still wonder (hanui)

still wonder

Il vrille à un rien par moment, facilité déconcertante à déceler des dangers inexistants. C'est ce qu'il ressent quand il tombe sur elle, à la nuit sans doute un peu trop entamée, entre les couloirs d'arts, répétition qu'il ignore pour une pièce. Et il n'a rien à dire lui aussi, tel un fantôme dans les couloirs, à errer les potions dans les veines, incapable de comprendre comment il pourrait trouver dans un sommeil profond quand il a encore tout à apprendre. Alors par réflexe il a de poser sa main sur son avant-bras pour arrêter sa course, à la blonde si fragile. Peut-être un peu trop durement sur le coup. À ses yeux, elle est trop intrépide rapidement alors qu'elle ne bouge à peine le petit doigt. Elle n'a pas conscience des démons qui se cachent et celui qu'il est supposé jouer. Les phalanges se délient, mais sa carrure reste imposante, au-dessus d'elle, la laissant l'air minuscule. À quoi tu joues ? Il se fait tard pour déambuler dans les couloirs, vous ne trouvez pas ? Méthode et politesse qu'il impose alors qu'elles ne sont pas nécessaires. Ils ne partagent pas une relation entre enseignants et son élève, même si elle ne sait rien d'elle-même.

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voilà longtemps que les rayons du soleil ont laissé la place aux faiseaux lunaires. poupée trop absorbée dans son script, à lire les lignes, encore et encore, à jouer des plus petites intonations jusqu'à trouver la parfaite -- celle représentant le mieux le personnage qu'elle se voulait incarner. râclement de gorge, la voix commence à s'effriter à force d'être trop utilisée, et pour la première fois depuis des heures, les prunelles s'arrachent à son reflet, découvre la noirceur ambiante qu'elle avait oublié dans sa concentration. elle n'avait pas prévu perdre autant d'heures entre les murs, mais il lui arrivait si peu d'avoir le temps de réellement s'entrainer -- et pas entre deux contrats, au fond d'un wuber la déplaçant d'un endroit a à un endroit b, ou sur la table de maquillage, à faire des contorsions autour des mains expertes. alors elle en avait oublier le tmeps, emportée par les mots et les tirades.

les effets sont rassemblés en quelques minutes au fond du sac d'un coup de baguette, et la voilà qui déambule dans les couloirs, tente de semer le temps pour retrouver la quiétude de son loyer. insouciante, innocente ; grands yeux immaculés se glissant contre le regard de l'ainé quand il l'arrête, d'une force non contrôlée. le visage lui dit quelque chose, et rien en même temps. sans doute l'a-t-elle croisé dans l'immensité de l'université, sans plus ; juste assez pour apprécier les traits divins. I'm sorry, I lost track of the time. I am on my way home now. cligne des yeux, et elles apparaîssent ; cette fois-ci les visions prennent la forme de multiples orbes de feu verdâtre entourant la tête de l'inconnu. elles n'effraient pas, enchantent, lui font dévier le regard pour le quitter, glisser le long du chemin sans direction des flammes. intriguée plus que jamais par ce phénomène dont elle ne connait rien -- sans réaliser qu'ils ont toujours été les mêmes, ces visions de créatures terrifiantes, et moins...

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L'horloge peut tourner vite, à répétition. Il le sait bien quand il essaie lui-même de courir derrière les secondes pour ne rien rater. La nuit est très courte en comparaison au jour qui n'offre pas les mêmes ambitions. Il en devient obsédé, d'une drogue beaucoup trop canalisée. Il n'y a pas assez d'espace dans sa tête pour tout canaliser. Elle ne s'insurge pas sur la force de l'homme qui arrête sa cadence pour gagner les dortoirs. Elle en cligne même des yeux, voyant les images qui leur sont similaires, aux couleurs identiques, à défaut qu'elle ignore tout dans sa naïveté particulière. Il la laisse s'approcher un instant, la respiration qui se bloque, autant hypnotisée par la fumée dansante. Elle est une enfant captivée devant les merveilles dans la vie, elle se perd dans ce monde et c'est ce qui l'effraie encore plus. Cette façon qu'elle a de baisser les armes. L'électricité statique qu'il ressent, cet inconfort qui revient au galop en moins de deux, le fait enfin reculer de trois pas, en reprenant sa carrure, oubliant les frissons, la peau piquée. Même lui en réalité, il n'y comprend rien à toute cette union énigmatique et aussi effrayante qu'elle soit. Après tout, il n'avait jamais figuré dans aucune case. Alors se scinder à une âme n’est qu'une folie qu'on n'ose point penser. Hanui qu'il relâche plus sévèrement sans s'en rendre compte, prénom qui oublie le protocole. Va dormir. Y'a l'agacement qui se fait ressentir dans la voix ténébreuse, la persuasion qu'il n'a pas envie de lui infliger, même si elle aimerait qu'elle écoute, imaginant déjà les yeux qui épient dans le marbre des couloirs. Arrête de trainer les pieds. La politesse s'est bien dissipée. 

