and I hear a storm is coming in — atlas

and I hear a storm is coming in — september 28th, 2021[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image][Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] & [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

  Le charme de nagao se décuple toujours lorsque le ciel commence à se parer de ses premières teintes rougies, comme un incendie venu amorcer la nuit, plonger le quartier dans une pénombre qui l'habille a merveille. et elle a cet éternel regard innocent qui transperce ses iris, swann, comme si elle découvrait le quartier pour la première fois, quand elle sort pourtant chaque nuit sur le toit du dortoir denki pour observer les éclairs qui viennent strier les bannières électriques, prêts à déchirer le ciel. et pourtant c'est bien sous les lampes-tempêtes qui maculent les rues qu'elle se trouve, enfant grâcieuse à tournoyer sur l'asphalte des rues, chercher du regard la familiarité des traits qui ont bercé son enfance, ont servi de repère dans la solitude silencieuse et pesante. on pourrait presque croire qu'elle danse, swann, sur une musique que personne n'entend, à virevolter avec candeur, les mèches blondes retenues par la finesse d'un noeud aux teintes de la foudre dont elle représente les couleurs depuis sa plus tendre enfance, robe aux manches dentellées pour donner l'illusion de la couvrir des premières fraîcheurs nocturnes . et de l'insouciance à l'inconscience il n'y a qu'un pas, swann, tu l'apprendras à tes dépends plus tard, à n'avoir que des conséquences minimes ce soir. équilibre parfois encore précaire quand le feu d'artifice prend au dépourvu, sursaut altérant l'équilibre jusque la chute. elle tangue, et elle a juste le temps de voir les premiers feux tirés à travers un ciel qui s'obscurcit de minute en minute, comme des filons d'or qui dansent au dessus de sa tête pour la narguer avant la rencontre du sol. qui ne vient pas finalement.

les bras soutiennent, retour sur les deux jambes in extremis. et l'insouciance encore qui souffle dans ses voiles, à rejeter sans cesse le risque pour s'orienter vers les bonheurs les plus simples. there you are ! quand elle reconnaîtrait sous n'importe quel angle le regard orageux, les longueurs couleur nuit. pivot adroit pour mieux le voir, atlas l'enfant-lune, gamin des ombres, qui pourtant fait toujours naître chez elle un sourire rayonnant, swann solaire, étoile filante. i was looking for you. quand bien même cela n'était-il probablement pas évident, à toujours avoir une manière bien propre d'agir, un univers devenu bruyant depuis trois ans bientôt. aren't you a little curious of why i asked you to come here ? à sautiller entre les passants, danser entre les âmes, sous la mélodie de leurs pas. elle s'arrête, tend un bras dans la direction du jeune homme pour trouver un appui stable, avance à reculons, confiance aveugle à ce qu'il la guide quand elle signe finalement quelques mots. first, i've missed you. les entrevues trop rares, sans doute par sa faute, en partie, à toujours évoluer dans un monde à part à la différence seule qu'elle n'y était plus vraiment seule aujourd'hui. la seconde paume qui s'accroche, pour annoncer avec théâtralité quand elle le relâche et tourne sur elle-même : tonight, we're... doing fortune telling ! ajoutez une musique dramatique derrière elle, ou une musique ridicule, le rendu sera le même, son sourire étant bien trop éclatant pour imaginer de quelconques présages obscurs. i've heard about a woman that  offer readings of tarot cards, coffee grounds or hand lines. isn't that a m a z i n g ? quand tout apparaît comme incroyable, qu'elle pourrait s'émerveiller d'un lapin qui sort d'un chapeau quand, rappelons le, elle voit de la magie tous les jours.

