Le souffle court, les yeux rivés sur ces flammes figés, sa poigne agrippant fermement sa baguette, il n’avait plus les idées très claires, Jovan, trouvant que tout se passait trop vite. Un léger vacillement des flammes lui remit les idées en place, lui rappelant alors qu’il n’avait pas fini de courir. Le serbe bondit sur ses pieds et reprit sa cavalcade, il courut à en perdre haleine, sans jeter un regard en arrière, sa main gauche enserrant son bras droit qui se faisait de plus en plus douloureux, il en ressortirait avec une belle cicatrice, c’était certain. Soudain, le sol se déroba sous ses pieds et la tête du blond se retrouva intégralement submergé. L’eau s’insinuait dans sa gorge alors qu’il agitait, difficilement, les bras pour tenter de regagner la surface. Il venait de sortir la tête de l’eau, essoufflé, lorsque le courant le fit dévié, l’éloignant petit à petit de la berge. Il but la tasse une fois, deux fois, trois fois, quatre fois. Plus il sortait la tête hors de l’eau, et plus il eut l’impression qu’il allait définitivement se noyer. Il ne pouvait pas finir comme ça, c’était hors de question. Il devait se battre, pour sa propre dignité. Alors, il rassembla ses forces et se mit à lutter contre les courants, ravivant la douleur de son bras. Ce fut avec soulagement qu’il réussit finalement par atteindre l’autre berge, puis, la ligne d’arrivée. Essoufflé, épuisé, les jambes flageolantes, il se retourna et observa ce plateau qui lui avait donné tant de fils à retordre. « Allez ! On n'a pas toute la nuit ! Accélérez les nuls ! » qu’il se mit à hurler aux retardataires, les gratifiant de ce regard hautain si propre aux Dragović avant de tomber de fatigue.
- Résumé:
- Jovan se confronte à son dernier obstacle, un torrent d’eau qui ne tarde pas à l’immerger. Il boit la tasse à plusieurs reprises (échec) mais réussit tout de même à atteindre l'autre rive (succès). Une fois la ligne d’arrivée franchie, il nargue les retardataires avant de s'effondrer, épuisé.