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happée par cette couche de magie qu'elle ne comprend pas, elle s'oublie -- elle comme lui, ne réalise pas que le corps franchit les limites, réduit l'espace entre eux plus que de raison, plus qu'il ne soit décent entre deux inconnus. c'est l'effet d'une douche froide quand il prend quelques pas de recul, impose à nouveau la distance entre eux. le rose vient teindre l'épiderme, empourpre les pommettes de la poupée qui mets, à son tour, un peu d'espace entre eux. sorry... penaud, marmonné entre les lèvres serrées par l'embarras. hanui elle a l'air d'une enfant devant lui, mains jointes autour du sac qu'elle tient, regard dirigé vers le bout de ses pieds -- elle ignore pourquoi les réprimandes sont si rudes envers elle, sans oser le demander. poupée qui se confond simplement en excuses, sans savoir sur quel pied danser quand les intonations agacées quittent les lippes. oui, c'est... c'est ce que j'étais en train de faire. sur le bout de la langue qui se fait ravaler promptement quand elle lève un œil sur les traits sévères du professeur. oui, j'y vais. le corps s'incline dans une politesse impeccable ; respect des ainés qu'elle a appris, devenu second nature. et quand la distance augmente entre les âmes, elle se retourne, une fois. bonne nuit m. koh s'incline à nouveau, avant de reprendre son chemin. et elle s'arrête, une, deux, trois fois pour jeter un regard et une énième inclination vers lui ; souhaite accrocher de son œil les lumières vertes une dernière fois. impression de déjà-vu, d'un savoir enfoui au fond de l'esprit quand la couleur miroite dans les prunelles. trop distraite, à ne pas regarder où vont les pieds. elle percute quelque chose, ou quelqu'un. la gamine fait volteface, s'excuse, à ce qu'elle réalise être, quelques secondes plus tard (( trop tard )), un mur. l'humiliation est cuisante, mais elle devrait s'y habitué, ça semble devenir une habitude pour la poupée.

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Douceur égarée, l'autorité s'est bien ancrée envers elle, beaucoup trop fort, sans raison apparente sauf la peur constante qu'elle ne peut point comprendre. Et pourtant il flanche devant la beauté presque irréelle, douce nymphe. Elle est d'une maladresse sans fin, un joyau aux prunelles chocolats qui cueillent les étoiles avec avidité. Combat intérieur entre retrouver la douceur ou s'en tenir au marbre qu'il devient devant elle. Les courbettes multiples les excuses par millier, jusqu'à frapper le mur braver devant le chemin. Il a un sourire en coin par instinct et l'agacement qui gruge les entrailles de la voir aussi fragile. Tout comme le rouge qui colore ses joues quand il la réprimande. Il aimerait lui donner toutes les armes du monde. Parce que dans l'ignorance elle est dans la meilleure protection. Les pas changent de direction pour revenir vers elle et il profite de son absence, de son empathie vers l'objet inanimé pour poser le bout de son pouce sur son front. Regarde où tu vas... La glace fond à peu à peu, à dure épreuve devant les rayons qu'elle dégage. Vague de douceur qu'il lui transmet pour calmer le choc sur son épiderme en ravalant un sourire qui aimerait encore s'immiscer. Et le pouce reste trop longtemps sur la chair à se perdre à son tour sur les mêmes halos verdâtres dont elle était victime. C'est toujours déstabilisant que la première fois et parfois il se demande si l'habitude pourrait vraiment prendre place. La réalité qui frappe, il revient enfin à lui, se détachant enfin d'elle, le sang-froid qui tente de reprendre sa place.  Je vais te raccompagner...ça sera plus prudent. Pour ne pas lui dire qu'elle est une catastrophe en soit, malhabile sur ses pieds. Il tend le bras vers l'horizon pour lui indiquer d'avancer. Il cherche quoi dire, un instant, mais les mots sont presque superflus, alors il ne finit que par souffler. Quel dortoir ?