L’humeur maussade, moral pluie épaisse qui se disperse lorsque Swann apparaît au loin, comme un rayon de soleil. Atlas a passé une mauvaise journée, une mauvaise nuit, une mauvaise matinée, dans les coeurs brisés les inquiétudes et les absences, impossible de trouver le sommeil, accablé de silence. Les questions qu’il se posent pèsent de plus en plus lourd, et la soif de liberté ténue depuis l’enfance devient pesante. Il soupire, chasse de sa tête les mauvaises pensées -essaye, du moins. L’insouciance de Swann l’a toujours rendu jaloux, il n’avait pas ce luxe, lui, même enfant, emprunt de pensées-fumée, réglé comme un robot, dont seules échappatoires résidaient en des moments de trêves -avec elle, avec eux. Lorsqu’elle danse avec le vent, elle brille plus fort encore que les feux d’artifices dans le ciel bleu nuit, et il la rattrape, légère comme un oiseau, un sourire qui ne se force pas sur le visage. « How many times do I have to tell you to be more careful, little bird. » Le visage s’illumine, même creusé par les cernes et les larmes sèches depuis des heures déjà -elle n’en saura rien. Atlas est né pour réparer les cicatrices des autres, pas pour montrer les siennes.
Il la suit, docile, un peu curieux, mais aurait de toute façon accepté n’importe quel entrevue -elles sont rares depuis un certain temps, et il a appris à l’accepter. Retrouver un sens peut être compliqué, lui aussi porte sur les épaules un poids dont elle ne sait rien -dont il ne sait rien. « Yes, but you’re going to tell me everything about it ? » il avale sa salive en entendant le nom voyance -des secrets qu’il ne voudrait pas voir révélés. S’il sait que ça existe, il n’y a jamais été confronté auparavant. « Oh. Well, if you want to do it, I’ll go with you. » Ils avancent vers l’endroit où swann les emmène, lui, le coeur battant à tout rompre -ce n’est pas vraiment une bonne période pour des révélations sur son futur. Alors il lui fait signe d’entrer avant lui. Au moins, ça le rassurera. « You first. »

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Il agit comme un pilier, atlas, à l'image du mythe, condamné à porter sur ses frêles épaules un monde dont elle n'imagine pas la face cachée, swann, à seulement deviner ô combien de fois il a pu être témoin de ses maladresses nombreuses, rattraper in extremis ses écarts et ses faux pas quand ils n'étaient que des enfants, et qu'elle vivait dans un univers sans son, à se fier seulement à l'image. souvent, son image. théâtre d'innocence récupéré à bout de bras, quand elle se redresse, les pommettes rosies et le sourire délicat, les épaules qui se haussent avec une apparente décontraction, de celles qui naissent toujours quand il est là. "i was, promise ! i just got distracted by these fireworks." affiche une moue désemparée, certains sons qui parviennent toujours à la dérouter, même après avoir apprivoisé les sons du monde qui l'entoure depuis quelques années. et elle quitte une bulle pour une autre, swann, rejoint l'effet protecteur qu'il procure, atlas, douce insouciance lorsqu'elle annonce avec fierté le programme d'une soirée tant attendue. et ils auraient pu faire n'importe quoi, parler sur un banc, regarder les étoiles, quand le plus important se trouve au bout de ses doigts fins, quand elle se dirige avec assurance en direction des animations présentes tout au long du mois et du tournoi. "don't you ? i've always been curious on how ekishas do that. some people say it's fake. well, i say it's magical !" les iris sont rieurs, les yeux soulevés par ses joues qui s'arrondissent sous le sourire candide, à appuyer sur le dernier mot quand ils en sont auréolés depuis l'enfance, de magie. il l'invite à passer d'abord, haussement d'épaule de la blonde, loin de se douter ou de percevoir le malaise qui pèse sur ses épaules, loin des drames qui l'accablent et qui étreignent - étouffent ses nuits, alourdissent ses jours. "oh ? sure. okay. i'm not scared. not at all ! let's go !" le ton qui grimpe dans les aigus, les mots qui vont plus vite qu'à l'accoutumée, caractéristique de l'adrénaline et des émotions contraires quand elle avance à reculons sans le quitter du regard, avant de disparaître sous la toile couvrant l'entrée. à plusieurs reprises elle jette des regards derrière elle pour s'assurer qu'il est toujours là, quoique en retrait pour bien indiquer qu'elle sera la première à passer devant la voyante ce soir.

