the boy in the empty room is lonely (osmose)

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] please, let me sleep il fait sombre, si sombre que la lune arrive à peine à percer à travers la fenêtre de sa chambre ou alors ce sont les larmes qui ont envahi ses yeux qui l’empêchent de voir ses rayons se déposer sur le sol. les genoux sous son menton, seul un de ses bras les entoure pour les garder près d’elle. l’autre se laisse pendre jusqu’aux draps, encore attaché au lit. ça n’a rien de réconfortant mais c’est tout ce qu’elle arrive à faire pour se rassurer, comme toutes les nuits où elle se réveille en sursaut, les crocs encore sortis, la soif qui assèche tant les babines que la gorge est douloureuse. et ce soir particulièrement sans que rose n’en comprenne ((sans que rose ne veuille comprendre)) la cause.

maladroitement, son téléphone est tombé quand elle a voulu le reposer sur la table de nuit et c’est peut-être mieux comme ça. la gamine n’a ni la force d’aller le chercher ni celle d’affronter ses regrets en fixant son message ne pas être lu. elle aurait pu choisir n’importe qui, elle aurait pu demander de l’aide à un de ses frères, à une de ses sœurs, à son cousin, à pandore, à somi, à seiko. mais seul le visage d’osamu se dessine en consolation suffisante pour tenter de se rendormir ((de se calmer en premier temps)). garçon qu’elle ne connaît pourtant pas si bien, elle sent déjà les remords l’envahir à la honte du lendemain, quand elle relira son message, quand elle devra trouver une excuse, quand elle le croisera au détour d’un couloir.

la détresse qui coule sur ses joues pourtant, elle, aurait besoin qu’il quitte ses songes pour passer la porte de sa chambre mais rose ne saurait même pas quoi lui dire, comment lui expliquer et, à nouveau, le rythme cardiaque s’emballe, s’affole et sa main libre vient frapper son front en s’insultant silencieusement d’idiote. en espérant simplement qu’il dort, elle aura le temps de trouver un mensonge. mais le cliquetis de la porte qui s’ouvre la stoppe net et lui fait réaliser que, non seulement, elle n’avait pas fermé à clé mais aussi que sam a probablement ouvert son message pour y répondre.

chat sauvage collé au mur, les cheveux noirs devant les yeux tel un animal apeuré, rose a la fierté amère qui dévale ses traits fatigués. sans pouvoir contrôler ses pleurs, elle a les canines enfoncées dans sa lèvre inférieure comme s’il suffisait qu’elle arrête de respirer pour qu’il ne la voit pas mais, trop tard, il s’avance et “don’t come… too close.” avertissement miséreux qu’elle soupire pourtant avec grande conviction. “i’m sorry, i shouldn’t have text you. it’s just insomnia.” parce que se montrer si faible la terrifie, parce qu’au final, elle ne le connaît pas si bien ce garçon et maintenant que les souvenirs d’un jp horrifié par l’image qu’elle lui retournait lui remontent contre la gorge, elle aimerait tant qu’il ne soit pas venu.

skate vibe, mk.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] please, let me sleep can u come please ??

la requête est inédite, étrange - possède le mérite de le surprendre au point de lâcher un instant le souaffle au lieu de repartir dans les airs. l’habitude aurait voulu qu’il la taquine, mais l’absence de sarcasme l’intrigue suffisamment pour qu’il traîne sa carcasse jusqu’aux vestiaires, pianotant son écran pour formuler une réponse à rose.

be there in 10. u ok ?

en quelques minutes, il efface les traces de l’entraînement tardif – déconseillé – et range l’équipement dérobé, puis transplane. le voyage se passe sans accroc, comme si sa magie avait ressenti son agitation ; rose ne lui a pas répondu, alors il presse le pas. cherche le numéro de dortoir, cogne, s’aperçoit que la porte est ouverte. hésite, attend une réponse qui ne vient pas avant de décider d’entrer. « hello ? rose you there ? » pas de réponse, les poumons qui se vident et se remplissent à toute allure. et finalement, la voilà.

