GALA; ❝ topic commun

@lucette bae

Le costume est sur-mesure, tout comme les chaussures et la coiffure, une fois n'est pas coutume. Tu te souviens d'avoir choisi ta mise lors des dernières soldes d'hiver avec Lucette, ses critiques acerbes plus piquantes que des ronces, s'amusant à égratigner doucement ton égo, jouant avec comme un chat se ferait les griffes sur une pelote de laine. Tu n'as comme d'habitude rien dit à ton amie, préférant lui sourire et répondre par tes propres petites piques, votre humour si particulier pouvant parfois faire penser à un vieux couple se disputant tout le temps. Cela faisait un petit moment que tu ne l'avais plus vue et la perspective de l'avoir à ton bras pour le bal de la Saint-Valentin fait naître un sourire sur tes lèvres alors que tu finis d'appliquer la dernière touche à ton apparence, te voilant d'un léger nuage de parfum. Ça aussi, Lucette l'avait sélectionné pour toi, connaissant tes goûts bien mieux que toi-même. Cela t'effraie parfois, sa clairvoyance à ton sujet, comme si tu n'avais aucun secret pour la belle métisse. Une poussée de satisfaction de prend alors que tu sais être l'heureux élu qui allait avoir la chance d'avoir la plus belle _ et la plus capricieuse_ cavalière à ton bras. Tu pousses un petit rire en pensant à toutes les critiques qu'elle ne manquerait pas de te souffler à l'oreille, jugeant tout un chacun de ses yeux acérés. Tu te réjouis d'avance du spectacle qui te fera passer une agréable soirée en perspective et prends le chemin de votre lieu de rendez-vous.

Ponctuel, tu attends un peu en retrait du parc l'arrivée de ta belle, un écrin de verre entre tes mains. Une fleur enchantée y gît, cadeau pour ta cavalière, qui s'accordera à la teinte de sa robe et ne fanera pas, son parfum dégageant une odeur rafraîchissante et pas trop entêtante. C'est devenu une tradition de lui offrir ce bracelet, la même fleur présente à ta boutonnière, prête à s'accorder à celle de Luce. Couple parfaitement assorti, tu sais que ton amie avait passé des jours et des jours à se rendre rien de moins que parfaite, et tu ne pouvais que lui rendre la pareille. Jetant un coup d'oeil à ta montre, tu soupires alors que tu remarques qu'elle a bien cinq minutes de retard. Typique de mademoiselle argumentant que sa beauté valait bien ce temps à poireauter, et tu te retiens de sourire alors que tu as l'impression de l'entendre te dire que tu devrais t'estimer chanceux de l'attendre, un point c'est tout.

« Un homme ne se plaint pas, tu te murmures, amusé, à toi-même. »

Tu préfères contempler la foule d'élèves et de professeurs mêlée à celle des badauds qui commence lentement à remplir l'espace, reconnaissant quelques têtes connues, comme celle d'Ophélie. Tu te promets de lui glisser un mot ou deux, encore en proie au doute concernant votre relation actuelle pour être parfaitement à l'aise avec elle et l'aborder maintenant. Surtout que Luce t'en voudrait à mort si elle devait rejoindre votre point de rendez-vous sans t'y trouver enraciné, raide comme un piquet de l'attendre.

Tu prends ton mal en patience, basculant ton poids d'une jambe à l'autre. Elle ne devrait pas tarder. D'après tes estimations, il lui restait encore cinq petites minutes à se faire désirer avant de faire son entrée, de préférence la plus spectaculaire possible.

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« Il n’y a rien de terrible aux fêtes. »

Shin se tient au milieu de la foule, sans se préoccuper des personnes autour de lui. Il préfère les grands groupes aux petits. Son absence, sa présence se font moins remarquer, et au fil des mois, il a appris à ne plus se préoccuper des photographes, des clichés, des gens qui cherchent à avoir son image. Son ton n’est pas rassurant, il se contente d’énoncer la vérité, en toute platitude, sans vraiment se soucier d’Azalynn. « Tout le monde sera occupé à regarder les parures, les diamants et les œuvres. Personne ne te portera attention. » Il le prouve par lui-même. Levant la tête, il regarde au loin, triturant nerveusement la tige de la marguerite qu’il tient dans la main, attendant une certaine personne, son cœur battant insupportablement fort. Agité, il ne tient pas sur place, il regarde autour de lui, cherchant une distraction, se demandant s’il avait bien fait d’envoyer ce message qui ne voulait rien, et tout dire à la fois. « Peux-tu me prendre en photo ? » Sans attendre la réponse de sa camarade, il lui donne son téléphone et recule de quelques pas. Le jeune homme hausse un sourcil : « C’est pour cela que j’ai emmené une fleur. Ce n’est pas pour toi. Je te fais déjà une fleur en venant.  » lui rappelle-t-il.