et c'est l'ambiance qui tourne d'un coup quand les lueurs de la ville cèdent leur place à une atmosphère plus tamisée, aux teintes bleutées, swann avance, belle hasardeuse, manque plusieurs fois de trébucher, regarde atlas d'une expression qui veut tout dire - c'était calculé, j'ai fait attention promis - quand c'est une main qui se tend vers elle finalement, une voix qui se fait entendre au milieu de ce dédale de lumières, de plantes et de pierres chargées d'une énergie que même la danseuse peut percevoir. "there she is." elle bat des cils, à se demander si c'est bien d'elle qu'elle parle, jusqu'à ce qu'elle croise le regard azuré rivé sur son visage poupin. "come on, child. i could sense your energy dancing and twirling from the other side of the street. what are you waiting for ?" chaise disponible devant elle qu'elle n'avait pas remarquée jusque maintenant, la voyante range son poignet dès lors que swann s'installe, sort un paquet de cartes soigneusement travaillées. "maybe we should read your fate through tarot, shall we ?" comme si elle avait avoir son mot à dire, swann, n'y connaît strictement rien, se contente d'observer avec incompréhension ce que la femme fait en hochant mollement la tête, dispose devant elle une série de cartes. "pick three of these." la poupée aux mèches décolorées tend, puis recule à plusieurs reprises sa main, observe atlas par dessus son épaule avant de se décider à l'avancer. "okay.. so, three cards.." elle inspire, ferme les yeux, comme si ce simple fait allait l'orienter dans son choix, et elle sursaute, swann, quand au lieu de choisir ses cartes, ce sont elles qui viennent à elle, comme aimantées à la paume de sa main, viennent en caresser l'épiderme. une. deux. trois.

cartes récupérées par la femme aux yeux bleus avec soin, contact étrange, sans que la sorcière ne puisse pleinement déterminer si elle avait la main chaude ou froide. comme un mélange des deux. "here.. let me see." la première carte est retournée, le silence s'installe dans la salle, swann observant les ornements qui semblent danser telles des flammes crépitantes sous les yeux de la femme. "i see a family. kids. they will love you deeply..." et son cœur s'emballe, à swann, bien loin de penser à cet avenir là, celui dans lequel elle pourrait avoir sa propre famille ? des enfants ? avec qui ? questions qui s'enchaînent trop vite dans l'esprit vif, quand la bulle de savon explose : "as much as they will regret you." comme une pierre jetée au fond d'une mare, le dos recule jusqu'à heurter le dossier de la chaise. "but.. like.. when i'll be old, you mean ?" interrompue dans ses questions par la paume levée de la femme, elle fronce les sourcils, laisse la seconde carte être retournée. "the art of divination can't answer every question. i read and interprete cards you chose. cards that chose you. and this one is even more interesting." ah, oui. elle serait bien d'accord, swann, si elle savait y lire quoique ce soit d'autre que des formes qui bougent de manière incohérente de son côté.

"this one is all about choices. you're tormented, or you will be. just know that there are no good or bad decisions. only possibilities that will, eventually, lead your destiny." et qu'est-ce qu'elle est censée y comprendre, au juste ? prise de note mentale, à repasser ses habitudes à l'esprit, mais le seul dilemme qui lui vient en tête concerne le paquet de céréales qu'elle devait choisir ce matin à l'épicerie. choisir les habitudes et la sécurité, ou la nouveauté, l'inconnu, la fantaisie ? et cette histoire de céréales, l'espace d'un instant, bien sûr, la porte jusqu'à lui. à ces non-dits. écho aux mots d'hikaru lorsqu'il lui avait dit que tant qu'elle n'avouerait pas ses sentiments, elle ne pourrait pas voir ce qui pourrait l'attendre. pas sortir de cette boucle d'incertitude, cette conviction de ne pas être faite pour l'amour depuis cette première déception avec hayan. des choix. des possibilités. et pour l'instant, ses choix ne la faisaient pas avancer. est-ce que pour autant, ils étaient bons ou mauvais ? ni l'un, ni l'autre. wow, alors elle sait vraiment lire dans les cartes, cette femme. bouche qui s'entrouvre avec fascination, à simplement hocher la tête quand elle retourne la troisième et dernière carte. et cette fois, elle sourit. "love." et c'est fou ce que quatre petites lettres, un seul mot peut créer un florilège d'émotions, montagnes russes dans le ventre, et surtout, dans le coeur. "for a while, you were deprived of love, but i can see it. surrounding you. now and forever." - "now ?" mais où ? comment ? est-ce que c'est l'amour qu'elle porte à ce paquet de céréales, à avoir repris le même depuis deux ans ? ou l'amour qu'elle porte à atlas, par exemple ? ou cet autre type d'amour, celui qu'elle fuit par peur, à se barricader derrière des murs invisibles, érigés par la seule force de son esprit. des réponses. mais tout autant de questions, quand d'un geste, la femme fait disparaître les cartes, renvoyées dans le reste du paquet. "the rest is up to you." galions tendus au creux de la paume, toujours cet étrange contact, encore. "thank you. and there's also my friend, i'm paying for him too." avantage d'être passée la première. elle se redresse, libère la place, moue songeuse avant qu'elle ne relève les yeux vers atlas, force un sourire quoique marqué par le désarroi face à ces révélations. "your turn." signé du bout des doigts avant de désigner le fauteuil face à l'ekisha.

