Mehiko • Les larmes célestes

Gronde le tonnerre
S'offusque le ciel
Et tombe la pluie
Ainsi, pourrais-je te retenir

Les fines particules d’eau s’écrase au sol, le clapotis des gouttes comme échos du cœur, elle déteste profondément quand il pleut Sachiko car elle sent démunie. L’être de soleil ne supporte en rien les nuages gris qui envahissent son ciel et si l’astre brillant s’en vient à disparaitre il est de son devoir de protéger les autres de la noirceur de l’horizon. Chasser les orages, adoucir les tempêtes, rallumer les étoiles tant de missions pour un être de lumière qui porte sur les épaules le bonheur du monde. Décidée à faire changer le temps, à faire vivre le soleil il y’a un rituel qu’elle aime observer quand il pleut, une sorte de tradition qui la pousse a se rendre au même endroit à chaque fois qu’une perle d’eau surgit du ciel. Tenue de combat pour cette guerrière du bonheur, manteau de pluie coloré, parapluie multicolore et enchanté, précieux trésor qu’elle chérie et qui la protège des ondes négatives de la vie. Elle se fait toujours remarqué Sachiko, dans sa démarche sautillante, sans sa manière exubérante d’aimer la vie, de vénérer le bonheur qu’importe sa forme. Le regard des autres ne l’atteint plus autant qu’avant mais secrètement elle rêve d’autre chose, de paix intérieur, de fierté, elle rêve d’amour, elle rêve de vie, elle rêve de lui . Personne ne lui a rien demandé c’est pourtant d’une douce voix qu’elle profère des paroles réconfortantes, plus à elle-même qu’aux autres surement s’encourager dans sa démarche folle de la quête de l’accalmie. « Je m’en vais te chercher soleil ne t’en fais pas, tu reviendras, tu reviens toujours. Drôle de constante à laquelle elle s’accroche il finit toujours par revenir d’une manière ou d’une autre il suffit juste d’attendre et d’accepter l’orage.



Les pas sont pressés de regarder l’endroit secret, l’havre de paix gardé comme un trésor au fond du cœur, elle ne réfléchit jamais lorsqu’elle marche, ses pieds la guident sans qu’elle ne puisse avoir aucun contrôle, impossible de se souvenir de comment elle a eu connaissance de cet endroit, mais elle glisse, elle plonge dans les confins de la forêt magique à la recherche de quelque chose, peut être même quelqu’un. Le silence est apaisant, dans la fraicheur des herbes folles, elle trouve un réconfort, une chaleur intérieur inexplicable. Suivant son instinct elle s’enfonce au plus près de son cœur, il est quelque part le soleil il l’attend. Qu’ils en rient , qu’ils se moquent elle est confiante Sachiko, elle n’a pas peur. Ses sens sont en alerte au fur et à mesure qu’elle s’approche du fameux endroit, il y’a quelque chose de particulier dans l’air, les battements de son cœur s’accentuent au même rythme que ses pas, elle ne marche plus elle court, elle court vers la vie, vers l’amour.


Une silhouette face à l’arbre, trop loin pour être distincte, trop proche pour être rêvée, l’image de ses nuits, l’ombre de ses cauchemars et de ses plus beaux rêves.  Réalité parallèle ? Il est seul face à la pluie face à l’avenir. Elle se fige, elle hésite perturbée de voir quelqu’un dans cet endroit qu’elle pensait seule connaitre. Le chamboulement interne des émotions, le cœur en vrac le parapluie est lâché, mise à nue devant la brutalité de la surprise papillon semble attiré vers la lumière. Est-ce la pluie qui redouble d’intensité ou simplement le flot de larmes qui coulent le long de ses joues, elle ne sait même pas pourquoi elle pleure Sachi elle qui ne le fait jamais. Elle ne comprend rien elle est simplement en apnée, privée de toute conscience les pensées vagabondes mais les souvenirs demeurent enfuis. Elle récupère son parapluie, avance l’entement vers l’inconnu, le passé dansant avec le futur et si il lui fallait le protéger de la pluie ? Son premier mouvement et de se hisser sur la pointe des pieds pour le protéger des éclats de tristesse coulant du ciel. La tête couverte par son parapluie il semble protéger, trop petit pour pouvoir être partagé elle fait le sacrifice de recevoir l’eau préférant le voir abrité.  Et elle sourit, comme jamais elle n’a sourit ces dernières années, malgré les larmes qui ruissellent encore sur son visage elle sourit parce qu’elle en est convaincu elle a retrouvé le soleil. «  Quand il pleut j’ai l’impression que quelqu’un est malheureux et mon cœur se déchire un peu, je déteste la pluie mais c’est contradictoire parce que ça me fait me sentir aussi vivante. J’ai l’impression qu’il y’a toujours quelqu’un qui cherche à être protégé des nuages. Je t’ai trouvé ne t’inquiète pas je te protège » »  C’est le parfum du bonheur qui l’enivre, elle emplie ses poumons d’air respirant à nouveau. « Je ne suis pas triste ne t’inquiète pas je suis même très heureuse, je ne sais pas pourquoi je pleure je ne comprends pas moi-même, peut être parce que tu ressembles à un ange, est-ce que tu en es un ? » Jamais de sa vie elle n’aura vu un regard pareil, un visage dégageant une infinie bonté, les joues rougissent qu’il est dur de soutenir son regard. «  Je m’appelle Sachiko, je chasse la pluie et je cherche le soleil, je ne sais pas trop pourquoi mais à chaque fois qu’il pleut j’ai besoin de venir ici, je pose ma main sur le grand arbre et la pluie s’arrête. C’est peut être le hasard mais ça fonctionne à chaque fois, tu veux essayer avec moi ? » Peut être qu’a deux on est plus fort.

