DEUXIÈME MATCH; ❝ komodo dragons vs. giant storm petrels

Encore un match qui me fout des frissons de la tête aux pieds. Je me sens tellement vivant sur mon balai, tout fou à l'idée de gagner, de voler, de faire des passes en tout genre. Je veux que les kaze remportent ce match et je vais essayer de donner mes ondes positives comme je peux. Le souaffle en mains, je cherche Seeley du regard, je me rapproche de lui et je lui envoie la balle de toutes mes forces.

nouveau but des Komodo Dragons. suivi d’un but des GSP. et le match n’en finit pas, l’adrénaline la tient en vie, bien accrochée à son balais malgré les muscles fatigués. son corps est lourd comme du plomb et si elle venait à tomber à l’eau, elle n’est pas sûre que tout l’air du monde puisse la ramener à la surface — la kasai jète un œil à l’étendue au dessous d’elle que la pluie frappe plus fort encore que les joueurs entre eux, prise d’un frisson. elle secoue la tête. la douleur est bonne. la fatigue prouve l’enjeu du match, le score serré une compétition sans relâche entre les deux équipes. elle sourit. c’est qu’elle s’amuse jack. la sortie de genou a été douloureuse : la poursuiveuse y trouve une raison supplémentaire de rendre son ami fier. alors lorsque le souafle est remis en jeu, elle suit de près ses coéquipiers, déterminée à ne pas perdre la balle. seeley rattrape de peu une passe maladroite de mikko et la kasai plonge assister le daichi, le dépassant d’en dessous. lorsqu’elle reçoit le cuir, la kasaï poursuit sa trajectoire les yeux fermés, et tire, priant pour une victoire.

Ses doigts se referment sur le vide et la lueur dorée disparaît si vite que Keita doute même l'avoir aperçue. Raffaele lui prouve le contraire en fonçant à son tour, bras tendu. Pourtant lui ne voit rien et ralentit donc sa course pour éviter d'entrer en contact avec un joueur ou pire, un cognard. Il reprend de l'altitude et fixe un peu mieux ses lunettes qui ne l'aide malheureusement pas à mieux voir. Le temps ne s'améliore pas et son uniforme commence à être désagréable à porter tant il est trempé.

Il veut que le match se termine mais hors de question de bâcler le travail. Ses coéquipiers se donnent à fond, certains sont tombés et, en plus, il ne supporte pas de perdre. Alors il se reprend et tire sur le manche de son balai pour monter en flèche. L'eau lui fouette les joues mais ça le réveille, ça le motive. Il se stabilise lorsqu'il lui semble apercevoir l'objet de ses convoitises près des buts adverses. Sans plus réfléchir, il en prend la direction et essaye de stopper le vif d'or dans sa course infernale.

Deux esquives habiles pour leur faire mordre la poussière et voila le vif d’or qui les narguait à nouveau. Si près à chaque fois et pourtant si loin, ses tempes sous pression se gonflaient de sang et l’urgence de la situation lui montait au crâne. Non plus un corps mais une chambre magmatique à la chaleur délirante et dans les artères, une lave vibrante comme un coeur. La compétition le métamorphosait. Sur la tension de son fil, il sentait tout le poids de son âme, toute sa haine de la défaite, tout son amour pour le quidditch. Au prisme de cette passion, la vie hors du commun, inquantifiable, se déclinait dans un amour capiteux.

Si la victoire se refusait toujours à lui, il l’arracherait à ce temps immonde avec une témérité égale à sa résolution. Les échecs successifs, les lames de vents et les fortes averses pouvaient bien le faire chuter, elles  n’entamaient pas son courage qui à chaque fois redoublait. Le triomphe passait par les tripes et sous l’orage celles de Raffaele devenaient d’andrinoples.

Dans un élan puissant Raffaele dicta une nouvelle impulsion à son balai, se jeta la main en avant.