Swann en astre qui jamais ne s’éteint, il ne peut s’empêcher de la suivre sans opposer aucune résistance -pourtant l’atmosphère de la tente le pèse un peu, le poids des vérités comme des milliers d’yeux posés sur lui. Un vif soulagement lorsqu’il ne passe pas en premier, l’espoir de retarder l’échéance, de pouvoir bloquer ses pensées -pourtant sait qu’il sera inutile de fuir, il a toujours cru au pouvoir de la voyance autant qu’en celui de la magie. Pourtant, il fait confiance à Swann, comme il l’a toujours fait. Les années d’insouciance qui ne s’éteignent jamais vraiment, lorsqu’ils sont tous les deux. Un souffle repris dans le chaos. Il sourit doucement lorsque la voyante dit à Swann qu’elle a senti son énergie -tout le monde peut percevoir la chaleur du soleil, même paumes fermées. Reste silencieux lorsqu’elle lui parle d’amour. Fronce les sourcils lorsqu’elle évoque des décisions. Tout est flou, indistinct dans un esprit qui tente d’analyser sans y parvenir. Il ne doute pas que Swann soit entourée d’amour mais se rend compte qu’il n’est pas très à jour dans le récit de sa vie (autant qu’elle ne sait rien du sien, mais c’est parce qu’il choisit de ne rien dire à personne). Tremble un peu, sans que cela se voie, lorsque c’est à son tour de s’asseoir en face de la voyante, mal assuré. Elle le scrute, au fond des yeux, il fuit son regard. « Your energy is… Really special. Quiet but somehow, very present. Please chose three cards, young man. » Presque envie de s’excuser, mais se contente de hocher la tête, en se dépêchant, sans y penser, de tirer trois cartes devant lui. N’a pas envie de se dévoiler. La voyante hausse les sourcils en regardant les figures disposées sur la table.
« I see that you’re… struggling, to be yourself. Some people are pretending to watch over you, but really they’re just watching. You should be careful about that. »
Et quelque chose se bloque dans sa gorge, les doutes jamais tus, les questions en suspens. Les mots qui sèment déjà dans sa tête des graines de révolte. Atlas hoche la tête, et avale bruyamment sa salive. Ne veut pas essayer d’y penser, pas maintenant. Mais tout se bouscule dans l’esprit déjà troublé. « I see a big future. Maybe not bright, but big things. Potential, and a desire to do great things. » Les poings se serrent sur la table, non pas qu’il ait envie de violence, mais galvanisé par une pensée qui se précise. Un but plus grand que lui-même, les flammes de quelque chose qu’il pensait éteint, inexistant. « You made mistakes, and you will make more. But this is what adult life is about. You have goals to achieve, it will take some nerve, but you can make it -it’s up to you. » Ses yeux ronds en entendant presque les mots de Charon -qu’il ne voulait pas admettre, encore moins réalisés, avalés sous la colère. Sa tête se baisse pour observer les cartes, et il se lève avec l’air d’avoir vu un fantôme. « Thanks. Have… Have a good day. » La mine sûrement pâle, il reprend la main de Swann pour s’extirper de la tente. Les mots de la voyante n’auraient pas du avoir un tel impact, mais lorsqu’il y pense, et raccorde les nœuds, il lui vient une peur terrible. Et il secoue la tête, en tentant de faire mine de rien, sans y parvenir. « That was… Strange. Wasn’t it ? » Tente de changer de sujet, en s’asseyant sur un banc et entraînant son amie à sa suite. « But she saw love for you, that’s good, don’t you think ? »