Et sur l’arbre des souvenirs, une inscription gravée en lettre de cœur, les dernières mots d’un gamin meurtrit par le deuil, ultime adieu ou promesse de retour.

Le mois d’avril fut toujours le plus difficile. Les fleurs recommencent à éclore, les cerisiers s’habillent de rose et de blanc et se désagrègent aussitôt, dans les pelouses germent les coquelicots guerriers, les boutons d’or lumineux et les violettes parfumées. Ainsi le monde se repeint de mille couleurs flamboyantes, mais tu n’es plus là pour l’admirer avec moi, Satchan, la magie invisible au bout de tes doigts qui faisait glisser des nuages de douceur sur toutes les choses a disparu, et les arc-en-ciels me paraissent bien fades, désormais.

Rayons encore endormis après l’hiver, le soleil peine à transpercer les nuages, son regard se paume dans le décor gris derrière les grandes baies vitrées de la chambre d’hôpital. Soleil, reviendras-tu lorsque Astreïa se réveillera ? Petite soeur comète est profondément endormie dans le creux du lit médicalisé, sa minuscule main au creux de la paume de son aîné, les tâches translucides se baladent sur son corps, comme pour le narguer. Il vient souvent les après-midis, armés de ses bouquins de cours et de mangas pour elle, ils restent alors ensemble pendant des heures, parfois même sans s’adresser le moindre mot. Quand on sait que les heures vous sont comptées, alors mêmes les petits instants les plus ordinaires vous sont précieux. Il le déteste vraiment, ce climat d’entre deux, où le ciel ne semble pas enclin à se décider entre la pluie battante et le soleil plein. L’air est lourd, chargé de particules d’humidité, la luminosité est aussi terne que sur de vieilles pellicules passées depuis des années. Comme toujours, et ce malgré le combat féroce qu’il mène contre ses propres désirs, les opales charbon finissent par chuter sur cette forêt lointaine, berceau d’un tas de souvenirs et de trésors cachés dans les coeurs.


Et il sourit à sa propre bêtise Mehiel, comme si un stupide foutu voeu allait y changer quelque chose. Ses paupières se ferment calmement, ses doigts se resserrent contre la main d’Astreïa, c’est idiot, et pourtant une flamme timide d’espoir se renaît dans les poumons. 1… 2… 3… chuchote-t-il pour lui-même, avant que les braises ne se meurent et qu’il ne rouvre les yeux. Et pourtant… ploc, fait le bruit d’une jolie goutte étincelante en venant s’écraser contre la paroi vitrée. Le coeur rate alors un battement, adrénaline sévère qui électrifie ses membres en coup de jus, il se risque au coup d’oeil, pour finalement observer au travers de ses grands stupéfaits une vague de pluie s’abattant désormais sur la ville. À nouveau, il se surprend à la fixer, cette clairière qu’il identifie parfaitement dans les confins de la forêt, ça semble fou, mais elle semble s’illuminer d’un éclat nouveau, comme si un rayon de lumière avait bravé tous les cataclysmes pour se faire une place entre les nuages et baigner leur jardin d’une clarté incroyable.

Qu’est-ce que ça change, de toute façon ? Et si il y avait une infime possibilité, parmi toutes les lignes temporelles, parmi toutes les dimensions parallèles, qu’elle se trouve bien là-bas, qu’est-ce que tu feras alors, lorsque tu la verras ?

Il se les répète ces mots, il tente vainement de se convaincre ô combien l’idée d’y accourir est mauvaise, pourtant, ses doigts se délient de ceux d’Astreïa, c’est une force quasi-extérieure qui le pousse à enfiler sa veste, qui traine ses jambes à l’extérieur de la chambre puis bientôt à l’extérieur de l’hôpital. C’est cette même énergie puissante, viscérale, qui le conduit à traverser l’espace d’un pas rapide, comme si l’appel de l’endroit était beaucoup bruyant pour être ignoré, il y accourt Mehiel. Tant pis pour les secrets et les mensonges, tant pis pour les peines et déceptions, tant pis pour la suite. Les arbres sont silencieux, on entend que le bruit de ses converses qui frappent la terre mouillée, le vent qui sillonne entre les troncs et cette averse légère qui le trempe pourtant jusqu’aux os, cheveux blonds s’écrasent partout autour de son visage mais il s’en contre-fout l’horloger des coeurs en panne, parce que c’est le sien qui est disloqué et arrêté, depuis qu’elle n’est plus.