« ros- don’t come… too close. » l’ordre bloque son élan, ralentit la hâte qui pulse dans chacun de ses mouvements depuis qu’il a ressenti l’urgence dans ses mots et plus encore à la vue de son état, crève-cœur ; mais il obéit, laisse un temps. « okay, i won’t. » il offre ses paumes en guise de promesse, bifurque puis opte pour une marche arrière jusqu’à heurter le mur de sa chambre, presque perdu sur la bonne façon d’agir. la panique qui n’aide pas à réfléchir.

« i’m sorry, i shouldn’t have text you. it’s just insomnia. » une part de lui reste incroyablement alerte, comme si un danger allait se métamorphoser sous ses yeux à tout moment ; rush d’adrénaline encore trop présent pour dire à ses sens de se calmer. « oh. » c’est un air ébahi qui s’accroche furtivement à son visage, parce que l’annonce allège tout de même un poids sur son cœur, presque l’impression d’avoir stupidement imaginé le pire. « don’t be sorry. you just scared the shit out of me. » un peu naïf, un peu candide, prêt à tout accepter si ça veut dire qu’elle est en sécurité – c’est plus simple de croire ce que rose lui offre en soupirs disgracieux que de porter son attention sur le reste de la scène (sa main maladroitement attachée, reliée aux barreaux de son lit ; sa carrure amoindrie, recroquevillée en une boule de frayeur ; son timbre tremblant, semblable au miaulement d’une chatte effrayée.)

sam ne relève pas ce que son regard constate, ce que son regard encadre à mesure que sa présence se fige dans la pièce ; sait d’expérience que ça ne sert à rien de forcer une serrure qui ne souhaite pas encore être ouverte. mais l’urgence (est-elle blessée ?) qui pulse dans tout son corps l’oblige à prendre les devants, après un instant de silence qui lui semble durer une éternité. « it's not insomnia, right ? rose, did somethin’ happen ? are you hurt ? » les questions sont hasardeuses, tentent de désamorcer mais il est incapable de faire semblant sam alors que l’inquiétude le bouffe. « you know i won’t judge you or anythin’, right ? » le ton se veut encourageant, nullement brusque – vise à la faire se libérer de son fardeau, l’aider à le supporter s’il faut. « you don’t have to tell me what it is, it’s okay if you don’t. but can i do somethin’ ? do you need anythin’ ? i don’t know i - or i can just shut up and stay here if it can help. just tell me. »

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] please, let me sleepça a été rapide, entre le moment où elle a envoyé ce message et celui où elle a entendu la voix de sam s’engouffrer dans sa chambre et, pourtant, ça a lui semblé être une éternité, d’attendre dans ce silence et ce noir effroyables où seul le bourdonnement du dehors résonne dans la pièce. seule. juste seule.
quelque part, la présence de sam a quelque chose de rassurant, quelque chose qui l’effraie autant que ça la soulage. alors, elle reste silencieuse, ne sait plus vraiment si elle veut le voir partir ou le voir rester ; là, au fond de la pièce, collé au mur, juste assez loin pour ne pas l’atteindre mais tout juste assez près pour que le poids sur ses épaules se délie un peu de ses muscles. puis, ce silence s’engouffre entre eux, où quelques voix lointaines se font entendre, des pas dans les couloirs qui se précipitent à cette heure tardive. la gorge est encore trop serrée pour pouvoir sortir un mot tandis que ses yeux osent le regarder dans cette ombre intense, il est vraiment venu.

un reniflement détruit le calme, ensuite sa voix et tout redevient plus à vif quand il se rend compte qu’elle lui a menti. il ne la jugera pas, qu’il lui assure, et rose a le cœur lourd, presque un frisson qui dévale son dos courbé juste à l’idée de tout lui expliquer. “but can i do somethin’ ? do you need anythin’ ?” elle en sait rien la gamine, se demande encore pourquoi elle lui a demandé d’être là - peut-être qu’elle a besoin de ses bras ou de planter ses canines dans son cou, peut-être même des deux en même temps pour finir par pleurer jusqu’au petit matin. ce serait tellement plus simple si khalis était encore là, il aurait eu la solution, lui, et probablement qu’elle n’aurait jamais eu à se réveiller en plein milieu de la nuit, assoiffée et paniquée - parce que c’est depuis son départ que tout déraille et qu’elle ne contrôle plus rien. “i- i don’t know.” qu’elle lui avoue la voix perdue entre ses genoux. “i didn’t want to feel alone.” comme une faute avouée, elle marmonne, honteuse de le faire assister à ce spectacle aussi dangereux que pittoresque. “can we stay like this for a minute?” parce que ça semble lui faire du bien, ça semble calmer doucement les battements de son coeur qui tambourinaient dans sa poitrine quelques minutes avant ; elle ne semble surtout pas encore prête à lui parler, prête à ce qu’il s’approche (ne veut surtout pas le mettre en danger), toujours en train de réaliser qu’il se trouve dans la même pièce qu’elle.