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que faut-il espérer d'une telle prédiction ? ou au contraire, redouter ? gamine un brin déroutée, sentiment de faire face à un tableau flou se dressant devant elle, quand elle espérait des prédictions plus claires, plus encourageantes, aussi. mais au fond, n'aurait-elle pas paniqué si l'ekisha lui avait soudainement annoncé une histoire d'amour passionnelle, une mort terrible ? finalement, peut-être est-ce tout aussi bien d'avoir le choix, comme elle l'a dit. des possibilités infinies, ficelles invisibles qu'elle devra apprendre à manier au fil des jours pour mener sa vie. pas de bonnes ou de mauvaises décisions. les mots qui continuent à tourner en boucle dans l'esprit de la blonde quand elle suit du regard atlas qui vient avec hésitation se placer face à la femme, sourire encourageant en dépit du trouble visible qui l'assaille encore. et qu'il devine probablement. special. les premiers mots qui décrivent déjà relativement bien la vision que swann a toujours perçu d'atlas. dès les premiers jours, alors même qu'elle n'était qu'une enfant sourde perdue au milieu d'un monde qui lui demeurait étranger, il avait su créer une présence spéciale auprès d'elle. et un lien tout aussi extraordinaire auquel elle avait pu se raccrocher jour après jour. en hâte, les cartes sont alors tirées, et le destin, annoncé.

elle croise les bras et demeure attentive, quoique en retrait, lorsque la première carte semble provoquer le doute, de façon plus sombre que pour elle. comme un avertissement qui tonne sans toutefois en donner la provenance. est-ce qu'il sait à quoi elle fait référence ? est-ce qu'elle a manqué des signes, n'a pas su se montrer suffisamment présente. la deuxième annonce se veut tout aussi étrange, quoique encourageante. et instinctivement, swann tend les doigts pour venir frôler l'épaule du brun, indiquer sa présence lorsqu'elle distingue les phalanges blanchies sous les poings serrés. et finalement, la conclusion semble rejoindre celle annoncé à la danseuse : un but, des choix qui mènent parfois à des erreurs, mais les cartes qui restent entre ses mains. quelles cartes, atlas, qu'est-ce qu'elle a bien pu manquer ? perdue dans ses songes, swann ne semble s'animer de nouveau que lorsqu'elle voit atlas se redresser et remercier la femme, les doigts qui s'enroulent autour de la main de la blonde pour déjà suivre la sortie. « oh, well, bye ? good night. » les paroles sont balbutiées, et bien vite, l'air rafraîchi vient frôler les visages, swann venant enfin prendre à son tour la main du brun dans la sienne. il semble soucieux. sincèrement soucieux et pensif. et ça l'inquiète. « atlas..? » mais l'appel est coupé, tension qui semble tenter de redescendre, les pas qui reviennent trouver un rythme commun pour s'éloigner quand un rire nerveux émane de la poupée blonde. « it was. i guess i wasn't.. expecting anything like that. » à ne pas trop savoir si elle doit s'estimer satisfaite de cet échange, de cette expérience. elle finit par s'installer sur le banc à son tour, à garder la main d'atlas dans la sienne, l'englober de sa seconde paume comme à chercher à insuffler une chaleur nécessaire. « i don't really know. love is not.. i mean it kinda was the last thing i was expecting. » quand elle pensait être capable de fermer son coeur entièrement. « it was like.. neither good, nor bad, so i don't know what to think of all this. or even if i should believe any of this. » quand pourtant elle sait très bien la légitimité de tels dons, qu'aucun stand frauduleux ne serait accepté au tournois. « how about you..? » qu'elle se risque à demander, question vaste, invitation sourde à le laisser se confier s'il en éprouvait le besoin. « did she say anything.. triggering ? » qu'elle demande à voix basse, comme si des oreilles pouvaient traîner autour d'eux, quand la ville fourmille sans leur prêter la moindre attention. pourtant elle n'oublie pas, les mots adressés à atlas : you should be careful about that. careful about what ?

