pire des réactions, sont ces discussions longues et répétitives avec les tenancières de l'orphelinat. N'en parle pas, Nana. N'en parle jamais. C'est ce pouvoir qui t'a rendue seule. C'est lui que tes parents ont fui. Sans tes dons, tu aurais une famille, Nana. Pourtant, Kenzo est toujours là, lui. Image miroir de ce qui se rapproche le plus d'une famille, d'un compagnon, un amant. Se mêle un peu à la figure rassurante d'une simple présence. Il est toujours là, même après que les derniers mots quittent mon visage dans des explications douloureuses qui ont griffées ma chair de leurs ongles.

Son derme chaud vient se coller au mien, bien présent, bien ici. Puis les mots et les phrases m'inondent. Je demeure muette à ne sentir que l'air doux des paroles chaleureuses, sentir le mouvement sur mes mains qui caresse et éteint le feu de la torture. Les yeux écarquillés, incapable de parler, incapable de respirer correctement, je me laisse tirer auprès de sa poitrine que je retrouve en gardant mes yeux clos. Là je l'entends aussi, ce tambour qui n'est qu'à lui, qui bat sûrement un peu plus vite que d'habitude, mais dont les basses restent calmes en comparaison à l'oppression de celles qui font vibrer mes mains tremblantes qui serre son t-shirt revenu à portée. Après deux essais infructueux, j'arrive enfin à murmurer « Thank you... For everything you're saying. Thank you, for not being afraid of me. ». Ma voix tiraille plus que d'habitude, on la penserait presque éteinte mais pourtant c'est au contraire car elle se remplit d'une lumière nouvelle. Une assurance qu'enfin on m'offre sur un plateau, après tout ce temps. De simples mots, anodins, que d'autres n'avaient jamais tout à fait prononcer. Ou pas de la même façon. Pas avec les mêmes sentiments, derrière.
Je revois Sayuri à mon embauche transformer mon don en force à revendiquer, Lili ne parler de lui que comme d'une chance sous sa frustration non-magique... Ryu, au départ, les yeux brillants d'admiration avant qu'ils ne se froissent dans un flou de débauche et de manipulation. Kenzo, lui, a la sincérité d'un enfant qui découvre une merveille, sans arrière pensée. La simple compréhension de l'existence de cette magie que, pour la première fois, j'arrive à voir comme extraordinaire, unique. Mienne.

Je l'accompagne et me laisse entraîner dans sa chute au fond du canapé, tombant moi-même en suivant le lapin blanc. Les mains qui se lèvent et font glisser les bijoux sur ses bras se retrouvent vite rejointes par les miennes, nues, qui cajolent le métal lisse et la peau tout aussi délicate. « You  must be right. I like that magic, the one you're the only one seing. I want to see it that way, too. Will you teach me ? ». Enseigne-moi à m'apprécier, toute entière. Enseigne-moi à aimer le reflet du miroir, avers comme revers.
Mon bras retombe sur lui, se pose sur son torse et je viens embrasser ses lèvres, plus fort et plus tendrement qu'avant. A la fois pleine de hâte d'aller plus loin, à la fois pleine de hâte de stagner un peu dans ce bain de bonheur là où j'étais habituée au pire.
Dans un murmure, je lui explique qu'il est le premier à qui j'annonce ce don volontairement ; qui ne le découvre pas par hasard, qui ne se moque pas, qui réagit de manière si compréhensive. Je chuchote que je suis heureuse de partager cette première fois avec lui, moi qui pensais les avoir toutes épuisées dans l'impatience d'une vie que je voulais remplir trop vite. Comptant les secondes jusqu'aux prochaines, puis souriant, quelque peu ironiquement, je m'éloigne pour le laisser partir en l'invitant à revenir, une prochaine fois. Vite. Quand il voudra, pour retrouver son regard et ses lèvres, ici ou ailleurs. Il le vaut mieux pour ce soir, avant que je ne devienne incapable de retenir les pulsions qui s'échauffent à l'intérieur, dans lesquelles je pourrais me laisser sombrer mais où je doute encore qu'il viendrait me rejoindre.

Ce soir, c'est pourtant lui qui est venu dans ce monde un peu sombre où je l'ai accueilli, là où il m'apprend l'acceptation, Kenzo. Il me décrit, sans palabres ni détours, tout ce que j'ai encore à apprendre à aimer dans cette magie qui me fait si peur. Me montre la beauté dans le laid que je croyais dessiné à l'encre indélébile. Il me sauve, quelque peu, en tirant ma main pour m'aider à quitter l'engrenage vicieux où je me trouve entraînée.
La prochaine fois alors, peut-être, ce sera mon tour de lui apprendre à aimer le monde de nouveau pour panser ses blessures. S'aimer soi-même de nouveau. Aimer l'Autre, de nouveau.