plus les secondes passent et plus ses membres se détendent, elle finit par se redresser un peu, coller l’arrière de son crâne contre le mur derrière elle et même allonger ses jambes entièrement sur le lit. cette fois, ses yeux sont fermés mais elle peut entendre la respiration de sam (c’est suffisant) en imaginant son cousin près d’elle qui lui dirait que tout va bien se passer et qu’elle n’est pas obligée de céder. non, elle n’est pas obligée alors elle se concentre, se retient, ça a même l’air de fonctionner car, quand elle rouvre les yeux, le kaze est encore là, accroupi contre le mur et elle ne sait pas s’il s’est endormi ou s’il la regarde. elle aimerait enfin qu’il s’approche alors elle chuchote après de longues minutes dans le silence : “sam? it’s okay now, you can come.” la voix est épuisée mais elle n’arriverait pas à dormir et, quand il se redresse pour venir plus près, par simple réflexe, la gamine a les genoux qui retrouvent leur place initiale, autant pour se (le) protéger que lui laisser de la place, l’invitant à s’asseoir au bout du lit. “sorry, i didn’t want to scare you.” encore une place à la honte qui se faufile, elle n’ose même pas libérer son bras de peur que ça recommence - si elle s’endort et qu’elle se réveille à nouveau? - sans qu’elle ne comprenne vraiment pourquoi. rose a été plus que consciencieuse depuis quelques mois (depuis l’épisode jp), à prendre son traitement et à se nourrir correctement alors pourquoi ses crises s’accentuent? “i’m not hurt, i’m- elle se racle la gorge i’m kinda sick and sometimes, i wake up in the middle of the night and panic.” un rire nerveux lui échappe avant que ses lèvres ne se pincent sans qu’elle ne réussisse à lui dire la vérité, pas tout à fait, pas encore alors qu’elle se sent encore trop sensible pour en parler. “can you give me some water, please?” la main libre pointe son bureau où sa gourde se trouve, elle a si soif qu’elle a besoin de l’épancher grâce au sang de synthèse qui remplace l’eau indiquée.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] please, let me sleep l’incertitude s’imprima dans ses mots, alors osamu se contenta de hocher la tête vigoureusement, comme si la chose ne revêtait aucune importance immédiate. « you’re not. i’m here with you. » et c'était vrai ; toute son attention, celle qui avait été épargnée par l’usure provoquée par les entraînements nocturnes, était portée sur elle, ne s’attardait que sur sa carrure frêle et ses yeux rougis, sur le bras qui entourait ses genoux d’une pression si forte qu’il en était devenu blanc. il n’existait aucun jugement, dans son regard – juste un incroyable sentiment d’inutilité, un picotement régulier qui se répandait au simulacre de sa peau comme un rappel de son manque de réaction. « can we stay like this for a minute ? » mais peut-être que cette attente convenait à rose, lui permettrait de réfléchir sans avoir à gérer une source de stress supplémentaire – alors il attendrait, pour elle. « yep, we can do that as long as you need. »

par automatisme, son dos glissa le long du mur sur lequel il était initialement appuyé ; il réinstalla le tissu de son sweat une fois affalé au sol, les jambes tendues face à lui. dès lors, il n’ajouta plus rien, s’acclimata au silence imposé, aux questions tout juste étouffées qu’il souhaitait lui poser. sa respiration demeurait confuse, à cause du rush d’adrénaline, et ce ne fut qu’une fois à terre qu’il s’en rendit compte. alors il prit un temps pour récupérer une inspiration convenable, une expiration lente et maîtrisée. du coin de l’œil, sam attrapa quelques lueurs qui traversaient les persiennes de la chambre de la gamine, et son regard se perdit vers l’extérieur un court instant.