Peut être le plus troublé des deux, les mots inquiétant qui résonnent jusque sous la carapace, mais certainement pas le seul. Swann a encore son minois naïf des bons jours, mais ses yeux sont un peu plus flous, il connaît ce brouillard de doutes qui l’assaillait même enfant, sans qu’elle ne puisse réellement l’exprimer. Sais que les bras de quelque chose de plus sombre les enserraient sûrement tous les deux, malgré les souvenirs effacés et les joies mômes qui faisaient place au soleil après l’orage. Atlas a les yeux perdus dans le vide, après avoir quitté la tente de la voyante à la hâte, doutes exacerbés (qui n’en étaient plus vraiment), la boule au ventre. Les trous dans la tête, qui l’inquiètent. L’amour que Swann semble porter dans les prédictions, qui la fait tanguer. Il la regarde avec les yeux de quelqu’un qui s’inquiète car il se préoccupe de l’autre. D’un frère d’une autre mère, guidé par des marées contraires. « I mean, you are loved, that’s true. I don’t know how’s your love life at the moment, little bird, but if that lady says it surrounds you… Maybe it’s time to ask yourself questions ? » Il est bien plus aisé de détourner le sujet que de se poser les questions à lui-même. Mais il sait aussi qu’il n’y a sûrement personne de mieux placé que Swann pour répondre aux siennes avec le coeur aussi grand que celui d’un oiseau. Pandore lui en veut encore un peu, Charon et lui, c’est terminé, et Akira pourrait avoir les clés en main, mais a tenté de le tuer lorsqu’ils se sont retrouvés seuls pour la dernière fois. Atlas soupire, une main dans ses cheveux devenus un peu trop longs par manque de temps. « I… Do you think our parents have hidden something from us ? When we were kids. Now, still. » le son de sa voix est bas, presque murmure, même si la rumeur des gens alentour masquent leurs paroles. Secret défense. Et Atlas confie à l’oreille de son amie, ce qui lui tord le coeur depuis des mois sans s’en rendre compte. « I’ve noticed that… There are a lot of memories missing from that time. I mean, not a normal amount. A lot. And I’ve been wondering if there’s something I don’t see, right in front of me. » La haine d’Akira pour le gouvernement, les tâches floues dans son esprit, Gin et sa mise en garde, et la nausée, chaque fois que son père lui confie une mission, l’instinct qui lui dicte de ne rien dire pour ses amis aux pouvoirs extraordinaires.
L’impression d’être une marionnette qui voit enfin pendre au dessus de sa tête, les files enserrant sa gorge,
comme la corde d’un pendu au destin tragique.

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elle ne s'était certainement pas attendu à de telles prédictions à son encontre, annonce étonnante pour le coeur embrumé dont elle dispose, gelé depuis sa première aventure désastreuse. aventure ? parlons plutôt d'un coup de coeur éclair, avorté avant qu'il n'aie eu le temps de fleurir, laissant toutefois des stigmates encore présentes aujourd'hui. et il se veut bienveillant, atlas, bienveillance d'un aîné inespéré, venu éclairer une enfance plongée dans l'ombre et le silence. maybe it's time to ask yourself questions ? les lèvres ont disparu, pincées pour ne laisser apparaître plus qu'une ligne mince, mine pensive. i... don't know. it's really messy in my head to be honest. à avoir passé plus de temps à fuir toute forme de sentiments au delà de l'amitié, préfère se dire au fond que l'amour qui l'entoure est celui forgé par des relations plus simples, amicales. « maybe it was just friendly love. » et malgré les prédictions quoique floues, elle s'enfonce encore une fois dans un déni coriace. et trop rapidement, elle secoue la tête, décide de chasser les images confuses pour mieux s'occuper de ce qui semble l'accabler lui. douceur dans les gestes, encourageant la parole qui ne tarde pas à tomber, partage enfin le fardeau qui semble peser sur les épaules du brun. « our parents ? » et c'est inattendu. comme une pierre qu'on jette au fond d'un lac, vagues visibles à la surface maintenant que le sujet est posé sur la table. instinctivement, la blonde se courbe vers l'avant, sourcils froncés, paumes venant se joindre pour mieux écouter ce qui alimente ses doutes. souvenirs manquants, comme des pièces de puzzle dérobées, trop nombreuses pour ne pas être remarquées sur l'oeuvre finale, elle contracte ses doigts les uns contre les autres, à l'entendre soulever des doutes qu'elle a eus, fut un temps. et le soleil semble se voiler, nuages de mots rejetés dans le fond dans l'esprit quand la coïncidence semble moins probable que lorsque eri, seule, avait fait par de ce qu'elle avait vu. elle se redresse, swann, les traits moins doux, emprunts d'une certaine inquiétude. can we.. can we go somewhere more private ? trop de monde, trop d'âmes susceptibles de laisser leurs oreilles vers eux, entendre ce dont elle veut lui parler. alors elle offre sa main, paume ouverte dans sa direction, les iris qui oscilles de gauche à droite avant de se reporter sur sa silhouette. i think.. i think i might know something about that, but i'm not sure. et surtout, elle veut avoir tort, swann. plus que tout, elle veut qu'il pense comme elle que c'est absurde, que jamais son père n'aurait osé, que leurs parents ne sont dévoués au gouvernement que pour aider les hensoku, les porter en lumière. alors pourquoi, swann, pourquoi as-tu toujours eu cette boule au ventre depuis deux ans à l'idée qu'il apprenne, pourquoi ne t'être jamais dévoilée à celui qui t'a trouvée et élevée ? pourquoi avoir peur à la seule mention des souvenirs manquants d'atlas, si tu ne crois pas en ses paroles ?