Il se contre-fout de tout Mehiel, à cet instant, il court parce qu’à nouveau le battant pulse aux batteries de l’espoir, regardez bien son visage au travers des gouttes gelées, c’est son sourire le plus sincère qui s’esquisse sur ses traits. À bout de souffle, il atteint alors l’oasis d’enfance, la pluie subsiste, mais elle semble s’apaiser ici, espace hors du temps, c’est une étrange sensation qui déborde alors de sa cage thoracique, mélange explosif de mélancolie et de bonheur exalté. Il s’avance alors vers le chêne aux souvenirs, Sachiko n’est pas là, et c’est sûrement mieux comme ça.




Il voudrait presque s’auto-ensorceler Mehiel, se maudire afin de faire de ce mensonge une vérité absolue. Mais parce que toutes les magies semblent possibles aujourd’hui, alors que sa nuque s’incline vers l’arrière pour s’offrir tout entier aux caprices de l’univers, la pluie cesse. Enfin, non, elle est toujours là cette averse incessante, mais désormais il est protégé, par un parapluie dont il reconnait les formes et couleurs en rouvrant les yeux. Voilà que toutes les lignes du temps se brouillent, petite bunker de douceur n’obéissant à aucune loi de la physique, Mehiel l’a appelé tellement fort qu’elle est venue. Il se tourne et elle est tout proche Sachiko, plus que jamais lors de ces dernières années, y’a toute la confusion de l’univers qui se lit dans le regard du garçon, et y’a toute la lumière de la voie lactée dans le sourire de la fille soleil, même ses larmes transpirent la joie brute. Sa voix comme la plus jolie des berceuses, il est devenu muet, elle l’assène de toutes ses plus beaux aveux, Sachiko laisse la porte de son coeur grande ouverte et l’invite à venir s’y réfugier à nouveau. Dans un geste légèrement pulsionnel mais toujours doux, il pose les mains sur ses épaules pour l’attirer à lui, et qu’elle puisse ainsi profiter de leur abri de fortune, son parfum aux odeurs de l’arc-en-ciel se mêle à celui de la pluie. C’est pas toi, l’ange ? Un sourire éclatant se dépeint sur ses lèvres, il pointe l’index vers le haut. J’ai prié le ciel pour que la pluie te fasse venir. Au travers du regard, mille mots qu’elle ne doit sûrement pas comprendre, il est égoïste et tant pis, parce qu’enfin il se sent complet. Et alors qu’elle se présente à lui comme une étrangère, le coeur se meurt doucement, pourtant le sourire résiste, il glisse ses pouces sur les joues de l’enfant du temps pour en faire disparaitre les larmes. Je m’appelle Mehiel, et je déteste la pluie aussi. Il ne peut qu’espérer au fond, qu’à la mention d’un prénom, d’un détail, les réminiscences lui reviendront toutes seules, comme si leur amour ne l’avait jamais quittée. On à qu’à essayer, et si ça marche, tu me promet qu’on reviendra ici ensemble ?

Il saisit sa main de disponible entre ses doigts, s’approche du tronc magique, coeur s’emballe d’une proximité qui lui fut longtemps étrangère, et il amène sa paume contre les mots gravés, pose la sienne par dessus.

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Consonnance du paradis, ça tourne en boucle dans son esprit, murmuré au creux des lèvres, crié en en plein dans le cœur, jamais de simples lettres auront provoqué en toi un tel sentiment. Mehiel n’est pas comme les autres ;; il est mieux. Mehiel n’est pas un rêve ;; triste réalité. Dis Mehiel tu te souviens de la première fois ou je t’ai dit je t’aime ? Tu me regardais en souriant tu ne savais pas quoi dire d’autre que moi aussi, je t’ai promis de t’aimer pour la vie. J’avais peur à l’époque de trop te le dire mais surement que je ne l’ai pas dit assez.  Dis Mehiel tu te souviens la manière dont j’ai frotté mon nez contre le tien ? Je voulais juste te dire je t’aime autrement qu’avec des mots j’avais décidé que ça serait mon je t’aime pour toi à défaut de ne pas pouvoir presser mes lèvres contre les tiennes. Dis Mehiel ? Je t’aime.