sans surprise, la fatigue le rattrapa rapidement maintenant qu’il était immobile, avachi contre quelque chose qui s’apparentait à un oreiller de mauvaise qualité. ses yeux se plissèrent et son souffle ralentit, et il s’efforça de redresser sa carrure de temps à autre pour ne pas laisser sa conscience s’échapper. il y avait plus urgent, pour le moment.

la voix de rose, soigneusement dissimulée par l’espace qui les séparait, le sortit de son mutisme. « okay. » osamu n’émit aucune objection, n’offrit aucune porte de sortie qui aurait pu lui permettre de faire un pas en arrière, parce qu’il possédait le sentiment qu’elle ne pourrait pas le faire seule, cette fois-ci. s’écartant du coin de la pièce où il s’était réfugié, quelques enjambées le firent rejoindre le bord du lit de rose, et le matelas s’enfonça en quelques plis disgracieux sous le poids de son corps. « don’t be sorry. i’m glad you’re okay. » le sourire se fit léger, sincère – parce que c’était en réalité tout ce qui lui importait. les explications n’éclaircirent rien au tableau brumeux que lui offrait rose depuis son arrivée, et tenter d’en décrypter un éventuel sens caché ne l’aidait pas. à sa demande, il se contenta de s’exécuter ; « oh yeah, sure. » attrapant le liquide pour lui tendre la seconde suivante, gardant le bouchon dans sa main alors que son corps s’était inconsciemment rapproché du sien. « here rosie, » l’ataraxie de la scène disparaissait, et osamu se sentait enfin respirer convenablement. « better ? » il récupéra la bouteille, fixant sa fermeture avant de la déposer au pied de son lit. les yeux de la savage criaient à la fatigue, à l’épuisement du à une panique incontrôlable et dans la semi obscurité de sa chambre rose semblait si fragile, à manipuler avec tant de précaution qu’il n’était pas certain d’y parvenir. et lorsque leurs regards se croisèrent à nouveau, lorsqu’il sentit l’angoisse incrustée aux creux de ses paupières, il annonça : « do you want me to stay for the night ? »

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] please, let me sleepc’est un soulagement immense qui coule le long de sa gorge, le goût du fer qui apaise instantanément tout son corps, tous ses muscles grâce à l’hémoglobine qui nourrit chacune de ses cellules. “yeah, much better.” un soupire lui échappe alors que ses épaules s’affaissent doucement en rendant la bouteille de sa main libre. elle essuie ses babines, glisse sur sa joue sur laquelle le sel a séché et tiraille désormais sa peau. ses yeux sont fuyants, osent à peine se lever sur ceux de sam qui lui semble si proche d’elle - ils ont peur de découvrir la peine, la pitié, l’impuissance d’aussi près. elle ne pense pas pouvoir supporter de voir toute l’inquiétude qu’elle a lui a mise dans les yeux, sent maintenant la honte au creux de sa poitrine, les ongles qui s’accrochent à la peau de ses cuisses pour se distraire. et puis, au bout d’un moment, sous le poids de son regard qu’elle sent insistant sur elle, elle relève le sien comme un chiot qui aurait fait une bêtise, l’intérieur de sa bouche dévorée par ses dents nerveuses.

