au sortir d’une rue, des roues crissent. il y a un garçon avec un tee shirt oversize blanc et des sneakers de marque qui jaillit sur son longboard. accolé d’une figure féminine il gruge la foule et s’excuse avec une candeur d’enfant.
debout, sur sa planche, sa gorge se fend d’un rire cardinal si fort qu’on a l’impression d’entendre un chien japper. il pile sèchement et à l’arrêt brutal ses jambes giclent dans un surplus d’énergie. “merde” il descend en se cassant presque la gueule.
encore une fois, Tommy est parti trop vite.
debout l’inertie le fait tanguer mais la tessiture de son rire ne tremble pas. elle continue de brasser la nuit avec son énergie un peu fauve et Tommy ébroue ses épaules comme un chien son dos. il prend son longboard et le coince à l’horizontal entre des lanières de son sac à dos avant de revenir à Rose.
ils sont là, au soir, devant le cinéma qui s’éclaire à la lumière multicolore de ses affiches mouvantes et devant une foule au mouvement fourmillant.
Tommy regarde Rose en reprenant le souffle qu’il a donné à l’hilarité, les yeux un peu mouillés et le nez fripon. lentement l’air revient et il cherche alors la conversation où il l’a laissé mais il ne la retrouve pas. son bout s’est perdu dans l’incroyable activité de sa tête qui tourne toujours à plein régime et le silence s’installe. en cherchant Tommy ne trouve qu’un silence de seuil et la sérénité dérangeante qui s’installe au départ des émotions brusques.
ses yeux papillonnent sur Rose à la recherche de quoi dire, ils volent de l’écrin soyeux de ses cheveux, s’arrêtent à la courbe de ses joues et finissent à son épaule. toujours rien. peu à peu, le calme étrange lui est dérangeant et tourne autour de lui comme une mouche qu’il ne parvient pas à chasser.
il sait ce qui est en train d’arriver, il le voit enfler dans un coin de son crâne hors d’un espace qu’il n’a pas su mettre au placard. Tommy n’a jamais su compartimenter ses émotions, faire semblant et tenir sa langue dans sa bouche. il cède à son besoin de savoir et de revenir en arrière.
son visage trop honnête pour dissimuler ses intentions grimace.
Rose se tient face à lui, non pas que dans le présent mais aussi dans le passé où elle s’est un jour tenue contre son coeur. elle est au milieu de cette histoire, de ce livre dont il a bâclé l’épilogue et qu’il a rangé loin. habituellement ce qu’il enfouit ne ressort jamais mais depuis qu’il est certain qu’il a manqué un chapitre en plein milieu du récit, Tommy a déterré ses souvenirs et avec, une culpabilité mais aussi la rancoeur de ne pas avoir su.
il regarde Rose comme une enigme et sa grimace s’allonge car il déteste les mystères et davantage l’attente qui précède à leur résolution. Rose n’a pas de raccourcis, pas de cheat-code, il sait qu’en l’empoignant il n’aura que des épines.
Tommy sait mais dans la bêtise pure et simple d’un homme trop adolescent pour s’inquiéter il s’élance avec ce qu’il croit être du courage. Il attrape son poignet fermement. elle est étonnamment douce. “Rosie..” déjà son instinct réprouvé par son inquiétude lui hurle d’aller droit au but. une bienveillance trop pleine et mal contenue se transforme en une énergie brusque, et animale. “Rosie je ne sais pas ce que t’as eu mais je sais que t’as eu un truc.” la faute à Tommy est à son imagination quand il imagine des mois avant qu’il a pu laisser Rose seule, seule au milieu d’un soir comme celui-ci où les gens s’amusent et vont au cinéma. il la détaille du regard à la recherche d’un indice, l’ombre d’un mal-être, d’une maladie, il ne sait pas quoi. “est-ce que ça va maintenant ?”
debout, sur sa planche, sa gorge se fend d’un rire cardinal si fort qu’on a l’impression d’entendre un chien japper. il pile sèchement et à l’arrêt brutal ses jambes giclent dans un surplus d’énergie. “merde” il descend en se cassant presque la gueule.
encore une fois, Tommy est parti trop vite.
debout l’inertie le fait tanguer mais la tessiture de son rire ne tremble pas. elle continue de brasser la nuit avec son énergie un peu fauve et Tommy ébroue ses épaules comme un chien son dos. il prend son longboard et le coince à l’horizontal entre des lanières de son sac à dos avant de revenir à Rose.
ils sont là, au soir, devant le cinéma qui s’éclaire à la lumière multicolore de ses affiches mouvantes et devant une foule au mouvement fourmillant.
Tommy regarde Rose en reprenant le souffle qu’il a donné à l’hilarité, les yeux un peu mouillés et le nez fripon. lentement l’air revient et il cherche alors la conversation où il l’a laissé mais il ne la retrouve pas. son bout s’est perdu dans l’incroyable activité de sa tête qui tourne toujours à plein régime et le silence s’installe. en cherchant Tommy ne trouve qu’un silence de seuil et la sérénité dérangeante qui s’installe au départ des émotions brusques.
ses yeux papillonnent sur Rose à la recherche de quoi dire, ils volent de l’écrin soyeux de ses cheveux, s’arrêtent à la courbe de ses joues et finissent à son épaule. toujours rien. peu à peu, le calme étrange lui est dérangeant et tourne autour de lui comme une mouche qu’il ne parvient pas à chasser.
il sait ce qui est en train d’arriver, il le voit enfler dans un coin de son crâne hors d’un espace qu’il n’a pas su mettre au placard. Tommy n’a jamais su compartimenter ses émotions, faire semblant et tenir sa langue dans sa bouche. il cède à son besoin de savoir et de revenir en arrière.
son visage trop honnête pour dissimuler ses intentions grimace.
Rose se tient face à lui, non pas que dans le présent mais aussi dans le passé où elle s’est un jour tenue contre son coeur. elle est au milieu de cette histoire, de ce livre dont il a bâclé l’épilogue et qu’il a rangé loin. habituellement ce qu’il enfouit ne ressort jamais mais depuis qu’il est certain qu’il a manqué un chapitre en plein milieu du récit, Tommy a déterré ses souvenirs et avec, une culpabilité mais aussi la rancoeur de ne pas avoir su.
il regarde Rose comme une enigme et sa grimace s’allonge car il déteste les mystères et davantage l’attente qui précède à leur résolution. Rose n’a pas de raccourcis, pas de cheat-code, il sait qu’en l’empoignant il n’aura que des épines.
Tommy sait mais dans la bêtise pure et simple d’un homme trop adolescent pour s’inquiéter il s’élance avec ce qu’il croit être du courage. Il attrape son poignet fermement. elle est étonnamment douce. “Rosie..” déjà son instinct réprouvé par son inquiétude lui hurle d’aller droit au but. une bienveillance trop pleine et mal contenue se transforme en une énergie brusque, et animale. “Rosie je ne sais pas ce que t’as eu mais je sais que t’as eu un truc.” la faute à Tommy est à son imagination quand il imagine des mois avant qu’il a pu laisser Rose seule, seule au milieu d’un soir comme celui-ci où les gens s’amusent et vont au cinéma. il la détaille du regard à la recherche d’un indice, l’ombre d’un mal-être, d’une maladie, il ne sait pas quoi. “est-ce que ça va maintenant ?”