I wish I could take all of your pain away (Keise)

I wish I could take all of your pain away
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]20mai. C’est une journée plutôt banale. Matinée de classe et après-midi passée sur un balai pour s’entraîner au tournoi qui s’approche bien trop vite. Keita se fait peu à peu à cette nouvelle vie d’étudiant, une vie à laquelle il était certain de ne jamais avoir accès. Pourtant il est bien là, à s’asseoir en classe chaque jour car sa bourse est en jeu. Il sait que cette année il n’a pas droit à l’erreur s’il veut poursuivre jusqu’au diplôme et il ne supporterait pas de voir la déception dans les yeux de Miyuko. Alors il fait attention et depuis quelques jours, il se surprend même à aimer étudier en compagnie de sa nouvelle petite amie. Il se doute que la présence de Somi est ce qui lui fait apprécier le moment, mais le fait est qu’il ouvre ses livres et remplit ses cahiers de notes qu’il retient plus ou moins. Il avait d’ailleurs prévu une soirée en compagnie de sa belle ce soir mais un message de Rose lui fait changer de programme. Il est rare qu’elle lui demande si formellement de le voir, alors il ne peut empêcher l’inquiétude de naître en lui. Sans hésiter, il prévient Somi qu’ils ne pourront pas se voir ce soir et se dirige vers les dortoirs dès son entraînement terminé pour prendre une douche et se changer afin d’aller trouver sa soeur dans la chambre individuelle qu’elle occupe désormais. Il n’a pas trop compris pourquoi elle avait déménagé, pas trop compris pourquoi elle pouvait avoir une chambre seule alors que lui s’en tapait une où ses colocataires se faisaient les yeux doux en permanence sans même s’en rendre compte. Il compte bien lui demander ce soir d’où vient ce privilège et s’il peut y avoir accès car cela l’aiderait bien dans ses hobbies nocturnes.

Pour l’heure, il traverse le bâtiment pour rejoindre l’aile des filles encore ouverte. En passant devant la porte de Somi, il tend l’oreille mais n’entends rien de particulier. Il reprend donc sa route, saluant les quelques personnes qu’il croise au passage. Enfin, Keita arrive devant la chambre de sa soeur et ne prend pas la peine de toquer avant d’entrer. « Good evening Sis ! » lance-t-il en venant la prendre dans ses bras, se souciant peu de s’il la dérange ou non. Comme à son habitude, au cours du câlin, il laisse son poids écraser sa cadette jusqu’à ce qu’elle se plaigne suffisamment à son goût. Il se redresse ensuite et ébouriffe les cheveux de Rose avant de se laisser tomber sur le lit comme s’il s’agissait du sien. Silencieusement, il observe le nouveau lieu de vie de sa soeur. L’endroit est plutôt cosy, déjà à l’image de sa soeur. « How’s my baby sister doing ? » demande-t-il finalement en reportant son attention sur Rose, tapotant l’espace vide à côté de lui pour lui intimer de venir s’asseoir près de lui.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]20mai,, les ongles rongés par l’appréhension, rose a le coeur qui bat bien trop fort au fond de son poitrail ; il menace de faire sortir ses tripes sur le sol de sa chambre tant son estomac est noué. elle tourne dans sa nouvelle chambre comme un lion en cage avec les discours au mot près répétés sur le bord des lèvres, à peine murmurés, en ayant l’impression de les oublier tout juste prononcés. elle sait pas comment faire, rose, ni comment lui dire, pense à s’enfuir avant même que son frère ne soit arrivé ; elle regrette presque son message envoyé, lui demandant de venir la rejoindre, et aurait probablement dû lâcher la bombe en quelques mots sur un écran résonnant comme : hey kei’ i’m a rokurokubi now ! byyyeee sans jamais regarder ou attendre de réponse de sa part.
seulement, un élan de courage ((probablement insufflé par son bakeneko)) lui a ordonné de conter la terrible vérité de vive voix.