Le souffle du zéphyr soulève les cheveux d’or de l’ange torturée. Chaleur brulante du contact de sa main contre la sienne, les yeux s’écarquillent sous l’orage intérieur, le regard se tourne quand le bois se teinte d’une colère dorée sous l’union sacrée des mains liées par le cœur. La terre gronde sous leur pieds, l’arbre semble s’étirer de toute sa splendeur de ses branchent naissent la structure d’une ancienne cabane en bois cachée derrière des pétales de fleurs. Oasis inaccessible prend forme sous ses prunelles de gamine émerveillée. L’arbre suit sa racine, l’arbre n’oublie jamais. La main toujours serrées et les doigts entremêlés c’est dans une euphorie non dissimulée qu’elle recule pour laisser l’escaler en bois se construire devant eux. « C’est une cabane ? L’arbre a fabriqué une cabane !! Il y’a ton prénom écrit sur l’arbre regarde, chez Mehiel et Satchan la ou la pluie ne peut atteindre les cœurs » . Le regard se fronce cherchant à comprendre, ce n’est pas une coïncidence  il connait cet endroit. Elle en est maintenant convaincu tout cela n’est qu’une invention de son esprit, un nouveau rêve dont elle aura du mal à se souvenir le lendemain. «  Est-ce qu’on peut aller voir ? Tu viens avec moi ? S’il te plait j’ai besoin de toi encore un peu »   Tout lui semble trop familier, elle pourrait même donner le nombre de marche qui la sépare de l’entrée de ce qui s’apparente le plus à un cocon. Les mains se séparent et c’est le cœur qui saigne un peu, comment une simple main peut être aussi addictive ? Elle donnerait mont et merveilles pour que ne jamais plus sa main lâche la sienne mais la curiosité et l’excitation de la gamine la pousse à monter avec précipitation. La pluie ne s’est pas arrêtée au contraire elle redouble d’intensité, les larmes du ciel bien trop satisfait d’avoir retrouvé ses enfants du temps. Elle est la première à arriver au sommet, la première à poser le pied sur la structure bancale qui s’offre à elle. Ce n’est pas très grand mais c’est suffisant pour qu’elle se sente chez elle ; It belongs to the earth, it belongs to the sky, it belongs to you

Dis Mehiel tu te souviens de cet endroit que nous avons construit ensemble ? Nous n’étions que des gamins mais nous voulions profondément échapper à la réalité trop difficiles à laquelle nos vies familiale respectives nous cantonnaient. Je t’ai promis de toujours te retrouver les jours de pluie ici pour chasser tes larmes, pour te protéger du mal. Tu m’as promis de m’offrir toujours un endroit ou je me sentirai à ma place. Mehiel tu te souviens ? Que ma maison c’est toi.

La main trouve de nouveau la sienne lorsqu’il arrive lui aussi au sommet, les yeux éplorent, découvrent et le cœur se souvient toujours. Le bois craque sous les pieds, elle ouvre la porte, un grincement se fait entendre puis le silence. Le temps ne semble n’avoir emporté que les souvenirs de Sachiko, chaque objet est à sa place, comme si cette cabane les attendaient depuis toujours. « Tu vas sans douter penser que je suis folle, mais c’est l’endroit le plus merveilleux que j’ai pu voir, est-ce que tu crois au paradis Mehiel ? Moi j’y crois et si je pars alors j’aimerai finir ici je me sens si bien »  Il ne fait ni trop chaud ni trop froid, les fleurs odorantes viennent chatouiller les narines alors que Sachi s’amuse à parcourir la pièce de long en large. «  Comment as-tu fais pour construire un endroit comme ça ? Je ne sais qu’on ne se connait pas mais.. je ne peux pas l’expliquer j’ai quand même l’impression que tu es quelqu’un d’extraordinaire, ne prends pas peur et ne m’en veux pas de ce que je vais faire, de toute manière je vais bientôt me réveiller car je sais que tout ça n’est qu’un rêve »  son souhait de ne jamais se réveiller pour ne pas perdre ce paradis artificiel se mélange à celui d’ancré au plus profond de son être la moindre parcelle de lui qu’il peut être capable de lui offrir. Elle s’avance lentement, la main quitte la sienne pour venir se poser contre sa joue, et c’est son indexe qui commence une danse lancinante sur son si beau visage. «  Je veux me souvenir de tes yeux déjà j’ai l’impression d’y voir le monde, je veux me souvenir de la chaleur de tes joues et du rose qui commence à se dessiner dessus, je trouve ça tellement adorable, je veux me souvenir de ton nez, de tes sourcils en train de se froncer car je crois que tu ne comprends pas trop ce qui ce passe, et j’ai envie de me souvenir de tes lèvres elles sont si roses comme un bonbon, j’ai l’impression que les plus belles choses peuvent sortir d’entre tes lèvres. » Tour à tour son doigt caresse ses paupières, ses joues puis vient tracer le contour de ses lèvres avant que son bras ne retombe le long de son corps. «  Pourtant ça l’air tellement réel ? Prouve moi que je rêve Mehiel car si je ne rêve pas si c’est vraiment la réalité alors j’ai juste le sentiment que tout ce que j’ai connu avant n’a plus aucune importance » Le soleil peut se lever, la pluie peut continuer, le monde peut bien même s’arrêter c’est son existence qui est totalement remise en question. Gamine perdu, l’enfant du ciel lutte entre rêve et réalité mais son prénom qu’elle susurre encore tout bas quand le rose envahit également ses joues d’avoir été trop hardis.