un instant flotte entre les mots de sam et les siens, quelques secondes qui s’écoulent avant qu’elle ne lui réponde. “yeah…” ça y est, elle ne le regarde plus quand elle se décale un peu plus vers le bord du lit, quand elle semble lui faire de la place juste à côté d’elle. “if you don’t mind, of course.” elle sent la gêne l’envahir, se sent comme un boulet à son pied alors que le garçon ne semble même pas un peu dérangé de rester près d’elle pour veiller sur elle - est-ce réellement son rôle? “i didn’t want to scare you-” qu’elle répète “but if you stay maybe you should know-” une longue inspiration imprègne ses poumons. “maybe you should know why i’ll keep that.” son index pointe les chaînes autour de son poignet droit qui sont là pour l’apaiser, pour protéger le monde entier de ce qu’elle est. “you’re right, it’s not insomnia, i mean i kinda have hard times to sleep but… i’m a rokurokubi sam.” ça lui a demandé tant de force et, pourtant, l’annonce tombe comme si elle s’attendait à ce qu’il s’en aille, à ce qu’il la laisse seule et il aurait sûrement raison ; il n’a pas à subir sa malédiction, garçon qu’elle connaît qu’à travers quelques sms et quelques sorties, il n’a aucune responsabilité à prendre, n’est-ce pas ? pourquoi en a-t-elle alors envie ? “i would understand if you don’t wanna stay, it’s okay but don’t tell anyone, please.” elle a l’impression de pouvoir lui faire confiance mais se sent obligée de le préciser. si la gamine n’a pas envie qu’il parte, si elle a envie de s’allonger à côté de lui pour tenter de trouver le sommeil en écoutant sa respiration, en sentant sa présence, elle n’essaie pas de le convaincre, le laissera partir s’il décide de se lever et passer la porte de sa chambre. elle n’essaiera même pas de le retenir s’il décidait de ne plus jamais lui parler mais rose ne veut pas faire les mêmes erreurs, s’arme d’un courage immense pour enfin dire la vérité.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] please, let me sleep « i’m not. » il admit, à presque lui couper la parole ; lui refuser le droit de croire qu’il se sentait soumis à la moindre obligation. les prochains mots prononcés par rose étaient hésitants, entrecoupés de pauses qui offraient la possibilité de faire marche arrière et de tout effacer si elle le souhaitait, mais ce n’était pas l’option qu’elle choisit. à la place, rose attrapa son attention pour la diriger vers l’entrave qui la reliait aux barreaux de son lit, et osamu se contenta de se laisser guider.

il ne l’avait pas oubliée, en vérité ; avait façonné son comportement dès ses premiers pas dans l’appartement à cause d’elle, inconsciemment. mais, étrangement, des explications ne lui semblaient pas nécessaires pour lui faire confiance.

ses lèvres restèrent closes, sa voix silencieuse, de peur de la brusquer - et la bombe tomba. « oh, » fut la seule chose qu’il parvint à formuler (idiot), alors qu’il empêcha son corps de reculer sous la stupeur. c’était un événement tout-à-fait rare, de le voir manquer de mots. « i wasn’t expecting that. » ses pensées s’étaient tournées vers les loups-garous, au milieu du tourbillon de curiosité malsaine qui s’était dessiné à la vue de la contrainte entourant son poignet - aux transformations qui impliquaient de prendre des mesures pour ne pas blesser ceux qui les entouraient. mais ce soir n’était pas un soir de pleine lune - alors le schéma était incohérent.

ses connaissances sur les rokurokubis, au-delà de leur consommation excessive de sang et du danger qu’ils représentaient lorsqu’ils étaient terrassés par la soif, étaient très limitées. et sans qu’il ne s’en aperçoive, le silence s’éternisa, s’installa dans la pièce comme s’accumulerait une fine couche de poussière. il y avait ses doigts qui s’entrecroisaient et se relâchaient inlassablement, ses yeux qui fixaient des points au hasard dans les différents coins de la pièce, dans l’attente de trouver quelque chose à dire.

il devait dire quelque chose.

« i would understand if you don’t wanna stay, it’s okay but don’t tell anyone, please. » rose brisa le silence la première, et les yeux d’osamu s'écarquillèrent un peu. « what? » il n’aimait pas l'inquiétude dans sa voix, qui se craquelait soudainement à cause du doute. « i won’t do that. » why would i ? resta suspendu dans son esprit seulement, et il poursuivit : « look i was just- surprised. i’m sorry. » son ton s’adoucit, alors que sa réaction passée s’éparpillait en pigments de culpabilité, au travers de ses veines - il tentera de l’effacer. « but my offer’s still on the table. i’m really not going anywhere, rosie. » comme pour prouver ses mots, le lit grinça lorsqu’il s’en releva. il s’empara de l’un des coussins trônant à sa cime. « i can sleep on the floor thought, if it’s more comfortable for you. »

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] please, let me sleep la voix de sam qui résonne à ses oreilles est salvatrice, lui relai l'air dont elle a besoin pour respirer, en apnée depuis déjà de longues secondes à le dévisager sous la faible lumière de dehors dans l'espoir d'y deviner ce qu'il pense, imaginant la peur et le dégoût sur ses traits mais rien de tout ça. non, c'est son regard à lui qui s'écrase sur sa carcasse accablée par l'angoisse soudaine. y a même une larme qu'elle essuie à la hâte qui s'est échappée du coin de son oeil alors qu'elle se met à rire nerveusement sous les mots de sam. il est désolé et elle ne sait pas bien pourquoi rose mais elle sait qu'il veut toujours rester, sait qu'il est encore là et qu'il ira nulle part (comme il a dit).