Les questions qui se bousculent dans une tête donnant l’impression d’être parfois montée de travers se bouscule, folle farandole exaltée par le temps qui passe. Car les jours s’égrènent, mais Atlas ne parvient pas à oublier : ce qu’il a oublié, justement, ce qui ne revient pas, et devient celui qui doute. Les mots sur l’écran du téléphone, les interdictions qu’il se met en sachant au fond de lui ce qui n’est pas juste, le poids sur ses épaules, sur celles de Pandore, la douleur indescriptible qu’il ressent au creux des nuits-cauchemar -la foule des rébellions ténues qui semble devenir plus dense encore, lorsqu’il ose poser des questions à la volée. Et la voyante n’avait même pas besoin qu’il parle, elle semblait déjà savoir. Et Atlas n’aurait pas voulu en parler, mais les explosions douces passent parfois la barrière de lèvres rendues blanches par les silences. Swann comprendra, il l’espère. Swann comprend toujours. Ils n’ont jamais eu besoin de ces mots qu’il trouvait, à l’époque de leurs premiers pas et de leurs mans liées, futiles. Maintenant pourtant, ils sont nécessaires, car ils ont toujours manqué. Comme maintenant : l’amour fraternel que son cygne évoque s’étiole dans l’air hivernal autour d’eux. Il posera des questions dessus, plus tard. Pour s’assurer qu’elle ne souffre pas, peut être pour se donner bonne conscience -se dire qu’il est plus un ami qu’un fantôme tout en sachant qu’il a tort. Le sujet est plus grave, la famille que l’on peine à croire, les souvenirs (absents, faux). Tout ce qui brille et qu’Atlas découvre fait de charbon et de rouille en creusant à mains nues. Et peut être que Swann aura une bribe de réponse, là où il se tourne et se retourne dans le noir de plus en plus souvent, tout en voyant entre ses mains tendues, s’échapper de la fumée. Le doute, il le voit sur son visage d’ordinaire peu soucieux, lorsqu’elle le berce de ses sourires. Lui toujours grave, hoche la tête, espère ne pas lui avoir fait peur. « Follow me. »
C’est lui qui prend sa main, d’un air presque certain, là où d’ordinaire il se fait soit tremblant, soit rigide -un besoin de rassurer, peut être. D’être le grand frère qu’il n’a pas eu, celui qui est doux là où le sien a des yeux presque cruels. Peut être qu’il protège trop Swann, ou qu’il a peur de la voir voler trop loin de lui, mais il ne voit pas en elle qu’une réponse -elle est l’allégorie d’un printemps qu’il n’attend que depuis trop longtemps.
Alors, un crac sonore retentit et ils transplanent, là où les premières étoiles voient leur royaume illuminé. Le jour commence à se dissiper tôt, et sur les toits du monde, il aime sentir poindre les premières lueurs. Regarde de tous côtés, espérant ne pas voir quelconque fêtard ou Victoire en proie à ses pensées -ils ont passé des nuits blanches, sans beaucoup parler, à la lueur de la lune. Mais ils sont seuls, et il lui désigne une banquette usée qui surplombe la ville comme si elle était posée là depuis toujours. « We’re on the roof of my dormitory, I come here often, to.. Think. I think we’re somewhere safe. » Se dépose sur les coussins à l’usure visible, et quelques secondes perdu les yeux dans le cosmos -n’est finalement pas sûr de savoir, les valeurs ancrées dans la cage thoraciques écrites à l’encre indélébile, qui ne s’en iront qu’avec des efforts, de la douleur, et du temps. Atlas n’est qu’un mur gris peint de noir, une tâche résistante, mais il s’arme de courage. Il lui faudra apprendre -peut être tomber de haut. « What were you thinking ? »

