DEUXIÈME MATCH; ❝ komodo dragons vs. giant storm petrels

euphorie encore présente du premier match gagné, la confiance est au maximum pour la poursuiveuse du vent. le temps ne semble pas être le meilleur mais pour shanaëlle, il a un petit goût de destin. comme si les esprits se montraient du côté des giants STORM petrels. balle pour son équipe, première sur le terrain à toucher le souafle qu'elle tire, quelques secondes après le coup de sifflet, en direction de eiji. le deuxième match commence.

son front s'offre brièvement au ciel anthracite alors qu'il se sent décoller du sol ; pluie hétérogène et grondements sombres à l'horizon. à peine a-t-il rejoint son poste que son attention se centre sur le souaffle, mains serrées sur le bois en attendant le sifflement de départ. en quelques secondes, le voilà lancé à la suite de shanaëlle, qui a réceptionné la première balle avec agilité, et ils semblent franchir les défenses de l'adversaire avec un effet de surprise efficace. eiji réceptionne la passe de sa coéquipière, et franchit le dernier pilier protégeant le gardien. vite, il tente un premier tir.

Second match de qualification sous une pluie battante. Les Storm Petrels sont des oiseaux d’orage mais Keita, lui, l’est beaucoup moins. À peine ont-ils mi les pieds sur le terrain qu’il est déjà trempé, sa tenue bleu et argent lui collant à la peau. Ses cheveux sont noués en une petite queue-de-cheval et de grosses lunettes d’aviateur empêchent les gouttes d’entrer en contact avec ses yeux. Trouver le vif d’or aujourd’hui va être bien plus dur. Fier de leur victoire précédente, Keita ne doute cependant pas. Un dernier signe de la main à ses coéquipiers et il fait décoller son Yajirushi Phantom. Fort heureusement, le match débute et il s’empresse de partir à la recherche du vif d’or. Chance inouïe ou mirage, une lueur dorée attire son attention au travers de la pluie battante. Sans hésiter, il tente sa chance, sans être certain de ce qu’il tente d’attraper.

le sifflet retentit, trouve écho dans la vague de clameurs provenant des gradins. après une première défaite humiliante, la kasai garde la tête haute, bien déterminée à honorer son équipe d’une victoire méritée. elle entre sur le terrain un poing levé vers les supporters fidèles de l’équipe, l’expression teintée d’assurance malgré la pression qu’exerce l’éventualité d’une défaite sur sa conscience. à peine lancée sur son balai, un cognard fuse sur la sorcière qui l'esquive de justesse, heurtant de plein fouet dans sa lancée l'attrapeur adverse, keita, qui manque de tomber de son balais. elle rattrape d'instinct le kasai avant de lui adresser un bref «  désolée ». un bruissement retentit prêt de ses oreilles et jackie croit apercevoir un éclair jaune juste à sa droite. oops. tournant sa tête vers l'attrapeur qui la fusille du regard, elle se félicite de cet heureux accident, puis se reconcentre sur le jeu.

par heure de match la Caldeira devenait un chaudron à l'atmosphère épais, et, transie par sa foule étudiante, sa vapeur exhalait une ferveur infâme battue par les vivats de ses supporters les plus fervents. l'écho tapageur des cris innombrables vrombissait en roulant jusque dans les oreilles de Raffaele et s’y diffusait comme un bruit lointain. perméable à cette effusion brûlante, il s’éveillait dans une intensité rare.

immobile, il attendait.

une pluie farouche s’écrasait sur la coque métallique du stade et brisait son tambour  aux percussions violentes des coups de tonnerres. animé par ces bruits violents, Raffaele sentit son impatience atteindre son paroxysme avant qu’enfin on ne les libère.

Les dragons jaillirent des entrailles du stade comme une trombe, dans une nuée de vert. Raffaele plana au ras de l’eau et y trempa ses mains pour satisfaire un rituel superstitieux en même temps que les pétales en or du dôme s’ouvraient sur le ciel.

le match commença; Keita fusa tel un maléfice. Horrifié Raffaele vit l’éclat du vif mais avant que son adversaire ne le saisisse, Jack le percuta.

Raffaele la congratula d’une vive tape sur le dos alors qu’il s’élançait dans le sillon de la petite balle.