Dis Mehiel est-ce que tu te souviens que qu’importe le nombre de fois où on se rencontrera, je tomberai toujours  irrévocablement amoureuse de toi à la seconde,  comme le soleil et la lune diamétralement opposés mais infiniment reliés dans l’immensité des sentiments.

C’est d’une stupeur merveilleuse que tu découvres que le temps et les désastres du passé ont lamentablement perdus face à la force invraisemblable de son amour. Parce que cette cabane secrète, il vous fallait l’appeler du plus profond de votre coeur pour la faire apparaitre. Tes yeux se remplissent de comètes colorées et explosives, vos enfants intérieurs débordent d’une joie exaltée. Si elle existe encore, alors rien n’est perdu et l’espoir renait.



Terre qui tremble sous leurs pieds bien ancrés, réflexe archaïque enserre la main fine de Sachiko dans la sienne ((il la sent sous ses doigts, il réapprend la douceur de sa peau et de chaque micro-détail, chaque petite cicatrice et rainure)) et l’invite à reculer de quelques pas pour céder la place aux racines majestueuses qui serpentent entre les brins d’herbe. Le spectacle est tout aussi magique et impressionnant que dans ses plus vieux souvenirs, il y a le grondement bruyant et incroyable du sol qui bourdonne dans leurs oreilles, les effluves mouillées et végétales qui emplissent leurs narines, et leurs yeux qui s’émerveillent de la force magistrale de leur pouvoir. Comment a-t-il pu oublier ? Ça a des airs d’un vieux souvenir qui vous revient brutalement dans le crâne, et un instant, des images très claires et précises se déroulent comme un film dans votre cerveau. C’est comme réouvrir la trappe du grenier et laisser la pulpe de ses doigts redécouvrir les photos et lettres poussiéreuses du passé lointain, les sensations sont encore vivaces, réelles, et votre coeur se meurt sous l’avalanche des émotions refoulées. Pourtant, ce n’est que de l’admiration extatique qu’il lit dans les expressions de Sachiko, peut-être alors que pendant quelques minutes, il pourrait s’octroyer le droit d’oublier les remords et tout ce qu’il a foiré ?

Un sourire triste le contamine peu à peu, elle évoque ce surnom qu’il lui a toujours donné, mais ne se remémore en rien qu’il lui appartient. Elle s’impatiente, ses pieds se hâtent de fouler un sol qui a accueilli tant de fois leurs courses effrénées, et il a peur Mehiel, il a peur de toutes les conséquences. Il a peur qu’en haut de ces marches, elle puisse glisser dans une fosse à souvenirs oubliés et que la souffrance soit telle que plus jamais elle ne le regardera avec ces yeux-là. Hochant tendrement le visage à sa demande, elle le quitte pour s’élancer dans l’escalier boisé, sa jupe comme un nuage autour de sa taille rebondit à chaque marche, ses cheveux dorés comme le blé dansent avec l’air, et lui ne peut qu’admirer avec hébétement le tableau sublime qu’elle lui offre, Sachiko est là, Sachiko est restée la même et a résisté à l’épreuve du temps. Le gamin a besoin de quelques secondes pour se remettre, finalement il se hâte de la rejoindre dans les escaliers, plus calmement et dans l’appréhension de ce qu’il retrouvera là-haut. Les mains s’enlacent à nouveau dans le plus grand naturel, et la porte s’ouvre une image inattendue. Comme si des petites fées étaient venues chaque jour entretenir la pièce, rien n’a changé ici. Malgré le temps capricieux et sombre qui n’en finit pas, la cabane semble baigner dans une douce lumière, la lumière se réfracte en arc-en-ciel sur les plantes et fleurs parsemées à chaque endroit, il y a des témoins du passé qui se cachent dans chaque coin du décor. Sur les photos animées, elle n’est plus. Elle a disparu de tous les cadres, il y est seul Mehiel, comme si jamais elle n’avait existé.

La voix ensoleillée de Sachiko le ramène au présent, toujours un peu en retrait, ses doigts qui s’accrochent aux manches trop longues de la surchemise, il l’observe redécouvrir cet endroit qui leur appartient, à la force de sa maitrise de l’air, il fait voler une fleur fraîche reposant dans un vase pour la faire glisser derrière son oreille. J’ai rien d’extraordinaire moi, mais la fille qui a construit tout ça l’est, elle. C’est la personne que j’aime le plus au monde, tu sais ? Sa voix est douce et calme, et pourtant y’a toutes les tempêtes qui s’abattent à l’intérieur. Il sait qu’il pas le droit de lui dire ça, que c’est vain et qu’il est trois ans trop tard pour les aveux. Mais puisque tout ça n’est qu’un rêve, alors autant s’y laisser tomber pour de bon, n’est-ce pas ? Soudain, l’attention effusive de la fille soleil se pare de douceur, elle ne regarde désormais que lui, s’en approche dangereusement, et face à elle, il peut pas lutter. Magicienne de son coeur, elle prédit chacune de ses réactions à mesure que son index parcoure lentement son visage, les yeux qui s’ouvrent en grand, le feu aux joues qui l’embrase, les sourcils qui se froncent sous la confusion de sentiments étranges à son égard. As-tu seulement idée de ce que tu es en train de me faire, Satchan ?