elle n’est pas bête, rose, sait pertinemment que son entourage a remarqué autant ses sautes d’humeur plus indomptables ((encore qu’à l’accoutumée)) que les cernes creusés, la peau pâle, terne, quasi sans vie, et tout ce qui fait d’elle ce qu’elle n’est plus vraiment. mais elle a raconté mensonge sur mensonge dans l’espoir d’y croire elle-même, comme si faire taire la soif et sa propre perdition effacerait tout ce qu’elle est devenue en réalité. voile illusoire sur une évidence rejetée, la gamine a fini par comprendre qu’il était plus important d’assumer pour mieux contrôler ; première raison de son changement de chambre au sein des kasaï. une pièce partagée avec somi troquée contre un lit qui canalise le danger lors de ses sommeils agités. puis le traitement qui redonne quelques couleurs à ses joues, lui permet aussi de manger comme une étudiante normale, seulement privée de goût. déjà dénuée de facilité à se nourrir correctement ((manque d’argent)), la voilà tout à fait dépourvue du vrai plaisir de manger depuis cinq longs mois.

et, soudain, keita brise l’attente insoutenable et l’empêche de penser à déguerpir, l’écrasant contre son torse alors qu’elle manque de tomber sous tout son poids. “for merlin sake you're heavy!” qu’elle marmonne étouffée contre l’odeur de son frère qu’elle repousse de toute sa petite force avant de tenter de se recoiffer proprement.

le tolkien s’installe, s’étale de tout son long et rose attrape le coussin de sa chaise de bureau pour lui lancer au visage dans un “i’m fine.” virulent. le soupire est habituel et taquin alors qu’elle s'assoit finalement près de son frère, récupérant l'oreiller pour le mettre sur ses genoux. manie d’une angoisse qui pointe à nouveau le bout de son nez, la gamine caresse le tissu doux sous ses doigts, comme pour se calmer, et relève le menton vers keita. “and you? how you doing? you ready for the qualifiers with the gsp?” l’innocence et la sincérité tintent contre ses cordes vocales, tout en essayant de canaliser l’agitation de ses jambes causée par le tourment des aveux à venir.

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@"rose tolkien"

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]20mai. Il voit dans les yeux de sa soeur une tristesse qui lui est devenue habituelle. Une peine qui pourrait ne pas être perçue par ceux qui ne la connaissent que peu. Cependant, Keita la connaît par coeur. Protecteur, sans doute trop, il remarque le moindre changement d’humeur de sa petite soeur. Il ne les fait que rarement remarquer, préférant la laisser venir à lui si elle en ressent le besoin. Cela ne veut pas dire qu’il ne voit pas les troubles et les doutes qui envahissent la plus jeune de leur fratrie. Ce soir encore, bien qu’il soit heureux qu’elle soit enfin décidée à lui parler de ses maux, il attend qu’elle vienne à lui. Il la laisse faire son chemin, sans la presser, sans lui faire comprendre qu’il a compris que quelque chose d’important se passait, quelque chose de grave. Elle ne s’aventure pas tout de suite dans les confessions et il ne l’y force pas. Il joue à cette discussion qui n’a pas de sens alors qu’elle lui a formellement demandé de venir. « I’m alright. It’s hard to manage quidditch and school but » répond-il en haussant les épaules, signifiant qu’il n’a pas d’autre choix que de continuer à avancer ainsi. « I’m trying to not skip class, or sleep when I go. Who knew it was so hard to stay awake ?! » Il feint de s’étonner, feint de ne pas savoir pourquoi il a tant besoin de sommeil. L’alcool qui coule sans cesse dans son sang lui donne envie de dormir, constamment. Quelques minutes d’euphorie où plus rien ne compte, puis il s’endort. Ses performances en quidditch, comme scolaires, sont atteintes et s’il tente de réduire sa consommation ces derniers temps, rien n’est si simple. La présence de Somi l’aide à vouloir garder le contrôle, comme une bouée à laquelle il s’accroche alors qu’il avait simplement continué à nager jusqu’à présent. Un détail qu’il se garde bien de partager avec sa petite soeur. Pour l’instant du moins.  « I’m confident about quidditch though. Our team is good, we trained hard… We’ll see. »