Ce n’est pas du tout son genre d’évènements, mais peu importe. Le jeune homme amène la marguerite près de son visage et se force à sourire, se disant qu’il fait cela pour ses amis, mais surtout, pour son Instagram. Shin est supposé le relancer, mais il n’a jamais été véritablement actif dessus. Il ne sait pas comment faire, poste ses annonces avec du retard, la vérité, c'est qu'il n’aime pas l’attention générée sur lui, les questions des fans, les messages à ne plus jamais en finir, les commentaires. Trop souvent, il lui arrive de les lire et il se demande pourquoi il le fait. Parfois, Shin aimerait leur dire qu’il ne leur doit rien, mais ce serait faux. Sans eux, il ne pourrait pas vivre sa passion, ne pourrait pas envisager de vivre de sa passion.

Sans cérémonie et sans la moindre tendresse, il reprend son téléphone et entre dans le parc d’expositions, examinant le cliché, sans remercier la photographe. Il sourit plus qu’à l’habitude, mais peu importe. En levant la tête, il aperçoit une figure familière. Shin se redresse aussitôt, mais son pull fait ressortir ses joues rouges. Passant sa main dans ses cheveux, il prend une bonne inspiration avant de saluer Emi de la main. Quand elle est près de lui, il sourit, mais sincèrement, parce que ce sourire, il n’est pas pour les réseaux. « Je suis content que tu aies pu venir. » lui confie-t-il. Pour justifier ses cheveux bleus : « C’est un sort. » fait-il, en soufflant sur une mèche, tombant sur son front. Il les a associés à son pull rouge, pour la symbolique. « Les roses sont rouges, les violettes sont bleues. » Il se rappelle soudainement de ce qu’il tient dans les mains. « La marguerite est pour toi. » conclut-il, en la tendant à Emi, écrasant le pied d’Azalynn, au passage, avant qu’elle n’émette le moindre commentaire sur son changement d’attitude.

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OOTD Elle avait fini par sauter de joie lorsque Ruem avait finalement accepté de l’accompagner au gala. Le quatorze février avait beau être le célèbre jour des couples la sorcière avait depuis longtemps décidé de consacrer cette journée à ceux qui recevaient et lui donnaient de l’amour le reste de l’année alors cette fois-ci c’était au tour de Meruem d’être le réceptacle de son attention. Plus que l’envie de participer à un cocktail dansant c’était l’idée d’assister à l’exposition des œuvres de son cadet qui l’avait motivée à venir ici avec lui. Dans ses anciens souvenirs Miyuko s’était rappelée des fois récurrentes où son plus jeune elle s’était faufilée dans les placards de sa mère pour y dénicher des vêtements et une robe en particulier lui était revenue en mémoire lorsqu’elle s’était demandée ce qu’elle pourrait mettre ce soir. La capacité de Rose à emprunter des choses dans le foyer familial des Tolkiens lui avait été utile pour récupérer le vêtement et lorsqu’elle s’était contemplée une dernière fois dans le miroir la brigadière avait pensé très fort que, de toute manière, la robe lui allait certainement mieux à elle qu’à sa mère. « Y a du monde, observa-t-elle en repérant quelques visages familiers de Mahoutokoro, ça veut dire que tes œuvres vont pouvoir être correctement admirées. » Conclusion logique mais assez maladroite pour mettre le stress à son frère. « Tu crois que les autres sont déjà arrivés ? » Elle s’en rend compte rapidement alors la sorcière s’agite un peu en essayant de repérer des membres de la tribu Tolkien mais ses se posèrent sur des scènes variées ; un étudiant tendait une fleur à une jeune fille pendant que d’autres s’extasiaient sur les saveurs diverses du cocktail servi. « T’as vraiment pas à stresser, le rassura-t-elle en se rapprochant de Ruem pour réajuster correctement sa veste avant de rajouter à voix basse, t’es le plus beau ici alors je t’autorise à filer en douce si quelqu’un d’autre te propose une danse. » Elle lâcha un rire léger en s’imaginant avec regrets que son petit frère devait espérer meilleure compagnie pour la saint-valentin que sa grande sœur.

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