Pulsions d’amour ne peuvent plus s’étouffer dans le fond de la cage thoracique, il pose avec douceur ses deux mains en étau contre ses joues, approche son visage du sien jusqu’à ce que son nez frôle le sien. Je peux pas te dire si c’est réel, même moi j’en sais rien, mais si je te disais que je t’attends depuis toujours, est-ce que tu me croirais ? Paupières closes, le bout du nez se frotte avec tendresse, et le coeur s’accélère follement dans la poitrine, si bien qu’il finit par se séparer d’elle avec difficulté. Il réalise alors la portée son geste audacieux, à nouveau les joues le brûlent et ses yeux s’ouvrent sous l’ébahissement. P..pardon, Satchan, je… La chute depuis le paradis est bien plus violente que la montée, le surnom est prononcé et aussitôt il regrette et se tait. Il manque d’air, s’étouffe dans sa culpabilité, à chaque pas vers elle c’est un risque supplémentaire qu’elle se souvienne, ou qu’elle souffre un peu plus de l’absence de souvenirs. Les mains se renfoncent nerveusement dans les manches, faible sourire subsiste tandis que les iris chutent au sol. Excuse-moi, c’est que tu me fais beaucoup penser à elle. On a construit cet endroit ensemble, elle arrêtait pas de dire qu’elle était nulle dans tout ce qu’elle entreprenait et pourtant c’est elle qui a ensorcelé cette cabane et qui en a fait ce qu’elle est… Tu trouves pas ça fou, toi ? Les pupilles parcourent l’endroit alors qu’il s’y balade, à chaque endroit, des images qui lui reviennent. Les jeux de société sur le sol, les livres lus à deux sur le petit canapé, les heures passées à s’entrainer à user de leurs pouvoirs au dessus de la table, traces d’impact des objets qui échappait à son contrôle en plein vol lorsqu’il venait chatouiller ses côtes pour la déconcentrer. Ce sont des milliers de petits instants de douceur qui gisent ici et là.

Mais si tu crois un jour que tu m'aimes
Ne le considère pas comme un problème
Et cours et cours jusqu'à perdre haleine
Viens me retrouver  

Pense à moi

Pense à moi

Mais si tu...

Quelques secondes précieuses ou le temps semble s’être arrêté, utopie divine que de penser que c’est lui et elle pour l’éternité. Sachiko et Mehiel contre le monde, contre le destin qui se joue d’eux encore une fois, n’est-elle pas trop naïve la gamine à penser que dans ses yeux se reflètent son cœur. On tombe amoureux comme on tombe d’un nuage, de manière imprévu et brutale la chute pourraient être fatale si personne est présent à l’arrivée pour rattraper les brides de cœur qui glissent dans le ciel. Quand elle se tient devant lui elle a l’impression qu’il pourrait tout rattraper, qu’il pourrait atteindre avec une facilitée consternante le myocarde battant à tout rompre. Mais de ses paroles se dégage un sentiment de frustration terrible, une douleur aussi insupportable qu’inattendue  ‘’la fille qui a construit tout ça l’est, elle. C’est la personne que j’aime le plus au monde, tu sais ?’’  Alors oui on tombe amoureux comme un tombe d’un nuage, mais on tombe également sous les mots qui renvoient à une réalité qu’elle c’était bien trop permise d’oublier l’espace de quelques minutes. Sachiko tu n’es pas à ta place jolie poupée, mais ce n’est pas de ta faute d’y avoir cru. Il aura suffit qu’il s’approche et qu’il frotte son nez contre le sien pour faire voler en éclat le miroir de son existence. Un flash qui n’aura duré qu’une fraction de seconde mais surtout le sentiment d’un amour infinie et irréel d’être à elle seule la moitié de son âme. Le fil rouge invisible qui relie les deux enfants du temps, cœur contre cœur, nez contre nez.  Je t’aime , je t’aime , je t’aime lui hurle sa tête, lui crie son cœur, c’est lui et ça toujours été lui.