Sujet au stress lorsqu’il aborde ce sujet, parce qu’il veut gagner, Keita finit par revenir au sujet principal et demande à sa soeur. « But you didn’t ask me to come to speak about quidditch, am I wrong ? » Souhaitant rassurer Rose, l’aîné lui offre un sourire qu’il espère réconfortant. Il est temps d’aborder le sujet, même s’il ne veut pas la brusquer. Laisser le temps à l’angoisse de monter plus encore n’est pas bon et chaque once de son être lui indique qu’il ne doit pas laisser le temps à sa cadette de réfléchir plus longtemps. « Tell me kiddo. What’s going on ? » Question amorce d’une discussion qui sera difficile, bien qu’il ne se doute pas encore d’à quel point.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]20mai,, le small talk lui est insupportable alors le quidditch lui a semblé être la meilleure échappatoire pour reculer l’échéance et lui annoncer la vérité. les mots de son frère la font doucement sourire, apaisent même légèrement la prise étouffante sur son cœur, lui font oublier à peine quelque secondes ce pourquoi keita est vraiment là “i’m sure everything’s gonna be fine, you’re fucking talented. they’re lucky to have you in their team.” les mots sont sincères, l’engouement prend même possession de sa voix mais rose tait l’évocation de son sommeil, fait l’impasse sur une remarque piquante pour ne pas avoir à se battre avec lui à propos de l’alcool. ce n’est pas pour ça qu’elle lui a demandé de venir et son frère ne l’a pas oublié - la question tombe et rose s’acharne sur ce pauvre coussin, l’angoisse coulant à même ses veines sous la responsabilité qu’elle a prise elle-même de tout lui avouer. “yeah maybe i was just curious about how it was going in your life.” l’humour en bouclier, la gamine dérive pour mieux reprendre son souffle et trouver le courage d’amorcer la révélation.

les discours ont été répétés près d’une centaine de fois mais, en cet instant, tout semble lui échapper, elle ne sait plus par où commencer. sa gorge est serrée, si serrée qu’aucun mot qu’elle veut prononcer n’arrive à sortir. i’m a rokurokubi si peu de mots trop difficiles à sortir, elle a le souffle court. “you know… mmh lately i’ve been feeling kinda awkward. i mean, i was very tired and moody - more than the usual i mean - and yeah i think the past few months have been quite tough for me and i didn’t tell anyone what was going on ‘cause… i didn’t really know  what was going on myself actually.” maladroite, rose se perd dans des explications qui n’ont aucun sens et si elle sait pertinemment que son frère ne lui tournera pas le dos, la peur lui bouffe les syllabes. la raison de son silence est qu’elle n’a jamais voulu leur ajouter plus de problèmes ou de peine ((déjà trop bien servis)) mais maintenant que berlioz est au courant, rose est acculée. “okay i’m sorry it’s a bit hard to tell you this to be honest.” l’excuse est inutile mais nécessaire et la gamine se tourne un peu plus vers le tolkien, la jambe en tailleur et l’autre qui touche le sol. “about five months ago i’ve been kinda... attacked by a rokurokubi and... i kinda am now one.” les mots sont lancés au hasard et une grimace d’appréhension déforme ses lippes dans l’attente d’une réaction. bombe enfin lâchée, rose n’est pour autant pas soulagée, au contraire, elle imagine déjà la nouvelle épreuve qu’ils vont devoir traverser.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]20mai. Elle a toujours été là pour lui, Rose. Lorsque les grands de la fratrie ne voulaient pas jouer avec lui, lorsque ses frères n’avaient besoin que de leur alter ego et pas d’une version miniature, lorsque ses sœurs avaient besoin d’être libres sans le bébé dans les pattes. Rose, elle, était toujours à ses côtés et ce encore aujourd’hui. C’est pour ça qu’il aime tant l’appeler sa jumelle, son autre part de lui-même. Ils ne sont pas nés le même jour, seulement la même année, mais pour lui il n’y a pas grande différence et sa relation avec sa cadette en restera toujours spéciale à ses yeux. Les années passent, les relations changent, évoluent, s’améliorent mais celle avec Rose reste la même. Aujourd’hui encore, elle lui pose des questions, prend de ses nouvelles, s’inquiète de ce qu’il se passe dans sa vie alors qu’il est clair que c’est d’elle dont elle a besoin de parler. Alors Keita finit par crever l'abcès, par poser la question qui marque la fin d’une période et le commencement d’une autre, plus douloureuse, plus difficile. Sans le savoir, il met un point final à l’insouciance de leur enfance, un point final au quotidien sans conséquence.