and I hear a storm is coming in — september 28th, 2021[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image][Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] & [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

elle a ce sentiment désagréable, dérangeant, grandissant jour après jour. comme un arrière goût désagréable qui refuse de partir; une tâche qu'elle a beau chercher à faire partir, mais qui reste au centre de sa toile, missing piece. et si lui en parler pourrait enfin la libérer, lui donner une direction à suivre ? fragilité soudaine qu'il lit sur les traits avec aisance, promptitude à se redresser, à venir saisir sa paume, chaleur rassurante quand bientôt, le sol se dérobe pour un autre, lueur des lampadaires qui n'est plus qu'un lointain souvenir, à l'abri sous les astres, astra, elle respire. sentiment de confort et de sécurité porté par les toits, par la distance avec la terre, à vouloir toucher les étoiles. elle hoche la tête doucement, observe l'horizon où les dernières couleurs semblent lutter contre la nuit, seront probablement bientôt englouties, comme le soleil derrière la fine ligne qui se dessine au loin. thank you. elle suit, astra, la démarche hasardeuse, comme si elle se trouvait soudainement funambule sur le fil trop fragile d'un destin qui ne lui appartient pas. à ne s'être confié que dans les lignes qu'elle écrit parfois, souvent pour les brûler aussitôt, voir se consumer les mots qui ne peuvent être lus, les vérités qui se doivent d'être tues. jusqu'à ce soir. elle se laisse tomber avec délicatesse sur les coussins rafraichis par l'hiver, les ongles qui viennent par réflexe s'accrocher aux angles, les tordes nerveusement entre ses phalanges. do you remember how we met, atlas ? la posture ne convient plus ; remonte les genoux contre la poitrine pour les englober de ses bras fins, comme un cocon protecteur. because i don't. elle lève le nez vers les étoiles, mèches aux teintes pastel qui semblent valser avec la brise légère, apporter du courage. i've never paid attention to these, until lately. but these days.. i can't even sleep. i keep having this.. hole, in my chest. like something's missing. une paume se déloge de ses jambes pour venir se loger contre la poitrine, y cherche comme un poids qu'elle voudrait pouvoir arracher, qui l'entraîne vers le sol, sous terre. i know we forget things, as kids. but the more i think about my childhood, about that time when we met.. the more i realize that i don't remember things. too many things. une pause, une inspiration, un regard vers lui. vers cet ami qui lui inspire la confiance, le repos, mais en même temps, lui semble être comme un livre dont les pages auraient été arrachées. i remember school, i remember talking to you as if i've known you somewhere else, but i can't.. i can't remember where, i can't remember how, and i don't understand how that's possible. and i just know that around that time.. elle s'interrompt. comme un bloquage naturel, automatisme défensif, forgé par les années. mais c'est atlas. sécurité, stabilité, il n'a représenté que ces choses au cours des années passées. pourquoi en serait-il autrement ? can i tell you something...? you have to promise me you'll never tell anyone. anyone. insiste sur les derniers mots quand elle a ce sentiment de tenir une lame en suspend au dessus de cette corde qui retient tout le poids qui l'oppresse.

elle attend, semble compter dans sa tête. les secondes qui offrent du courage. qui lui permettent aussi de formuler ses mots dans sa tête, comme une rédaction à l'encre invisible de ses craintes. my parents told me that i've been sick, for a few years. but i don't remember anything about that. they told me it's normal, but i feel like something's holding them back. and i wonder if.. les lippes se retroussent pour ne laisser apparaître qu'une ligne fine. elle inspire. expire. se jette dans le vide. i wonder if that might have something to do with this. la paume plonge dans sa poche, en sort un petit carnet au coins marqués par l'usure, probablement promené trop de fois d'une poche à l'autre, de ceux qu'il a sans doute souvent vu avec elle quand elle dessine dans un coin de l'école. tourne les pages avec soin, pour venir caresser les contours d'une de ces fleurs qu'elle se plaît parfois à dessiner, dans les jardins de mahoutokoro. et c'est délicat, hésitant, à porter plusieurs fois les yeux dans sa direction, concentration revenue sur le grain de la page où, dans un halo améthyste, elle plonge. une seconde, une seule, les doigts qui disparaissent derrière la feuille, vient recueillir la plante au creux de sa paume, la tendre dans la direction de son ami. sans un mot. juste un souffle après l'effort. et sans doute l'appréhension, aussi.