Parce que c’est toi
Puisque c’est nous
Aime moi Mehiel je t’en supplie

Sourire solaire, joie débordante, les étoiles se reflètent dans l’astre de ses yeux, tendre amour que celui qui est partagé, c’est dans son je t’aime qu’elle en perd sa conscience, prête à tout abandonner. Une place retrouvée auprès de lui, proche de son cœur au plus près de son rêve. Mais l’euphorie disparait et le ciel se couvre de nouveau. Les gouttes de pluie comme des milliers d’épines qui se plantent et s’enfonce en elle, punition pour avoir été naïve au point de penser qu’une vie peut changer pour un regard, pour un espoir non partagé, les pieds bien ancré dans le sol elle en serait quasi tombée en réalisant qu’elle n’est pas plus que l’image d’une autre. C’est que Sachiko se bat chaque jour pour exister, malgré les moqueries, les réprimandes et la honte constante d’être celle qu’elle est, elle se bat pour conserver ce cœur bien trop précieux. Satchan, fantôme du passé, prénom maudit qui représente pour elle ce qu’elle n’est pas. Cachée sa déception et ses blessures derrière le plus naturel des sourires puisque dans le fond rien n’est grave. « C’est incroyable, cet endroit est magique, c’est surement la force de votre amour qui a aidé à faire tout ça. Je suis admirative je suis certaine qu’elle devait beaucoup t’aimer en tout cas Satchan » Je t’aime, à en perdre la raison, à déplacer les montagnes et à donner le meilleure de moi-même, je t’aimais à en crever, à en souffrir pour te voir sourire, je t’aimerai jusqu’à ce que le fil rouge nous relie encore .

Le sentiment d’être étrangère dans cet espace qu’elle croyait pourtant profondément à elle, c’est comme si les murs étaient en train de se resserrer, la respiration est un peu plus irrégulière et pourtant elle ne peut s’empêcher de ressentir un sentiment doux amère, sans amour la vie en vaut pas la peine d’être vécue et puisqu’il aime c’est qu’il est vivant, maigre consolation. « Je crois que la pluie c’est arrêté » un rapide coup d’œil vers l’extérieur lui permet de confirmer cette information, guidée par les rayons du soleil naissant elle sort sur le petit ponton de bois à l’extérieur pour respirer l’air frais et l’odeur de l’herbe encore humide. Le soleil touche de sa grâce son esprit et son être pour lui donner l’énergie suffisant d’affronter le vide qui se dresse face à elle. Elle s’assoit les pieds dans la vide balançant ses jambes comme une enfant soleil qui cherche à retrouver de sa lumière   « Tu sais Mehiel je crois que le plus important dans la vie c’est d’aimer, aimer les gens, aimer ce qu’on fait, s’aimer sois même. Il n’y a rien sans amour et je pense aussi que les gens que rien n’est impossible si on y met son cœur. On se moque beaucoup de moi car je suis quelqu’un qui aime sincèrement, je crois au grand amour enfin non ce n’est même pas y croire je sais qu’on est relié à une personne dans ce monde par une sorte de fil rouge, quelque chose d’invisible et de pourtant très précieux. Il y’a différentes manières d’aimer, on peut aimer un souvenir, on peut aimer son présent et même aimer son avenir sans en connaitre vraiment le sens. Il ne faut vraiment pas oublier c’est important. Je vois bien dans tes yeux beaucoup d’amour et je trouve ça merveilleux c’est pour ça que je dis que tu ressembles à un ange. Tu me fais penser à l’amour dans la plus belle de ses formes » Des mots du cœur, brutes, sans artifices. Infinie douceur, tendresse naïve. Sous le ciel teinté de couleur pastel, le signe d’un destin tout tracé, après la pluie vient le beau temps, et quand l’arc en ciel se dessine sous ses yeux c’est une exposition de joie oubliant tout «  MEHIEL !! un arc en ciel regarde c’est un signe le ciel veut nous dire quelque chose » message cadeau de l’immensité en haut pour rappeler aux enfants chéries que rien n’arrive vraiment jamais au hasard. « Pour moi l’arc en ciel représente la porte entre la terre et le ciel, comme un passage entre le monde réel et le monde du possible ! C’est un signe vraiment je sais ce qu’il faut faire maintenant j’en suis convaincu et je vais t’aider !! on va retrouver cette Satchan tu vas retrouver ton grand amour Mehiel tu peux avoir confiance en moi » Puisqu’elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour rendre la vie plus belle à chaque personne de qui elle croise la route. Et même si ce n’est pas elle, même si le monde est injuste et que la pluie reviendra bien un jour, si il est heureux alors elle le sera Sachi.

Tu es ma plus belle mélodie, mon sourire le plus rayonnant, tu es le plus beau paysage, l’étoile qui brille le plus fort dans la galaxie, tu es l’arc-en-ciel qui régit toutes les couleurs dans le ciel, la fleur au plus doux parfum, tu es plus étincelante qu’une pleine lune dans mes nuits où le noir m’angoisse, plus chaleureuse que les rayons de soleil qui caressent l’herbe. Satchan, tu es mon plus grand trésor.