Rose prend la parole et instinctivement, le cœur de Keita se serre. Il ne sait encore rien mais le ton employé lui indique que ça n’a rien de léger, rien d’une anecdote. Bien sûr qu’il sait que sa sœur n’est plus que l’ombre d’elle-même, il a remarqué le teint pâle, les sauts d’humeur, la perte d’appétit et de poids. Keita ne dit rien, mais Keita voit tout. « It’s okay. I’m not going anywhere. » rassure l’aîné en venant poser sa main sur le genou de Rose, quelques secondes à peine. Quoi qu’il advienne, il sera là pour elle, il ne l’abandonnera jamais. Jamais.

Lorsque les mots tombent, le temps s’arrête. Keita a l’impression qu’on a privé son espace d’oxygène et s’il croit étouffer ce n’est en réalité pas son corps mais son cœur qui manque de souffle. Le silence est lourd, il le sait, mais il est incapable de prononcer le moindre mot. Il ne voit plus, ne sent plus, n'entend plus. Perdu, il encaisse le coup, répète les mots de Rose dans son esprit, encore et encore. L’annonce n’a aucun sens et pourtant, tout s’explique. « Which rokurokubi ? » demande-t-il enfin après de longues secondes. Son ton est sans appel, il ne laisse pas de place à un refus et pourtant il sait qu’elle ne voudra pas lui répondre, du moins pas si elle connaît le responsable de son mal.

Après un nouveau silence, son esprit fusant à une allure étourdissante, Keita reprend la parole, plongeant un regard inquiet dans les prunelles fuyantes de Rose. « D.. Does it hurt ? Are you lonely ? Is someone helping you ? » Un flot de questions qu’il n’est plus capable de contrôler. L’inquiétude se mêle à la colère et il serre les poings pour tenter de garder le contrôle, lui qui en est si peu capable.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]20mai,, le regard de keita est un baume apaisant sur son cœur qui bat trop fort, si fort qu’il fait presque mal à l’intérieur. et pourtant, parce qu’il est là, ça semble plus simple de lâcher prise et de trouver le courage. il ne suffit d’aucun mot pour que son frère la comprenne et, d’un simple geste, le tolkien a toujours su montrer son intérêt pour tout ce qu’elle ressentait même si les mots ont toujours fui leurs lèvres, rose n’a jamais plus fait confiance à quelqu’un qu’à keita. c’est peut-être pour ça qu’il lui semble douloureux d’avouer - peur de décevoir, peur de leur inquiétude qui les boufferait, elle en est sûre. berlioz pourrait retourner le monde pour trouver le remède aux maux de meruem, comme khalis se démène à la protéger sous ses mots-réconfort qui sont tout autant des pieux enfoncés dans son corps sous la dureté de leur réalité.