instinctivement, son menton acquiesce en silence à la proposition - c'est mieux ainsi, qu'il ne reste pas trop près d'elle. l'animal apeuré est soudainement soulagé, il reste là juste assez loin pour ne pas l'atteindre mais . ses jambes se détendent alors lorsqu'il quitte sa place et, juste comme ça, elle se recouvre de sa couverture, s'emmitoufle un peu plus comme pour se cacher dans la masse informe de la couette jusqu'à faire disparaître son nez à l'intérieur. elle continue de le voir d'ici, assez pour déceler ses cheveux et le haut de son crâne et, après quelques minutes à l'observer, à comprendre qu'elle n'arrivera jamais à se rendormir s'il reste à se casser le dos sur le sol de chambre, sa langue murmure, enrobée par la gêne soudaine : "actually..." un raclement de gorge éclaircit sa voix alors qu'elle se redresse un peu pour mieux le voir. "would you mind if- i mean, it's okay if you sleep here (on the bed), not on the floor. it doesn't look very comfortale and... i don't wanna be the one to blame if your back hurts tomorrow." l'humour craque contre son palai mais ne lui décroche aucun sourire - excuse foireuse pour seulement sentir la chaleur de son corps près du sien. "i'm not- dangerous." menteuse qui n'en sait rien mais qui s e n t que sa présence adoucit ses craintes et c'est suffisant pour la convaincre que c'est une bonne idée.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] please, let me sleep la confirmation de rose fut tout ce qu’il fallait pour que sam se lance dans la préparation d’un lit improvisé. maintenant que la frayeur (la peur) était relativement dépassée, que les secrets avaient été révélés et que la tension retombait, la fatigue se posait délicatement sur ses paupières, pourtant aussi lourde qu’un rocher. rapidement, il déroba un plaid, qui trônait au bout du lit, et déposa l’oreiller volé plus tôt au sol, au même niveau que la tête de rose. sam s’accroupit pour arranger le tout, friant d’une bonne nuit de repos malgré l’anomalie qu’était son matelas ce soir, mais ça n’avait pas vraiment d’importance ; il avait déjà fait bien pire avec yuan & beanie. « so, good night? wake me up if you need anything, okay? » après un dernier coup d'œil vers rose, il s’apprêtait à s’allonger, mais sa voix s’éleva avant qu’il ne puisse le faire. « actually… » son visage se tourna vers elle, son attention pleinement occupée. « yeah? tell me. - would you mind if- i mean, it's okay if you sleep here, elle tapota la place libre, à ses côtés, not on the floor. it doesn't look very comfortable and... i don't wanna be the one to blame if your back hurts tomorrow. - oh. » il prit un temps pour peser les pours et les contres. « i’m not- dangerous. » un instant, son regard se posa sur les liens qui entravaient ses mouvements, mais pour une raison qu’il ignorait il choisit d’ignorer ce détail - de lui faire confiance, un peu aveuglément, un peu bêtement. « i know you’re not. » peut-être parce qu’il sentait que ses mots étaient teintés d’assurance, et qu’au fond il savait qu’elle ne pourrait pas le blesser. « i’m coming then, if it’s okay for you. » il chercha tout de même un signe d’hésitation au fond de ses prunelles, celui qui lui dirait que c’est une mauvaise idée, mais n’en trouva aucun - alors sam fit demi-tour, contourna le lit quitté il y a quelques minutes pour s’y nicher à nouveau, ignorant un peu les battements de son cœur qui s’enflammaient face à la nouvelle proximité partagée. il se redressa le temps de retirer son sweat, enfilé après une douche express post entraînement, puis rabattit la couverture sur leurs corps avant de se lover dans son oreiller, éreinté. ses yeux revinrent chercher ceux de rose, dans la pénombre de sa chambre ; la lumière de sa lampe projetait quelques ombres sur ses traits, éclairant ses pupilles qui se confondaient jalousement avec l’ambre. « better? » pour toute réponse, elle hocha la tête ; il lui sourit, puis éteignit la lumière d'un nox murmuré. « good night rosie. »

et le sommeil l'enveloppa.

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