Et c’est toujours trop tard qu’on s’en rend compte. Ça fait trois années sans elle désormais, bientôt quatre sans sa chaleur et son éclat. Il est pas seul Mehiel, mais il est pas tout à fait entier non plus. Il sourit toujours parce qu’il a jamais appris à faire autrement, parce qu’il sait qu’elle est mieux sans lui, qu’il a bousillé sa vie et qu’il mérite plus le moindre de ses sourires pansements, pourtant les plaies béantes ne savent être réparées par d’autres mains que les siennes, c’est comme soigner une hémorragie à la morphine, ça soulage mais ça guérit pas. Et le coeur saigne, le coeur saigne quand il dépeint des sourires tristes sur son visage qui ne mérite que d’être animé par le bonheur brut, il voudrait pouvoir soigner tout le mal mais il a pas les armes. Parce qu’il connait le moindre micro-détail de ses expressions, il peut la lire sans difficulté, cette peine qu’elle étouffe à coup de promesses d’amour et d’espoir, et les genoux ploient sous sa détresse de spectateur impuissant, il ne peut plus rien faire Mehiel, si ce n’est la regarder souffrir d’eux. Il peine à tout contenir à l’intérieur, les orbites brillent sous le poids trop écrasant des émotions, et ce qu’il appréhendait le plus se fait sentir à quelques centimètres au dessus de sa tête : particules de vapeurs d’eau qui se condensent pour former un nuage à mesure que les sanglots se bloquent dans sa gorge, il reste muet, parce que le moindre mot le trahirait. Avant que le pire n’arrive, Sachiko s’échappe de la pièce à l’air devenu lourd, et alors qu’il n’est plus dans le champ de vision de l’enfant soleil, quelques larmes perlent sur les joues pour quelques gouttes de pluie qui s’écrasent sur sa tête. Expiration longue et calme pour faire le vide dans le  coeur comme il l’a fait des milliers de fois avec Atsumu, il observe sa silhouette en kaléidoscope au travers des larmes qui réfractent sa présence partout, la suit à l’extérieur mais reste en retrait, ses mots et le tableau qu’elle lui donne à voir recréent des sourires timides au milieu des rivières de larmes silencieuses.

Petite fée Sachiko capable de recoudre tous les coeurs déchirés, même quand le sien est en miettes, il essuie les dernières traces de sa faiblesse du revers de sa manche, cheveux encore mouillés par le nuage qui a fini par lui foutre la paix, il s’approche pour poser ses coudes contre la rambarde auprès d’elle et s’y appuyer. Tu sais, pour moi, t’es une super-héroïne de l’amour Sachiko. Tu m’es apparue quand j’en avais le plus besoin, comme les super-héros qui sont toujours là quand quelque chose de tragique est sur le point d’arriver, et tu m’as dit les choses que j’avais besoin d’entendre. Ses grands yeux qui s’étaient paumés sur la beauté des fleurs étincelantes sous les gouttes d’eau survivantes de l’averse se posent sur le visage poupin de sa fée, cette fois un vrai sourire, sincère et authentique, habille ses lèvres. Merci. Aussitôt elle s’écrie avec l’enthousiasme naïf des enfants, rire mélodieux qui lui échappe en échos, il pose sa main en visière au dessus des sourcils pour observer le ciel sans se brûler la rétine.



Je pourrais pas retrouver Satchan tu sais, elle a disparu, pour toujours. Enfin… Les mains se joignent devant lui, et le regard tombe dessus, impossibilité absolue de la regarder quand il dit ces choses terribles, qui ne font toujours pas sens aujourd’hui. Elle est toujours là, mais plus pour moi. Je dois accepter qu’elle est partie pour de bon, et que c’est mieux comme ça. Les mots sont pour elle, autant que pour lui. Il tend alors sa main vers l’ange qui ne sera désormais plus jamais à sa portée, veut savourer chaque petite seconde d’elle que la vie lui offre, même si il y a pas droit et qu’il en paiera le prix plus tard, il veut imprimer chaque minuscule fragment de cet instant, chaque oscillation de son sourire, chaque couleur de sa voix. Tu viens ? On va chercher le pied de l’arc-en-ciel, je fais tout le temps ça avec ma petite soeur, parait que y’a des fées qui y font pousser des fleurs aux propriétés magiques qui permettent de réaliser nos voeux les plus chers. Main dans la main, les doigts qui s’enserrent autour d’elle comme si elle pouvait disparaître à nouveau à tout moment, il l’entraine loin des souvenirs et des souffrances qu’ils projettent dans son battant. Alors qu’ils descendent les dernières marches au bois grinçants, c’est dans une quasi immédiateté que l’escalier se rétracte entièrement pour disparaitre sous terre, et que la cabane ne se dérobe aux regards des autres comme si jamais elle n’avait existé, un secret rêvé dans l’ombre des coeurs. J’ai jamais réussi à les trouver, mais je me dis qu’avec ma magical girl, j’ai peut-être une chance ? Peut-être une chance de rendre ses jambes à Astreïa, peut-être une chance de rendre l’espoir à Satchan, peut-être une chance de rendre la vie à Moriko.