évidemment, les questions tombent et rose avec.
la gorge désormais sèche, c’est tout ce qu’elle redoutait sans l’ombre d’une crainte qu’il la laisse tomber. ce sont les préoccupations qui résonnent et bouillonnent dans ses tympans. khalis qu’elle ne peut jeter au bûcher, le nom de son cousin blotti contre son cœur en secret pour l’épargner. “i- i don’t know.” le bégaiement trahit peut-être le mensonge mais tromper ne lui a jamais semblé aussi difficile sous les yeux de son frère inquiet en cet instant. “no… i’m fine, i guess. i-” désemparée, les mots se perdent dans l'encéphale de la gamine qui n'arrive à former une phrase sensée. “reyn knew about it ‘cause i may have tried to… bite him and then… i told oz ‘cause i thought he knew ‘bout reyn but spoiler alert : he didn’t. so i kinda messed up and of course he freaked out and he absolutely wants me to tell the whole family what i am now. which i can understand but… i just wanna forget about it and live my life as before. i don’t want everyone to freak out for this and live under the pressure of being the weak one. i know how hard it already is for ruem. i can handle it, i have a treatment and i had to change and move into another room at school - please, don’t tell somi, i- i don’t want her to know and worry ‘bout that. please.” les mots s'entrechoquent et se perdent les uns contre les contre et, finalement, ce sont les yeux suppliants qui concluent sa tirade pour convaincre keita de ne pas en parler à sa petite-amie qu'elle s'est vue délaisser sans une réelle explication sincère. les mains posées sur sa jambe, elle pense que ce sera suffisant et, pour changer de sujet, la gamine vient se blottir contre lui. "can you just... hug me a sec?"

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@"rose savage"

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]20mai. La colère et la tristesse se mêle dans une danse folle que Keita ne parvient à calmer qu’en frappant de son poing sur sa cage thoracique. Doucement, comme une s’il battait la mesure de ce cœur qu’il ne parvient pas à calmer. Il n’est pas prêt à entendre les mots que Rose prononce, pas prêt à faire face aux conséquences, pas prêt pour fermer le livre de leurs premières années de vie. Car dans la douleur de la révélation s’envolent les repas en tête à tête autour de burgers bien trop gras, les soirées à tester les cocktails de l’un et de l’autre, les découvertes culinaires et ce fameux jeu de trouver la pire combinaison possible et de défier l’autre pour qu’il la mange. Beaucoup de leur temps ensemble tourne autour de la nourriture que Rose ne pourra plus jamais goûter et de la culpabilité que Keita ne pourra jamais enterrer.

Si au fond il sait qu’il n’est coupable de rien, l’aîné ne peut s’empêcher de croire qu’il aurait pu éviter tout ça s’il avait fait plus attention à sa sœur. Est-ce sa relation naissante qui lui a fait perdre la tête, qui lui a fait perdre des yeux ce qu’il a de plus cher au monde ? Il n’aurait jamais la réponse et il sait, déjà, que cela va rester trop longtemps à la surface de ses pensées. Alors il frappe sa poitrine un peu plus fort, un peu plus rapidement, comme si cela pouvait calmer l’angoisse. Les mots que prononce ensuite sa sœur devraient le rassurer, et ils le font un peu, mais il le terrifie également. Lui qui aime tant sa routine malgré son air nonchalant ne peut imaginer une seconde l’effroyable changement, du jour au lendemain, de tout ce qui fait la vie. Face au discours il ne sait quoi dire, tout juste arrête-t-il de marteler sa poitrine pour reposer son poing sur sa cuisse. Il ne dira rien, c’est une promesse silencieuse qu’il sait atteindre sa sœur. « I’m sorry you have to get through this... » dit-il enfin après de longues minutes. Il voudrait tant réussir à lancer une blague, une note d’humour, mais il en est incapable. Alors il cède à la demande de Rose et s’approche d’elle pour la prendre dans ses bras. Il la serre d’abord si fort qu’il a peur de l’étouffer, puis il relâche la pression dans une étreinte plus délicate. « You’ll always be my baby sister...  » promet-il en appuyant sa tête contre celle de sa cadette, incapable d’en dire plus. Son esprit est bloqué et la colère gronde, sourde. On a osé toucher à sa sœur et le reste n’a pas d’importance.